UV_306_PATHO_NUT

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PATHOLOGIE NUTRITIONNELLE
UV 306
OXYDATION
HYPERCHOLESTEROLEMIE
GLYCOGENOSES
P.Pilardeau
1
PROCESSUS OXYDATIFS
L’oxygène est une substance toxique dont l’organisme doit continuellement se protéger, mais
qu’il utilise également pour lutter contre des substances étrangères, dites xénobiotiques.
= La protection contre l’hyperoxydation a lieu dans le plasma, les érythrocytes et les
cellules périphériques.
Les globules rouges chargés de transporter l’oxygène disposent de deux systèmes
particulièrement efficaces, l’hème qui isole l’oxygène du reste de la globine, la SOD et la glutathion
réductase chargées de lutter contre l’apparition d’anions superoxydes.
Le plasma dispose également de ces enzymes
Les cellules présentent en plus deux systèmes vitaminiques, la vitamine C dont l’action est
particulièrement efficace dans le milieu aqueux et la vitamine E, liposoluble, destinées à la phase
lipidique membranaire.
= La lutte contre les xénobiotiques se déroule à la fois dans les mitochondries et dans
le cytoplasme cellulaire (système microsomial).
= La synthèse des stéroïdes gonadiques et surrénaliens et de nombreuses autres
substances comme les prostaglandines…
I – PROTECTION CONTRE LES XENOBIOTIQUES
Ces mécanismes utilisent des enzymes transporteurs d’électrons, les cytochromes.
= Cytochrome P 450
Le cyt P 450 se trouve engagé dans des réactions d’oxydoréduction au niveau des microsomes
cytoplasmiques mais aussi dans la mitochondrie.
+ Oxygénase microsomique
Le cytochrome P 450 appartient à un système microsomique destiné à lutter contre les agents
pathogènes et à détoxiquer les xénobiotiques.
Les protons sont fournis par le NADH et le NADPH. Ce système fonctionne de façon fermé entre le
cyt P 450 Fe +++ et sa forme Fe ++
NADPH H+
FADH H+
NADPH cyt
NADP
FAD
2 Fe2 S2 +++
P 450
P 450 Fe ++
réductase
2 Fé2 S2++
P 450 Fe +++
Ce cycle hydroxylasique est responsable de fuites d’anions superoxydes excessivement
dangereux pour la cellule.
Le substrat xénobiotique A-H (forme réduite) se trouve après oxydation sous la forme A-O
(oxydée) inactive.
2
Substrat A - H
H-A-P450-Fe+++
H-A-P450 - Fe++
eO2
NADP
FADH2
+++
2Fe2S2
H-A-P450-Fe++-O2
P-450-Fe+++
NADPH2
2Fe2S2++
FAD
e2H+
H20
H-A-P450-Fe++-O-2
A-OH
Ce mécanisme est utilisé lors:
Du métabolisme de l’alcool
Du catabolisme de certains médicaments comme les anti-inflammatoires non stéroïdiens
Du catabolisme de la caféine (cytochrome P 448)
+ Oxygénase mitochondriale
Ce système est à l’origine de la synthèse des stéroïdes gonadiques et surrénaliens réalisée à
partir du cholestérol.
Les principales réactions concernées sont :
Le clivage de la chaîne latérale du cholestérol, première réaction de la chaîne enzymatique
donnant les hormones stéroïdes.
Cyt P 450
Cholestérol
Prégnénolone
Les réactions d’hydroxylation des hormones surrénaliennes et de la vitamine D.
Des réactions intermédiaires concernant la biosynthèse des prostaglandines ou le
métabolisme des quinones
II - LUTTE CONTRE L’OXYDATION
L’oxydation des tissus est une des origines non programmées de leur vieillissement. Pour
lutter contre ces phénomènes induits par les « fuites » d’oxygène atomique l’organisme dispose de
plusieurs systèmes faisant intervenir des vitamines et des enzymes chargés de réduire les substrats
oxydés.
2.1 Origines de la peroxydation
Physiologiquement les transferts d’électrons dans la chaîne respiratoire mitochondriale ou
lors du catabolisme peroxysomial produisent par réduction de l’oxygène (O2) un radical libre, l’anion
3
superoxyde O2-. Ce dernier est à l’origine du radical .OH (radical hydroxyl), particulièrement
toxique comme initiateur de la lipoperoxydation.
Ce phénomène est dû à une voie minoritaire de la réduction de l’oxygène. Physiologiquement,
la réduction de l’O2 est réalisée de façon tétravalente grâce à l’action de la cytochrome c oxydase.
Cependant, 1 à 2% de l’oxygène se trouve réduit de façon monovalente. C’est cette fraction qui est à
l’origine des anions superoxydes.
Les processus de peroxydation se produisent essentiellement lors :
De la respiration cellulaire (courses prolongées et répétées)
De l’intoxication tabagique
De l’utilisation de médicaments oxydant comme la Nivaquine.
Lors de l’exercice sportif, la concentration en radicaux libres du muscle peut être
multipliée par trois.
2.2 Processus d’hyperoxydation
Physiologiquement deux types de réactions peuvent se manifester, la réduction tétravalente
qui aboutit à la formation d’eau, et la réaction monovalente, génératrice d’anions superoxydes.
