Table des matières et observations récapitulatives

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ORGANISATION MONDIALE
DU COMMERCE
RESTRICTED
WT/TPR/S/217
20 mai 2009
(09-2402)
Organe d'examen des politiques commerciales
EXAMEN DES POLITIQUES
COMMERCIALES
Rapport du Secrétariat
ROYAUME DU MAROC
Le présent rapport, préparé pour le quatrième examen de la politique
commerciale du Royaume du Maroc, a été établi par le Secrétariat de l'OMC
sous sa propre responsabilité. Ainsi qu'il est prévu dans l'Accord établissant le
Mécanisme d'examen des politiques commerciales (Annexe 3 de l'Accord de
Marrakech instituant l'Organisation mondiale du commerce), le Secrétariat a
demandé au Royaume du Maroc des éclaircissements sur sa politique et ses
pratiques commerciales.
Les questions d'ordre technique concernant ce rapport peuvent être adressées à
Jacques Degbelo (tél: 022/739 5583) et Ulla Kask (tél: 022/739 5627).
La déclaration de politique générale présentée par le Royaume du Maroc est
reproduite dans le document WT/TPR/G/217.
Note: Le présent rapport fait l'objet d'une distribution restreinte et ne doit pas être communiqué à la
presse avant la fin de la première séance de la réunion de l'Organe d'examen des politiques
commerciales portant sur le Royaume du Maroc.
Royaume du Maroc
WT/TPR/S/217
Page iii
TABLE DES MATIÈRES
Page
OBSERVATIONS RÉCAPITULATIVES
I.
II.
III.
vii
1)
ENVIRONNMENT ÉCONOMIQUE
vii
2)
REGIME DE COMMERCE ET D'INVESTISSEMENTS
viii
3)
INSTRUMENTS DE POLITIQUE COMMERCIALE
ix
4)
POLITIQUES SECTORIELLES
xi
5)
POLITIQUE COMMERCIALE ET PARTENAIRES COMMERCIAUX
xii
ENVIRONNEMENT ÉCONOMIQUE
1
1)
PRINCIPALES CARACTERISTIQUES DE L'ÉCONOMIE
1
2)
DEVELOPPEMENTS ÉCONOMIQUES RECENTS
3
3)
PERFORMANCE EN MATIERE DE COMMERCE ET D'INVESTISSEMENT
i)
Échanges de biens et de services
ii)
Investissements
6
6
9
4)
PERSPECTIVES
10
RÉGIMES DU COMMERCE ET DE L'INVESTISSEMENT
12
1)
CADRE INSTITUTIONNEL
12
2)
FORMULATION ET EXECUTION DE POLITIQUE COMMERCIALE
14
3)
OBJECTIFS DE LA POLITIQUE COMMERCIALE
17
4)
ACCORDS ET ARRANGEMENTS COMMERCIAUX
i)
Organisation Mondiale du Commerce (OMC)
ii)
Accords régionaux
iii)
Accords et arrangements bilatéraux
iv)
Autres accords et arrangements
19
19
21
22
27
5)
LE REGIME D'INVESTISSEMENT
27
POLITIQUES ET PRATIQUES COMMERCIALES PAR MESURE
34
1)
INTRODUCTION
34
2)
MESURES AGISSANT DIRECTEMENT SUR LES IMPORTATIONS
i)
Procédures douanières
ii)
Évaluation en douane
iii)
Prélèvements à la douane
iv)
Règles d'origine
v)
Prohibitions, restrictions quantitatives et licences d'importation
vi)
Mesures commerciales de circonstance
vii)
Normes et autres prescriptions techniques
35
35
38
39
48
50
51
53
3)
MESURES AGISSANT DIRECTEMENT SUR LES EXPORTATIONS
i)
Procédures
ii)
Taxes à l'exportation
iii)
Prohibitions, licences et contrôles des exportations
iv)
Subventions, promotion et assistance à l'exportation
59
59
60
60
61
WT/TPR/S/217
Page iv
Examen des politiques commerciales
Page
4)
IV.
