chapitre 5 : l`offre globale

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CHAPITRE 5 : L’OFFRE GLOBALE
I - INTRODUCTION :
On a analysé comment les politiques économiques (monétaires et budgétaires) et aussi
d’autres chocs pouvaient influencer la demande globale. Pour comprendre comment les
mouvements de la demande globale peuvent affecter la demande effective des biens il faut
aussi prendre en compte l’offre globale.
On avait distingué l’offre agrégée a long terme et l’offre agrégée a court terme.
A long terme : les prix et les salaires sont flexibles. La courbe d’offre est verticale dans le
plan(Y, P) ; Les mouvements de la demande globale n’affectent que le niveau de prix
d’équilibre.
A court terme : les prix sont rigides ; la courbe d’offre n’est pas verticale ; les mouvements de
la demande globale affectent la production d’équilibre.
Plutôt que d’avoir une relation entre l’offre et le prix, on va chercher à comprendre
pourquoi l’offre globale peut être considérée comme une relation croissante.
On présentera 3 modèles principaux de l’offre globale.
Malgré leur différence, il y’a deux points communs entre ces modèles :
 les raisons pour lesquelles on distingue l’offre agrégée a court terme et l’offre agrégée à
long terme
 la conclusion que l’offre globale à court terme est une fonction décroissante du prix.
L’analyse de ces modèles nous amènerons à la conclusion que la courbe d’offre
globale à court terme implique un arbitrage entre l’inflation et le chômage.
Pour réduire l’inflation ( ou les prix), les autorités doivent accepter une hausse
temporaire du chômage = dilemme inflation/chômage. ( ce qu’on verra dans une autre partie
autour d’un débat sur la courbe de Philips
II-LES 3 MODELES DE L’OFFRE AGREGEE :
Dans chacun de ces modèles, des imperfections de marché et des frictions empêchent
la production d’atteindre son niveau naturel qui correspond au plein emploi.
La courbe d’offre augmente le niveau général des prix( à cause des imperfections).
A long terme ; l’offre est indépendante du prix.
A court terme, elle est croissante.
Du coup, à court terme les mouvements de la demande globale et surtout de l’offre
globale vont avoir un impact sur la production d’équilibre qui va s’écarter temporairement de
son niveau net à long terme.
Ces modèles sont différents mais ils aboutissent tous à la même équation :
Y s  Y   (P  Pa )
Cette équation dit que l’offre globale s’écarte du niveau de production naturel ( Y ) dès que P
est différent de Pa.
 = ampleur de la réaction de la production à des variations non anticipées du prix.
1

=pente de la courbe d’offre.
1) le modèle des salaires rigides :
ce modèle repose sur la lenteur de réaction des salaires nominaux. Il met en avance des
imperfections du marché du travail avec rigidité des salaires nominaux.(SN)
les salaires nominaux sont fixés par des convention à long terme. du coup ils ne
s’ajustent pas instantanément.
SN est rigide à court terme alors que le prix s’ajuste.
Dans ce modèle, si P augmente :
- comme SN est rigide, la hausse de prix réduit le salaire réel une réduction des
coûts de travail pour l’entreprise
- ce qui pousse l’entreprise à engager davantage
- et cette hausse d’emploi augment l’offre des biens de l’entreprise.
Hypothèse 1 :
Les employeurs et les travailleurs décident du SN avant de connaître le niveau des
prix qui prévaudra pendant la période. Le SN est fixé en fonction d’un salaire réel cible (  )
Ce salaire réel est tel que pour ce niveau de salaire ; la demande de travail est égale à l’offre
de travail.
 le plein emploi et l’offre des entreprise = la production nette ( Y ).
Le salaire réel anticipé :
W