Réduction tétravalente
O2 + 4 e- + 4 H +
H2O
Réduction monovalente
La réduction monovalente est à l’origine :
+ De la synthèse d’eicosanoïdes, (leucotriènes, prostaglandines), substances
impliquées dans les processus inflammatoires.
+ De la synthèse dans les cellules phagocytaires d’anions superoxydes O2- destinés à
protéger les tissus contre les corps étrangers, ou reconnus comme tel. La formation de l’anion
superoxyde donne naissance aux radicaux hydroxyl (.OH), qui jouent un rôle de défense
contre les virus et les bactéries.
O2 + e-
O2-.
Lors des exercices prolongés et répétés, une partie des cellules tendineuses sont détruites
par des phénomènes mécaniques et chimiques (acidoses). Pour « évacuer ces déchets »
cellulaires, l’organisme dépêche sur place des lymphocytes chargés de phagocyter les débris
cellulaires et de « nettoyer » la zone irritée. Lors de cette action physiologique, des fuites
d’anions superoxydes se produisent, induisant ainsi un processus inflammatoire local,
responsable de la tendinite.
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+ De radicaux libres, susceptibles d’agresser les tissus environnants.
Le radical O.2- libre peut être :
Soit fixé sur des protons pour donner du peroxyde d’hydrogène, ou eau oxygénée
(moins toxique) grâce à la superoxyde dismutase (SOD),
SOD
O2-. + H+ + e-
H2O2 (peroxyde d’hydrogène)
Soit fixé sur du peroxyde d’hydrogène et donner un radical hydroxyl (réaction dite de
Fenton).
Réaction de Fenton
H2O2 + H+ + e -
H2O + °OH
L’électron est donné par le passage du Fe++ en Fe+++ ou par le Cu+ qui est transformé en Cu++.
Un deuxième électron permet de transformer le peroxyde d’hydrogène en eau.
°OH + H+ + e-
H2O
Réaction avec du peroxyde d’hydrogène
Réaction de Weiss
O2-. + H2O2
OH° + OH- + O2
La réduction monovalente aboutissant à la formation d’O2-. est un processus
physiologique au niveau de la chaîne respiratoire et de la chaîne du cytochrome 450.
Les substances peroxydantes présentes dans l’organisme sont essentiellement le radical
hydroxyl °OH et les radicaux alcoxy RO° et peroxy ROO°.
2.3 Effets de la peroxydation
Le radical °OH génère des structures radicalaires lipidiques, protéiques ou
nucléoprotéiniques.
Si l’oxydation est très poussée la structure peut être totalement détruite, on parle dans ce
cas d’oxydation disruptive.
Du fait de sa très brève demi vie (10-9 sec), le radical OH° ne peut exercer son effet
toxique que localement c’est à dire sur son lieu de production (foie, muscles, érythrocytes...). A
l’opposé O2-. et H2O2 du fait de leur relative stabilité peuvent diffuser dans les liquides
extracellulaires et produire leur effet toxique à distance.
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Les structures les plus menacées sont les membranes cellulaires riches en acides gras polyinsaturés de type malonique présents dans les phospholipides constitutifs des membranes cellulaires.
-CH=CH-CH2-CH=CHGroupement malonyl
La lipoperoxydation comporte :
Une phase d’initiation (attaque par °OH de la chaîne acylée d’un acide gras polyinsaturé au niveau du –CH2– situé entre les deux liaisons insaturées),
Initiation
LH + OH°
L° + H2O
Une phase de propagation utilisant l’O2 dissout et aboutissant à la formation d’un
radical lipoperoxyl et d’un hydroperoxyde
Propagation
L° + O2
LOO° + LH
LOO° (très agressif)
LOOH + L°
Une phase de terminaison à l’origine de divers hydrolipoperoxydes, d’aldéhydes et
de traces d’hydrocarbures (éthane, pentane) retrouvés dans l’air expiré.
Terminaison
L° + L
LOO° + LOO°
L° + LOO°
L-L
LOOL - O2
LOOL
La lipoperoxydation peut être évaluée par la mesure du malonaldéhyde plasmatique,
réalisée grâce à l’acide thiobarbiturique issu de l’oxydation disruptive
-CH=CH-CH2-CH=CH
CHO-CH2-CHO
Malonaldéhyde
L’attaque des radicaux libres porte également sur :
- la dépolymérisation de l’acide hyalunorique
- la dénaturation des acides nucléiques
- la fonction lymphocytaire
- la dégradation des polysaccharides et du collagène
- La dénaturation protéique par rupture des ponts disulfures
L’attaque des membranes modifie leurs propriétés biologiques et leur capacité à se déformer
(fluidité membranaire). A ce niveau le mécanisme oxydatif intervient sur les structures
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phospholipidiques, très insaturées, et les protéines présentant un groupement thiol (cystéine) par
formation de ponts disulfures.
AA
AA-SH
AA
AA
HS-AA
AA
Protéine réduite
AA
AA
AA-S-S-AA
AA
AA
Protéine oxydée
Formation de ponts disulfures
Cette dénaturation est à l’origine :
= De remaniements structuraux des récepteurs de surface (difficulté ou
incapacité à reconnaître les substrats),
= D’une rigidification des structures membranaires particulièrement
handicapante pour les érythrocytes,
= De modification des capacités d’échange (Na+, H+, Ca++).
Le mécanisme de peroxydation est particulièrement important au niveau
vasculaire. Les lésions endothéliales associées à un déficit en prostacycline
favorisent l’apparition des plaques d'athérome (très riches en peroxydes
lipidiques).
