The Cockpit

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Leiji Matsumoto est très connu par son style graphique particulier, opposant des personnages principaux
longilignes sortant de la norme à des personnages plus communs aux physiques plus ronds et plus caricaturaux.
Il est également connu pour le graphisme de ses vaisseaux, mêlant époque ancienne et haute technologie
futuriste. Mais une particularité de son œuvre est que les machines qu’il décrit, liées au destin de leurs pilotes,
semblent souvent posséder leur âme propre, devenant ainsi un personnage à part entière. Les machines de
légende apparaissant dans The Cockpit en sont la parfaite illustration...
Les 3 OAVs de « The Cockpit »
Volume 1 : Vol dans les cieux
Allemagne, août 1944.
En août 1944, lors d’une patrouille de nuit, 2 chasseurs allemands Fw-190A-4 pilotés par le capitaine Erhardt
von Rheindharst, un as de la Luftwaffe (Armée de l’Air allemande) vétéran de la campagne d’Afrique, et son
ailier Hartmann (*), sont coiffés par 3 chasseurs anglais Spitfire à moteur Griffon qui les surclassent totalement.
Dotés d’appareils moins performants, Hartmann est immédiatement abattu et périt aux commandes de son
appareil en flammes tandis que von Rheindharst tente de se défendre.
Cerné par ses adversaires après un rapide combat sans espoir, ce dernier comprend que sa seule chance de s’en
sortir vivant réside dans la fuite. Il évacue donc son appareil et se parachute, échappant ainsi aux 3 Spitfire qui se
préparaient à l’abattre. Une fois sain et sauf au sol, il a la surprise de
retrouver son chasseur quasiment intact, celui-ci s’étant posé sur le
ventre sans plus de dommage. L’appareil ne portant aucune trace du
bref mais intense combat aérien l’ayant opposé aux 3 Spitfire quelques
minutes plus tôt, il est pris pour un lâche (**) par les soldats accourus
sur place.
Peu de temps après, mené à l’officier supérieur commandant la base
aérienne du secteur, von Rheindharst est sommé de s’expliquer sur les
raisons de sa fuite, indigne d’un officier de son rang décoré de la Croix
de Chevalier pour ses nombreuses victoires aériennes et noble de
surcroît ! Après avoir raconté son combat aérien et expliqué les raisons
de la supériorité aérienne alliée, von Rheindharst se voit proposer la
possibilité de racheter sa lâcheté en menant une mission spéciale d’une
importance capitale pour la survie du 3ème Reich.
On le charge en effet d’escorter un bombardier américain B-17G capturé convoyant un chargement secret
jusqu’à Peenemünde, site de développement de la fusée V2, dans un ciel infesté de chasseurs alliés. Et pour
pouvoir mener à bien cette mission extrêmement périlleuse, il se voit offrir le premier exemplaire d’un nouvel
appareil extrêmement performant, le Ta-152H, tout juste sorti des chaines d’assemblage.
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Ne pouvant qu’accepter, von Rheindharst va cependant éprouver un choc en découvrant parmi les membres de
l’équipage du B-17G le professeur Bafstein, son ancien mentor, et sa fille Meneheim, la femme qu’il a toujours
aimé mais qu’il n’a pu épouser. Bafstein, connaissant l’amour liant von Rheindharst et Meneheim, leur accorde
quelques instants.
Evoquant le passé et son mari mort à la bataille d’El Alamein 1 an et ½ après son mariage, Meneheim révèle à
von Rheindharst qu’elle n’avait alors épousé cet homme que pour sa fortune et qu’elle n’a en fait jamais cessée
de l’aimer. Elle lui révèle également la véritable nature du chargement du B-17G : c’est la 1ère bombe atomique
(***) allemande que l’on envoie à Peenemünde pour la monter sur un V2 en vue de la lancer sur Londres,
Washington ou Moscou (****). Meneheim implore alors von Rheindharst de renoncer à sa mission et de les
laisser mourir le professeur Bafstein et elle afin de sauver le monde de l’horreur atomique.
Dès lors, Erhardt von Rheindharst va se retrouver tragiquement confronté à un choix impossible : sauver la
femme qu’il aime et vendre ainsi son âme au diable ou la sacrifier pour sauver le monde et passer ainsi
définitivement pour un lâche aux yeux de tous...
Remarques :
(*) = Vu les marquages des 2 Fw-190A-4 et les décorations de von Rheindharst, celui-ci devrait être Geshwader
kommodore (Commandant de groupe de chasse) et son ailier Hartmann devrait être Geschwader IA (Officier des
opérations « Ia »), 2 postes réservés à des officiers vétérans ayant déjà une grande expérience du feu et ayant fait
leur preuves sur le terrain.
(**) = Dans l’armée du 3ème Reich, (Comme dans beaucoup d’autres armées), la lâcheté au combat était souvent
considéré comme une trahison et était punie au mieux par un envoi en bataillon disciplinaire à la mortalité élevée
ou au pire par une exécution sommaire. Vu le rang et la réputation de von Rheindharst, qui est officier, noble et
décoré de la croix de chevalier, l’exécution sommaire n’est pas possible : la seule possibilité restante est
d’effectuer une mission périlleuse.
(***) = On ne devrait en fait pas dire bombe atomique mais bombe nucléaire comme le fait von Rheindharst.
Mais le terme de bombe atomique a été utilisé à l’époque et est resté depuis.
(****) = Voir à ce sujet les notes portées sur les fiches du Ta-152H et du B-17G.
Volume 2 : Escadron fleur de cerisier
Japon, août 1945.
Sur le front du Pacifique, la seconde guerre mondiale touche à sa fin. Dans
les derniers jours de la guerre, face à aux puissantes flottes aéronavales
alliées qui détruisent systématiquement toute opposition sur leur passage et
qui ravagent le pays par leurs raids aériens répétés, le haut-commandement
japonais à recours à une solution désespérée pour tenter de sauver le Japon
de la destruction et de l’occupation américaine à venir. Pour desserrer l’étau
qui broie irrémédiablement le pays, il faut impérativement détruire les porteavions ennemis par tous les moyens possibles. Malheureusement, ceux-ci
sont protégés par des nuées de chasseurs et une importante escorte de navires
de guerre.
Pour avoir une chance de réussite, une seule solution reste possible : utiliser
des Ohka, de puissantes bombes à réaction pilotées par des volontaires et volant trop rapidement pour pouvoir
être interceptées par les chasseurs ennemis. Acceptant délibéremment de faire le sacrifice de leur vie dans cette
mission-suicide, les pilotes ne sont pourtant pas assurés du succès car, outre le pilotage délicat de l’Ohka, le
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court rayon d’action de 30 kilomètres de cette dernière nécessite de la transporter à proximité de sa cible à l’aide
d’un avion porteur. Le couple avion porteur / bombe pilotée, lent et peu manoeuvrable, est en effet une cible de
choix pour les chasseurs ennemis. De plus, une fois larguée et arrivée à portée de l’objectif, l’Ohka doit encore
traverser le formidable tir de barrage des batteries anti-aériennes avant de pouvoir prononcer son attaque finale et
tenter de frapper son objectif...
Le 5 août 1945, le lieutenant Nogami, un jeune pilote d’Ohka, participe ainsi à une telle mission qui engage 16
bombardiers porteurs Betty et 32 chasseurs d’escorte Zero. Celle-ci tourne au désastre car la formation japonaise
est repérée par un Helldiver américain qui a le temps de prévenir la flotte ennemie avant d’être abattu. Coiffés
par plusieurs dizaines de chasseurs américains Hellcat à une cinquantaine de kilomètres de leur objectif, les
appareils japonais sont taillés en pièces malgré les efforts de l’escorte.
Nogami supplie alors les membres d’équipage de son Betty de le larguer pour qu’ils puissent ainsi s’échapper,
mais ceux-ci, conscients qu’il n’a aucune chance d’atteindre son objectif, l’assomment et le larguent en
parachute avant d’être abattus à leur tour. Quand il revient à lui, Nogami descend doucement sous son parachute
parmi les avions japonais en flammes qui s’abattent vers la mer, pleurant de rage devant son impuissance et sa
honte d’avoir échappé à la mort...
Repêché par un patrouilleur japonais, Nogami rejoint sa base, rongé par la honte et n’espère qu’une chose,
repartir en mission afin de pouvoir laver cette tâche à son honneur et pouvoir rejoindre dignement ses camarades
disparus. Le soir venu, l’équipage du Betty qui doit accompagner Nogami en mission le lendemain dîne avec lui.
Les hommes réconfortent Nogami en plaisantant mais l’atmosphère reste sombre, personne ne doutant des
faibles chances de survie de chacun. Nogami déclare qu’il faut impérativement l’amener à portée de sa cible et
qu’alors il réussira (*).
Soudain surgissent 2 pilotes de Zero : faisant partie des 6 pilotes d’escorte rescapés du raid de la journée, ils
viennent présenter leurs excuses à Nogami pour ne pas avoir réussi à le protéger jusqu’à la cible et promettent
qu’ils ne failliront pas à leur tâche lors de la mission du lendemain, quel qu’en soit le coût. Après leur départ,
Nogami et l’équipage argumentent sur la folie d’une telle mission et
sur la valeur de la vie lorsque qu’ils entendent un air de Koto
mélancolique, jouée par une jeune femme venue saluer le départ d’un
pilote d’Ohka.
Le lendemain matin, peu de temps avant le décollage, Nogami
contemple avec nostalgie son dernier lever de soleil dont la beauté et
la simplicité poétique tranche avec la formation d’avions grondant
dans son dos.
En route vers l’objectif, Nogami discute avec les hommes d’équipage :
ils constatent que leur escorte de 40 appareils comporte 16 Shiden, des
chasseurs puissants mais avec un court rayon d’action. Soudain, le
moteur droit du Betty connaît quelques ratés avant de repartir au grand
soulagement de l’équipage qui masque son angoisse par des
plaisanteries (**). Lorsque les Shiden larguent leurs réservoirs
supplémentaires et continuent sans espoir de retour, Nogami et l’équipage du Betty comprennent que ces pilotes
se sacrifient pour assurer le succès de la mission.
Brusquement, les Hellcat font leur apparition : un combat aérien âpre et désespéré s’engage. Traqué par un
Hellcat, le Betty portant l’Ohka de Nogami poursuit sa route vers l’objectif en essayant de se cacher dans les
nuages. Sur le point de succomber sous les attaques du Hellcat, ils sont sauvés in extremis par l’un des 2 pilotes
de Zero qui percute volontairement le chasseur ennemi et l’entraîne dans sa destruction. Le Betty, touché à mort,
réussit néanmoins à larguer l’Ohka à portée de son objectif avant de se désagréger. Nogami déclenche les fusées
de son Ohka et, après une dernière pensée pour ceux qui se sont sacrifiés pour lui, fonce sur son objectif.
