Ne reculons pas, défendons la retraite par répartition bec et ongles

Le droit à une vraie
retraite est l’un des
biens les plus précieux
des travailleurs.
La retraite, ce n’est pas une épargne, c’est la
continuation du salaire, versé en direct, en temps
réel, à travers les cotisations sociales,
solidairement, par ceux qui travaillent encore à
ceux qui ne travaillent plus.
Il a fallu un siècle de combats, de luttes pour
conquérir la retraite à 60 ans. C’est comme les
congés payés, les 40 heures, les 35 heures, le
Smic, la Sécurité Sociale, le droit du travail : cela
a été arraché durement, pied à pied, par des
dizaines de luttes sociales et des décennies de
grands mouvements d’ensemble (1936, 1945,
1965 et 1995).
Depuis le début jusqu’à aujourd’hui, le
patronat n’a cessé de remettre en cause la protection sociale. Il veut pouvoir
s’accaparer l’argent que représente notre système de protection sociale, soit 450
milliards d’euros. Puisque cet argent, récupéré par le biais de notre système de
cotisations sociales et redistribué immédiatement à ceux qui en ont besoin, leur
échappe.
Les salariés n’ont cessé de défendre leur système de retraite par répartition avec leurs
syndicats, exigeant légitimement qu’il soit renforcé, avancé et que le montant en soit plus élevé.
Cette réforme est tout aussi violente et injuste que les précédentes. Les débats
parlementaires ne sont pas terminés, nous pouvons encore changer les choses, à nous
de nous mobiliser, de faire remonter nos propositions dans nos entreprises,
d’interpeler les parlementaires. La CGT reste mobilisée, les suites de la mobilisation reste à
définir, donc restez vigilant aux appels de vos représentants !
Ne reculons pas, défendons la retraite
par répartition bec et ongles, ne lâchons rien !
Territoire
de Belfort
90
Journal de l'Union Départementale CGT du Territoire de Belfort
N° CPPAP : 0418 S 06620
Directrice de Publication : Sabine VERDANT
Imprimé par nos soins - Année 2013 Octobre 2013 3 -
Ne pas jeter sur la voie publique
Toutes les infos sur
www.cgt-belfort.fr
LE DROIT A LA RETRAITE EN PLEINE
FORME POUR TOUS,
C’EST LEGITIME ET POSSIBLE !
La retraite incarne la possibilité de bonheur après toute une
vie de labeur. Un bonheur libre de l’exploitation d’un patron,
un bonheur rémunéré. C’est souvent, pour celles et ceux qui
échappent à l’aliénation et à la souffrance au travail, un
moment d’émancipation, une nouvelle vie de création autant
que de repos.
Comme le disait Jacques Prévert, ce sont des jours où il fait trop beau pour les vendre à
un patron. Des jours, des heures, une vie pour soi. Si on vit plus longtemps, c’est pour en
profiter plus longtemps.
Notamment pour les ouvriers dont l’espérance de vie reste en moyenne inférieure de 7 ans à
celle des cadres. Les manœuvres du bâtiment ou les égoutiers, les travailleurs de nuit ou les
travailleurs postés, par exemple, dont l’espérance de vie en moyenne ne dépasse guère les 60
ans, méritent des régimes spéciaux pour partir dès 55 ans.
En France, l’espérance de vie sans incapacité, celle qui compte, avoisine les 62 ans et
elle baisse, hélas ! Dramatiquement, depuis déjà 5 ans.
Si nous acceptons de partir plus tard en retraite, nous acceptons de mourir plus tôt !
Pour combattre le chômage de masse, nous avons gagné par nos luttes les 35 heures ; il serait
illogique d’avoir réduit la durée du travail sur la semaine pour accepter de l’étendre
sur la vie.
C’est de travail dont ont besoin les jeunes, et non que les plus anciens y restent plus longtemps.
N’avons-nous pas tout intérêt à payer des pensions de retraite aux salariés usés, que
de payer des allocations chômage aux jeunes ?
Les plus belles années de retraites sont celles entre 60 et 65 ans.
Les plus dures années de travail sont celles entre 60 et 65 ans.
Année
Espérance de vie (années)
EVSI (années)
2008
2009
2010
2008
2009
2010
Homme
77,8
78,0
78,2
62,7
62,7
61,9
Femme
84,8
85,0
85,3
64,6
63,3
63,5
INED, Institut National d'Etude Démographique; communiqué de presse du 17 avril 2012
Les objectifs du patronat :
- Faire une place au soleil aux fonds de pension :
L’annonce d’une proposition de directive sur
les « fonds de pension professionnels » par la
Commission européenne ne laisse aucun doute
à ce sujet. Pas plus, d’ailleurs, que l’insistance
du MEDEF à prôner « le nécessaire
développement de la retraite par
capitalisation » et à vouloir la faire bénéficier
d’une fiscalité avantageuse.
