Le devenir des embryons surnuméraires De nos jours, les progrès de la médecine permettent de répondre à un certain nombre de désirs des patients ; entre autre, il leur permet de palier à l’infertilité (tant masculine que féminine) en ayant par exemple recours à la fécondation in vitro. Apparaissent alors des problèmes de bioéthiques. En effet, une fois le transfert des embryons dans la cavité utérine réalisé, reste des embryons non transférés que l’on appelle : embryons surnuméraires. Quel est le devenir de tels embryons ? Quelles sont les différentes possibilités envisageables ? Le stockage Si lors de la fécondation in vitro le nombre d'embryons obtenus est supérieur au nombre d'embryons transférés (ce qui est souvent le cas), les embryons surnuméraires peuvent être congelés, à la demande des parents, à condition qu'ils soient de très bonne qualité. L'embryon est congelé dans une paillette en plastique étanche placée dans un container d'azote liquide (à –196°C). Toutes les indications nécessaires à une bonne identification de la paillette sont notées sur une extrémité de celle-ci, sur un jonc d'identification. Le stockage semble être la façon la plus neutre et la moins gênante pour répondre au problème du devenir des embryons surnuméraire. Cependant il n’intervient que sur demande des parents et cette demande doit être renouvelée chaque année pour être valide. Les embryons ainsi congelés peuvent resservir lors d’une fécondation ultérieur (en cas d’échec de la première par exemple). Cela nécessite la décongélation des embryons, qui ne peut se faire qu’avec l’accord et la présence d’au moins un des conjoints. Que faire des embryons surnuméraires après la mort d’un/des conjoints ? Loi relative à la recherche sur les embryons : En cas de décès, le partenaire survivant décide de l’utilisation de l’embryon à des fins de recherches ; il doit tenir compte de la volonté déclarée ou présumée de la personne décédés. C’est donc au conjoint restant que la loi donne le droit de décider du devenir des embryons surnuméraires qu’il aura engendré avec son/sa partenaire. Il peut donc choisir de les conserver, de les détruire ou d’autorisé les chercheurs à pratiquer des expériences médicales. L’expérimentation des embryons surnuméraires Les embryons surnuméraires représentent un vaste champ pour la recherche médicale. Seulement ce genre de pratiques peuvent se révéler très dangereuses car directement effectuées sur des cellules, tissus ou organes humains. Cela pose donc plusieurs problèmes de bioéthique : Quel est le statut d’un embryon ? Sur cette question les avis sont partagés. Plusieurs personnes considèrent les embryons comme des êtres humains et donc récusent le fait de s’en servir pour des expérience. D’autre pense que se ne sont pas encore des humain mais en tant que pré-humain, doivent avoir droit au respect et à la dignité. Enfin, ceux qui pensent que se ne sont « qu’un amas de cellules indifférenciées » et comme tout autre matériel génétique, devraient faire l’objet d’expérimentation. Peut-on pratiquer des expériences sur un embryon, ou produire des cellules souches pour créer des tissus ou des organes ? Les textes de loi sont eux-mêmes mitigés : art.29, loi du 18 décembre 1998 : Il est interdit de produire un embryon à des fins de recherches, de produire des cellules souches à partir d’un tel embryon ou d’utiliser de telles cellules. art.35, loi du 18 décembre 1998 : Il est interdit de créer un clone, une chimère ou une hybride, de produire des cellules souches embryonnaires à partir d’un clone, d’une chimère ou d’un hybride, ou d’utiliser de telles cellules. Ces deux lois sont catégorique et interdisent toutes expérience. Cependant, d’autres textes viennent les contredire : Art.13 : un projet de recherche pour lequel des cellules souches embryonnaires seront utilisées ne peut démarrer que si la commission d’éthique […] a rendu un avis favorable. Art.14 : Un projet de recherche pour lequel des cellules souches embryonnaires seront utilisées ne peut être réalisé que si le projet vise à obtenir des connaissances fondamentales en vue de constater, de traiter ou de prévenir les maladies humaines graves, ou sur la biologie du développement humain. Art.8 Quiconque veut produire des cellules souches embryonnaires à partir d’embryons surnuméraires doit être en possession d’une autorisation délivrée par l’office.[…] Réutilisation des embryons : Il s’agit ici de réutiliser des embryons non pas pour une nouvelle fécondation mais en guise de don ou comme marchandise que l’on vend et que l’on exporte. Là encore la loi fixe les limites de telles pratiques : Art.3 : Il est interdit d’importer ou d’exporter des embryons surnuméraires. Art.4 : 1-Les embryons surnuméraires et les cellules souches embryonnaires ne peuvent être cédés ou acquis contre rémunération. 2-L’utilisation d’embryons surnuméraires ou de cellules souches embryonnaires obtenus contre rémunération est interdite. Aujourd’hui en France, le devenir des embryons surnuméraires obtenues après fécondation in vitro est encore incertain. La solution qui semble convenir pour l’instant est la congélation des embryons et leur conservation. Cependant, plusieurs autres pratiques sont possibles et suscitent de vives polémiques et problèmes de bioéthique. Pour l’instant les textes de lois sont prudent et essayent de placer la morale en avant mais devant les progrès de la science, ils évoluent très rapidement.