Sur le porte-avions américain que Nogami a choisi pour cible, l’équipage a réalisé qu’il était la cible d’un Ohka
et que seule la DCA peut encore les sauver de l’impact. La flotte toute entière concentre le feu de ses batteries
anti-aériennes sur l’Ohka de Nogami et essaie désespéremment de l’abattre, mais celui-ci parvient à franchir le
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terrible barrage de feu et d’acier avant de percuter le porte-avions ennemi au tiers arrière de la coque. Le navire
vacille sous l’impact de l’Ohka, faisant chuter les membres d’équipage.
En se relevant, le commandant américain entend une déflagration et réalise alors que l’Ohka de Nogami a passé
le mur du son avant de s ‘écraser sur son navire (***). Au moment même où résonnent les sirènes d’alarme du
navire touché à mort, il découvre alors à ses pieds le portrait de la petite amie de Nogami (Qui n’était autre que
la joueuse de koto). Simultanément, un soldat (Ressemblant étrangement à Nogami) lui apporte un message lui
apprenant le bombardement atomique sur la ville d’Hiroshima. Assommé par ces évènements qui défient la
raison, le commandant réalise quelques instants avant l’explosion qui engloutit son navire que le monde est
devenu fou...
Remarques :
(*) = Lors du repas, Nogami déclare qu’il doit impérativement couler ce « contre-torpilleur ». Il parle en fait à ce
moment-là d’un destroyer, ce type de navire protégeant habituellement les porte-avions des attaques de sousmarin mais jouant ici le rôle de piquet-radar (Vigie radar) avancé pour avertir la flotte des raids aériens ennemis.
Les destroyers piquet-radar étaient générallement placé à une distance variant entre 50 et 10 kilomètres de la
flotte à défendre. Si la traduction utilisée n’est pas fausse, car le contre-torpilleur est le synonyme français du
destroyer qui est un mot également utilisé en français, elle n’est cependant pas adaptée car elle ne désigne pas un
navire américain mais un navire français, ce qui n’est pas le cas ici. Ayant pu franchir l’écran protecteur ennemi,
Nogami choisira alors une autre cible avec la plus grande valeur stratégique possible : un porte-avions...
(**) = La plaisanterie sur « les pièces détachées faites dans des casseroles et des poêles à frire » n’en est pas une,
tous les pays engagés dans la 2nde guerre mondiale ayant eu recours à cette manœuvre pour obtenir rapidement
d’importantes quantités de métal en faisant appel au patriotisme des gens. Par contre, la production de ces
mêmes pièces par des enfants et des vieillards a été presque exclusivement limitée aux forces de l’Axe car, les
pertes augmentant, celles-ci finirent par envoyer au front même les ouvriers spécialisés nécessaires à cette
production.
(***) = Ceci n’est physiquement pas possible, l’Ohka ne pouvant pas atteindre cette vitesse. De plus, comment
le commandant du porte-avions pourrait avoir connaissance d’un tel phénomène, le mur du son étant
officiellement franchi pour la 1ère fois le 14 octobre 1947 par l’avion expérimental américain Bell X-1 ?... Non, il
faut chercher ailleurs l’explication : le « bang » du mur du son de l’Ohka de Nogami résonne en fait comme un
écho en hommage au coup de tonnerre du Jinrai Butai, le corps du « Tonnerre divin », la première unité à avoir
utilisé l’Ohka...
Volume 3 : Soldats motards
Philippines, île de Leyte, octobre 1944.
Lors de la campagne des Philippines, une compagnie du 28 ème régiment d’artillerie japonais reçoit l’ordre du
commandement général des armées de se replier de 300 kilomètres en abandonnant sur place ses armes lourdes
(*). Alors que les premiers soldats évacuent la position, 2 soldats décident de se restaurer avant de se mettre en
route car ils savent que ce repli ne fait que reculer la date de leur inéluctable capture. A leur grand étonnement,
l’officier commandant la batterie de canons, écoeuré de devoir abandonner ses pièces sans les avoir utilisé,
décide de tirer au moins une salve avant de se replier. Les 2 soldats foncent s’abriter dans un trou. Peu de temps
après, le tir de contre-batterie américain qui s’ensuit rase complètement la position japonaise, n’épargnant que
ces 2 soldats.
Sortant prudemment la tête du trou pour constater les dégats, l’un des 2 soldats manque de se faire écraser par un
side-car ayant échappé au contrôle de son conducteur. Les 2 soldats quittent alors leur abri et se dirigent vers le
side-car. A leur grande surprise, le conducteur est encore vivant mais sonné. Lui ôtant ses lunettes de conduite,
ils réalisent que ce motard n’est encore qu’un enfant. Ravivé avec une bonne rasade de Sake, le jeune garçon
demande où se trouve le quartier général du 28 ème régiment d’artillerie. Les 2 soldats lui font remarquer que le
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QG vient juste d’être rasé par l’artillerie américaine et que l’ordre d’évacuation vient d’être donné. Ces nouvelles
désespèrent le garçon qui venait chercher des renforts pour aider l’unité défendant l’aérodrome de Karakechil
privé de radio, situé 100 kms plus au sud et attaqué en force par l’ennemi. Faute de pouvoir les avertir par radio,
le jeune garçon décide de repartir aussitôt pour transmettre l’ordre d’évacuation à son unité mais il s’endort
bientôt, terrassé par la fatigue et l’alcool. Les 2 soldats du 28ème RA débattent de la situation et l’un d’eux décide
de rester pour aider le garçon.
A son réveil, le jeune garçon ne retrouve qu’un seul des 2 soldats en train de se restaurer. Affamé, il se jette sur
la nourriture pendant que le soldat lui explique qu’il est resté pour l ‘accompagner dans sa difficile mission
jusqu’à Karakechil. Le jeune garçon réalise alors que son side-car a été réparé et qu’il est comme neuf. Le soldat
lui dit que ce sont des soldats du génie passant par là qui ont effectué les réparations durant son sommeil avec
des pièces de toutes sortes et que lui-même n’a fait que trouver une nouvelle mitrailleuse pour sa part, ce qui
n’empêche pas le side-car de démarrer au premier coup de pédale du garçon. Le soldat s’installe à bord du sidecar et insiste pour accompagner le jeune garçon. Celui-ci, d’abord réticent finit par accepter et se présente
comme étant le soldat de 1ère classe Utsunomiya. Le soldat lui répond en se présentant comme étant le soldat de
1ère classe Kodaï, comme lui mais un peu plus usé. Lançant son side-car en avant, Utsunomiya réalise avec
surprise que celui-ci est devenu un vrai bolide, mais ceci n’a pas l’air d’étonner Kodaï qui lui dit que sa machine
a été réparée par le meilleur mécanicien du Japon. Les 2 soldats commencent alors leur voyage.
Quelques temps après, ils sont survolés en rase-mottes par un appareil qui s’avère être un chasseur japonais Ki61 Hien. Celui-ci fait demi-tour et revient sur eux mais il les attaque soudain et Kodaï réalise que c’est en fait un
pilote américain qui est aux commandes. L’appareil effectue plusieurs passes infructueuses et Kodaï se prépare à
le mitrailler lorsque le chasseur s’écrase soudainement, victime de problèmes de moteur. Kodaï explique la ruse
du pilote américain, ce qui scandalise Utsunomiya qui trouve cette pratique malhonnête et déloyale. Kodaï lui
fait alors remarquer que la guerre ne connaît pas de règles. Utsunomiya semble accuser le coup, blessé lors des
attaques de l’avion, ce qu’il cache à Kodaï.
Alors que le soir approche, les 2 compagnons s’approchent de leur but. Chemin faisant, Utsunomiya déclare à
Kodaï qu’il roule avec ce side-car depuis tellement longtemps qu’il s’y sent lié de façon irrémédiable au point de
faire partie intégrante de sa personnalité et qu’il pense que le side-car cessera de fonctionner à sa mort. Kodaï
questionne alors Utsunomiya sur la région et il apprend que l’aérodrome de Karakechil est le seul de toute l’île
(**). Kodaï fait alors remarquer à Utsunomiya qu’après l’attaque d’un appareil japonais piloté par un aviateur
américain, cet aérodrome ne peut donc être qu’aux mains de l’ennemi à présent, mais Utsunomiya lui révèle
qu’il a promis à ces camarades de revenir combattre à leurs côtés, quoiqu’il arrive. Arrivés à une vingtaine de
minutes de l’aérodrome, ils sont survolés par 3 bombardiers
américains B-29 qui vont manifestement se poser à Karakechil,
confirmant ainsi l’hypothèse de Kodaï. Utsunomiya étant fatigué
par sa blessure, Kodaï propose de prendre un peu de repos afin
d’arriver à la base durant la nuit mais le jeune garçon ne veut pas
quitter son side-car et préfère dormir dessus, installé à la place du
passager.
Durant la nuit, Kodaï se relève et se prépare à réveiller
Utsunomiya lorsqu’il aperçoit la lueur d’un phare : c’est un
motard américain qui effectue une patrouille et vient dans leur
direction. Kodaï démarre alors en catastrophe, réveillant
Utsunomiya et dévoilant leur position à l’ennemi. L’américain,
conduisant lui aussi sur une Harley-Davidson, se rapproche
rapidement et ouvre le feu avec son pistolet-mitrailleur. Kodaï
ordonne à Utsunomiya de répliquer avec le fusil-mitrailleur qu’il
a monté sur la moto. Le combat s’engage alors sans que l’un des
adversaires ne réussisse à prendre l’avantage. Utsunomiya réalise que Kodaï est en fait un ancien pilote de
course et qu’il a sans doute réparé lui-même le side-car. Kodaï met un terme au combat en désarçonnant le
motard ennemi avec le side-car sans le tuer, au grand étonnement d’Utsunomiya qui ne comprend pas pourquoi
il l’a épargné. Kodaï lui répond que le pilote ennemi était un as et que le code d’honneur des Samouraï lui
défendait de le tuer.