MESURES AGISSANT SUR LA PRODUCTION ET LE COMMERCE
i)
Commerce d'État, entreprises publiques, et privatisations
ii)
Incitations
iii)
Politique de concurrence et réglementation des prix
iv)
Marchés publics
v)
Droits de propriété intellectuelle
67
67
69
70
72
76
POLITIQUES ET PRATIQUES COMMERCIALES PAR SECTEUR
82
1)
INTRODUCTION
82
2)
AGRICULTURE ET ACTIVITES CONNEXES
i)
Aperçu général
ii)
Objectifs et instruments de politique
iii)
Politique par filière
83
83
84
87
3)
MINES ET ÉNERGIE
i)
Mines
ii)
Énergie
95
95
97
4)
SECTEUR MANUFACTURIER
i)
Aperçu général
ii)
Textiles et habillements
iii)
Matériel de transport
102
102
103
104
5)
SERVICES
i)
Aperçu général
ii)
Transports
iii)
Tourisme
iv)
Télécommunications et postes
v)
Services financiers
vi)
Services professionnels
107
107
107
115
119
123
130
BIBLIOGRAPHIE
135
APPENDICE – TABLEAUX
137
Royaume du Maroc
WT/TPR/S/217
Page v
GRAPHIQUES
Page
I.
ENVIRONNEMENT ÉCONOMIQUE
I.1
I.2
Destinations et origines du commerce, 2001 et 2007
Structure du commerce, 2001-2007
III.
POLITIQUES ET PRATIQUES COMMERCIALES – ANALYSE PAR MESURE
III.1
Évolution du droit de douane variable sur le sucre (en morceaux, pains
et lingots), 2008
Répartition des taux du tarif appliqué par secteur (CITI, Révision 2), 2009
Progressivité des taux tarifaires par la CITI à deux chiffres, 2009
III.2
III.3
4
8
41
42
44
TABLEAUX
I.
ENVIRONNEMENT ÉCONOMIQUE
I.1
I.2
I.3
Indicateurs macroéconomiques choisis, 2002-2008
Balance des paiements, 2002-2008
Investissements directs étrangers au Maroc, 2002-2008
II.
REGIME DU COMMERCE ET DE L'INVESTISSEMENT
II.1
II.2
Principaux textes législatifs marocains en vigueur en matière de commerce, 2008
Régime de l’article 17 de la Charte de l’investissement
III.
POLITIQUES ET PRATIQUES COMMERCIALES PAR MESURE
III.1
III.2
III.3
III.4
III.5
III.6
III.7
III.8
III.9
III.10
Revenu des droits et taxes prélevés sur les importations, 2002-2008
Droits de douanes variables appliqués aux sucres (de canne ou de betterave)
et saccharose chimiquement pur, 2008
Structure du tarif NPF, 2002-2009
Analyse succincte du tarif NPF, 2009
Règles d'origine préférentielles
Incitations fiscales accordées aux zones franches d'exportation (ZFE)
Régimes suspensifs, 2009
Cession des parts de l'État (hors Banque centrale populaire (BCP)), 2002-2007
L’utilisation (%) des modes de passation des marchés publics, 2002-2007
Évolution et répartition des demandes de titres de propriété industrielle, 2001 et 2007
IV.
POLITIQUES ET PRATIQUES COMMERCIALES PAR SECTEUR
IV.1
IV.2
IV.3
IV.4
IV.5
IV.6
IV.7
IV.8
IV.9
IV.10
Taux de couverture par la production nationale des principaux produits agricoles, 2002-2007
Primes agricoles
Droits de douanes variables appliqués aux céréales, 2009
Taxation à la frontière des boissons alcoolisées, 2009
Production électrique, 2002-2008
Tarifs de base de vente, 2008
Évolution du secteur automobile au Maroc, 2002-2007
Principaux indicateurs touristiques, 2001-2008
Cadre incitatif de l'investissement touristique
Télécommunications: indicateurs de base, 2001-2008
2
7
9
16
29
39
40
41
43
49
62
63
67
74
79
83
86
90
91
101
102
105
115
117
120
WT/TPR/S/217
Page vi
Examen des politiques commerciales
APPENDICE – TABLEAUX
Page
I.
ENVIRONNEMENT ÉCONOMIQUE
AI.1
AI.2
AI.3
AI.4
Structure des importations, 2001-2007
Structure des exportations, 2001-2007
Origines des importations, 2001-2007
Destinations des exportations, 2001-2007
II.
REGIME DU COMMERCE ET DE L'INVESTISSEMENT
AII.1
Notifications les plus récentes à l'OMC, février 2009
III.
POLITIQUES ET PRATIQUES COMMERCIALES PAR MESURE
AIII.1
AIII.2
AIII.3
Moyenne des droits NPF appliqués, par chapitre du SH2, 2009
Lignes tarifaires pour lesquelles le taux appliqué est supérieur au taux consolidé, 2009
Analyse succinte des tarifs préférentiels du Maroc, 2009
IV.