Pa
Hypothèse 2 :
Une fois SN fixé, avant d’embaucher des nouveaux travailleurs, les entreprises sont
informées du niveau effectif de prix P.
W
Pa
Le coût réel du travail pour les entreprises sera
ou encore 
P
P
a
On voit que le salaire effectif est différent du salaire réel cible dès que P est différent de P.
Si P>Pa alors W>  .
W= le salaire nominal.
Hypothèse 3 :
L’emploi d’équilibre est déterminé par la demande de travail des entreprises.
Autrement dit , les négociations entre les entreprises et les travailleurs portent uniquement sur
le SN. Les travailleurs acceptent de travailler pour le SN fixé pendant les négociations. On
aura :
L =Ld ( la demande des entreprises)
d
L se déduit d’un programme standard de maximisation du profit. En supposant qu’à
court terme, le capital est fixe il n y’a qu’un seul facteur de production :L
Y = F(L)
On aura donc :
Y
0
*
L

la fonction de production est concave = pmL décroissante ; la dérivée
seconde de la production est négative.
Pour maximiser le profit :
  PY  WL  PF ( L)  WL

W
 0  F '( L) 
Y
P
les entreprises demandent du travail de tel sorte que pmL=
On suppose Y = Y 
W
(salaire réel ).
P
avec 0<  <1
Y
  L 1
L

W
 0  pmL 
L
P
La production marginale de travail pml =
A l’optimum,
Comme 0<  <1 on a