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Quelques instants plus tard, Kodaï éjecte Utsunomiya du side-car afin de lui épargner une mort quasi-certaine à
l’approche de l’aérodrome désormais aux mains de l’ennemi. Face aux supplications d’Utsunomiya qui tient à
respecter jusqu’au bout la promesse faite à ses camarades, Kodaï réplique qu’il est fier de lui mais qu’il doit
vivre et ne pas mourir si jeune sans avoir pleinement profité de la vie. Il lui révèle que toute sa vie durant, il a eu
la poisse et n’a jamais pu finir une seule course : rejoindre l’aérodrome est l’ultime défi qu’il se lance et il tient à
le gagner, sauvant ainsi la vie d’Utsunomiya. Eclairé par des fusées éclairantes américaines, Kodaï s’élance sous
le feu des armes des soldats américains défendant l’aérodrome, laissant Utsunomiya s’éteindre doucement dans
l’herbe fraîche. Alors qu’ils sont sur le point d’atteindre l’enceinte de l’aérodrome, Kodaï et le side-car sont
touchés à plusieurs reprises et leur élan vient mourir à la lisière de l’aérodrome. Kodaï expire après avoir mis ses
pensées en ordre, le side-car cessant de fonctionner au moment précis de sa mort, comme l’avait annoncé
Utsunomiya...
Le motard américain désarçonné par Kodaï salue alors sa mémoire en reconnaissant que c’était un motard de
grande classe qui méritait de gagner cette course mortelle. Des années plus tard, le seul témoignage de ce drame
tragique et inutile reste le side-car abandonné qui pleure ses 2 passagers disparus de ses larmes de rouille...
Remarques :
(*) = Les armes lourdes en question (Les canons que l’on voit tirer) seraient apparemment des pièces d’artillerie
lourde japonaises Type 96 de calibre 150 mm, ce qui cadrerait bien avec une unité défendant le Quartier Général
d’un Régiment d’Artillerie.
(**) = Si cette OAV se déroule bien sur l’île de Leyte, il existe en fait plusieurs aérodromes contrairement à ce
qu’affirme Utsunomiya, le nom de Karakechil pouvant être un nom fictif désignant la ville de Burauen , située
approximativement du centre de l’île de Leyte, avec l’aérodrome de San Pablo et les diverses pistes annexes
proches. Ces objectifs ont tous été pris le 23 octobre 1944 par la 7 ème Division d’Infanterie américaine appuyée
par un bataillon de char.
Les machines de « The Cockpit »
Les machines de « The Cockpit », des personnages à part entière
Les machines présentées dans « The Cockpit » ont toutes en commun
d’avoir traversé cette période tragique mais fascinante qu’est la 2nde Guerre
Mondiale. Certaines d’entre elles, comme le Focke-wulf 190, le Spitfire ou
encore le Zero, sont célèbres pour leurs carrières opérationnelles riches en
faits d’armes. D’autres, comme le Helldiver, le Hien ou le Betty, ont eu des
carrières beaucoup plus discrètes et ont peu connu les honneurs de la
célébrité. Quelques unes enfin, telles la Superfortress ou la HarleyDavidson, restent à jamais associées à une image précise qui leur collera
éternellement à la peau.
Dans cette ère d’apocalypse qu’est la 2nde guerre mondiale, le conflit se joue
à l’échelle planétaire au cours de batailles titanesques opposant de grandes unités où l’adversaire se fond dans la
masse ennemie, mettant ainsi fin à la notion de combat singulier opposant 2 adversaires précis et identifiés. Dans
ce contexte de guerre industrielle et anonyme, les avions de combat (Comme les motos) permettent à leurs
pilotes de retrouver une identité propre, comme l’attestent les nombreuses décorations personnelles d’appareils
réalisées tout au long du conflit. Il n’est pas rare de baptiser une machine d’un surnom, ce qui lui confère une
identité propre et révèle un lien intangible l’unissant à son pilote.
En offrant à leurs pilotes la vitesse, la puissance et la liberté de mouvement, ces machines sont devenues
l’équivalent moderne du fidèle destrier d’antan, chevauchées par les chevaliers des temps modernes. Toujours
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plus puissantes, elle seront même comparées à des pur-sang. Et si les caractéristiques techniques propres à
chaque machine définissent son comportement général, le surnom indique quant à lui la personnalité de son
équipage et, par extension, celle de la machine. En effet, celle-ci devient à la longue une extension du corps de
son pilote qui la dirige à son gré : là encore, l’image du fidèle destrier compagnon d’armes ressurgit...
Il peut être difficile de comprendre que l’on puisse considérer qu’une machine ait une âme, mais ces appareils
ont tous une histoire et une personnalité propre qui leur permettent d’atteindre le statut de personnages à part
entière. Il faut avoir ressenti dans tout son corps les vibrations du moteur qui anime une telle machine, avoir
entendu la voix de ce même moteur, avoir humé les odeurs d’huile chaude et de carburant et avoir senti frémir la
carlingue sous la main pour pouvoir accepter une telle idée. Les trépidations agitant cette machine avant qu’elle
ne s’élance évoquent irrésistiblement l’image d’un coursier nerveux tirant sur ces rênes. Et de fait, lorsqu’elle
s’élance enfin en faisant rugir son moteur, elle s’anime et devient un être vivant, aux ordres de son pilote.
Comprendre une telle assimilation peut apparaître délicat si l’on a pas soi-même vécu de telles sensations : voir
évoluer des avions anciens de cette époque, les fameux Warbirds (*), lors d’un meeting aérien, comme celui de
la Ferté-Allais (**), permet de se faire une première idée du caractère de ces machines et de ce que leurs pilotes
pouvaient ressentir pour elles. Et le lien unissant la machine au pilote peut parfois s’avérer si fort que leurs vies
semblent intimement et irrémédiablement mêlées : von Rheindharst semblera poursuivi par le Fw-190A-4 qu’il
a abandonné à son sort et qui a refusé de s’écraser comme pour mieux lui reprocher sa lâcheté face à la mort.
Nogami rejoindra rapidement son Ohka lors de son second raid afin de pouvoir avoir le temps de bien regarder
son appareil qui sera aussi sa sépulture . Utsunomiya dira pour sa part qu’il a l’impression que le moteur de son
side-car est comme son cœur et que quand ce dernier cessera de battre alors le moteur cessera également de
fonctionner. Dans la réalité, des pilotes ont souvent hésité à sacrifier leur machine gravement touchée et ont
ensuite tenté de la ramener jusqu’à leur base, perdant parfois la vie dans l’aventure...
Si cette image d’Utsunomiya peut sembler exagérée, la lecture des sensations qu’éprouva Pierre Clostermann
(**) lorsqu’il dût définitivement abandonner son chasseur le 27 août 1945
(Voir page 382-383 du « Grand cirque ») est troublante et révélatrice :
volant une dernière fois aux commandes de son chasseur Tempest, qu’il
avait baptisé Le Grand Charles , Clostermann monte très haut dans le ciel
avec son appareil comme s’il ne voulait jamais redescendre, effectue
quelques figures amoureusement fignolées afin de garder en mémoire les
sensations éprouvées aux commandes de son chasseur. Posant pour la
dernière fois son Tempest, il pleure dans l’intimité de son cockpit comme
jamais plus il ne pleurera, ayant la sensation d’avoir ainsi mis fin à la vie
de son appareil comme une fleur que l’on couperait. Puis, il dégorge
soigneusement le moteur comme on bouchonnerait un cheval après une
course. Coupant les derniers fils et tuyaux qui le relient encore à son
appareil, il a finalement l’impression de couper le cordon ombilical liant
un enfant à sa mère, avant de s ‘éloigner la tête basses et les épaules
secouées par les sanglots.
Cette dernière image de lien maternel est très forte et on peut la rapprocher de l’illustration montant Nogami
rêvant aux étoiles assis sur l’aile d’un Zero, une image qui rappelle celle d’un enfant assis sur le bras de sa mère
observant, fasciné, le monde qui l’entoure. Elle donne la véritable signification du titre de l’œuvre de Leiji
Matsumoto « The Cockpit ». En effet, c’est à cet endroit précis, le cockpit, que le pilote et sa machine
fusionnent : ils ne font plus qu’un, le pilote étant protégé dans l’habitacle du cockpit comme au sein du ventre
maternel. Cette relation créera des liens sentimentaux d’autant plus forts que cette machine sera parfois le
tombeau de son pilote, l’accompagnant jusque dans la mort. Le cockpit est de plus l’endroit d’où l’on dirige
l’appareil selon sa volonté, ce qui signifie que c’est littéralement l’endroit d’où le pilote choisit son destin, sa
machine le suivant aveuglément dans l’épreuve...
Remarques :
(*) = Le mot anglais Warbirds, signifiant littéralement « oiseau de guerre », désigne les avions de guerre en
général et plus particulièrement les appareils à hélices de la 2 nde guerre mondiale.
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(**) = Le meeting aérien de la Ferté-Allais a enfin connu la notoriété ces dernières années, grandissant lentement
mais sûrement. Il a lieu chaque année durant le week-end de la Pentecôte sur l’aérodrome de Cerny / La FertéAllais situé dans l’Essonne à seulement une trentaine de kilomètres de Paris.
(***) = Pierre Clostermann est le plus grand as français de la seconde guerre mondiale. Il a écrit un livre de
souvenirs relatant sa vie de pilote de guerre, « Le grand cirque », qui est un témoignage très précis et surtout très
humain sur cette période. A lire impérativement si l’on veut bien saisir les liens unissant la machine à son pilote.
Dans les fiches présentées ci-dessous, les avions sont présentés dans leur ordre chronologique d’apparition dans
les 3 OAVs. Les mots étrangers écrits en italique n’ont pas été accordés au pluriel afin de respecter leur syntaxe
propre. Enfin, les avions japonais sont désignés par leur nom usuel courant tels qu’apparaissant dans les OAVs,
que ce nom soit celui donné à l’origine par les japonais ou celui donné par le code d’identification allié de
l’époque.
Volume 1 : Vol dans les cieux
Le Focke-wulf Fw-190A-4
Le Focke-wulf Fw-190A, un chasseur allemand à moteur en étoile conçu en 1937 par l’ingénieur Kurt Tank,
entra en service en juillet 1941 et fût rapidement un adversaire redoutable pour les aviateurs alliés, surclassant le
Spitfire Mk V, le meilleur chasseur anglais de l’époque. Compact, robuste, maniable et puissamment armé de 4
canons de 20 mm et de 2 mitrailleuses de 13 mm, le Fw-190A fût engagé sur tous les fronts et gagna
instantanément une réputation d’adversaire coriace attestée par tous les vétérans l’ayant affronté et ayant survécu
pour en témoigner. Il fallut attendre l’apparition de versions améliorées du Spitfire et de nouveaux appareils
alliés, tels le P-47 Thunderbolt, le P-51 Mustang, le Tempest, pour lui reprendre la maîtrise du ciel.
