
Ce qui importe ce n'est pas d'essayer de retrouver les motivations réelles de Mendel mais de 
démêler ce que les successeurs de Mendel ont fait du travail de Mendel et pourquoi il fût 
érigé en père fondateur de l'hérédité du XXème siècle.  
1ère étape: Mendel, Johannsen et De Vries: les gènes, particules 
héréditaires 
TD corrigé Mendel, Johannsen et De Vries 
Les travaux de frère Grégor (Johann Mendel) publiés en 1866 s'insèrent dans une période de 
l'histoire de l'Europe favorable aux sciences qui a vu le développement de la théorie 
cellulaire (énoncée par Schwann et Schleiden en 1838-1839 et précisée par Virchov en 1858; 
tout être vivant est composé uniquement et au moins d'une cellule; toute cellule est issue d'une 
autre cellule). Dans la lignée du travail de nombreux sélectionneurs de races végétales et 
animales, Mendel réalise un travail que nos contemporains aiment à présenter comme un 
modèle du genre scientifique (hypothético-déductif ou hypothético-vérificatif), 
probablement de façon très peu historique (http://www.mendelweb.org/MWsapp.html): un travail basé sur une 
hypothèse (la transmission des caractères héréditaires aux descendants par des particules 
présentes chez les parents), prouvé par la réalisation et l'interprétation d'expériences 
rigoureuses de croisements chez le Pois (Pisum). C'est un des précurseurs de l'utilisation des 
statistiques dans l'analyses des résultats expérimentaux. 
Les travaux de Mendel seront faussement (http://www.mendelweb.org/MWsapp.html) "redécouverts" et 
réinterprétés par une première génération de généticiens comme Bateson) qui a fortement 
contribué au mythe du père fondateur.. Ce sont des expérimentateurs, "discontinuistes" et tout 
d'abord non darwiniens, qui s'opposaient alors aux statisticiens "continuistes" et darwiniens. 
Hugo De Vries (travaille sur Oenothera lamarckiana et) nomme mutations les changements 
brusques de caractères observés dans la descendance. L'histoire n'a pas retenu le terme de 
pangène donné par De Vries aux particules héréditaires mais elle a retenu celui de gène 
donné par le danois Johannsen (ainsi que phénotype et génotype). 
Quelques dizaines d'années plus tard le darwinisme est incorporé au mendélisme, notamment 
par Fisher (1936). 
Au début du XXème siècle on énonce 2 lois EN HOMMAGE à Mendel: 
* 1ère loi: loi de pureté des gamètes (un hybride formé de deux traits d'un même caractère 
donnera en quantités égales des cellules sexuelles contenant soit l'un soit l'autre de traits de ce 
caractère). 
* 2ème loi: loi de ségrégation indépendante des caractères (deux caractères indépendants, et 
qualifiés tous les deux de mendéliens, sont séparés indépendamment dans les gamètes et 
réunis indépendamment à la fécondation; ce qui se voit lors d'expériences de dihybridisme 
Cette loi n'est pas du tout universelle puisque de nombreux couples de caractères vont avoir une transmission 
non indépendante ou liée, ce qui sera la base de la théorie héréditaire reprise par Morgan. 
2ème étape: Sutton et Boveri, Morgan et Sturtevant: les gènes, 
unités mutables appartenant à un groupe de liaison (le 
chromosome) 
Remarque: 
Dans cette nouvelle partie ont peut parler de caractères et de traits de caractères mais le 
terme d'allèle peut aussi être utilisé car il semble dater de 1902 (c'est à Bateson que l'on doit ce 
mot comme ceux d'homozygote, d'hétérozygote ou de génétique (1905); dans ce tout début