1
W
 1 W 1
  L 1  Ld  

P
 P 
W
1
d’où on a bien que Ld= une fonction croissante de
P
1
W W

,donc le
P2 P1
salaire ( coût du travail) réel est plus faible que celui anticipé. Comme il est
moins élevé, les entreprises vont embaucher plus (Ld augmente ), et sur le
graphe de l’offre globale, on voit que l’offre est plus élevée (Y2).
W
  alors Ys= Y
Si
P
W
Dès que P différent de Pa 
est différent de  donc on est pas au
P
niveau de production nette. ( Y  Y s )
supposons une hausse non anticipée des prix ;P1=>P2 ;
 l’emploi d’équilibre et l’offre globale de bien varie
 la courbe d’offre : Y s  Y   ( P  Pa )
2) le modèle avec erreur des travailleurs sur le niveau des prix :
A la différence du modèle précédent, ce modèle fait l’hypothèse que le SN est
parfaitement flexible. Il s’ajuste librement pour égaliser l’offre et la demande sur le marché du
travail.
L’hypothèse centrale du modèle est que les travailleurs sont imparfaitement informés
et prennent leur décision sur la base du salaire réel anticipé.
Quand les travailleurs déterminent leur offre de travail, ils ne connaissent pas encore le
niveau des prix effectifs de la période, ils se basent sur Pa.
C’est pourquoi, les mouvements non anticipés des prix vont affecter l’équilibre sur le
marché du travail et donc l’offre globale. Les entreprises sont parfaitement informés du
niveau des prix de la période et vont déterminer leur demande de travail de façon à maximiser
W
le profit en égalisant pmL et
. Du coup, la demande de travail des entreprises est une
P
fonction décroissante du salaire réel effectif.
W 
Ld  L  
P
de même , les travailleurs déterminent l’offre de travail pour maximiser leur utilité et donc
*
W 
Ls  Ls  a  , l’offre de travail est fonction croissante du salaire réel anticipé (W/Pa).
p 
*
W W p
 x a avec (P/Pa)= erreur que font les travailleurs sur le niveau des prix.
a
P
P p
D’où l’offre de travail :
*
W P 
Ls  Ls  x a 
P P 
Plus les travailleurs sous estiment le niveau de prix, plus l’erreur est grande et plus on a
d’offre de travail.
en cas de hausse de prix :
1) soit les travailleurs anticipent la hausse Pa=P et donc
P
=1  pas d ‘erreur des
Pa
travailleurs sur le niveau des prix.
On reste à l’équilibre initial.
2) les travailleurs n’ont pas anticipé la hausse  Pa<P
W
W W
pour le salaire réel
, les travailleurs peuvent offrir davantage de travail car a 
P
P
P
( on a plus d’offre de travail).
l’offre de travail se déplace vers la droite ; on a donc un nouvel équilibre avec un
niveau d’emploi plus élevé.
On aboutit à une offre globale résumée en Y s  Y   ( P  P a )
 l’offre globale s’écarte de la production naturelle.
3)le modèle avec les prix rigides :
à la différence du modèle précédent, les imperfections de marché portent ici sur le
marché des biens. Certains prix vont être rigides c’est-à-dire que les entreprises
n’ajustent pas leur prix aux variations de la conjoncture.
Ex : on a l’existence des coûts de catalogue « menu costs » ; On ne peut pas changer à volonté
les prix quand on les a déjà imprimé dans les catalogues.
Ce modèle amène à sortir du cadre traditionnel de concurrence pure et parfaite.(CCP)
En CCP, les entreprises sont preneuses de prix (price taker) ; Donc individuellement, elles
n’ont aucun pouvoir pour fixer le prix de leurs biens, il est donné par le marché.
Mais dans la réalité, beaucoup de marché ne sont pas en CCP. Le modèle avec rigidité des
prix considère que les entreprises peuvent fixer leurs prix( price maker). Les entreprises
produisant des biens ont chacune un certain pouvoir de monopole qui leur permet de fixer
elle-même le prix de leur bien. On raisonne dans le cadre de concurrence monopolistique.
(CM).
A la différence de la CCP ou toutes les entreprises produisent le m^me bien, en CM les
production de bien sont différenciée et donc les entreprises disposent d’un certain pouvoir de
monopole.
Considérons une entreprise individuelle, elle fixe son prix de vente = p pour
maximiser son profit. Cette décision va dépendre de 2 variables.
*le niveau général des prix P
si P augmente, les coûts de production augmentent car on suppose que pour produire son bien
z, l’entreprise va utiliser l’ensemble des biens produits dans l’économie.