Afin de reprendre l’avantage à haute altitude sur les nouveaux chasseurs alliés, Focke-wulf développera alors le
Fw-190D, une version améliorée à moteur en ligne apparue en août 1944 mais qui n’est pas montrée dans l’OAV
N°1. Initialement destiné à n’être qu’un appareil de transition vers le Ta-152H, l’ultime évolution du Fw-190
alors en cours de développement, le Fw-190D n’en fût pas moins un adversaire redoutable lui aussi, permettant
aux pilotes allemands de se battre à nouveau à armes égales face aux chasseurs alliés. Au total, le Fw-190 fut
produit à 20.051 exemplaires, toutes versions confondues.
La version A-4 pilotée par von Rheindharst est quelque peu
anachronique car, apparue en septembre 1941, elle date de 3 ans, ce qui
est une véritable éternité en temps de guerre ! Cette version étant
ancienne et donc dépassée, il aurait été plus vraisemblable que von
Rheindharst pilote un A-8, une version apparue en février 1944 et
équipant largement les unités de chasse allemandes en ce mois d’août
1944.
A noter que dans l’immédiat après-guerre, les français utilisèrent une
soixantaine de Fw-190A (De 64 à 67 appareils selon les sources),
essentiellement de la version A-5, une version ne différant que très peu
de la version A-4 pilotée par von Rheindharst. Produits sous l’occupation
mais terminés après la Libération, révisés et rebaptisés SNCAC NC 900, ces appareils reprirent du service en
1946 au sein du groupe de chasse Normandie-Niemen, une prestigieuse escadrille qui fût la seule unité
occidentale à se battre sur le front russe et qui y affronta quotidiennement les Fw-190 ! Les pilotes apprécièrent
peu cet ancien adversaire qui ne resta en service qu’un an. En effet, les NC 900 ayant été trop bien sabotés
pendant l’occupation, les accidents de vol se multiplièrent sans que l’on puisse définitivement résoudre tous les
problèmes et ces avions furent rapidement interdits de vol puis féraillés quelques temps après. Seul l’un de ces
NC 900, le N°62, qui est un Fw-190A-8 équipé d’une voilure de A-7, à survécu : il est visible au Musée de l’Air
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et de l’Espace du Bourget, repeint aux couleurs de l’as allemand Joseph « Pips » Priller, un pilote immortalisé
par la célèbre mission qu’il mena le 6 juin 1944 sur les plages de Normandie.
Le Supermarine Spitfire Mk XII
Conçu en 1935 dans l’urgence par l’ingénieur Reginald Mitchell qui se savait condamné par un cancer et n’avait
plus que 4 ans à vivre, le légendaire Supermarine Spitfire (Cracheur de feu) fût un chasseur anglais à moteur en
ligne, maniable et racé, à la lignée prolifique. Epuisé par son travail intense et la maladie qui le rongeait,
Mitchell décéda d’ailleurs peu de temps avant le premier vol de son avion qui allait bientôt sauver l’Angleterre
de l’invasion nazie ! Bien qu’ayant servi durant toute la seconde guerre mondiale, le Spitfire est effectivement
surtout connu pour le rôle crucial qu’il joua dans la victoire de la Bataille d’Angleterre dont il est devenu le
symbole.
Première version à moteur Griffon du Spitfire, la version Mk XII fût développée en tant qu’intercepteur de basse
altitude pour contrer les incursions en rase-mottes à grande vitesse des chasseur-bombardiers allemands Me-109,
Me-210 et Fw-190 sur l’Angleterre. Cet appareil puissant, équipé d’un moteur Griffon avec un compresseur à
un étage, était armé de 2 canons de 20 mm et de 4 mitrailleuses de calibre .303 (7,65 mm). Entré en service au
début de l’année 1943, le Spitfire XII ne fût produit qu’à 100 exemplaires, n’étant qu’un appareil de transition
vers le véritable Spitfire à moteur Griffon, le Spitfire 21. Ironiquement, celui-ci connût de gros problèmes de
mise au point et n’entra en service qu’en nombre réduit dans les derniers jours de la guerre.
Curieusement, le Spitfire XII présenté dans l’OAV N°1 est une version plutôt destinée à la chasse à basse et
moyenne altitude alors que von Rheindharst est censé perdre l’avantage à partir de 7000 m d’altitude face à cet
appareil ! Il est plus probable que von Rheindharst aurait dû affronter des Spitfire Mk XIV à moteur Griffon avec
compresseur à 2 étages, ou encore de classiques Spitfire Mk IX à moteur Merlin avec compresseur à 2 étages,
tous 2 de bons chasseurs de haute altitude et des adversaires sérieux pour les Fw-190. A noter que le Spitfire
codé EBoD qui abat Hartmann, l’ailier de von Rheindharst, a réellement existé : c’était le Spitfire Mk XII
immatriculé MB858, construit par Vickers-Armstrong, qui fût affecté au 41 Squadron en septembre 1943.
Le Tank Ta-152H-1
Ultime évolution du Fw-190, le Ta-152H, une version à moteur en ligne apparue en janvier 1945, était un
formidable appareil, considéré comme ayant été le plus redoutable chasseur à moteur à piston à entrer en service
durant la seconde guerre mondiale. Armé de 1 canon de 30 mm et de 2 canons de 20 mm, élancé, puissant,
rapide et maniable, il surclassait aisément les meilleurs appareils alliés de l’époque. Il fût heureusement produit
trop tard et en trop faible quantité (Seulement 67 appareils) pour pouvoir redresser la situation en faveur de
l’Allemagne nazie.
Véritable pur-sang, le Ta-152 fût nommé ainsi en l’honneur de son créateur, Kurt Tank, l’ingénieur ayant conçu
toute la lignée des Fw-190. Il fût notamment utilisé pour la protection des terrains d’aviation où étaient basés les
Me-262, des appareils révolutionnaires qui furent les premiers chasseurs à réaction à être entrés en service
opérationnel au monde. Cet emploi indique bien la grande valeur opérationnelle de cet appareil mythique
qu’était le Ta-152,. Il faut également signaler que le 3ème prototype du Ta-152H, le Fw-190 V29/U1 immatriculé
GH+KS, atteint l’altitude record de 13.654 mètres lors d’un vol d’essai le 20 janvier 1945, une performance
exceptionnelle ! A noter enfin que le propre concepteur de l’appareil, Kurt Tank, échappa un jour à la mort aux
commandes d’un Ta-152 simplement en accélérant et en distançant 2 Mustang, le meilleur chasseur américain de
l’époque !
Si la fin de l’OAV N°1 se déroule en août 1944 juste après le premier
combat aérien comme le suggère le « débriefing » de von Rheindharst,
celui-ci ne peut alors avoir piloté que le Fw-190 V30/U1, l’un des Fw190 transformés pour servir de prototypes au programme Ta-152, qui
vola pour la première fois le 6 août 1944 mais qui fût détruit dans un
accident le 23 août suivant, tuant son pilote.
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Mais si Erhardt von Rheindharst a piloté le premier Ta-152H-1 de série, alors la fin de l’OAV N°1 se déroule
après le 27 janvier 1945, date à laquelle les 11 premiers Ta-152H-0 entrèrent en service opérationnel au sein du
III/JG-301. Les archives incomplètes ne permettent malheureusement pas de connaître la date à laquelle le
premier Ta-152H-1 de série entra effectivement en service opérationnel mais ce fût probablement dans le courant
du mois de février 1945 ou, au pire, au début de mars 1945.
Si les 2 options sont possibles, la seconde est plus crédible car elle correspond aux derniers mois de la guerre,
après l’offensive ratée des Ardennes et lors de l’écroulement du front de l’Est, alors qu’Hitler ne compte plus
que sur le miracle de ses armes secrètes pour sauver le 3 ème Reich agonisant de la destruction finale. Même si le
premier tir opérationnel de V2 eût lieu sur Paris le 6 septembre 1944, Londres étant touchée le 8 septembre 1944,
la première bombe atomique (Comme von Rheindharst, on devrait en fait dire bombe nucléaire) de l’histoire
n’explosa que le 16 juillet 1945 au Nouveau Mexique : ce fait conforte donc plutôt la période de février à mars
1945 que celle d’août 1944 pour la fin de l’OAV N°1. A noter que l’appareil piloté par Von Rheindharst est orné
d’un écusson montrant un glaive : ne serait ce pas là le symbôle de l’Epée de Damoclès menaçant l’Humanité ?
Le Boeing B-17G Flying Fortress
Conçu en 1934, Le bombardier quadrimoteur américain Boeing B-17 est un avion plus connu sous son surnom
de Flying Fortress (Forteresse Volante), surnom qui lui avait été attribué par un journaliste américain lors de sa
présentation au public le 16 juillet 1935 et qui allait être amplement justifié au combat quelques années plus tard.
Ce bombardier en avance sur son temps devint par la suite au fil des versions un appareil formidable, très
apprécié de ses équipages, réputé tant pour sa robustesse légendaire que pour son impressionnant armement
défensif.
Bien qu’engagée en petit nombre sur le théâtre du Pacifique en 1941-1942, Le B-17 ne fût ensuite quasiment
engagé que sur le front Européen, ceci pour des raisons d’autonomie. Malgré de fortes pertes initiales qui ne
diminuèrent qu’a l’apparition des chasseurs d’escorte P-38, P-47 et P-51, les formations imposantes de
bombardiers stratégiques B-17 et B-24 jouèrent un rôle important dans la destruction du potentiel industriel du
3ème Reich.
La version B-17G présentée dans l’OAV N°1 était défendue par 13 mitrailleuses lourdes de 12,7 mm et pouvait
transporter jusqu’à 2.270 kgs de bombes. L’avion utilisé étant un B-17G capturé, il provient de l’escadrille
allemande I/KG-200, une unité réservée aux opérations spéciales qui possédait notamment 2 B-17F et 1 B-17G,
ces appareils étant rebaptisés Dornier Do-200 par les allemands. A noter que, de leur coté, les japonais
capturèrent et remirent en état de vol 1 B-17D et 2 B-17E.
