Journal de l'Union Départementale CGT du Territoire de Belfort N° CPPAP : 0418 S 06620 – Directrice de Publication : Sabine VERDANT Imprimé par nos soins - Année 2013 – Octobre 2013– N°3 - Toutes les infos sur Ne pas jeter sur la voie publique Territoire de Belfort 90 www.cgt-belfort.fr Le droit à une vraie retraite est l’un des biens les plus précieux des travailleurs. La retraite, ce n’est pas une épargne, c’est la continuation du salaire, versé en direct, en temps réel, à travers les cotisations sociales, solidairement, par ceux qui travaillent encore à ceux qui ne travaillent plus. Il a fallu un siècle de combats, de luttes pour conquérir la retraite à 60 ans. C’est comme les congés payés, les 40 heures, les 35 heures, le Smic, la Sécurité Sociale, le droit du travail : cela a été arraché durement, pied à pied, par des dizaines de luttes sociales et des décennies de grands mouvements d’ensemble (1936, 1945, 1965 et 1995). Depuis le début jusqu’à aujourd’hui, le patronat n’a cessé de remettre en cause la protection sociale. Il veut pouvoir s’accaparer l’argent que représente notre système de protection sociale, soit 450 milliards d’euros. Puisque cet argent, récupéré par le biais de notre système de cotisations sociales et redistribué immédiatement à ceux qui en ont besoin, leur échappe. Les salariés n’ont cessé de défendre leur système de retraite par répartition avec leurs syndicats, exigeant légitimement qu’il soit renforcé, avancé et que le montant en soit plus élevé. Cette réforme est tout aussi violente et injuste que les précédentes. Les débats parlementaires ne sont pas terminés, nous pouvons encore changer les choses, à nous de nous mobiliser, de faire remonter nos propositions dans nos entreprises, d’interpeler les parlementaires. La CGT reste mobilisée, les suites de la mobilisation reste à définir, donc restez vigilant aux appels de vos représentants ! Ne reculons pas, défendons la retraite par répartition bec et ongles, ne lâchons rien ! LE DROIT A LA RETRAITE EN PLEINE FORME POUR TOUS , C’EST LEGITIME ET POSSIBLE ! La retraite incarne la possibilité de bonheur après toute une vie de labeur. Un bonheur libre de l’exploitation d’un patron, un bonheur rémunéré. C’est souvent, pour celles et ceux qui échappent à l’aliénation et à la souffrance au travail, un moment d’émancipation, une nouvelle vie de création autant que de repos. Comme le disait Jacques Prévert, ce sont des jours où il fait trop beau pour les vendre à un patron. Des jours, des heures, une vie pour soi. Si on vit plus longtemps, c’est pour en profiter plus longtemps. Notamment pour les ouvriers dont l’espérance de celle des cadres. Les manœuvres du bâtiment ou travailleurs postés, par exemple, dont l’espérance ans, méritent des régimes spéciaux pour partir dès vie reste en moyenne inférieure de 7 ans à les égoutiers, les travailleurs de nuit ou les de vie en moyenne ne dépasse guère les 60 55 ans. En France, l’espérance de vie sans incapacité, celle qui compte, avoisine les 62 ans et elle baisse, hélas ! Dramatiquement, depuis déjà 5 ans. Espérance de vie et Esperance de Vie Sans Incapacité (EVSI) en France Année Homme Femme Espérance de vie (années) 2008 2009 2010 77,8 78,0 78,2 84,8 85,0 85,3 EVSI (années) 2008 2009 2010 62,7 62,7 61,9 64,6 63,3 63,5 INED, Institut National d'Etude Démographique; communiqué de presse du 17 avril 2012 Si nous acceptons de partir plus tard en retraite, nous acceptons de mourir plus tôt ! Pour combattre le chômage de masse, nous avons gagné par nos luttes les 35 heures ; il serait illogique d’avoir réduit la durée du travail sur la semaine pour accepter de l’étendre sur la vie. C’est de travail dont ont besoin les jeunes, et non que les plus anciens y restent plus longtemps. N’avons-nous pas tout intérêt à payer des pensions de retraite aux salariés usés, que de payer des allocations chômage aux jeunes ? Les plus belles années de retraites sont celles entre 60 et 65 ans. Les plus dures années de travail sont celles entre 60 et 65 ans. Les objectifs du patronat : - Faire une place au soleil aux fonds de pension : L’annonce d’une proposition de directive sur La retraite par capitalisation est un placement les « fonds de pension professionnels » par la hautement Commission européenne ne laisse aucun doute « subprimes » à ce sujet. Pas plus, d’ailleurs, que l’insistance réservé à des millions de futurs retraités aux du Etats-Unis, il est peu de salariés qui, en MEDEF à prôner développement de « le la nécessaire retraite risqué. de Après la 2007-2008 crise et des le sort par France, aient envie de jouer leur retraite en capitalisation » et à vouloir la faire bénéficier bourse. Ils seraient avisés de ne pas y mettre d’une fiscalité avantageuse. un sou : tout argent