POLITIQUES ET PRATIQUES COMMERCIALES PAR SECTEUR
AIV.1
AIV.2
Droits appliqués, par branche d'activité de la CITI Rev.2, 2009
Subventions agricoles
139
140
141
142
143
144
148
149
152
156
Royaume du Maroc
WT/TPR/S/217
Page vii
OBSERVATIONS RECAPITULATIVES
1)
Environnement Économique
1.
Les réformes macroéconomiques et
structurelles, y compris commerciales,
poursuivies par le Maroc depuis le dernier
examen de sa politique commerciale (EPC) en
2003, ont contribué à la diversification
croissante et à une bonne performance globale
de son économie, avec un taux moyen annuel
de croissance du PIB réel de 4,5 pour cent sur
la période 2002-2007, puis de 5,8 pour cent en
2008. Le PIB par habitant a presque doublé,
en passant de 1 386 dollars EU en 2002 à
environ 2 426 dollars EU en 2007, du fait aussi
de la dépréciation du dollar. La croissance
économique a été soutenue surtout par la
demande intérieure, ainsi que la montée de
l’investissement. Toutefois, le recul de la
demande étrangère, dû à la crise financière et
économique internationale, a commencé à se
faire sentir. Le chômage demeure au centre
des préoccupations, malgré sa baisse de 11
pour cent en 2002 à 9,8 pour cent en 2007; il
est particulièrement élevé en milieu urbain
(14,5 pour cent).
2.
La poursuite de la réforme fiscale et la
maîtrise des dépenses de fonctionnement ont
contribué à réduire le déficit public de 3,9 pour
cent du PIB en 2005 à 1,5 pour cent en 2006;
un léger surplus de 0,7 pour cent du PIB a été
enregistré en 2007, avec une estimation du
surplus à 0,4 pour cent du PIB au titre de 2008.
La dette totale du Trésor est passée de 64 pour
cent du PIB en 2002 à 54 pour cent en 2007;
la composante extérieure a également baissé et
se situe actuellement à environ 20 pour cent du
PIB, avec un ratio de la dette extérieure aux
exportations de 62,6 pour cent en 2007 contre
128,7 pour cent en 2002, du fait notamment de
la conversion de la dette extérieure en
investissements publics et privés, du
refinancement des dettes onéreuses, du
remboursement par anticipation et de
l’amélioration de la structure en devises. La
politique monétaire, de concert avec la
politique budgétaire, a contribué à la stabilité
de la monnaie nationale (le dirham) et à
contenir l'inflation (mesurée par l'indice des
prix à la consommation) entre 1,2 et 3,3 pour
cent par an sur la période, avant sa montée à
3,9 pour cent en 2008. Depuis la réforme de
2006, la politique monétaire, naguère menée
conjointement par la Bank Al-Maghrib (BAM)
et le Ministère de l'économie et des finances,
relève uniquement de la responsabilité de
BAM.
3.
L'économie
marocaine
est
relativement diversifiée, avec toutefois une
contribution importante et globalement
croissante du secteur des services au PIB
(environ les deux tiers).
Le secteur
manufacturier vient en deuxième position en
termes de contribution au PIB, suivi du secteur
agricole (y compris l'élevage, la sylviculture et
la pêche) dont la part connaît une baisse
tendancielle; la contribution du secteur minier
et énergétique au PIB reste modeste. D’une
manière générale, le tourisme constitue la
première source de devises du Maroc, suivi
des transferts financiers des marocains résidant
à l'étranger, et des produits du phosphate. Par
conséquent, le Maroc est exportateur net de
services.
Les recettes provenant des
exportations de services ont plus que doublé
entre 2002 et 2006 du fait principalement du
tourisme; elles équivalent à plus de 80 pour
cent de celles de marchandises.
Les
importations, tout comme les exportations des
marchandises restent dominées par les produits
manufacturés (environ 63,7 pour cent des
importations et 65,3 pour cent des exportations
de marchandises en valeur). Les machines et
le matériel de transport, les textiles et les
produits chimiques constituent les principaux
produits
importés,
et
le
phosphate,
l'habillement, et les machines et matériel de
transport les principaux produits exportés.
Cette composition des échanges a résulté en
des déficits structurels de la balance
commerciale, largement couverts par les
soldes traditionnellement excédentaires des
transferts (liés aux revenus des marocains
résidant à l'étranger) et des services, avec un
excédent du compte des transactions courantes
entre 2002 et 2006, et un léger déficit en 2007.
WT/TPR/S/217
Page viii
Examen des politiques commerciales
4.
Les CE restent le principal partenaire
commercial du Maroc, tant à l'importation
(51,4 pour cent du total) qu'à l'exportation
(71,9 pour cent du total). Individuellement, la
France est le principal fournisseur de
marchandises au Maroc, suivie de l'Espagne.