Cependant, vu la masse des 2 bombes atomiques américaines de l’époque, à savoir 4,5 et 5 tonnes
respectivement pour Little Boy et Fat Man , les 2 bombes tristement célèbres pour avoir détruit Hiroshima et
Nagasaki, c’est un B-17G considérablement allégé qui aurait dû être utilisé pour transporter la bombe atomique
allemande, si elle avait existé ! Mais même ainsi allégé, ce B-17G en aurait été incapable de convoyer cette
bombe car seul son successeur, le Boeing B-29 Superfortress était suffisamment puissant pour le faire ! A noter
enfin que vu le rayon d’action (370 kms) du missile A-4 (Le V2), la seule cible réellement possible parmi les 3
évoquées par Meneheim ne peut être que Londres, ville qui a été effectivement touchée par plusieurs V2.
Volume 2 : Escadron Fleur de cerisier
Le SB2C Helldiver
Conçu au début de 1939 et entré en service en novembre 1943, le bombardier en piqué américain Curtiss SB2C
Helldiver (Plongeur de l’enfer / Plongeur infernal) à moteur en étoile reste peu connu du grand public. En effet,
les succès obtenus à la bataille de Midway par le Douglas SBD-3 Dauntless, son prédécesseur surnommé Slow
But Deadly (Lent mais mortel), ont éclipsé la carrière opérationnelle du SB2C alors que ce dernier à détruit plus
d’objectifs japonais que tout autre bombardier en piqué !
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Desservi par une ligne disgracieuse (Sa queue avait été rognée pour le faire entrer dans les ascenseurs des porteavions américains) et une longue période de gestation, le Helldiver n’en fût pas moins un bombardier en piqué
très efficace. Mais cet appareil traîna toujours une réputation peu enviable du fait de son mauvais comportement
à basse vitesse et de ses multiples pertes à l’appontage, ce qui lui valut le surnom de « The Beast » (La bête).
Malgré ses défauts, ses pilotes semble pourtant avoir finalement reconnu ses mérites en le surnommant
également « Son of a Bitch, 2nd Class » !
Bien que son rôle principal ait été le bombardement en piqué, le Helldiver a aussi été utilisé dans divers rôles tels
que celui de vigie comme montré au début de l’OAV N°2. A noter qu’à l’époque, le mot Helldiver devint le
surnom usuel désignant tous les bombardiers en piqué chez les américains, tout comme le mot Stuka l’était
devenu pour les appareils allemands de la même catégorie.
Le Mitsubishi G4M2e Betty
Conçu en 1938 par l’ingénieur Kiro Honjo selon un cahier des charges très rigoureux, le bombardier bimoteur
japonais à long rayon d’action Mitsubishi G4M Betty (Nom-code attribué par les alliés) fut le principal
bombardier terrestre de la marine impériale japonaise pendant toute la seconde guerre mondiale. Cet appareil
sans vices avait une importante autonomie mais celle-ci ne fût obtenue qu’au détriment de sa protection et de son
armement de défense, les moteurs japonais de l’époque manquant de puissance. Le constructeur insista
grandement pour développer une version quadrimoteur de cet appareil mais ceci lui fût curieusement toujours
refusé par la marine impériale.
La grande autonomie du G4M2 Betty était son atout mais aussi son talon d’Achille car, faute de protection
suffisante, quelques coups au but permettaient généralement de l’enflammer, ce qui lui valut le surnom éloquent
de « briquet à un coup » de la part des alliés et un manque de popularité bien compréhensible auprès des
équipages japonais. De ce fait, les Betty étaient très vulnérable face aux chasseurs alliés et lors du second
semestre 1944, une statistique indiquait même un effrayant taux de pertes de 39% pour les missions effectuées
avec des G4M !...
Le plus grand fait d’armes des Betty reste le torpillage et la destruction des cuirassés britanniques Prince of
Walse et Repulse le 10 décembre 1941. A noter aussi que ce fût à bord d’un G4M1 que le grand amiral Isoroku
Yamamoto, le stratège de l’attaque de Pearl Harbor, fût abattu en flammes le 18 avril 1943. Enfin, ce fûrent
également des appareils de ce type qui transportèrent à Ie Shima la délégation japonaise venue proposer la
reddition le 19 août 1945.
La version du Betty utilisée pour transporter les Ohka et montrée dans l’OAV N°2 était le G4M2e (Modèle 24J),
en fait un G4M2a (Modèles 24A, B et C) modifié par suppression des trappes de la soute à bombe et
aménagement de cette même soute pour accueillir l’Ohka. Il semble qu’environ 120 appareils aient été ainsi
modifiés et qu’ils aient été essentiellement affectés au 721 Kokutai. Cette unité spéciale, connue sous le nom de
Jinrai Butai (Tonnerre divin), fût créée en octobre 1944 en tant que première unité destinée à utiliser les Ohka
en opérations.
Alourdi par les 2.140 kgs de l’Ohka, qui freinait également aérodynamiquement son avion-porteur en dépassant
de la soute à bombes, le G4M2e était plus lent que les versions précédentes et donc encore plus vulnérable !
Armé de 4 canons de 20 mm (Tourelles de queue et dorsale, sabords latéraux) et de 1 mitrailleuse de 7,7 mm
(Nez), le Betty était cependant une cible facile malgré son armement du fait de son inflammabilité. Les appareils
montrés dans l’OAV N°2 auraient appartenu au 764 Kokutai (Une unité peut-être fictive car je n’en ai pas trouvé
trace dans les archives) qui aurait été basée avec le 721 Kokutai sur l’aérodrome de Kanoya sur l’île de Kyushu.
Le Yokosuka MXY7 Ohka modèle 11
Conçue en 1943 par l’enseigne de vaisseau de 1 ère classe Mitsuo Ohta
et développé par le 1er arsenal de la marine à Yokosuka, la bombe
volante pilotée MXY7 Ohka (Fleur de cerisier) modèle 11 était une
arme radicale à usage unique qui entra en service opérationnel au début
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de 1945. Armée d’une charge explosive de 1.200 kgs et propulsée par 3 fusées lui assurant 9 secondes de
propulsion ( ! ) et une vitesse maximale de 933 km/h en piqué, cette bombe volante larguée à 30 kms de sa cible
par un bombardier bimoteur G4M2 Betty devait ensuite être pilotée en vol plané jusqu’à l’impact, son pilote se
sacrifiant volontairement pour assurer le succès de la mission.
Le modèle 11, qui fût la seule variante de l’Ohka à être engagée au combat, fût construit à 755 exemplaires mais
connut cependant une carrière opérationnelle extrêmement brève, la première attaque de ce type ayant lieu le 21
mars 1945 et la dernière ayant lieu le 22 juin 1945, soit tout juste 3 mois au total ! La brièveté de la carrière de
l’Ohka s’explique notamment par son faible rayon d’action (30 kms ! ) et la vulnérabilité de son avion-porteur, 2
facteurs qui en faisait une proie facile pour les chasseurs américains si elle était interceptée avant son lancement.
Par contre, une fois lancée, l’Ohka était impossible à intercepter, sauf impact chanceux de DCA...
L’ouverture de l’OAV N°2 renvoie directement à la première mission de guerre des Ohka qui eût lieu le 21 mars
1945, réunissant 18 bombardiers G4M2 du 721 Kokutai (2 assurant la navigation et 16 portant des Ohka) et 30
chasseurs Zero d’escorte des 306 et 307 Hikotai . Cette mission fût un désastre car la formation japonaise fût
interceptée à 111 kms de son objectif et massacrée (Contre 50 kms dans l’OAV): les lents Betty furent tous
abattus et seuls 10 Zero en réchappèrent ! Hors de portée de leur objectif, les Ohka ne purent même pas lancer
leur attaque, étant parfois larguées à vide pour permettre d’alléger les Betty qui essayaient vainement d’échapper
aux chasseurs américains...
La fin de l’OAV N°2 où le lieutenant Nogami percute le porte-avions américain avec son Ohka n’est en fait
qu’une synthèse de toute la dramatique épopée des Kamikaze car, dans la réalité, aucun porte-avions ne fût coulé
par les Ohka. Ecrasés par la supériorité aérienne alliée, les japonais n’avait plus d’autre alternative que de
détruire les porte-avions ennemis par tout les moyens possibles. Vu la faiblesse des moyens encore disponibles à
l’époque pour les japonais, que ce soit en personnel ou en matériel, il fallait impérativement que chaque coup
porte et qu’il produise le maximum de dégâts possible. L’option offrant le plus de chance de succès était donc
l’écrasement volontaire avec une charge explosive sur l’objectif afin de l’entraîner dans la destruction, ce qui
aboutit à la création du corps spécial des Kamikaze (Cette solution radicale ne fut cependant pas adoptée sans
provoquer beaucoup d’hésitation). L’Ohka n’est que l’optimisation et le prolongement à l’extrême de cette idée
simple mais radicale. Un concept aussi radical était si étranger à la mentalité occidentale que les américains
donnèrent à L’Ohka le surnom de Baka (Stupide). A noter que le I-13, l’Ohka que doit piloter le lieutenant
Nogami lors du premier raid, est, avec l’I-18, l’un des Ohka les plus célèbres au monde car les photos de ces 2
appareils, capturés intacts par les Américains à Okinawa en 1945, ont fait le tour du monde depuis.
Le Mitsubishi A6M5 Zero
Conçu en 1938 par Jiro Horikoshi sur la base d’un cahier des charges si draconien que seule la firme Mitsubishi
osa relever le défi mais en émettant des réserves sur le résultat final, le chasseur japonais à moteur en étoile Zero
(Zero-Sen en fait, nommé ainsi en référence à l’année 5700 du calendrier japonais, alias 1940, qui est l’année de
sa mise en service) fut en définitive un appareil brillant qui allait donner à son pays les clefs de la victoire durant
la première partie de la guerre du Pacifique.
De conception simple mais efficace, très bien armé pour l’époque (Il fût le premier chasseur monomoteur au
monde à intégrer des canons de 20 mm dans son armement), cet appareil léger et très maniable, souffrait
cependant de sous-motorisation, un problème chronique pour l’aviation japonaise de l’époque. Malgré ce défaut,
le A6M2 Zero allait être une très mauvaise surprise pour les alliés qui le découvrirent douloureusement lors de
l’attaque de Pearl Harbor (La supposée attaque-surprise japonaise), ceci malgré les rapports alarmants des Flying
Tigers, les célèbres mercenaires américains pilotant des P-40 Warhawk « à la gueule de requin », qui
l’affrontèrent en Chine dès juillet 1940.
