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La dépression
I) Généralité - Définition
Elément sémiologique essentiel : effondrement de l’humeur.
J. DELAY : l’humeur est « la disposition affective de base qui donne à chacun de nos états
d’âme une tonalité agréable ou désagréable, oscillant entre les pôles extrêmes du plaisir et de
la douleur ».
L’humeur est donc naturellement variable et nous fait connaître ainsi la tristesse, la joie,
l’anxiété, la colère….
Humeur normale :
Adapté au moment ou aux pensées. Un sujet non malade est ainsi capable de jouer sur
toute la gamme des affects, des émotions.
Humeur pathologique :
Inadaptée :
- aux contenus de la pensé : discordance (schizophrénie)
- aux circonstances ou à l’ambiance : discordance et trouble de l’humeur.
Dans tous les troubles de l’humeur, il peut y avoir une inadaptation par excès (euphorie
maniaque) ou par défaut (dépression).
Mais la dépression est plus que l’effondrement de l’humeur, c’est un bouleversement :
- intellectuel
- somatique
- relationnel
Emotion : réaction affective immédiate
Sentiment : inscription persistante de l’émotion
Tristesse : illustration d’un sentiment. Elle est liée à la perte d’un objet, d’une situation
particulière. Elle n’empêche pas d’avoir d’autres sentiments comme la joie.
La tristesse n’est pas la dépression.
II) Notion épidémiologique
Prévalence : 10% de la population générale
1/3 seulement des dépressifs sont traités.
Projection de l’OMS pour 2020 : 2ème cause d’invalidité dans le monde après les maladies
cardiovasculaires.
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Prédominance féminine : 2 femmes contre 1 homme
Âge : pic de fréquence différente chez les hommes (55 - 70 ans) et les femmes (inférieur à 35
ans)
Statut marital : protecteur chez les hommes
Niveau social : corrélation avec le niveau socio-économique bas sauf classiquement pour la
psychose maniaco-dépressive)
Non discriminant : facteur éthique, religieux, habitat…
III) Sémiologie générale des états dépressifs
Variation nycthémérale (cycle sur 24h) : la dépression évolue au fil des heurs de la journée
(mélancolie le matin et dépression profonde le soir)
1) La souffrance morale
Des pertes :
Noyau de la dépression :
- Perte de l’élan vital
- Perte du plaisir (anhédonie)
- Perte d’intérêt
Mais aussi :
- Perte de la volonté (aboulie)
- Perte de l’estime de soi (auto-dépréciation… parfois remplacée par un auto-
apitoiement)
- Perte d’espoir (pessimisme)
- Perte de la capacité à éprouver des sentiments : indifférence affective… au maximum
anesthésie affective
- Conscience douloureuse +++ et culpabilité
Expression délirante :
Thèmes :
- Ruine
- Indignité
- Culpabilité
- Auto-accusation
- Incurabilité
- Damnation
- Thème hypochondriaque (cf. syndrome de COTARD)
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2) Les idées suicidaires et le passage à l’acte
Risque majeur à tous les stages : risque au début, au milieu et à la fin de la dépression…
Equivalent alimentaire : refus alimentaire, arrêt du traitement …
Selon le type de dépression (distinction arbitraire) :
- Mélancolie : « le sujet est déjà mort »…donc le suicide est logique. Le patient se sent
déjà condamné, rien ne le retient à la vie.
Suicide altruiste : le patient est responsable de la ruine de toute sa famille alors il tue sa
famille et se suicide après.
Il faut aussi faire attention à la levée de l’inhibition liée aux anti-dépresseurs : pas de notion
de suicide mais suicide effectif !
- Dépression névrotique ou réactionnelle : absorption médicamenteuse et
phlébotomie (ouverture des veines)
Notion de tentative de suicide : appel aux secours
3) Le ralentissement psychomoteur
Ralentissement moteur :
- Attitude générale, comportement lent
- Se voit sur le visage de la personne : hypomimie (visage peu expressif), amimie
(visage ne bouge plus du tout)
- Façon de parler : ralentissement du langage
- Langage monotone, monocorde
Ralentissement psychique :
- Le dépressif n’arrive plus à penser correctement et en a conscience
- Le dépressif n’arrive plus à comprendre les choses
- Latence des réponses
- Troubles de la concentration
- Troubles de la mémoire
4) L’anxiété
Anxiété : « sentiment d’attente pénible d’un danger imminent et imprécis »
Traduction comportementale :
- Agitation anxieuse (certains anxieux ne tiennent pas en place, forme à risque
suicidaire plus important)
- Le patient est figé de stupeur…
- Passage de stupeur à l’agitation
Traduction somatique :
- Etouffements, palpitation, transpiration, maux de tête, vertiges, tremblements… :
signes physique de l’anxiété
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5) Troubles du caractère
Le sujet devient parfois irritable, impulsif, hostile…
Caractère difficile. Cela peut être des signes avant-coureurs (des prodromes).
Les troubles du caractère peuvent favoriser le passage à l’acte (impulsion, défaut de maîtrise
des émotions…)
6) Perturbations relationnelles
Les relations à autrui sont modifiées :
- Dépendance à son entourage
- Rejet de la part de son entourage qui ne comprend pas que l’on se trouve dans une
pathologie (« tu as tout pour être heureux »). Cela augmente la culpabilité du sujet.
7) Symptômes somatiques
Asthénie : fatigue dépressive.
Le patient se réveille fatigué et le repos n’y fera rien. Cette fatigue peut s’améliorer au
cours de la journée. Touche 80% des dépressifs.
Troubles du sommeil :
Insomnies :
- Problème d’endormissements (troubles anxieux)
- Insomnie matinale : réveil précoce (typique de la mélancolie)
- Insomnie de seconde moitié de nuit (passage à l’acte du matin)
- Réveils nocturnes
Le sommeil n’est pas réparateur.
Hypersomnie :
Les sujets dorment beaucoup mais le sommeil n’est pas réparateur.
Troubles de l’appétit :
- Anorexie proprement dite (perte d’appétit)
- Angoisse
- Equivalent suicidaire
- Délirant : refus alimentaire, impression que le corps est bouché, pourrit
(empoisonnement, punition, syndrome de COTARD)
La boulimie est plus rare, en principe c’est une restriction alimentaire.
Troubles sexuels
Perte d’envie, perte de la libido…
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Autres troubles somatiques aspécifiques
Douleurs, signes digestifs, cardio-vasculaires, neuromusculaires, urinaires…
IV) Formes cliniques symptomatiques
1) Dépression anxieuse
Lorsque l’anxiété est au premier plan, la personne se lamente mais il y a une hyper-expression
de l’anxiété.
2) Mélancolie délirante
Caractéristiques générales du délire :
- Monotonie et pauvreté du langage
- Passivité (fatalité inexorable)
- Délire centrifuge et extensif : c’est le sujet que va mal et qui fait du mal à son
entourage.
RALENTISSE
MENT
MOTEUR
RALENTISSE
MENT
SPYCHIQUE
ANXIETE
TROUBLES
DU
CARACTERE
IDEATION :
- Délirante
- Non
délirante
SOMATIQUE
PERTES :
- Elan
vital
- Plaisir
Intérêt
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