2.4 Lutte contre la peroxydation des structures lipidiques et protéiques.
Pour « limiter les dégâts », l’organisme dispose de divers moyens de protection dans les
cellules et dans le plasma.
2.4.1 Moyens de protection
La protection contre les phénomènes peroxydasiques est réalisée à l’intérieur et à l’extérieur des
cellules.
= Protections intracellulaires
Superoxyde dismutase
Glutathion peroxydase
Catalase
Glutathion transférase
Antioxydants (Vit E, Vit C, Glutathion réduit).
= Protections extracellulaires
Les liquides extracellulaires sont peu protégés contre la lipoperoxydation et sont
pauvres en SOD, glutathion réductase et glutathion réduit.
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Les principales molécules présentant une efficacité réelle sont : la vitamine C très
hydrosoluble, la vitamine E présente dans les lipoprotéines circulantes et dans une moindre mesure la
transferrine, la céruléoplasmine, l’haptoglobine et l’hémopexine, enfin les caroténoïdes participent
activement à la réduction des structures oxydées.
2.4.2 Mise en œuvre
Si l’O2-. formé grâce à la NADP cyt 450 réductase permet l’oxydation de nombreux
xénobiotiques, l’O2-. et l’°OH synthétisés en dehors du système microsomial doivent être considérés
comme des toxiques et éliminés.
Cette opération est réalisée en deux temps :
= Formation d’H2O2 par la superoxyde dismutase (SOD) présente dans
toutes les cellules y compris les globules rouges.
SOD
2 O2-. + 2H +
O2 + H2O2
La SOD ou superoxyde dismutase est une métalloprotéine chargée de catalyser la
destruction de l’ion radical superoxyde.Elle permet d’accélérer plusieurs milliers de fois la vitesse
spontanée de la réaction en transformant les superoxydes en eau oxygénée dont la toxicité est
moindre.
Il existe trois isoenzymes de la superoxyde dismutase dont le fonctionnement est basé sur le
cuivre, le zinc et le manganèse.
La plus active des trois est présente dans le cytoplasme de toutes les cellules de
l’organisme. Elle nécessite la présence de Cu++ et de Zn++.
La deuxième isoenzyme est localisée dans la matrice des mitochondries. Il s’agit
d’une enzyme fonctionnant au Mn++.
La troisième isoenzyme est présente dans le plasma et les liquides biologiques. Son
fonctionnement nécessite du cuivre et du zinc. Cette enzyme est nettement moins efficace
que les deux autres. Pour cette raison, l’espace extracellulaire se trouve moins bien protégé de
l’oxydation que l’espace cellulaire.
= Elimination de l’H2O2 par les peroxydases ou la catalase.
Plusieurs enzymes sont impliquées dans ce processus :
+ Réductions péroxydasiques
Deux enzymes à glutathion sont chargées de réduire les molécules oxydées., la glutathion
peroxydase sélénium dépendante (GSH-Px) dont le rôle est de réduire l’eau oxygénée, et la glutathion
transférase non sélénium dépendante dont la fonction est de réduire les ponts disulfures ou les
peroxydations lipidiques.
= Glutathion peroxydase
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La glutathion peroxydase constitue le principal moyen de lutte des érythrocytes contre les
phénomènes de peroxydation. Cette réaction sélénium dépendante, protège les lipides membranaires
et l’hémoglobine de l’oxydation par les peroxydes.
Le glutathion est un tripeptide présentant la particularité de pouvoir se lier à une autre molécule de
glutathion par un pont disulfure au niveau de son résidu cystéinyl. Il joue un rôle essentiel dans la
protection des structures membranaires contre l’oxydation et aide au passage membranaire des
acides aminés.
La glutathion peroxydase permet la destruction de l’eau oxygénée formée par la SOD mais
aussi de synthétiser la prostaglandine-H2 à partir de la prostaglandine-G2.
La destruction de l’eau oxygénée participe aux mécanismes protecteurs des tissus vis-à-vis
des structures superoxydes.
Glutathion peroxydase
H2O2 + 2 GSH
GS –GS + 2H2O
Sélénium
2x
Gly
I
Cys – SH
I
Glu
Gly
Gly
I
I
Cys – S – S – Cys
I
I
Glu
Glu
La formation de PGH2 intervient après que la cyclo-oxygénase ait transformé l’acide
arachidonique en PGG2.
Glutathion peroxydase
PGG2 + 2 GSH
GS-GS + PGH2 + H2O
Sélénium
= Glutathion transférase
La glutathion transférase est une enzyme qui fonctionne sans sélénium mais dont l’action est
couplée à celle de la GSH-Px. Elle permet de détoxifier les peroxydes formés dans la cellule
(ROOH).*
ROOH + 2GSH
GSH-Px + GSH-S
ROH + G-S-S-G + H2O
Transférase
= Peroxyde quinonique
Le Coenzyme Q, sous sa forme quinonique, est transformé par réduction monovalente en °Qdont l’oxydation par l’O2 conduit à la formation d’°O-2 et à sa régénération sous forme quinonique.
= Catalase
Catalase
2H2O2
2H2O + O2
Cette réaction fait suite à la désamination oxydative des acides aminés, couplant la
désamination à une oxydation sur une enzyme flavinique. La catalase est présente dans les
érythrocytes, le foie, les reins.
