Document 3 : Les protections biologiques des acacias.
Certains acacias, comme l’acacia siffleur, entretiennent une relation symbiotique avec des fourmis. Cet arbre présente
à la base des épines, des renflements (=domitia) qui servent d’abri à de petites fourmis Crematogaster mimosae. En
plus du gîte, l’acacia offre aussi le couvert aux fourmis en fabriquant un liquide sucré, sorte de nectar.
L’éléphant a peur des fourmis, ce qui sauve l'acacia
Un article de Futura-Sciences du 5 septembre 2010 révèle l'importance des fourmis dans la protection de l'acacia. Petites, mais elles font
un effet maximum : elles repoussent petites et grosses bêtes ... y compris l'éléphant. Voici leur secret :
En Afrique, beaucoup d’espèces d’acacias, bien que protégées par de longues épines pointues, sont dévorées par les éléphants dont la
peau épaisse rend l'animal insensible. Pourtant, une espèce particulière, Acacia drepanolobium, ne semble pas intéresser les pachydermes.
Se pourrait-il que les éléphants n’aiment tout simplement pas son goût ? D’après les écologistes Todd Palmer de l’université de Floride à
Gainesville et Jacob Goheen de l’université du Wyoming à Laramie, c’est une toute autre histoire. Ces acacias sont colonisés par des
fourmis du genre Crematogaster dont la morsure est un vrai supplice. Elles vivent dans des épines particulières de l’arbre qui prennent la
forme d’un globe creux et se nourrissent de la sève sécrétée par les feuilles. Cette symbiose est connue depuis longtemps, mais l’effet de
protection vient seulement d’être prouvé dans le journal Current biology. (...) Vue du ciel grâce aux images satellites, cette symbiose qui
ne semble avoir un effet qu’à petite échelle montre un fort impact sur l’équilibre de la savane. En effet, avec l’augmentation de la
population des éléphants entre 2003 et 2008, les zones peuplées des espèces d’arbres privées de fourmis ont significativement diminué
entre ces mêmes dates, alors que les zones peuplées d’A. drepanolobium sont restées relativement stables.
MYRMECOPHILIE = aptitude de végétaux ou d’animaux à vivre en association symbiotique
externe avec des fourmis.