Les objectifs du patronat :
- Faire une place au soleil aux fonds de pension :
L’annonce d’une proposition de directive sur
les « fonds de pension professionnels » par la
Commission européenne ne laisse aucun doute
à ce sujet. Pas plus, d’ailleurs, que l’insistance
du MEDEF à prôner « le nécessaire
développement de la retraite par
capitalisation » et à vouloir la faire bénéficier
d’une fiscalité avantageuse.
A la fin des années 1990, le matraquage des
médias en faveur des fonds de pension était
constant. Que n’avons-nous pas alors
entendu ? Que le rendement des actions était
bien supérieur à celui de la retraite par
répartition… Que la retraite par capitalisation
était insensible aux évolutions
démographiques…
La retraite par capitalisation est un placement
hautement risqué. Après la crise des
« subprimes » de 2007-2008 et le sort
réservé à des millions de futurs retraités aux
Etats-Unis, il est peu de salariés qui, en
France, aient envie de jouer leur retraite en
bourse. Ils seraient avisés de ne pas y mettre
un sou : tout argent placé là disparaîtra dans
les îles Caïmans et les caves à « subprimes ».
Pour convaincre les salariés de prendre ces
risques, il faut donc faire baisser encore
davantage les pensions versées par le régime
de retraite par répartition. C’est la seule
solution pour que les salariés s’y résignent !
L’augmentation incessante des trimestres cotisés
est une pièce maîtresse de l’avancée de la
retraite par capitalisation, ruinant progressivement
la confiance placée dans la retraite par
répartition.
- Ne toucher ni aux profits, ni aux dividendes :
Le fonctionnement normal d’un régime de
retraite par répartition implique que les
cotisations augmentent en même temps que les
besoins de financement.
Il s’agit de moduler les cotisations pour garantir
les pensions. Et non pas de faire reculer la
prestation en bloquant la cotisation.
Depuis 30 ans, le taux des cotisations retraite
patronales (régime de base et régime
complémentaire) stagne. C’est bien là que gît le
problème car si ce taux continue à stagner, alors
que la part des personnes de plus de 60 ans
augmente chaque année, il ne faudra guère
s’étonner que les besoins de financement de nos
retraites augmentent considérablement. A moins
d’accepter, malgré toutes les déclarations
contraires, une sévère diminution du montant
des retraites.
Le patronat ne veut pas entendre parler de
hausse de cotisations, surtout de la part
patronale de ces cotisations, dans le seul but de
préserver les profits.
La compétitivité des entreprises françaises
derrière laquelle se retranche le patronat n’est
qu’un prétexte.
Si les grandes entreprises qui dirigent l’économie
cherchaient vraiment à être plus compétitives,
elles diminueraient le montant des dividendes
versés chaque année à leurs actionnaires. Ces
dividendes, qui ignorent la crise et croissent
chaque année, pèsent de plus en plus lourd dans
le prix de leurs produits.
En réalité, les grandes entreprises ne cherchent
pas à être plus compétitives, elles cherchent
simplement à être plus rentables.