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+ Réduction du glutathion
Le glutathion oxydé lors des processus de peroxydation, doit être à nouveau réduit pour
assurer sa fonction protectrice.
2x
Gly
I
Cys – SH
I
Glu
Gly
Gly
I
I
Cys – S – S – Cys
I
I
Glu
Glu
Glutathion réduit
Glutathion oxydé
La glutathion réductase est chargée de ramener le glutathion oxydé sous sa forme réduite,
G-S-S-G + NADPH2
Glutathion réductase
2 G-SH + NADP
Dans les hématies le NADPH2 provient de la voie des pentoses phosphates *. Lors du déficit
de cette voie, toute utilisation de substances hyperoxydantes peut induire des phénomènes
d’hémolyse.
* Lors de l’invasion de la Corée par des troupes communistes, les Etats Unis envoyèrent sur
place des milliers de GI pour combattre l’invasion venant du nord. Or, quelques mois après le
débarquement de ces soldats, on constatait un nombre considérable de morts par hémolyse chez les
GI noirs (plus que par fait de guerre). Les médecins qui se penchèrent sur ces cas découvrirent que
ces sujets étaient porteurs d’une mutation génétique codant pour une enzyme la glucose 6
Phosphodéshydrogénase (G-6-PD), enzyme irréversible, chargée de synthétiser dans les cellules, et
notamment dans les globules rouges, des substances réduites (il s’agit d’une transmission
autosomique récessive).
G-6-Phospho Déshydrogénase
Glucose 6-P
Gluconate 6-P
NADP
NADPH2
L’insuffisance de synthèse de produits réduits (NADPH2), associée à une augmentation de la
pression oxydative due à la prise d’un médicament présentant un très fort pouvoir oxydant, la
Nivaquine, administré à titre préventif aux sujets devant séjourner en zone infestée par le paludisme
aboutissait à la destruction des hématies et à la mort.
Dans ce cas, le déficit peut être considéré soit comme le résultat d’une mutation dans un
isolat de population, soit comme le développement, au sein de l’isolat, d’une mutation africaine
transférée avec la déportation des autochtones. La pression sélective est totalement artificielle
puisqu’il s’agit d’un médicament, la Nivaquine. Ce déficit affecte plusieurs millions de sujets dans le
monde. On connaît à ce jour plus de 250 variétés de déficit enzymatique. Le gène de la G-6-PD est
localisé sur le chromosome X, le caractère récessif de cette atteinte expliquant pourquoi les femmes
porteuses ne présentent aucun déficit clinique.
Le déficit en G6PD était déjà connu de façon empirique sous le nom de favisme, depuis
l’antiquité chez certains consommateurs de fèves. La sensibilité à Vicia fava est encore aujourd’hui
difficile à expliquer. Cette pathologie se manifeste par une hémolyse fulgurante après absorption de
fèves. Cette variante, de type méditerranéen n’est pas retrouvée chez les populations noires.
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La glutathion réductase peut fonctionner seule, ou avec la vitamine C et la vitamine E,
élargissant ainsi son champ d’application.
Les structures membranaires ou cellulaires oxydées sont réduites par la vitamine E (en milieu
lipidique), et la vitamine C en milieu aqueux.
La vitamine C peut être immédiatement réduite par le Glutathion, alors que la vitamine E doit
préalablement transférer ses électrons sur la vitamine C (Ce processus est réalisé au niveau de
l’interface entre la membrane lipidique et le milieu vasculaire, interstitiel ou cytoplasmique).
Structure réduite
Vitamine E oxydée
Vitamine C réduite
Glu oxydé
NADPH2
Structure oxydée
Vitamine E réduite
Vitamine C oxydée
Glu réduit
NADP
Membrane lipidique
Cytoplasme
= Action de la vitamine E :
La vitamine E agit essentiellement au niveau des membranes. L’alpha-tocophérol intervient
comme donneur d’hydrogènes permettant la formation d’hydroperoxydes ou de produits stables alors
qu’il se transforme en quinone.
= Action de la vitamine C :
L’acide ascorbique assure la régénération de l’alpha-tocophérol en se transformant en un
radical très peu réactif, à partir duquel l’acide ascorbique est régénéré, grâce à une dismutase à
NADH. Outre cette action régénératrice, le piégeage direct des OH° par l’acide ascorbique est très
probable. Cependant, la vitamine C peut, en fonction de sa concentration et de la quantité de Vitamine
E présente dans les structures lipidiques, se comporter de façon paradoxale et développer un effet prooxydant (Che L. ; 1988). Une supplémentation abusive de vitamine C en l’absence d’un apport
suffisant de vitamine E peut donc conduire à stimuler la peroxydation. Ce phénomène serait en
relation avec une transformation du Fe+++ en Fe ++, indispensable aux réactions de Fenton et de
Weiss (Chen L. , 1989).
Lors de l’exercice physique, la vitamine C est le premier anti-oxydant soumis à une baisse de sa
concentration. Après épuisement de cette molécule, même la vitamine E est dans l’impossibilité
de lutter efficacement contre la lipoperoxydation.
= Effets de l’alimentation
L’alimentation joue un rôle considérable dans les processus de peroxydation. D’une part, en
apportant plus ou moins de composés susceptibles d’être peroxydés, d’autre part, en fonction de sa
richesse en substances antioxydantes.