Impliqué dans toutes les batailles de la guerre du Pacifique, de Pearl Harbor aux raids Kamikaze, le Zero est un
appareil mythique qui demeure intimement lié à l’histoire du Japon et qui est devenu quasiment à lui seul le
symbole du Japon pendant la seconde guerre mondiale ! Pour ses pilotes, le Zero fut la version moderne du sabre
des Samouraï, leurs ancêtres si fameux auxquels ils s’identifiaient. De fait, faute de successeurs, il resta par la
force des choses l’épine dorsale des forces aériennes de la marine japonaise durant toute la guerre, même s’il
traversa cependant tout le conflit sans beaucoup évoluer.
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Le manque de motorisation adéquate handicapa le Zero tout au long de sa carrière, orientant sa conception
initiale vers un gain de poids maximal au détriment de la protection et figeant sa configuration de façon quasidéfinitive. Face aux nouveaux chasseurs américains, tels que le F-6F3 Hellcat, dotés de moteurs puissants, bien
blindés et armés de 6 mitrailleuses lourdes de 12,7 mm, le Zero ne pouvait être amélioré sans voir ses
performances s’effondrer et il fallut attendre la fin de la guerre pour voir apparaître des moteurs plus puissants
qui auraient pu lui permettre une telle évolution.
L’appareil présenté dans l’OAV N°2 est la version A6M5c (Modèle 52c), armée de 2 canons de 20 mm, 2
mitrailleuses de 13 mm et 1 mitrailleuse de 7,7 mm. Selon le code apparaissant sur la queue, cet appareil aurait
appartenu au 721Kokutai, l’unité Jinrai Butai qui a été basé sur l’aérodrome de Kanoya sur l’île de Kyushu, ce
qui confirme les indications que j’ai déjà donné à ce sujet dans la fiche du G4M2e Betty...
Le Grumman F6F-5 Hellcat
Chasseur en étoile américain conçu en 1938 et entré en service à la fin de 1942, le Grumman F6F Hellcat (Chat
de l’enfer) était en quelque sorte une version agrandie plus puissante et plus performante du Grumman F4F
Wildcat (Chat sauvage). Cet appareil de conception simple mais éprouvée avait été développé de façon à prendre
en compte le maximum d’observations formulées par les pilotes des groupes de chasse de l’aéronavale
américaine, ceci afin de leur fournir un appareil qui puisse répondre le mieux possible à leurs besoins réels.
Rustique, puissant, manoeuvrable, très robuste et armé de 6 mitrailleuses lourdes de 12,7 mm, le F6F-3 Hellcat
était l’appareil dont avait besoin les pilotes de l’aéronavale américaine pour reprendre l’avantage sur les Zero.
De fait, cet appareil allait rapidement devenir un cauchemar pour les aviateurs japonais et être responsable de la
perte de leur supériorité aérienne. Malgré plusieurs expérimentations, le Hellcat ne connut qu’une seule autre
version significative, le F6F-5, qui devint la version finale de cet appareil.
Les Hellcat présentés dans l’OAV sont de la version F6F-5 mais ils ne portent pas la marque tactique permettant
l’identification du porte-avions sur lequel ils sont basés. Le côté agressif et démoniaque de ce « chat de l’enfer »
(Aperçu également dans Le tombeau des lucioles) est très bien rendu car il faut savoir que dans la réalité le ratio
de perte était de 19 avions japonais abattus pour 1 Hellcat perdu, un record demeuré inégalé au cours de la
seconde guerre mondiale !
Le N1K1-J Shiden (Modèle 11)
Conçu en 1942 par 4 ingénieurs de Kawanishi à partir du nouvel hydravion de chasse N1K1 Kyofu (Vent
puissant), le N1K1-J Shiden (Eclair violet) était un chasseur japonais à moteur en étoile entré en service
opérationnel en septembre 1944. En 1942, aveuglée par les succès initiaux des Zero et n’ayant pas présenté de
demande pour un nouvel appareil de chasse, la marine impériale refuse de s’intéresser au développement de cet
appareil que Kawanishi va donc développer sur ses fonds propres.
Freiné par des problèmes de moteur, de train d’atterrissage et de relations conflictuelles avec la marine
impériale, le développement de l’appareil va prendre presque 2 ans mais l’avion qui va en émerger va s’avérer
redoutable pour ses adversaires ! Robuste, maniable, doté d’un moteur puissant et armé de 4 canons de 20 mm,
le Shiden va être une très mauvaise surpise pour les alliés.
En effet, le Shiden va rapidement s’avérer un adversaire redoutable capable de tenir tête au Hellcat américain.
Suite à plusieurs combats où le Shiden prouvera sa valeur, les américains recommandent même à leur pilotes
d’éviter si possible le combat face à cet appareil. Mais arrivé malheureusement trop tard pour permettre aux
japonais de redresser la situation, il ne pourra pas donner la vrai mesure de son potentiel. Les américains ne s’y
sont pourtant pas trompés et, après avoir essayé plusieurs Shiden après la fin de la guerre, ont déclaré que celuici était globalement supérieur au F-6F5 Hellcat, rendant ainsi hommage au fabuleux appareil de Kawanishi.
Malgré ce qui est montré dans l’OAV N°2 lors du second raid et bien qu’il semble que quelques Shiden aient été
utilisés dans des missions-suicides, le Shiden est un appareil trop important pour être perdu dans ce type de
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mission car il est nettement plus utile dans les missions d’escorte du fait de sa puissance. Cependant, ce raid
étant censé se dérouler le 6 août 1945, il est clair que les japonais font feu de tout bois et brûlent leurs dernières
cartouches dans l’espoir de sauver le Japon d’une invasion imminente...
Volume 3 : Soldats motards
La Harley-Davidson type WLA
La Harley-Davidson type WLA est une moto routière américaine qui a été peu utilisée pendant la 2 nde guerre
mondiale. Malgré une bonne autonomie et une vitesse respectable pour l’époque qui confirment sa vocation de
moto routière, la WLA a été peu utilisée du fait de son manque de capacité tout terrain. Cette faiblesse a
globalement limité son emploi à des missions de liaison et de police militaire, les GIs américains ayant par
ailleurs un excellent véhicule tout terrain avec l’increvable et mythique Jeep. Ceci explique qu’elle soit bien
moins célèbre que la BMW allemande de la même époque qui équipait les escadrons de reconnaissance de la
Wehrmacht. Peu utilisée sur le théatre du Pacifique du fait de la nature des terrains rencontrées, cette machine de
caractère, fiable et robuste, fut néanmoins remarquée pour ses qualités par les japonais qui la copièrent avec
succès en de multiples versions.
Sa notoriété s’est en fait développé avec la légende Harley-Davidson associé à l’image du Hell’s Angels. Le 4
juillet 1947, jour de la fête de l’indépendance américaine, une bande de motards habillés de blousons de cuir noir
saccage la ville d’Hollister en Californie du nord. Le 4 juillet 1953, 6 an après jour pour jour, sort sur les écrans
américains « L’équipée sauvage », un film mettant en scène Marlon Brando et Lee Marvin dans des rôles de
motards voyous, vêtus de blousons en cuir Perfecto et chevauchant des Harley-Davidson. Le film, scandalisa
l’opinion publique américaine mais le look de Marlon Brando frappa les esprits : la légende était née...
La version présentée dans l’OAV N°3 est une Harley-Davidson type WLA équipée d’un side-car et armée d’un
fusil-mitrailleur japonais Type 96 de calibre 6,5 mm pour sa défense. Le rôle dans lequel elle est utilisée par
Utsunomiya est assez classique et représentatif puisqu’il s’agit de missions de liaison.
Le Kawasaki Ki-61-Ic Hien
Conçu en 1941 et entré en service en 1943, le chasseur japonais Kawasaki Ki-61 Hien (Hirondelle) à moteur en
ligne avait un air de famille prononcé avec le Messerschmidt Me-109. Ceci n’était pas fortuit car Kawasaki avait
acheté la licence du moteur Daimler-Benz DB601A équipant le chasseur allemand ainsi que 800 exemplaires du
canon allemand MG 151/20 qui devait plus tard l’équiper également. Le Ki-61 fût même essayé face à un Me109 transporté au Japon par sous-marin ! Cette ressemblance était si prononcée qu’à plusieurs reprises des
pilotes alliés affirmèrent de bonne foi avoir affronté des Me-109 décoré aux couleurs japonaises !
Seul chasseur japonais à être équipé d’un moteur à refroidissement par liquide, le Ki-61-I n’eut
malheureusement pas une carrière comparable à celle de son « cousin » allemand à cause de la fragilité de son
moteur qui demandait une maintenance accrue et suivie. Bien qu’étant rapide, maniable et bien armé, le Ki-61-I
ne parvient cependant pas à surclasser les nouveaux chasseurs américains, notamment par le Mustang équipé lui
aussi d’un moteur en ligne refroidi par liquide.
Une version équipée d’un moteur plus puissant vit le jour, le Ki-61-II : mais ce nouveau moteur n’était pas plus
fiable et sa production n’arriva pas à suivre le rythme de construction des
cellules. Face à ce problème, il fût décidé de monter sur ces cellules un
moteur en étoile disponible en nombre, donnant ainsi naissance au Ki-100.
Ce dernier appareil se révéla étonnamment réussi et très prometteur : une
unité équipé de Ki-100 parvint ainsi à abattre 14 Hellcat sans aucune perte
lors de leur premier combat ! Mais une fois encore, cet appareil était arrivé
trop tard pour pouvoir redresser la situation...
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L’appareil présenté dans l’OAV est de la version Ic, armée de 2 canons de 20 mm et de 2 mitrailleuses de 12,7
mm : la panne de moteur qu’il subit est assez crédible du fait des problèmes rencontrés par les appareils de ce
type. Par contre, il est extrêmement peu probable que les alliés aient jamais utilisé un appareil ennemi d’une telle
façon ! Néanmoins, tout appareil ennemi capturé en bon état était récupéré par les services d’évaluation
technique, analysé puis essayé en vol afin d’établir les meilleurs tactiques à lui opposer.
Le Boeing B-29A Superfortress
Conçu en 1938, le bombardier quadrimoteur américain Boeing B-29 est un avion également connu sous son
surnom de Superfortress (Super-forteresse), surnom faisant référence à sa filiation avec le B-17 Flying Fortress
mais indiquant également sa supériorité en tout point. Devant voler à des altitudes et des vitesses élevées sur de
très grandes distance avec une charge de bombes pouvant atteindre 9 t, cet appareil révolutionnaire, doté d’un
habitacle pressurisé et de tourelles télécommandées, connut une gestation difficile à la mesure des nombreux
défis technologiques qu’il dût relever et il n’entra en service opérationnel qu’en juin 1944.
