Etude de faisabilité d’une stratégie de sélection génomique chez la tomate cultivée par validation croisée. Pour faire face à l’augmentation de la production végétale mondiale, au changement climatique et à la limitation des ressources, le progrès génétique doit s’accélérer notamment pour des critères tels que le rendement, l’adaptation aux contraintes biotiques et abiotiques et la qualité des produits. La sélection génomique, en permettant une sélection précoce des meilleurs individus, permet de notamment de prédire le phénotype à partir du génotype et ainsi d’accélérer le progrès génétique au travers d’évaluations génomiques. De ce fait, la sélection génomique bouleverse complètement les perspectives en amélioration génétique. En combinant des données de plus de 30 caractères phénotypiques liés à la qualité du fruit et de génotypage à haut-débit (>7000 SNP) obtenues dans une précédente étude de génétique d’association chez une collection de 180 accessions de tomate, les objectifs de nos travaux visent à étudier le poids des paramètres sur la précision de la prédiction du phénotype par validation croisée (mesure de la corrélation entre le phénotype prédit et le phénotype mesuré). Pour ce faire, nous avons testé l’influence de (1) la taille des populations de référence et d’entrainement, (2) le nombre et la densité de marqueurs moléculaires, (3) le modèle statistique de prédiction (rrBlup, gBlup, Bayesian Lasso, BRR) sur la précision de la prédiction. Les résultats montrent que la précision de la prédiction du phénotype est largement reliée à l’héritabilité de ce dernier. Plus un caractère est héritable, plus sa prédiction est précise. De même, plus les accessions sont apparentées, plus la prédiction d’un phénotype est précise et inversement. Aussi, plus la taille de la population d’entrainement est importante, plus la prédiction est précise. La densité (ou répartition) des marqueurs et leur nombre affectent également la précision de la prédiction quelque soit le phénotype considéré : une répartition tous les 1cM des marqueurs (N=2313 SNP) réduit la précision de prédiction et aucun gain de précision n’est constaté en utilisant plus de 60% du total des marqueurs. Enfin, la structure de la population affecte négativement la précision de la prédiction. En conclusion, les résultats obtenus en validation croisée chez une population de tomate ont permis de mettre en évidence l’effet de paramètres sur la précision de la prédiction et permettent de révéler le potentiel de la sélection génomique chez cette espèce à partir de population de taille réduite et d’un nombre restreint de marqueurs moléculaires.