placé là disparaîtra dans A la fin des années 1990, le matraquage des les îles Caïmans et les caves à « subprimes ». médias en faveur des fonds de pension était constant. Que n’avons-nous pas alors Pour convaincre les salariés de prendre ces entendu ? Que le rendement des actions était risques, bien davantage les pensions versées par le régime supérieur à celui de la retraite par il faire baisser était solution pour que les salariés s’y résignent ! évolutions répartition. C’est encore de aux par donc répartition… Que la retraite par capitalisation insensible retraite faut la seule démographiques… Naissance 1958 1961 1964 1967 1970 1973 Année des 62 ans 2020 2023 2026 2029 2032 2035 Durée de cotisation 41 ans et 3 trimestres 42 ans 42 ans et 1 trimestre 42 ans et 2 trimestres 42 ans et 3 trimestres 43 ans L’augmentation incessante des trimestres cotisés est une pièce maîtresse de l’avancée de la retraite par capitalisation, ruinant progressivement la confiance placée dans la retraite par répartition. - Ne toucher ni aux profits, ni aux dividendes : Le fonctionnement normal d’un régime de retraite par répartition implique que les cotisations augmentent en même temps que les besoins de financement. Le patronat hausse de patronale de préserver les ne veut pas entendre parler de cotisations, surtout de la part ces cotisations, dans le seul but de profits. Il s’agit de moduler les cotisations pour garantir les pensions. Et non pas de faire reculer la prestation en bloquant la cotisation. La compétitivité des entreprises françaises derrière laquelle se retranche le patronat n’est qu’un prétexte. Depuis 30 ans, le taux des cotisations retraite patronales (régime de base et régime complémentaire) stagne. C’est bien là que gît le problème car si ce taux continue à stagner, alors que la part des personnes de plus de 60 ans augmente chaque année, il ne faudra guère s’étonner que les besoins de financement de nos retraites augmentent considérablement. A moins d’accepter, malgré toutes les déclarations contraires, une sévère diminution du montant des retraites. Si les grandes entreprises qui dirigent l’économie cherchaient vraiment à être plus compétitives, elles diminueraient le montant des dividendes versés chaque année à leurs actionnaires. Ces dividendes, qui ignorent la crise et croissent chaque année, pèsent de plus en plus lourd dans le prix de leurs produits. En réalité, les grandes entreprises ne cherchent pas à être plus compétitives, elles cherchent simplement à être plus rentables. Augmentez les salaires ! Les salaires sont au centre de la Le patronat n’a de cesse de diminuer la exonérations sociales et de refuser de financière des entreprises est en hausse, en résulte plombe notre économie. crise que traverse notre pays et la zone euro. masse salariale, de revendiquer -et hélas d’obtenir- des reconnaître les qualifications. Alors que la rentabilité la faiblesse des salaires, la perte de pouvoir d’achat qui Le prix du travail en France, avec les cotisations sociales, se situe dans la moyenne des pays au même niveau de développement économique et social. En ce qui concerne la productivité du travail, la France est placée au 8ème rang européen. Pour la CGT, le travail n’est pas un coût, mais un atout économique et social, alors que le capital coûte de plus en plus cher pour l’ensemble de la société ainsi que l’explique Nasser MansouriGuilani, économiste : "ce qui crée de la richesse et donc de la valeur ajoutée, c’est bien le travail humain. Or le partage de cette richesse créée se fait au détriment des salaires." Ce qui handicape la France, ce n’est pas le « coût » du travail mais bien le coût du capital, c’est-à-dire les prélèvements financiers. L’argent versé aux actionnaires est autant d’argent qui ne va ni aux salariés ni à l’investissement productif. En France, contrairement aux idées rebattues par le patronat le prix du travail ne coûte pas si cher que cela. La hausse des salaires est nécessaire et possible pour accroître la consommation et accélérer la croissance économique. La consommation des ménages compte pour 57 % du PIB. L’évolution du PIB dépend donc largement de cette consommation. Au cours des années 2000, la consommation des ménages explique deux tiers de la croissance de l’activité économique en France. Enfin, la croissance économique suit l’évolution de la consommation. Pour accroître la consommation, doper la croissance et financer la protection sociale, la CGT exige : L’égalité salariale femmes-hommes. L’augmentation des salaires et notamment porter le SMIC à 1 700€. Des retraites complètes à 75 % du salaire brut d’activité et pas de pension inférieure au SMIC revendiqué par la CGT (1700€). Les pensions de retraites doivent évoluer comme le salaire moyen.