*le niveau de revenu agrégé Y
si Y augmente, la demande de bien augmente  le prix de vente augmente.
En CM, chaque entreprise fixe son prix de vente en fonction de la demande qui lui est
adressé. Plus la demande est forte, plus l’entreprise dispose d’une marge de manœuvre pour
augmenter le prix de vente de son bien.
 prix de vente de l’entreprise individuel(qui maximise son profit) :
p  P  a (Y  Y )
a>0
Cette équation implique que l’entreprise détermine son prix optimal p en fonction de P et de
l’écart de la production au produit naturel ( (Y  Y ) .
Supposons qu’il y’a 2 types d’entreprise dans l’économie. Pour les entreprises du groupe 1, le
prix des biens est parfaitement flexible et les entreprises déterminent leur prix de vente selon
p  P  a (Y  Y ) .
Pour les entreprises du second groupe, leurs prix de vente sont rigides, les entreprises
annoncent leur prix de vent à l’avance en fonction des conditions économiques qu’elles
anticipent et si le prix de vente ne s’ajuste pas après.
On aura : p  P  a(Y a  Y ) .
On va supposer pour simplifier que Y a  Y  p  P a
A partir des décision individuelles des entreprises on va déterminer l’offre globale.
 on détermine d’abord P = moyenne de tous les prix des entreprises.
On aura :
s = fraction des entreprises dont les prix sont fixes
1- s = fraction d’entreprises dont les prix sont flexibles
*si on fait la moyenne des prix de vente, on aura :
P  sP a  (1  s )  P  a (Y  Y ) 
(1  s ) P
 sP  sP a  (1  s )a(Y  Y )
divisé par s
 P  P a 
1 s
a(Y  Y )
s
économiquement
si Pa augmente alors P augmente
plus Pa sera élevé, plus p sera élevé.
Que les entreprises soient du groupe 1 ou 2, si elles anticipe un Pa élevé, elles anticipent
des coûts de production élevé  augmentation le prix de vente individuel.
Une production élevé une demande de bien forte, du coup les entreprises
caractérisée par des prix flexibles vont augmenter le prix de vente de leur bien. Ce qui va
induire une hausse de P dans l’économie. l’impact du niveau de production sur le P est
donc fonction de la production d’entreprise dont les prix sont flexibles.
s
On aura : Y  Y   ( p  p a ) avec  
(1  s)a
3) synthèse et implications :
les écarts de la production à la production de long terme sont proportionnels aux écarts des
prix : Y s  Y   ( P  P a ) .
Si on veut augmenter la production au-delà du niveau naturel, il faut créer une surprise
de prix cad surprendre les agents avec un niveau de prix plus élevé que celui anticipé.
Y s  Y   ( P  P a ) . = l’offre globale de court terme.
le gouvernement décide d’augmenter les dépenses publiques pour augmenter Y.
 hausse de la demande agrégée
excès de demande de bien
Y se résoudre par une hausse des prix, mais comme les entreprises n’ont pas anticipé cette
hausse de prix, on a aussi une hausse de la production.
A court terme : une expansion de la demande agrégée non anticipée se traduit par une
hausse de la production et donc de l’emploi.
A long terme : les agents anticipent de la hausse de production.
Les entreprises anticipent cela  baisse de l’offre agrégée.
Peu à peu, le prix va augmenter et on retombe sur la situation d’équilibre de long
terme.
 la conséquence durable de la politique du gouvernement sera donc la hausse des prix. Il
est possible d’avoir un effet combiné à CT et à LT de la politique de relance grâce au rôle
des anticipations de prix.
III inflation, chômage et courbe de Philips :
L’exemple de la FED « les objectifs de la FED sont inflation, une croissance générale, un
niveau d’emploi élevé »
BCE = « maintenir une inflation stable, sans porter préjudice à la stabilité des investissements,
favoriser la croissance et l’emploi »
2 objectifs essentiels de la politique sont un niveau d’inflation faible et un chômage
réduit.
La difficulté est que ces objectifs sont souvent en opposition. On a un arbitrage paradoxe
inflation/chômage.
1 ) la courbe de Philips originelle et le dilemme inflation- chômage :
constat empirique fait par Philips (NZ) en 1958. il a observé une relation décroissante entre
le taux de chômage, et le taux de croissance des salaires.
Au point d’ordonnée 0, le taux de chômage est supérieur à zéro.
1ère théorisation formelle : Lipsey, 1960.