Parfaitement adapté au théâtre des opérations du Pacifique grâce à leur énorme autonomie, les B-29 opéraient à
partir de bases situées sur des îles trop éloignées du Japon pour être vulnérables (Comme cela est montré dans
l’OAV N°2), et volaient à une altitude telle que la plupart des chasseurs japonais ne parvenaient pas à les
intercepter ! Malgré plusieurs tentatives japonaises infructueuses pour détruire au sol les B-29, ces bombardiers
ne tardèrent donc pas à opérer en quasiment toute impunité au dessus du Japon, la silhouette harmonieuse de ces
bombardiers étant vite devenue synonyme de mort pour les populations civiles.
Ce qui rendit tristement célèbres les B-29, c’est l’horreur des 2 bombardements atomiques. Le 6 août 1945, le B29 Enola Gay largua la bombe Little Boy sur Hiroshima, tuant environ 75.000 personnes en quelques instants...
Le 9 août 1945, ce fût le B-29 Bock’s Car qui largua la bombe Fat Man sur Nagasaki, faisant environ 35.000
morts... Le nom d’Enola Gay est depuis entré dans toutes les mémoires comme symbole de cette horreur absolue
auquel le B-29 restera à jamais associé. En voyant l’explosion atomique sur la ville d’Hiroshima, le mitrailleur
de queue de l’Enola Gay aura même cette parole terrible : « Mon Dieu ! Qu’avons nous fait !? »...
Pourtant, peu de gens savent que les raids classiques de B-29 menés avec des bombes incendiaires firent plus de
victimes que les 2 bombardements atomiques : celui effectué à basse altitude par 334 B-29 au dessus de Tokyo
dans la nuit du 9 au 10 mars fit 85.000 morts et détruisit une surface équivalente à 4 fois celle d’Hiroshima (Le
tombeau des lucioles donne une bonne idée de ce que pouvaient être un raid de ce type). La version B-29A
aperçue dans l’OAV N°2 était initialement défendue par 1 canon de 20 mm et 12 mitrailleuses lourdes de 12,7
mm, toutes ces armes étant montées en tourelles télécommandées, mais la faible opposition rencontrée au dessus
du Japon permit souvent de démonter une partie de ces armes.
Les personnages de « The Cockpit »
Les guerriers humanistes de Leiji Matsumoto
Les personnages présentés par Leiji Matsumoto dans « The Cockpit » présentent une perspective
humaniste commune très intéressante car ils partagent tous les mêmes épreuves : dans un monde devenu fou où
la vie humaine n’a quasiment plus aucune valeur, ces guerriers vont devoir affronter leur destin tragique et se
surpasser face à l’abîme qui les guette en acceptant de se sacrifier afin de sauvegarder les dernières parcelles
d’humanité.
Ainsi, le pilote allemand Erhardt von Rheindharst sacrifiera la femme qu’il aime pour sauver le monde de la
double horreur de la bombe nucléaire et de la domination nazie. Confronté à ce choix impossible, il accepte de
perdre la face et de passer définitivement pour un lâche aux yeux de tous, un
véritable suicide spirituel pour le guerrier honorable qu’il est. Condamné à
supporter le fardeau de cette honte jusqu’à la fin de ses jours, hanté par le
souvenir des êtres chers sacrifiés auprès desquels il ne peut même pas se
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réconforter, Erhardt von Rheindharst est maudit et condamné à errer ainsi solitaire comme une âme en peine, sa
seule consolation étant de savoir en son for intérieur qu’il a fait le bon choix en refusant de vendre son âme au
diable...
Ainsi, le pilote japonais Nogami se sacrifiera à bord de son Ohka pour sauver de la destruction non seulement
son pays natal bien aimé mais aussi et surtout la jeune femme qu’il aime. Face au destin inexorable qui broie le
pays tout entier et son annihilation programmée à court terme, la vie de Nogami semble être aussi léger qu’un
pétale de cerisier balayé par les vents furieux de la guerre et de la destruction. Malgré la nostalgie et les regrets
qu’il éprouve de ne pouvoir vivre sa vie durant aux cotés de celle qu’il aime et de réaliser ses rêves d’exploration
de l’Espace dans un monde pacifique, il n’hésitera pas à affronter son tragique destin pour tenter de protéger ses
rêves de la destruction. Si son sacrifice paraîtra vain au vu de l’annihilation de la ville d’Hiroshima, il n’en est
rien car Nogami aura en fait réussi à faire prendre conscience à son adversaire, symbolisé par le commandant
américain du porte-avions touché par son Ohka, de l’inanité d’une telle lutte fratricide qui ne fait que mèner
l’humanité à sa perte...
Ainsi, les 2 soldats japonais Utsunomiya et Kogaï se sacrifieront pour tenter de sauver les camarades
d’Utsunomiya de la mort en transmettant l’ordre d’évacuation qui permettra à son unité, cernée par l’adversaire,
de se replier dans l’honneur sans perdre la face. Face aux coups du sort qui se multiplient, leur prouvant ainsi
que l’ennemi prend inexorablement le contrôle de l’île et qu’ils arriveront sans doute trop tard pour pouvoir
sauver leurs camarades, Utsunomiya et Kogaï n’en continuent pas moins leur trajet, alors même qu’ils savent
que leur sacrifice est inutile. Cherchant ainsi à sauver leurs camarades au péril de leur vie en respectant leur code
d’honneur et en restant fidèle à la parole donnée, Utsunomiya et Kogaï déjoueront la ruse vicieuse du pilote
ennemi qui les attaquera traîtreusement à bord d’un chasseur japonais, puis épargneront le motard américain
qu’ils affronteront dans un combat chevaleresque, démontrant ainsi que l’humanité peut encore triompher face à
l’horreur de la guerre...
En contant l’histoire tragique de ces 4 soldats et de leurs machines, Leiji Matsumoto se fait un fervent défenseur
de la valeur de la vie humaine face au monstre sans âme dévoreur de vie humaines qu’est la Guerre : que ce soit
pour sauver le monde entier (OAV N°1), le pays natal (OAV N°2), les camarades de son unité (OAV N°3) ou les
êtres qu’ils chérissent, chacun de ces soldats va choisir de faire le sacrifice de sa vie afin de sauver l’humanité...
En ce sens, les personnages de Leiji Matsumoto doivent être considérés comme des Hommes dans le sens le plus
noble du terme pour le sacrifice qu’ils acceptent de faire, en ayant mûrement réfléchi de leurs actes, une
constante dans l’œuvre de Leiji Matsumoto. L’image des Kamikaze qui vient immédiatement à l’esprit est à
considérer ici avec recul et précaution, car si les personnages de Leiji Matsumoto sont engagés dans des
opérations militaires, ils se battent paradoxalement et avant tout pour sauver des vies !...
Le mot Kamikaze est d’ailleurs un terme à utiliser avec précaution car, détourné de son sens originel par les
occidentaux et plus particulièrement par les médias d’informations plus soucieux du choc initial provoqué par
une image forte que du sens réel du terme utilisé, il évoque pour les occidentaux un guerrier-suicide fanatique
endoctriné religieusement. Les faits réels, les études historiques et les témoignages des rares survivants n’ayant
pu mener leur mission à bien ont permis de donner une image précise bien différente mais réelle des Kamikaze,
dont beaucoup étaient des étudiants, certes jeunes mais déjà conscients de leur sort et de la responsabilité qui
pesait sur leurs épaules, ce que confirme le témoignage de Ryuji Nagatsuka, lui même étudiant et ancien
volontaire Kamikaze, dans son livre « J’étais un Kamikaze » (Voir bibliographie). Ce terme est à replacer
obligatoirement dans le contexte si particulier de la culture japonaise et de sa longue tradition guerrière : le mot
Kamikaze ne devrait donc être logiquement utilisé que pour désigner des guerriers japonais aux actes menés
après une grande réflexion personnelle, toute autre interprétation étant donc bâtarde par définition.
Le lien avec le personnage d’Harlock (Albator)
Du fait de l’importance de Captain Harlock (Plus connu en France comme étant Albator, le corsaire de l’espace),
le célèbre personnage récurrent de l’œuvre de Leiji Matsumoto, la tentation est forte de faire le lien avec les
« héros » de « The Cockpit ». Harlock ne peut évidemment pas apparaître aux cotés des personnages de « The
Cockpit », ceci non seulement pour d’évidentes questions de réalisme mais aussi et surtout parce que le clin
d’œil de son apparition aurait nui au récit en introduisant un élément d’humour préjudiciable à l’intégrité
dramatique du propos de « The Cockpit ». Si Harlock ne peut donc pas apparaître dans « The Cockpit », l’un de
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ses ancêtres est cependant censé être un as de la Luftwaffe se battant à la même époque en Europe aux
commandes d’un chasseur Messerschmidt Bf-109G-6. Cet ancêtre aurait pu côtoyer le personnage d’Erhardt von
Rheindharst mais pour les raisons déjà énoncées ci-dessus, il n’aurait pas pu le rencontrer, du moins pas dans les
OAVs.
Cependant les « héros » de « The Cockpit » ont effectivement en commun une caractéristique majeure avec les
personnages de la lignée des Harlock : marqués par la guerre, ils se battent pour défendre l’humanité et vont
jusqu’au bout de leurs idées pour cela, tels des chevaliers. Car c’est en fait surtout sur le plan spirituel qu’il faut
chercher des similitudes : parmi les personnages présentés, seuls von Rheindharst et Nogami sont des pilotes,
Utsunomiya et Kogaï n’étant que de simples fantassins. Et si l’apparence physique de von Rheindharst et
Nogami est proche de celle des Harlock, il n’en est rien pour Utsunomiya et Kogaï ! C’est donc définitivement
sur le plan spirituel que ces personnages se rejoignent.
Par contre, l’avion piloté par l’ancêtre d’Harlock, le Bf-109G-6, aurait pu aisément apparaître dans l’OAV N°1
de « The Cockpit » sans dépareiller car à l’époque c’était avec le Fw-190A-8 l’appareil de chasse équipant le
gros des unités de chasse de la Luftwaffe. Pour la petite histoire, c’est d’ailleurs un Bf-109G-6 qui apparaît sur la
jaquette de « The Cockpit », surmonté d’un petit A6M5 Zero dans le logo. Si cet appareil ne porte apparemment
pas le nom d’Arcadia (On ne voit cependant que la partie avant de son fuselage) qui orne les appareils de la
lignée des Harlock, on peut néanmoins apprécier le clin d’œil...