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L’apport d’acides gras insaturés, conseillé aux sportifs pour diminuer leur synthèse de
cholestérol et limiter les risques vasculaires, est à l’origine d’un risque important de
lipoperoxydation.
Si 1% seulement de la ration calorique totale est suffisante en acides gras insaturés pour
couvrir les besoins indispensables de l’organisme, l’ingestion de ces acides gras pour présenter un
rôle antiathéromateux (soit environ 15 à 20% de la ration calorique globale). Cet apport considérable
de structures à « risque » devra donc être corrélé à une complémentation en substances antioxydantes
si l’on veut éviter un risque majeur de déséquilibre.
Les substances les plus aptes à protéger cet apport important de « doubles liaisons » sont : la
vitamine E, les flavonoïdes, la vitamine C. Les deux premières substances liposolubles agissent à
l’intérieur des membranes, tandis que la vitamine C, hydrosoluble, protège l’intérieur de la
cellule.
III - ATTITUDE PRATIQUE
Dans tous les cas l’apport en vitamine E précèdera celui en vitamine C pour limiter au
maximum le risque de « suroxydation paradoxale » »
3 - 1 Sujets sédentaires soumis à une pression oxydative forte (fumeurs)
La prévention consistera :
= A limiter les effets de l’oxydation en apportant de la vitamine E 500 mg de
tocophérol pendant 15 jours et de la vitamine C 500 mg (le matin) du 15 ème jour à la fin du mois.
Vitamine C
Vitamine E
0
15
30 jours
Les mois suivant on se contentera d’un apport en Vitamine C à raison de 500mg/j. Le mieux est
de toute façon d’arrêter de fumer !
= A proposer une activité sportive non oxydante (marche, natation, tir, équitation,
yoga, golf...).
= A limiter, avant l’arrêt du tabagisme, l’apport en acides gras poly-insaturés
pour éviter le risque de dénaturation de ces structures.
3 - 2 Marathoniens, triathlètes... (S’entraînant plus de 60 km/semaine)
La prévention consistera :
= A limiter les effets de l’oxydation en apportant de la vitamine E 500 mg de
tocophérol pendant 15 jours et de la vitamine C 500 mg du 15 ème jour à la fin du mois.
Vitamine C
12
0
15
Vitamine E
30 jours
Deux à trois cures/an seront suffisantes, on pourra apporter en parallèle du sélénium. Les cures
seront programmées en fonction du nombre de Km parcourus et de l’organisation de la saison
sportive.
= A limiter l’apport en acides gras poly-insaturés.
= A diminuer le volume des entraînements en privilégiant le fractionné et la
musculation.
= A prévoir un mois avant la compétition un apport systématique de Vitamines E
et C si la compétition se déroule en région palustre (prise préventive de Nivaquine).
3 - 3 Sportifs souffrant de tendinites à répétition
La prévention consistera :
= A limiter les effets de l’oxydation en apportant de la vitamine E 500 mg de tocophérol
pendant 15 jours et de la vitamine C 500 mg du 15 ème jour à la fin du mois.
0
15
Vitamine C
Vitamine E
30 jours
Une seule cure est généralement suffisante pendant la durée du traitement.
= A diminuer le volume des entraînements en protégeant la région concernée.
= A corriger le geste défectueux ou le matériel inadapté
= A améliorer son hydratation.
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HYPERCHOLESTEROLEMIE
L’hypercholestérolémie est un facteur prédisposant au risque athéromateux.
L’association d’une hypercholestérolémie et d’une pression oxydative élevée, aboutit à la
destruction des phospholipides de l’endothélium vasculaire et à la formation de plaques
d’athérome.
I - REGULATION DE LA SYNTHESE DU CHOLESTEROL
1.1 Inhibition de la synthèse
La régulation du cholestérol est complexe. L’étape essentielle de cette régulation se situe au niveau du
rétrocontrôle assuré de façon indirecte par la concentration de cholestérol hépatique sur la synthèse
d’HMG CoA réductase.
Cholestérol
Alimentaire
Cholestérol
LDL
Cholestérol hépatique
---HMG CoA
Réductase
HMG CoA
Mévalonate
L’absorption du cholestérol présent dans l’alimentation freine la HMG CoA réductase.
L’absorption du cholestérol contenu dans les aliments, le jaune d’œuf par exemple, n’augmente donc
pas le taux de cholestérol plasmatique.
1.2 Régulation covalente
Il ne s’agit pas d’une régulation covalente stricto sensu puisqu’il n’existe qu’une seule voie
métabolique (la synthèse), mais d’une régulation hormonale.
Elle est assurée par l’insuline et le glucagon.
Par le jeu de ces activations et des inhibitions successives, le glucagon agit comme un
inhibiteur de la synthèse. Son augmentation freine la synthèse du cholestérol.
Inversement, les décharges répétées d’insuline (grignotage) augmentent la synthèse du cholestérol.
Les baisses répétées de l’insuline secondaires à la pratique d’exercices physiques favorisent la
diminution de la cholestérolémie.
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1.3 Régulation par les LDL (lipoprotéines légères)
Les membranes hépatocytaires présentent un nombre plus ou moins important de sites de
reconnaissance pour les LDL et l’apoprotéine E. La fixation des LDL et des IDL augmente le pool du
cholestérol libre et de ce fait diminue la synthèse du cholestérol.
Plus le nombre de ces récepteurs est élevé, plus la synthèse se trouve réprimée.
