Le premier est assuré par la Sécurité sociale, à travers la caisse nationale d’assurance
vieillesse des travailleurs salariés (CNAVTS), organisme à caractère public, géré par
des partenaires sociaux, qui garantissent aux salariés ayant cotisé quarante ans de
bénéficier d’une retraite égale à 50% du salaire moyen des 25 meilleurs années dans la
limite du plafond de la sécurité sociale. Le second étage est constitué par les retraites
complémentaires d’origine professionnelle, devenues obligatoires depuis près de trente
ans. Elles sont gérées par des organismes paritaires de droit privé, regroupés en deux
organismes fédérateurs : Arrco pour les non-cadre et Agirc pour les cadres. Les
retraites complémentaires sont dites à cotisations définies : les partenaires sociaux
négocient le montant des cotisations en fonction des ressources disponibles, les caisses
modifient le montant versé aux actifs.
Les salariés du secteur public ont conservé des régimes spéciaux dont les conditions
sont voisines de celles dont bénéficiaient les salariés du secteur privé avant les
réformes Balladur-Veil. Les salariés des entreprises publiques considèrent que les
avantages liés à la retraite sont la juste compensation de niveau de salaire faible. Les
pensions assurent les taux de remplacement élevés, mais n’incorporent pas dans la base
du calcul les primes qui peuvent représenter une part considérable du salaire. Il faut
aussi signaler que des régimes spécifiques par capitalisation assortis d’importants
avantages fiscaux sont ouverts uniquement aux fonctionnaires.
Les agriculteurs bénéficient d’un régime de retraite spécifique largement pris en
charge par la collectivité pour des raisons démographiques, tandis que les
indépendants et les professions libérales bénéficient également de régimes spéciaux
alignés sur le régime général et ont la possibilité de souscrire à des régimes de
capitalisation.
B) Le risque d’une inégalité face à la retraite
Comment la société fait elle pour fonctionner aujourd’hui avec un aussi faible taux
d’emploi, alors qu’on nous annonce qu’il sera impossible demain ? La réponse tient à
la façon dont les revenus de remplacement seront assurés à chaque catégorie. La
société juge légitime de verser des revenus corrects à la majorité de retraités (on
remarque cette tendance par une baisse continue des bénéficiaires du minimum
vieillesse), mais dans le même temps elle à laissé s’accroître le nombre de chômeurs
de longue durée et les bénéficiaires du RMI, quant aux jeunes qui poursuivent leur
études, ils sont entièrement à la charge de leur parents.
Au nom de l’équité entre générations pour ne pas assommer les actifs de cotisations
vieillesse tous les gouvernements ont cherché progressivement à faire baisser le taux
de remplacement qu’assurent les retraites par répartition. On peut craindre que demain
les taux de remplacement décroissent à 50% du taux des salaires d’activités, des
millions de retraités retomberaient alors au niveau du minimum vieillesse et à l’inverse
les retraités qui perçoivent les plus hauts revenus anticiperaient cette évolution en se
constituant une épargne qui leur permettrait de compenser cette baisse (c’est d’ailleurs
déjà le cas avec le développement de l’assurance vie individuelle).