EMBRYOGÉNIE DES LÉGUMINEUSES. 35 Les caractères généraux du développement de l'embryon des Acacias se retrouvent dans le genre Mimosa. Toutefois, les cellules du proembryon ont un volume plus marqué que dans les précédents, et, dans le cours de l'accroissement, les segmentations sont souvent moins régulières. On rencontre également dans plusieurs espèces des particularités remarquables liées à l'existence d'une polyembryonie fréquente, sur laquelle il importe de donner quelques détails. J'ai fait remarquer plus haut, à propos de la difficulté qu'on rencontre à déterminer la part qui revient dans la constitution de l'embryon à chacune des deux cellules primitives du proembryon, que l'étude des Mimosa donnait de meilleurs résultats que celle de la plupart des Acacias. En effet, les deux moitiés du corps embryonnaire globuleux qui en proviennent se distinguent plus longtemps et plus facilement l'une de l'autre, en raison du volume plus grand des cellules de la partie inférieure (fig. 32). Quant à la différenciation des tissus, elle est la même que dans les Acacias, lorsqu'on a affaire à des embryons normaux. Il en est tout autrement dans quelques espèces, telles que le M. Denhartii Thur., qui m'a présenté de nombreux cas de polyembryonie, le Schrankia unoinata, qui offre les mêmes caractères. La première de ces deux espèces est intéressante en ce que sa polyembryonie a une origine qui n'a encore été signalée jusqu'à ce jour dans aucune plante. La présence de plusieurs embryons dans quelques Angiospermes et Monocotylédones est depuis longtemps connue. On cite notamment, à ce sujet, le Fankia ovata, le Nothoscordum fragrans, YEvonymus latifolius, le Citrus aurantium, e t c . . M. Treub a rencontré un cas de deux embryons dans les Orchidées (1). Mais l'étude attentive de la polyembryonie et de ses origines ne date que de ces dernières années. On conçoit qu'on ait cherché la raison-d'être de ce phéno(1) Embryogénie de quelques Orchidées, p. 1%