Il a été montré que l’hypercholestérolémie familiale avait pour origine un trouble génétique
dont l’expression phénotypique était la moins grande densité (environ la moitié) de ces sites sur les
hépatocytes. Le nombre de ces derniers est également fonction des chylomicrons.
Toute augmentation des chylomicrons, par apport lipidique alimentaire excessif, limite
le nombre des sites régulateurs et favorise ainsi l’augmentation de la synthèse du
cholestérol.
L’exercice physique est capable de modifier le nombre des récepteurs accessibles aux LDL.
Au total :
La pratique d’un exercice physique régulier:
= Diminue la concentration plasmatique en LDL (augmentation du
nombre des récepteurs hépatiques actifs),
= Stimule la synthèse des HDL,
= Freine la synthèse de la HMG CoA réductase.
II - HYPERCHOLESTEROLEMIE
Les hypercholestérolémies peuvent être considérées comme les maladies du siècle compte
tenu des travaux réalisés dans ce domaine et surtout du phénomène de société engendré par la « peur »
du cholestérol qui a même, dans une tentative de simplification erronée, été qualifié de « bon » ou de
« mauvais ». Les troubles liés à l’hypercholestérolémie dépendent de l’origine de la maladie, mais
surtout du taux de cholestérol circulant. La plus connue, et certainement la plus redoutable de ces
lésions, est l’artériosclérose coronaire plus ou moins précoce qui conduit à l’infarctus du myocarde.
Il existe deux mécanismes principaux de reconnaissance de ces particules par les hépatocytes,
les récepteurs à LDL capables de reconnaître les résidus de chylomicrons et les LDL par le biais de
leurs apoprotéines B48 et B100, et les récepteurs à l’apoprotéine E portée par les IDL.
Ce retour vers le foie est essentiel dans la régulation du taux de cholestérol circulant pour deux
raisons :
- Le cholestérol demeurant sur les LDL et IDL augmente artificiellement la valeur du
cholestérol plasmatique.
- La synthèse du cholestérol hépatique est uniquement fonction du pool de cholestérol libre
contenu dans le foie, ce qui signifie que toute diminution du « retour » stimulera cette
synthèse, augmentant encore le taux de cholestérol plasmatique.
15
De très nombreuses mutations affectant ce système sont maintenant connues. Seules deux de
ces mutations seront développées du fait de de leurs expressions phénotypiques en fonction de
l’activité physique (caractère adaptatif).
VLDL
Cholestérol
Cholestérol
Cholestérol
FOIE
Récepteurs Apo E
HDL
Ch
IDL
Récepteurs LDL
Ch
LDL
LDL
TISSUS
Métabolisme du cholestérol entre le foie et les tissus périphériques. L’espace situé entre ces
deux organes schématise le liquide plasmatique
 Hypercholestérolémie familiale
L’hypercholestérolémie familiale constitue un bon exemple de mutation portant sur un gène
de structure. Il s’agit d’une atteinte autosomique dominante à transmission mendélienne concernant le
chromosome 19. L’anomalie porte sur le gène codant pour les récepteurs aux LDL. Trois types
d’anomalies sont connus (à partir de plus de cent allèles mutants répertoriés sur ce locus). Les
récepteurs défectueux, l’internalisation défectueuse, et les récepteurs négatifs. Dans les trois cas, la
diminution de la reconnaissance des LDL par le foie provoque une stagnation importante et prolongée
des LDL chargées de cholestérol dans la circulation (hypercholestérolémie), et augmente la synthèse
du cholestérol hépatique.
Ce type de mutation est particulièrement important à étudier du fait du mode de
fonctionnement des récepteurs à LDL. En effet chaque individu naît avec un stock inné de récepteurs
à LDL localisés dans la membrane des hépatocytes. Ces récepteurs ne sont pas nécessairement
« actifs », ils peuvent être « masqués » (internalisés) c’est-à-dire positionnés dans la membrane sans
contact direct avec la périphérie. Cette particularité est vérifiable, que les récepteurs soient normaux
ou pathologiques, nombreux ou moins nombreux.
Démasquer ces récepteurs revient ipso facto à diminuer la quantité de LDL plasmatique, donc
à favoriser la baisse du cholestérol plasmatique. On sait aujourd’hui que l’équilibre hormonal induit
par l’exercice physique favorise la migration de ces récepteurs « masqués », jouant ainsi un rôle
hypocholestérolémiant non négligeable. Une pratique régulière (au moins un jour sur deux) et
suffisamment intensive provoque une mise en activité de ces récepteurs qui, captant plus de LDL,
diminuent la concentration du cholestérol plasmatique. Le foie recevant plus de cholestérol en
provenance des LDL augmente son pool de cholestérol ce qui freine sa synthèse (baisse significative
des VLDL) et augmente la production des HDL chargés de « débarrasser » les tissus périphériques de
leur cholestérol.
Chez les sujets présentant des récepteurs « moins actifs » ce processus est également capable
de jouer un rôle d’adjuvant non négligeable au traitement, même si la baisse du cholestérol
plasmatique est plus longue et moins importante que dans le premier cas.
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Synthèse des VLDL diminuée
Apport de cholestérol
aux tissus diminué
FOIE
Synthèse des HDL augmentée
Récepteurs à LDL
Ch
Epuration des tissus
augmentée
actifs
Ch.