Pour Lipsey, la relation de Philips résume le fonctionnement d’un marché de travail
concurrentiel, où la confrontation entre offre de travail et demande de travail est réglée par
l’ajustement de salaire nominal des 3 heures.
Si Ls> Ld  le salaire nominal baisse   w  0
Si Ls<Ld  demande excédentaire : le salaire nominal augmente   w  0
Le taux de croissance du salaire nominal  w est d’autant plus élevé quand la demande
excédentaire sur le marché du travail est grande.
Le taux chômage u est un indicateur inverse de la demande de travail.
 plus u est faible , plus la demande de travail est en excès.
Par intuition : plus la demande de travail excédentaire est grande, plus le taux de chômage est
faible et plus le salaire nominal (  w )est grand.
Lipsey doit expliquer pourquoi à un salaire = 0 est associé un taux de chômage supérieur à 0
( uN est environ égale à 5.5% )
Sur un marché de travail concurrentiel, à l’équilibre, le salaire est constant de façon à
égaliser l’offre et la demande de travail.
Or empiriquement, Philips obtient que le taux de chômage pour lequel le salaire est constant
est supérieur à 0.
L’explication de Lipsey repose sur la prise en compte des fonctions qui peuvent exister sur le
marché du travail.
Du fonctionnement des structures du marché de travail, à l’équilibre du marché de travail va
être associé le taux de chômage>0.
 NAIRU ( Non Accélerating Inflation Rate of Unemployement )
= le taux de chômage naturel (uN)
à l’équilibre du marché de travail, on a un taux de chômage >0 car il existe des frictions sur le
marché de travail qui sont structurelle.
Comme il existe une corrélation très grande entre le salaire et l’inflation  le taux de
croissance des prix = inflation.
La relation de Philips a très vite été modifiée en une relation entre l’inflation et le taux de
chômage.
   (u  uN )
 possibilité de relancer l’action et diminuer le chômage au prix d’ inflation.
 La politique économique peut arbitrer entre inflation et chômage.
2 ) la courbe de Philips augmentée des anticipations et sa relation avec la courbe d’offre
globale :
dans les années 70, on a vu apparaître des phénomènes économiques :
- l’inflation : 3% début des années 60
 9% en 74 ( dans la majorité des pays)
augmentation de l’inflation de 1974 à 1982
- le chômage : 2.5 % début 60
 5% en 74 ( après le premier choc pétrolier)
on a augmentation de l’inflation et le taux de chômage = la stagflation.
Ce qui est différent de la courbe de Philips.
Cela conduit les économistes à penser que la courbe de Philip avait cessé de
correspondre aux faits.
On a une véritable énigme dont la résolution allait avec des conséquences très
variantes sur la conduite des politiques économiques. Elle a été permise par les
travaux théoriques de Friedman et de Phillips.
Elle repose sur l’intégration des anticipations inflationnistes des agents.
Leurs travaux ont permis de montrer que la courbe de Philips est bien décroissante
dans le plan ( u,  ) ; Mais qu’en plus cette courbe se déplace dans le plan en fonction
des changements dans les anticipations d’inflation des agents. ( la courbe de Philips
n’a pas disparue, elle s’est déplacée ).
La prise en compte des anticipations modifie alors complètement l’efficacité des
politiques économiques pour agir sur le chômage.
Comment ces anticipations de l’inflation sont introduites ?
Pour Lipsey, le processus d’ajustement sur le marché du travail portent sur le salaire nominal.
L’apport essentiel de Friedman est d’énoncer que la variable pertinente n’est pas le salaire
nominal mais le salaire réel. Ce qui veut dire que les agents ne sont pas victimes d’illusion
nominales.
- Les salariés ne s’intéressent pas au salaire nominal mais au pouvoir d’achat :
salaire réel.
- Pour les entreprises , le salaire nominal est un coût, mais ce qui compte vraiment
c’est le coût réel du travail.
Les anticipations d’inflation vont jouer un rôle déterminant dans l’équilibre sur le marché de
travail et dans l’offre globale des entreprises.
La courbe de Phillips augmente des anticipations identifiées.
On a 3 sources d’inflations :
- l’écart du chômage par rapport au chômage naturel = taux de chômage
conjoncturel
- les choc d’offres
on a ainsi :  t   ta   (ut  u N )  vt avec   0
1
pt  pta  (Yt  Y )

