
 
Louis-Philippe  d'Orléans,  premier  Grand-Maître  du  Grand-Orient.  D’ailleurs,  les 
trois  frères  Dagobert,  tous  trois  officiers  avaient  fondé  à  Versailles  une  loge 
militaire:  « LES  TROIS  FRERES  UNIS ».  Qui  était  donc  ce  personnage  devenu 
Philippe-Egalité, député de la Convention qui vota la mort de Louis XVI ? 
 
Né  à  Saint-Cloud,  le  13  avril  1747,  descendant  en  ligne  directe  de 
Monsieur, frère de Louis XIV, Louis Philippe Joseph, d'abord duc de Montpensier, 
puis de Chartres, devint duc d'Orléans à la mort de son  père en 1785. C'était un 
des hommes les plus riches de France mais aussi l'un des plus dépensiers, obligé 
d'accueillir  des  boutiques  plus  ou  moins  bien  famées  autour  de  Palais-Royal,  sa 
demeure,  afin  de  payer  ses  dettes.  D'une  anglophilie  qui  ressemblait  à  de 
l'anglomanie,  joueur,  amateur  de  courses  de  chevaux  et  de  femmes  (de  la  haute 
société jusqu'au bas-fond de la prostitution) ce jouisseur se piquait de politique et 
s'intéressa avec légèreté aux idées nouvelles. Il devint ainsi le premier Grand-Maître 
de la franc-maçonnerie, puis du Grand Orient. 
 
Lorsque le roi décida de réunir les Etats Généraux, il orienta la rédaction 
des cahiers de doléances en faisant diffuser très largement ses "instructions pour les 
personnes  chargées  de  ma  procuration  aux  assemblées  de  bailliages  relatives  aux 
états  généraux".  Elu  par  la  noblesse  de  plusieurs  bailliages,  il  se  réunit  au  Tiers 
Etat  parmi  les  premiers  mais  refusa  son  élection  à  la  présidence  par  coquetterie 
démagogique alors que le 11 juillet la foule parisienne promena triomphalement son 
buste et celui de Necker, ses agents distribuant des médailles à son effigie portant 
l'inscription "père du peuple". Il reste fortement soupçonné d'avoir fomenté la prise 
de la Bastille et préparé la marche sur Versailles, les 5 et 6 octobre 1789. Pourtant, 
il niera toujours avoir voulu supplanter Louis XVI sur le trône faisant valoir qu'il ne 
venait  qu'en  cinquième  position  dans  l'ordre  successoral  :  argument  bien  faible 
lorsque l'on a connu l'importance de l'agitation qu'il entretenait et l'importance de 
son ambition personnelle. 
 
Invité  par  la  Cour  à  passer  quelque  temps  en  Angleterre  après  les 
événements de la première semaine d'octobre, il revint à Paris en juillet 1790 et se 
présentant aux Tuileries, hué par les courtisans, il rompit définitivement avec Louis 
XVI.  Alors,  il  siégea  à  l'extrême-gauche  de  la  Constituante,  espérant  être  nommé 
régent  peut  être  roi  après  l'échec  de  la  fuite  de  Varennes.  Il  se  montra  alors 
beaucoup,  fit  débaptiser  le  Palais-Royal  en  Palais  d'Orléans  et  se  fit  admettre 
comme un simple citoyen au club des Jacobins. Il incita les républicains à lancer la 
pétition du Champ de Mars. Ses  relations avec Danton ne furent pas dépourvues 
d'ambiguïté  mais  il  repoussa  les  avances  de  Marat  qui  lui  demandait  de 
subventionner son journal. 
 
Sollicitée  par  Orléans,  le  14  septembre  1792,  la  Commune  de  Paris  le 
baptisa  Philippe  Egalité  puisque,  depuis  l'abolition  des  titres  de  noblesse,  il  avait 
fait valoir qu'il ne pouvait plus porter le sien. Il fut élu par les parisiens député à la 
Convention malgré l'opposition de Robespierre et grâce au soutien de Danton et à la 
neutralité  plutôt  bienveillante  de  Marat.  Sans  hésiter,  il  vota  la  mort  du  roi,  son 
cousin,  geste  qui  lui  attira  la  réprobation  de  tous,  y  compris  Robespierre  qui 
déclara: Egalité était peut être le seul membre qui pût se récuser. 
 
Pourtant,  ce  dernier  geste  de  démagogie  régicide  fut  inutile.  Il  devint 
suspect  lorsque  son  fil,  le  duc  de  Chartres,  futur  Louis-Philippe  1er  passa  aux 
Autrichiens en  compagnie  de  Dumouriez,  le  5  avril  1793. Arrêté  à  Marseille,  le  6 
avril  1793,  il  fut  amené  à  Paris  alors  que  la  Terreur  battait  son  plein,  jugé, 
condamné à mort et exécuté le  7 novembre  1793.  Aucun  de  ses anciens amis du 
Grand-Orient  ne  levèrent  le  petit  doigt  pour  essayer  de  le  sauver,  son  statut  de