A la fin des années 1990, le matraquage des
médias en faveur des fonds de pension était
constant. Que n’avons-nous pas alors
entendu ? Que le rendement des actions était
bien supérieur à celui de la retraite par
répartition… Que la retraite par capitalisation
était insensible aux évolutions
démographiques…
La retraite par capitalisation est un placement
hautement risqué. Après la crise des
« subprimes » de 2007-2008 et le sort
réservé à des millions de futurs retraités aux
Etats-Unis, il est peu de salariés qui, en
France, aient envie de jouer leur retraite en
bourse. Ils seraient avisés de ne pas y mettre
un sou : tout argent placé disparaîtra dans
les îles Caïmans et les caves à « subprimes ».
Pour convaincre les salariés de prendre ces
risques, il faut donc faire baisser encore
davantage les pensions versées par le régime
de retraite par répartition. C’est la seule
solution pour que les salariés s’y résignent !
L’augmentation incessante des trimestres cotisés
est une pièce maîtresse de l’avancée de la
retraite par capitalisation, ruinant progressivement
la confiance placée dans la retraite par
répartition.
- Ne toucher ni aux profits, ni aux dividendes :
Le fonctionnement normal d’un régime de
retraite par répartition implique que les
cotisations augmentent en même temps que les
besoins de financement.
Il s’agit de moduler les cotisations pour garantir
les pensions. Et non pas de faire reculer la
prestation en bloquant la cotisation.
Depuis 30 ans, le taux des cotisations retraite
patronales (régime de base et régime
complémentaire) stagne. C’est bien là que gît le
problème car si ce taux continue à stagner, alors
que la part des personnes de plus de 60 ans
augmente chaque année, il ne faudra guère
s’étonner que les besoins de financement de nos
retraites augmentent considérablement. A moins
d’accepter, malgré toutes les déclarations
contraires, une sévère diminution du montant
des retraites.
Le patronat ne veut pas entendre parler de
hausse de cotisations, surtout de la part
patronale de ces cotisations, dans le seul but de
préserver les profits.
La compétitivité des entreprises françaises
derrière laquelle se retranche le patronat n’est
qu’un prétexte.
Si les grandes entreprises qui dirigent l’économie
cherchaient vraiment à être plus compétitives,
elles diminueraient le montant des dividendes
versés chaque année à leurs actionnaires. Ces
dividendes, qui ignorent la crise et croissent
chaque année, pèsent de plus en plus lourd dans
le prix de leurs produits.
En réalité, les grandes entreprises ne cherchent
pas à être plus compétitives, elles cherchent
simplement à être plus rentables.
Naissance
Année des
62 ans
Durée de cotisation
1958
2020
41 ans et 3 trimestres
1961
2023
42 ans
1964
2026
42 ans et 1 trimestre
1967
2029
42 ans et 2 trimestres
1970
2032
42 ans et 3 trimestres
1973
2035
43 ans
Augmentez les salaires !
Les salaires sont au centre de la crise que traverse notre pays et la zone euro.
Le patronat n’a de cesse de diminuer la masse salariale, de revendiquer -et hélas d’obtenir- des
exonérations sociales et de refuser de reconnaître les qualifications. Alors que la rentabilité
financière des entreprises est en hausse, la faiblesse des salaires, la perte de pouvoir d’achat qui
en résulte plombe notre économie.
Le prix du travail en France, avec les cotisations sociales, se situe dans la moyenne des pays au
même niveau de développement économique et social. En ce qui concerne la productivité du
travail, la France est placée au 8ème rang européen.
Pour la CGT, le travail n’est pas un coût, mais un atout économique et social, alors que le capital
coûte de plus en plus cher pour l’ensemble de la société ainsi que l’explique Nasser Mansouri-
Guilani, économiste : "ce qui crée de la richesse et donc de la valeur ajoutée, c’est bien le travail
humain. Or le partage de cette richesse créée se fait au détriment des salaires."
Ce qui handicape la France, ce n’est pas le « coût » du travail
mais bien le coût du capital, c’est-à-dire les prélèvements financiers.
L’argent versé aux actionnaires est autant d’argent
qui ne va ni aux salariés ni à l’investissement productif.
En France, contrairement aux idées rebattues par le patronat
le prix du travail ne coûte pas si cher que cela.
La hausse des salaires est nécessaire et possible pour accroître la
consommation et accélérer la croissance économique. La consommation des ménages compte
pour 57 % du PIB. L’évolution du PIB dépend donc largement de cette consommation. Au cours des
années 2000, la consommation des ménages explique deux tiers de la croissance de l’activité
économique en France. Enfin, la croissance économique suit l’évolution de la consommation.
Pour accroître la consommation, doper la croissance et financer la
protection sociale, la CGT exige :
L’augmentation
des salaires et
notamment porter
le SMIC à 1 700€.
Des retraites
complètes à 75 %
du salaire brut
d’activité et pas de
pension inférieure
au SMIC revendiqué
par la CGT (1700€).
Légalité salariale
femmes-hommes.
Les pensions
de retraites
doivent
évoluer
comme le
salaire moyen.
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