le tissu d'où formation de bulles ("pemphigus bulleux") avec réaction inflammatoire et
action du complément. L'éclatement des bulles provoque une ulcération ; il s'agit d'une
hypersensibilité de type II (cytotoxique) ou de type III (dépôt d'immuncomplexes,
réaction d'Arthus). Des immuncomplexes et des Ac peuvent se déposer sur
les jonctions dermo-épidermiques.
Les lupus sont des hypersensibilités de type III se déposant à la jonction dermo-
épidermique. Dans ce cas, la dermite n'est ni bulleuse ni ulcérative. Le diagnostic par
immunofluorescence ne montre qu'une ligne à la jonction dermo-épidermique par dépôt
d'immuncomplexes.
II Aspects cliniques
Rappelons que la prévalence des dermatites auto-immunes est de 1% des dermatites
chez le chien.
Dermatoses bulleuses (souvent ulcéreuses) :
On distingue les pemphigus (pemphigue vulgaris, foliaceus, vegetans, erythematosus) et
les pemphigoïdes bulleuses. Le mécanisme peut impliquer des IgA.
On les sépare selon leur évolution et leur profondeur : pemphigus superficiels (haut
dans la couche cornée) ou profonds (au niveau de la jonction dermo-épidermique).
Les pemphigus superficiels sont foliacés (sous-cornés) ou érythémateux
(suprabasilaires). Prédispositions raciales: Chow-chow, Berger allemand. Pas de
différence selon le sexe et l'âge. Pas d'atteinte de l'état général ; les lésions se situent
surtout sur la tête: chanfrein, pourtour des yeux, pavilons auriculaires. Les lésions de
jonctions cutanéo-muqueuses et les lésions buccales sont rares dans ce cas-ci.
Les lésions bulleuses sont peu prurigineuses d'où des ulcères qui supurent ou se
couvrent de croûtes.
La tendance est à l'aggravation progressive sans guérison spontanée.
Les pemphigus profonds (pemphigus vulgaris et vegetans) sont plus rares et plus
graves. On ne note pas de prédisposition liée à la race, à l'âge ou au sexe. L'état général
est atteint. Les lésions sont localisées à la tête et aux jonctions cutanéo-muqueuses,
avec une atteinte de la bouche (ulcères buccaux). Des lésions sont aussi retrouvées sur
l'ars, l'abdomen et les coussinets plantaires. Histologiquement, on trouve des bulles à la
jonction dermo-épidermique. Les pemphigus profonds peuvent aussi être
hémorragiques. Ces dermites évoluent aussi vers l'aggravation. Pas de prurit.
Le diagnostic différentiel des pemphigus superficiels et profonds passe par le test de
Nikolsky, dans lequel on essaye de séparer derme et épiderme d'où douleur en cas de
pemphigus profond. Ce signe de Nikolsky est négatif en cas de pemphigus superficiel.
Pemphigoïde bulleuse : affection spécifiquement cutanée. Il y a atteinte de la jonction
dermo-épidermique par immuncomplexes formés localement et d'où une bulle à la
jonction dermo-épidermique. On ne connaît pas de prédispositions pour cette affection.
Il s'agit d'une maladie grave et rare. Le pronostic est défavorable.
Il n'y a pas bcp de différences avec les pemphigus profonds : lésions sur la face, la
bouche (palais, langue). Les lésions sont ulcératives et s'accompagnent d'une
surinfection bactérienne. Peu de prurit. Evolution vers l'aggravation, éventuellement de
manière chronique. Pronostic défavorable.
Dermatose à dépôt d'immuncomplexes : semblables aux pemphigus vulgaires ou
végétants.