02 TEMPS ORDINAIRE A.
Par deux fois en quelques lignes, Jean le Baptiste avoue en parlant de Jésus : ‘Je
ne le connaissais pas.’ Deux fois ! Cela doit bien vouloir dire quelque chose
d’important. Deux aveux d’ignorance accompagnés de deux cris de connaissance.
Je ne le connaissais pas, mais le voici l’Agneau de Dieu. Je ne le connaissais pas,
mais c’est lui le Fils de Dieu.
Si Jean a bien connu Jésus jadis - saint Paul dirait ‘selon la chair’ -, aujourd’hui,
dans l’événement de son baptême, il ne le reconnaît plus. Jésus a-t-il donc changé ?
Non, c’est Jean qui vient d’être changé, qui, au désert, a reçu la bouleversante
révélation de l’identité réelle de celui qui jadis fut si proche de lui, et envers qui,
en un premier moment, il éprouve maintenant un sentiment de crainte, de recul,
presque d’effacement : ‘Je ne suis pas digne de délier ses sandales… Comment toi,
tu me demandes le baptême alors que moi je le devrais à toi !’ C’est Jean qui a
changé, et il le fallait, pour que, de ses yeux de chair, il puisse voir autre chose et
rendre témoignage : ‘Oui, j’ai vu, et je rends ce témoignage : c’est lui le Fils de
Dieu.’
Jean voit désormais l’autre face de la réalité. Non pas un autre Jésus. C’est toujours
le même, car il n’y en a qu’un. Ni un autre visage, ni d’autres sentiments. Mais
dans le regard de Jésus, dans cette présence riche d’une éclatante humanité, Jean
maintenant perçoit le propre Fils de Dieu, le Verbe qui est dans le sein du Père.
Jean était bien l’aîné de Jésus, de quelques mois ; mais sur terre seulement. Il peut
maintenant affirmer : ‘C’est de lui que j’ai dit : derrière moi vient un homme qui a
sa place avant moi, car avant moi il était.’
Il sait aussi que lui-même est venu pour Jésus, et que son baptême dans l'eau à lui,
Jean, n’a de sens que pour permettre la manifestation de Jésus et son nouveau
baptême dans l’Esprit-Saint. Or il a vu l’Esprit descendre et demeurer sur Jésus.
Laissé à lui-me, Jean ne connaissait que son cousin et ami d’enfance, mais non
pas l’Agneau de Dieu venu enlever le péché du monde, ni le Fils bien-aisur qui
demeure le Souffle du Père. Dans l’Esprit-Saint il a vu Dieu en lui.
A notre tour, nous souhaitons connaître vraiment Jésus et faire des progrès dans
cette connaissance. La tâche est sans fin. Connaître Jésus par l’histoire, ou même
par la théologie, ne suffit pas. Jésus s’étend toujours au-delà. Son regard, son nom,
1re LECTURE Isaïe 49, 3.5-6
PSAUME 39
2e LECTURE : 1 Corinthiens 1, 1-3
ÉVANGILE : Jean 1, 29-34
son corps et son sang que nous recevons dans l’eucharistie, nous conduisent
toujours plus loin, dans le grand mouvement de l’Esprit-Saint, jusque dans le cœur
de Dieu. Oui, il est vraiment le Fils de Dieu.
Celui-là seul qui veut connaître Jésus doit se laisser arracher à lui-même. Pour
suivre Jésus jusque là, dans cette plénitude dont tous et toutes nous recevons sans
cesse grâce sur grâce, l’Amour du Père nous enveloppe !
MD
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