Récepteurs masqués migrant
du fait de l’activité physique
LDL de retour vers le foie
avec le cholestérol provenant
des HDL
Effet de l’exercice physique sur le métabolisme du cholestérol
 Hyperlipoprotéinémie familiale de type 3
Cette hypercholestérolémie répond à une atteinte du gène codant pour la structure de l’Apo E,
présente sur les IDL et les résidus de chylomicrons, dont le rôle consiste à capter rapidement ces
particules par le foie. Le gène codant pour l’Apo E est polymorphe, il est représenté dans la
population par trois allèles E2, E3, et E4. Chacun a en charge la synthèse d’une apoprotéine E
spécifique qui ne se différencie des autres que par la substitution d’un seul acide aminé. La
combinaison de ces différentes allèles, donne six combinaisons possibles. Seule la combinaison
homozygote E2/E2 est responsable d’une modification significative de la captation des lipoprotéines.
La non reconnaissance par le foie de l’Apo E (E2/E2) induit obligatoirement une
augmentation des IDL et des résidus de chylomicrons circulants, à l’origine d’une
hypercholestérolémie.
Cependant, l’expression phénotypique de ces maladies montre l’interdépendance des
mutations les unes par rapport aux autres. Alors que la fréquence de E 2/E2 est de 1/100 dans la
population, la maladie ne se manifeste que dans une proportion de 1/10 000.
Cette variation s’explique de la manière suivante :
+ Les IDL ne pouvant être captées « rapidement » par le foie sont peu à peu
transformées physiologiquement en LDL qui, comme cela a été décrit dans le paragraphe
précédent, possèdent leurs propres récepteurs et peuvent donc être prises en charge à ce
niveau.
+ L’hypercholestérolémie ne se manifeste donc uniquement que chez les homozygotes
E2/E2 présentant également un dysfonctionnement plus ou moins important de leurs récepteurs
à LDL (l’hypercholestérolémie familiale touche environ une personne sur 500).
C’est donc l’association des deux caractères qui joue sur la gravité de l’hypercholestérolémie
de type 3. Comme dans le cas précédent l’activité physique régulière peut diminuer le taux de
cholestérol plasmatique en démasquant les récepteurs à LDL, qui dans ce cas se trouvent confrontés à
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un apport massif de lipoprotéines (la fraction LDL habituelle, augmentée de la fraction d’IDL non
captée par le foie et transformée en LDL).
IDL
IDL
Récepteurs ApoE
Récepteurs LDL
LDL
Retour au foie du cholestérol dans l’hyperlipoprotéinémie familiale de type 3
III - ATTITUDE PRATIQUE
3- 1 Sédentaire hypercholestérolémique
Pour lutter contre l’hypercholestérolémie on proposera :
= Une alimentation riche en acides gras poly-insaturés
= La limitation des hydrates de carbone à indice glycémique élevé.
= La pratique d’une activité physique régulière suffisante pour augmenter les
catécholamines (1/2 de marche par/jour, deux entraînements de course par semaine...), mais non
génératrice d’anions superoxydes.
= Une restriction calorique globale en cas de surpoids
3 -2 Fumeur hypercholestérolémique
Il s’agit de sujets à haut risque d’athérome
Pour lutter contre l’hypercholestérolémie on proposera :
= Une alimentation moyennement riche en acides gras poly-insaturés, supplémentée
en vitamine C et E
= La limitation des hydrates de carbone à indice glycémique élevé.
= La pratique d’une activité physique régulière suffisante pour augmenter les
catécholamines (1/2 de marche par/jour, deux entraînements de course par semaine...), mais non
génératrice d’anions superoxydes. Si possible une activité ne permettant pas de fumer.
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3 - 3 Marathonien hypercholestérolémique
Il s’agit d’hypercholestérolémie familiale sévère qui nécessitera obligatoirement un
traitement par inhibiteur de l’HMG CoA réductase.
Pour lutter contre l’hypercholestérolémie on proposera :
= Une alimentation moyennement riche en acides gras poly-insaturés, supplémentée
en vitamine C et E
= La limitation des hydrates de carbone à indice glycémique élevé.
= La diminution du volume des entraînements en privilégiant le fractionné et la
musculation.
GLYCOGENOSES
Les glycogénoses constituent un groupe non létal de pathologies enzymatiques du foie et/ou
des muscles.
L’augmentation des besoins énergétiques secondaire à la pratique d’un exercice physique,
potentialise le plus souvent ces déficiences au risque de voir apparaître une décompensation.
+ Maladie de Mac Ardle
= Trouble enzymatique
Il s’agit d’une diminution, ou d’une absence totale de phosphorylase musculaire, c’est-àdire une diminution très significative des capacités à utiliser le glycogène de réserve.
= Symptomatologie
Cette maladie, plus fréquente chez l’homme que chez la femme, se manifeste dès l’enfance ou
l’adolescence par une fatigabilité anormale lors des exercices physiques, et l’apparition de crampes
musculaires au niveau des muscles actifs.
Le diagnostic est évoqué devant une absence d’augmentation de la lactacidémie à la suite d’un
test physique (manipulation d’une balle dans la main, le courant veineux étant freiné par un garrot). Il
est confirmé par la biopsie musculaire et le dosage de l’activité phosphorylasique musculaire.
