Saliens et Rhénans Les Francs se divisent en deux familles principales : les Francs-Saliens et les Francs du Rhin. La première est la plus importante. Elle a donné la loi "salienne", invoquée par les rois de France pour régir leur succession (Philippe V, 1316). La deuxième famille vit sur les rives du Rhin et de la Moselle. Les Francs apparaissent dans l'histoire au milieu du IIIe siècle. Ils se montrent redoutables sur mer, lors des campagnes de piraterie menées sur les côtes de la mer du Nord, et sur terre, lors des invasions de la Gaule en 258. Le peuple germanique conquiert la Gaule au cours des Ve et VIe siècles. Il finira par lui imposer son nom. La conquête franque est d'abord pacifique. Les Francs sont inclus dans l'Empire romain. Certains Francs sont officiers supérieurs dans la légion, comme Mérobaud, nommé général par l'Empereur Valentinien en 375. En 406, les invasions barbares affaiblissent l'autorité romaine. Les Francs en profitent pour étendre progressivement leur domination. Clodion conquiert le nord de le Gaule, alors que les Francs du Rhin occupent l'actuelle Rhénanie. C'est de Clodion que descendent les Mérovingiens. L'avancée franque est assez lente jusqu'au Ve siècle, mais elle s'accélère avec Clovis, qui entreprend de ranger sous son autorité toutes les tribus gauloises. Les Mérovingiens La dynastie mérovingienne règne d'abord sur les Francs-Saliens, au Ve siècle. Après les conquêtes de Clovis, elle étendra sa suprématie sur toute la Gaule, jusqu'à la prise du pouvoir par Pépin le Bref, en 751. C'est Mérovée qui donnera son nom à la dynastie. Il participe aux côtés du général romain Aétius à la défaite d'Attila aux Champs Catalauniques en 451. On attribue à Clovis Ier, fils de Childéric Ier, la fondation de la dynastie. Il est le premier à obtenir l'unité des différents peuples francs, et il domine une très grande partie de la Gaule. Sous la pression de son épouse Clotilde, il se fait baptiser avec 3.000 de ses soldats à Reims en 496. C'est le seul roi barbare de religion chrétienne. Il sera soutenu par l'épiscopat. A la mort de Clovis, son royaume est partagé entre ses fils, mais l'expansion continue (Burgondie, 534 ; Provence, 537). Clotaire (558-561) rétablit l'unité du "regnum francorum" en 558, mais le royaume est à nouveau partagé entre ses fils. Ce système de succession a toujours déchaîné des conflits sanglants qui ne prendront fin que sous l'autorité des Capétiens (Xe siècle). La stabilité revient avec le roi Dagobert (629-639). Ses fils ramènent les dissensions. Cette fois, le pouvoir royal s'en ressent, et le pouvoir réel revient aux Grands, dont les Maires du Palais... Le Maire du Palais Pépin d'Héristal contrôle le pouvoir dès 679. Dorénavant, ce sont ses descendants qui gouverneront, sous les règnes successifs des "rois fainéants". Les Carolingiens En 751, Pépin le Bref, petit fils de Pépin d'Héristal, et fils de Charles Martel, s'empare du titre royal. Auparavant, il a enfermé le dernier roi mérovingien dans un monastère. Pour ce faire, il a bénéficié de l'accord du pape Zacharie. L'expansion se poursuit avec son fils Charles (Charlemagne), qui interviendra en Italie, Germanie, al Andalous... Charles devient détenteur unique du pouvoir temporel dans toute la chrétienté. Il est consacré "Empereur des Romains" en 800, à Rome, par le pape Léon III. Avec Charlemagne, l'Empire connaît sa puissance optimale et une grande stabilité intérieure. Mais il contient d'innombrables nations différentes. D'autre part, les nouvelles nations christianisées sont entrées sous la coupe de l'église par la force et par la terreur, souvent après d'effroyables massacres. L'équilibre du royaume dépend de l'autorité et de la forte personnalité de son chef. Mais le système de partage successoral demeure encore. Charlemagne meurt en 814, laissant son royaume à Louis le Pieux (seul fils vivant). Ce dernier accorde une part d'héritage à son fils Charles le Chauve. Mais cet acte est contraire à la loi franque, cela va ouvrir une série de querelles dynastiques qui se poursuivront jusqu'en 843. Pépin le Bref, avec le soutien de l'église, entamme une politique d'expansion, autant du royaume franc que de la chrétienté elle-même. En 843, le traité de Verdun divise l'Empire en trois royaumes. Celui qui est attribué à Charles le Chauve commence à ressembler légèrement à la France actuelle. Le mode de gouvernement de la maison carolingienne est basé sur les fidélités personnelles. Le système de succession est le partage entre tous les fils du défunt. Ces deux éléments seront fondamentaux dans la naissance de la féodalité. Les royaumes sont morcelés. L'Occident devient une mosaïque de petits territoires ayant chacun sa propre loi, celle du seigneur féodal... Louis V est le dernier roi carolingien. Il meurt en 987. Hugues Capet lui succède, fondant la dynastie des Capétiens. Les rois capétiens sont les fondateurs du pouvoir royal en France, peut-être pourrait-on dire que ce sont les fondateurs de "la France".