Les motivations de Leiji Matsumoto dans « The Cockpit »
L’influence de la 2nde guerre mondiale sur l’œuvre de Leiji Matsumoto
Né le 25 janvier 1938 à Kurume, une ville située sur l’île de Kyushu, Leiji Matsumoto, dont le père est officier
de l’armée de l’air impériale, sera vite fasciné par les machines de guerre et par l’espace. Toute son enfance sera
marquée par la 2nde guerre mondiale et son œuvre future sera influencée par les évènements historiques auxquels
son pays aura été mêlé. En 1938, le Japon occupe déjà une partie de la Chine, pays auquel il a déclaré la guerre.
Face à l’opposition occidentale croissante, notamment américaine (Les USA voit d’un mauvais œil l’expansion
économique du Japon), le Japon se prépare à une guerre éventuelle et adhère au pacte tripartite des Forces de
l’Axe. Toutes les négociations avec les USA ayant échouées, le Japon entre en guerre contre les Etats-Unis le 7
décembre 1941 en attaquant la base aéro-navale américaine de Pearl Harbor (Il a été démontré depuis que les
américains étaient au courant de cette attaque, contrairement à ce qu’ils continuent d’affirmer ! ).
Les mois qui suivent voient les victoires se succéder pour les forces japonaises lorsque le 4 juin 1942, le Japon
perd 4 grands porte-avions au cours de la bataille aéronavale de Midway, marquant ainsi le début de la fin pour
l’empire japonais. Les évènements historiques qui suivent ne feront que retarder l’échéance fatidique face à la
colossale puissance industrielle américaine avec laquelle l’industrie japonaise ne peut rivaliser. Face à la
résistance acharnée des forces japonaises, dont notamment les fameux Kamikaze, les Etats-Unis décident de
mettre fin à la guerre en frappant un coup décisif ; les 2 bombardements atomiques d’Hiroshima et de Nagasaki
les 6 et 9 août 1945 contraignent le Japon à la capitulation sans conditions le 15 août 1945, l’acte officiel étant
signé le 2 semptembre 1945 à bord d’un cuirassé américain ancré en rade de Tokyo. L’occupation du Japon par
les américains débute...
Agé de 7 ans et ½ au moment de la fin de la guerre, Leiji Matsumoto ne peut qu’avoir été profondément marqué
par les évènements d’alors et si la carrière militaire de son père, alliée à l’attirance naturelle des petits garçons
pour le monde militaire, lui a communiqué la fascination pour les machines de guerre, les bombardements
répétés et l’horreur atomique subis par le pays lui ont donné l’amour de la vie par dessus tout. Amateur et
collectionneur d’armes anciennes (Comme quoi on peut aimer les armes et cultiver l’amour de ses prochains
sans être un fanatique, aussi étonnant que cela puisse paraître !... ), Leiji Matsumoto verra son travail marqué de
l’influence de la 2nde guerre mondiale tout au long de son œuvre, que ce soit dans le design de ces vaisseaux ou
dans les batailles apocalyptiques qu’il mettra en scène. En 1972, l’un de ses premiers grands succès, « Space
Cruiser Yamato », sera même basé sur la remise en état du fabuleux cuirassé géant japonais Yamato , coulé le 7
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avril 1945 au cours de sa mission Kamikaze, pour le transformer en navire spatial destiné à protéger l’humanité,
réunissant ainsi déjà toutes les constances de l’œuvre de Leiji Matsumoto...
Le propos de Leiji Matsumoto dans « The Cockpit »
Dans « The Cockpit », tout en présentant et en rendant hommage aux machines fascinantes qui évoluèrent
pendant la 2nde guerre mondiale et aux hommes qui les pilotèrent, Leiji Matsumoto condamne en fait
viscéralement la guerre car celle-ci fauche de trop nombreuses jeunes vies sans que celles-ci aient pu accomplir
leurs destinées et réaliser leurs projets, que ce soit dans le camp ami (Nogami rêvant de construire une fusée pour
aller sur la Lune) ou dans le camp ennemi (Le pilote américain Robert voulant devenir dessinateur de bandes
dessinées). Dans la course à la performance rendue nécessaire pour pouvoir prendre l’avantage sur l’adversaire,
des machines de plus en plus performantes et fascinantes sont apparues tout au long de la 2 nde guerre mondiale,
drainant l’effort industriel et devenant de plus en plus meurtrières.
Dans ce monde devenu fou où tout est sacrifié à l’effort de guerre, les soldats désabusés mis en scène par Leiji
Matsumoto, conscients du gaspillage de vie et de ressources que provoque la guerre qui saigne littéralement les
pays de leurs populations et de leurs potentiels futurs, n’en mèneront pas moins leur mission jusqu’au bout
malgré leurs remarques critiques. Pour expliquer son point de vue et enfoncer le clou, Leiji Matsumoto n’hésite
pas à se mettre lui-même en scène dans la dernière OAV sous les traits de Kodaï pour se faire plus critique
encore, fustigeant l’ineptie de la guerre et le comportement de certains militaires, démontrant la véritable valeur
de la vie humaine par le biais des actions de son personnage vis à vis d’Utsunomiya, Kodaï n’hésitant pas à se
sacrifier pour sauvegarder la jeunesse et la vie future de ce dernier. Fidèle à ses convictions, à sa passion des
machines de guerre et à son amour de ses prochains, Leiji Matsumoto nous livre ici un récit poignant et abouti,
véritable pamphlet contre la guerre et pour la survie de l’humanité.
Les sources d’informations
Pour les renseignements sur les divers appareils, véhicules et objets apparaissant dans « The cockpit », voici les
ouvrages que j’ai consulté ;
-
« Focke-wulf Fw-190 » de Robert Grinsell, copyright 1981 Editions Atlas.
« Le Focke-wulf 190 » de Jean-Yves Lorant et Jean-Bernard frappé, copyright 1981 Editions Larivière.
« Luftwaffe codes, markings & units 1939-1945 » de Barry C. Rosch, copyright 1995 Schiffer Publishing
Ltd.
« Focke-wulf Ta-152 » de Dietmar Harmann, copyright 1999 Schiffer Publishing Ltd.
« B-17 en action » de Roger E. Freeman, copyright 1980 Editions EPA.
« Commandos secrets, la vérité sur KG-200 » de P. W. Stahl, copyright 1983 Editions Albin Michel.
« La bombe atomique » de Bernard Crochet et Ronald McNair, copyright 1995 Editions Heimdal.
« Les armes secrètes allemandes » de J. B. King, collection Les documents Hachette, copyright 1976
Hachette / CILP.
« Les derniers modèles de Spitfire 1942-1945 » du Dr. Alfred Price, copyright 2000 Osprey Publishing.
« Spitfire » de Bill Sweetman, copyright 1981 Editions Atlas.
« Les Curtiss Helldiver en action » de Barrett Tillman, copyright 1999 Osprey Publishing.
« Zero » de Robert C. Mikesh, copyright 1982 Editions Atlas.
« Hellcat » de David A. Anderton, copyright 1982 Editions Atlas.
« Encyclopédie illustrée de l’aviation », ouvrage collectif, copyright 1982-1986 Editions Atlas.
« Le cuir des héros » de Gilles Lhote, copyright 1987 Filipacchi.
« Collection les documents Hachette : les mitrailleuses », copyright 1976 Hachette.
« La 2nde guerre mondiale au jour le jour : 2194 jours de guerre » de Cesare Salmaggi et Alfredo Pallavisini,
copyright 1988 Presses de la Cité.
« Les chasseurs japonais de la 2nde guerre mondiale » de Bernard Millot, copyright 1977 Editions Larivière.
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Pour ceux qui voudraient ressentir de plus près l’atmosphère des combats aériens et savoir ce que pouvait
ressentir les pilotes de chasse de cet époque, notamment vis à vis de leurs machines, je conseille la lecture de
l’ouvrage suivant écrit par le plus grand as français de la 2 nde guerre mondiale et ressorti en 2000 dans une
version revue et complétée facilement trouvable ;
-
« Le grand cirque » de Pierre Clostermann, copyright 1948 Flammarion - 1976 Le livre de poche
Enfin, pour ceux qui voudraient en savoir plus sur l’histoire des Kamikazes, je conseille la lecture des ouvrages
historiques suivants ;
-
« L’épopée Kamikaze » de Bernard Millot, copyright 1970 Robert Laffont.
« J’étais un Kamikaze (Les chevaliers du vent divin) » de Ryuji Nagatsuka, copyright 1972 Editions Stock.
« Les Samouraï » de Jean Mabire et Yves Breheret, copyright 1972 Balland.
« L’aventure Kamikaze » de Jean-Jacques Antier, copyright 1986 Presses de la Cité.
Revue « Batailles aériennes N°19 : Kamikaze » par Michel Ledet, copyright 2002 Lela Presse.
La plupart de ces ouvrages sont devenus assez rares à présent mais le N°19 de la revue « Bataille aériennes » a
été publié récemment en kiosque : il est donc facilement trouvable et offre une somme conséquente
d’informations et de documents (Parfois inédits ! ) pour une somme raisonnable.
La dédicace
Je dédie spécialement cet article à Juliette PICHAUREAU qui a participé à l’aventure du DVD de « The
cockpit » chez KAZE.
Si j’avais par le passé effectué quelques corrections d’ordre historique pour la cassette vidéo de « The cockpit »,
celles-ci n’avait malheureusement pas pu être prises en compte à temps. Par la suite, j’ai eu beaucoup de plaisir à
travailler avec Juliette lors de la mise en pages de mon article de « Macross +, the movie » paru dans AnimeLand
N°37. Enfin, lorsque de la préparation du DVD de « The cockpit », elle a eu l’idée de me recontacter mais, une
fois encore, ce projet n’avait pu être mené à bien faute de temps. Voilà une erreur enfin réparée !
Je la remercie donc ici pour notre collaboration fructueuse mais aussi et surtout pour son sérieux et son
investissement personnel sur le projet du DVD de « The cockpit ».
Les copyrights
-
« The Cockpit » copyright 1993 Leiji Matsumoto / TTNS / Tokuma Shoten Publishing.
« Space cruiser Yamato / Uchû senzan Yamato » copyright 1972 TÔEI COMPANY ( ?).
« Albator 78 / Uchû kaizoku Captain Harlock » copyright 1978 TÔEI COMPANY.
« Albator 84 (Film & série TV) / Waga seishun no Arcadia » copyright 1984 TÔEI COMPANY.
Article rédigé par Christophe JOUAN
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