= Métabolisme lors de l’exercice
La demande accrue de pyruvate secondaire au début de l’exercice pour alimenter le cycle de
Krebs, former du lactate ou servir de substrat à la glutamate pyruvate transaminase, ne peut être
assurée de manière satisfaisante par la glycolyse, insuffisamment alimentée en G-6-P provenant de la
dégradation du glycogène. Le peu de pyruvate formé est immédiatement utilisé dans le cycle de
Krebs, la fraction soumise aux effets de la LDH insignifiante, la production d’acide lactique est
excessivement faible.
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Malgré une très grande sensibilité et une mise en route très rapide du catabolisme des AAB
pour tenter d’apport des chaînes hydrocarbonées au cycle de Krebs, ce processus ne peut se prolonger
du fait du manque de pyruvate pour fixer les NH3 provenant des AAB, via l’alpha cétoglutarate.
Glycogène
Glycogène
Glycogène-phosphorylase
Glycogène-phosphorylase
G-6-P
G-6-P
Glycolyse
Glycolyse
LDH
Lactate
Pyruvate
AAB
LDH
Lactate
Pyruvate
Cycle de K
Cycle de K
Sujet sain
Maladie de Mac Ardle
= Besoin énergétique
Le besoin énergétique est comblé en partie par une dégradation protéique importante,
génératrice de glutamine.
AAB
Alpha céto glutarate
Alpha céto AAB
Cycle de K
Glutamate
Pyruvate
AAB
Alpha céto AAB
Alanine
Glutamine
La diminution d’alpha cétoglutarate disponible pour la dégradation des AAB, aboutit à une
formation locale importante d’ammoniaque et de glutamine, tandis que la production d’alanine reste
très faible.
= Effets du déficit énergétique
Le déficit énergétique, sensible dès que l’intensité de l’exercice augmente, est à l’origine :
D’une augmentation de l’ADP intracellulaire. Ce dernier peut jouer un rôle d’inhibiteur de
l’ATPase et provoquer des crampes.
D’une diminution de fonctionnement de la pompe à sodium/potassium (du fait du déficit
énergétique) entraînant une fuite massive de potassium et, si l’exercice se prolonge, la mort de la
cellule.
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D’un ralentissement du cycle de Krebs dont une partie de l’alpha céto glutarate se trouve
impliqué dans les processus de transamination.
= Rééducation
La rééducation porte essentiellement sur la répétition d’exercices, réalisés après une période
prolongée d’échauffement. Cette période doit être suffisante pour permettre à l’organisme
d’augmenter son taux circulant de catécholamines, activatrices de la néoglucogenèse, de la
glycogénolyse hépatique (dont le fonctionnement est normal dans cette pathologie) et de la
triglycéride lipase intra adipocytaire.
La répétition d’exercices réalisés en interval training long, puis de plus en plus court, favorise
par régulation de synthèse, l’augmentation des concentrations enzymatiques hépatiques des deux
voies génératrices de glucose. L’amélioration de ces filières, couplée à une bonne réponse hormonale,
autorise la pratique d’une activité physique, même intense, dans des conditions de confort musculaire
satisfaisantes.
= Diététique
La prise de fructose avant l’exercice permet de limiter l’apparition des crampes, la prise de
glucose pendant l’activité apporte aux cellules en activité les hydrates de carbone dont elles ont
besoin sans toutefois pouvoir suppléer en totalité aux besoins cellulaires.
L’effet de cette prise de glucose se manifeste par une augmentation de l’alanine et de l’acide
lactique couplée à une diminution de la glutamine.
+ Maladie de Cori
= Déficit enzymatique
La maladie de Cori correspond à un déficit en phosphofructokinase musculaire, donc à une
incapacité à fournir en quantité suffisante du pyruvate provenant de la phase initiale de la glycolyse
(glycogène ou plasma).
= Symptomatologie
Elle est identique à celle décrite pour la maladie de Mac Ardle.
= Effets de l’exercice
L’incapacité de la glycolyse à fournir du pyruvate au cycle de Krebs place la cellule
musculaire en activité dans des conditions énergétiques désastreuses, pouvant aller jusqu'à la mort
cellulaire. Quand l’exercice est pratiqué en aérobie, une grande partie de l’énergie peut être fournie
par les acides gras. Le pyruvate quant à lui, provient essentiellement de la dégradation de la
cystéine, de la sérine et du glycocolle. Dans le cas où l’exercice est pratiqué en anaérobie, des
crampes se manifestent dès les premières minutes de l’effort et impose très rapidement son
interruption. Il n’existe pas d’élévation de l’acide lactique ni de l’alanine.
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Glycogène
Glycogène-phosphorylase
G
Glycogène-phosphorylase
G-6-P
PFK 1
LDH
Lactate
Acétyl CoA
Glycogène
Pyruvate
Cycle de K
Sujet sain
G
G-6-P
Triglycérides
Sérine, Cystéine
Glycocolle
LDH
Lactate
PFK 1
Glycérol AG
Pyruvate
Cycle de K
Maladie de Cori
= Diététique
Contrairement à la maladie de Mac Ardle, les troubles métaboliques ne peuvent être corrigés
par un apport de glucose, puisque ce dernier se trouve « bloqué » en G-6-P. Dans ces conditions, le
glycérol issu de la dégradation des triglycérides peut être suffisant pour assurer l’apport hydrocarboné
nécessaire à la prolongation de l’exercice.
= Rééducation
Il n’existe pas de rééducation à proprement parler, mais une adaptation de l’exercice qui devra
toujours être progressif dans son intensité et pratiqué en aérobie.
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