avec vt un choc d’offre dû à des raisons exogènes
1
pt  p  (Yt  Y )  vt
a
t

si vt>0  choc d’offre négatif ( augmentation des prix)
1
pt  pt 1  pta  pt 1  (Yt  Y )  vt

1
 t   ta  (Yt  Y )  vt

On va utiliser la loi d’Okun pour lier le taux d’inflation et le taux de chômage.
La loi d’Okun indique une relation inverse entre (Yt  Y ) et (ut  uN ) .
Plus la production est élevée par rapport à la production naturelle, plus la demande de travail
est grande et plus le chômage est faible.
1
(Yt  Y )    (ut  uN )

La courbe de philips reprend un des élément fondamentaux de la courbe d’offre globale à
court terme, à savoir une relation décroissante entre les variables réels ( taux de chômage) et
les variables nominales ( inflation).
De plus la courbe d’offre agrégée exprime une relation entre le niveau des prix et l’inflation,
celle de Philips une relation entre inflation et chômage, mais c’est équivalent.
La courbe de Philips originelle décrit dans le plan ( u,  ) une courbe décroissante qui
illustre le dilemme inflation-chômage. On a vu que cette analyse ne peut pas expliquer le
phénomène de stagflation.
L’introduction des anticipations d’inflation modifie le comportement de cette analyse,
puisque l’équation de la courbe de Philips augmentée, définit dans le plan ( u,  ) non plus
une seule courbe mais une famille de courbe en fonction de la valeur de l’inflation anticipée.
 La position dans le plan de la courbe de Philips va dépendre du schéma des anticipations
des agents.
Il peut y avoir simultanément augmentation du chômage et d’inflation. La courbe de Philips
se déplace en fonction du niveau d’anticipation des agents.
pour un même taux de chômage , il existe une infinité de taux d’inflation possible. Tout
dépend de l’inflation anticipée.
Le chômage conjoncturel (ut  uN ) pousse l’inflation à la hausse ou à la baisse.
Si ut faible par rapport à uN, l’inflation va tendre à augmenter. On parle d’inflation induite par
la demande cad quand le chômage est faible, le demande agrégée est croissante, ce qui
augmente les prix.
Vt exprime l’influence des chocs d’offre sous l’évolution de l’inflation.
Chocs d’offre typiques : chocs pétroliers    0
= inflation induite par les coûts
cad si le prix ( du pétrole par exemple) augmente, le coût de production augmente, donc pour
le même niveau de production, on a une hausse des prix.
3
)les anticipations adaptatives et l’inertie de l’inflation :
on considère que les agents construisent leur anticipation de l’inflation sur la base de
l’inflation qu’ils ont observé dans un passé précédent.
Les agents se basent sur l’inflation observée à la période précédente pour anticiper
l’inflation de la période à venir.
 ta   t 1
 la courbe de Philips :  t   t 1   (ut  uN )  vt
dans ce cas si uN= ut et vt=0 ( cad y a pas de choc d’offre)
alors  t   t 1
les prix continuent d’augmenter de période en période d’un montant identique = l’inertie
dans l’inflation :si rien de bouge et que les agents ont des anticipations adaptatives, les
prix augmentent.
D’où vient cette inertie ?
Les agents anticipent que  ta   t 1
-ils vont fixer les salaires et les prix en fonction de cette inflation anticipée, cad fixer les
prix et les salaire à la hausse.
- cela crée effectivement de l’inflation.
- L’inflation de reporte mécaniquement d’une période à l’autre alors même
qu’aucune ces variables réelles ( chômage, production) ne varie.
Cette hypothèse permet de comprendre pourquoi on appelle uN le NAIRU car si on le
maintient à uN (5.5%), l’inflation ne s’accélère pas.
Implication pour la politique économique et l’arbitrage inflation-chômage à court terme et à
long terme.
Supposons que les autorité mettent en place une politique de relance par la demande (PME)
pour baisser le chômage.
E0 = situation de long terme. YN  Y , uN ,  0  0
Les agents anticipent :  ta   0
Les autorités veulent arriver à un taux de chômage u1.
A la période 1 , mise en place de la politique monétaire de relance.  augmentation masse
monétaire  déplacement de la demande agrégée ( elle baisse).
Supposons les salaires rigides.
Les salariés et les entreprises fixent le salaire nominal en fonction du prix anticipé :P0
Mais la politique économique se traduit par une hausse de la demande agrégée
 excès de la demande
 hausse du prix
 le prix s’établit à P1, et non pas à P0 comme anticipé.
W
Anticipation : W-> Pa=P0 et a  w
P
Mais P1>Pa= P0
W W
 
P1 P0
 les entreprises ont un coût de salaire plus faible, ce qui les incite à embaucher
plusaugmentation de la demande effective  augmentation de la production Y1.
On a bien u1< uN ( au prix d’une inflation )
Comme les prix et l’inflation ont augmenté à la période 1, les agents anticipent.
Ils anticipent que P2a  P1 et  2a   1
 ils fixent un salaire nominal plus élevé car ils anticipent un niveau de prix plus haut. la
demande de travail baisse, l’offre agrégée baisse et le taux de chômage augmente.
En période 3 on a observé une augmentation des prix
On a le même mécanisme.
 E3= nouvel équilibre
le seul truc qui diffère de E1 qui n’est plus nul mais >0.
( en E0 et en E3, on est dans l’équilibre de long terme)
conclusion :
L’économie finit donc par se retrouver dans une nouvelle situation d’équilibre de long terme
avec u1= uN et le taux d’inflation est durablement <0.
Il y’a un arbitrage inflation-chômage à court terme dans la mesure où les politiques
économiques peuvent réduire le taux de chômage en provoquant une surprise d’inflation, cad
en se comportant de façon à ce que le taux d’inflation effectif soit supérieur à l’inflation
anticipé. La politique économique peut ainsi relancer à court terme l’activité et l’emploi au
prix de plus d’inflation.
Mais ce période en période les agents révisent leurs anticipations, ce qui modifie leur
comportement sur le marché du travail et des biens, et en l’absence de toute nouvelle
intervention de politique économique, cela se traduit par une baisse de l’emploi et de la
production.
A long terme, l’arbitrage inflation-chômage disparaît. Le chômage se stabilise au taux de
chômage naturel qui est indépendant des politiques conjoncturelles de relance par la demande.
 à long terme, les politiques sont donc complètement impuissantes pour baisser le chômage
en dessous du chômage naturel.
La seule conséquence durable de la politique a été d’augmenter le taux d’inflation = « biais
inflationniste ».
Tout se passe comme si la courbe de Philips était en fait verticale. On distingue dès lors 2
courbes de philips.
- celle de court terme, décroissante
- celle de long terme, verticale
Et à long terme on a le chômage =uN et les politiques économiques ne peuvent pas le
changer.
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