La France, suivie de l’Espagne sont également
les principales destinations des exportations
marocaines de marchandises. Cependant, une
timide
diversification
des
partenaires
commerciaux du Maroc a eu lieu depuis 2003.
5.
Les investissements directs étrangers
(IDE) ont augmenté substantiellement pendant
la période étudiée atteignant un niveau record
de 37,6 milliards de DH en 2007. Les IDE ont
été surtout dans le tourisme, mais aussi dans
l'immobilier, les télécommunications, le
transport et l'industrie. La forte progression de
l’investissement a été favorisée notamment par
la poursuite des réformes (y compris les
privatisations)
visant
à
améliorer
l’environnement des affaires et le coût des
facteurs,
le
lancement
des
projets
d’infrastructure, ainsi que les nouvelles
politiques sectorielles. Le principal pays
investisseur demeure la France, suivie de
l'Espagne, des Émirats arabes unis, de la
Grande Bretagne, et de l'Allemagne.
2)
Régime
de
Commerce
d'Investissements
l'année suivant leur décision, et par conséquent
approuvées a posteriori par les deux
Chambres.
7.
Le MCE est assisté par la Commission
consultative des importations (CCI) dont la
mission est de donner son avis sur toute
question relative aux demandes de protection
tarifaire ou de mesures commerciales de
circonstance. Par ailleurs, le Conseil national
du commerce extérieur (CNCE), mis en place
en juillet 1996 et composé des représentants de
l'administration
et
des
opérateurs
économiques, a pour mission de formuler des
avis sur toute matière concernant les relations
commerciales extérieures et de faire des
suggestions de nature à renforcer la
compétitivité des produits et services
marocains. Le CNCE exerce ses missions
consultatives, à la demande du gouvernement
ou du secteur privé. Le Maroc consulte
également ses partenaires commerciaux, à
travers des commissions mixtes, instituées au
titre des accords bilatéraux, régionaux et
multilatéraux. Maroc Export (Centre marocain
de promotion des exportations), un
établissement public sous la tutelle du MCE,
est en charge de la promotion et du
développement des exportations des produits
industriels et agricoles, et des services.
et
6.
Le Royaume du Maroc est une
monarchie constitutionnelle.
Le principe
général du droit marocain est la suprématie des
instruments juridiques internationaux, y
compris les Accords de l'OMC, sur le droit
interne. Au niveau de la hiérarchie interne des
normes, la Constitution est suivie des lois,
décrets, arrêtés, et textes juridiques d’ordre
interne (tels que les circulaires ou notes). Le
Ministre du commerce extérieur (MCE) est
responsable de l'élaboration de la politique
commerciale. Selon les sujets, il coordonne
cette politique avec les ministères concernés.
Les modifications du tarif douanier sont
opérées par des lois; elles peuvent aussi être
effectuées par décret, sur proposition du
Gouvernement, mais elles doivent, dans ce
cas, être entérinées par la loi de finance de
8.
En février 2009, l’Agence marocaine
de développement des investissements
(AMDI) a été établie en remplacement de la
Direction des investissements naguère
rattachée au Ministère de l'industrie, du
commerce et des nouvelles technologies
(MCINET).
L'AMDI est chargée de la
promotion des investissements.
Les 16
Centres régionaux des investissements (CRI)
procurent aux investisseurs l’assistance requise
au niveau local.
La Commission des
investissements (CI), dont le Secrétariat est
assuré par l’AMDI, est chargée de mettre en
œuvre les mesures destinées à améliorer
l'environnement des investissements.
9.
Le Maroc est membre originel de
l'OMC et accorde au moins le traitement NPF
à tous ses partenaires commerciaux. Il n'est
partie à aucun des accords plurilatéraux
Royaume du Maroc
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Page ix
conclus sous l'égide de l'OMC. Le Maroc a
participé
activement
aux
négociations
commerciales multilatérales et a notamment
contribué à l'Accord conclu sur les ADPIC et
la santé, en sa qualité de coordonnateur des
pays du Groupe africain à l'époque. Le Maroc
a néanmoins pris du retard avec les
notifications
dans
plusieurs
domaines
(notamment l'agriculture).
(nationaux ou étrangers). Certains monopoles
ont été transférés temporairement au secteur
privé sous licence d’exploitation, par exemple,
le monopole de commercialisation d'alcool
éthylique. Les étrangers ne peuvent pas
acheter de terrain agricole.
10.
Le Maroc est membre de l'Union du
Maghreb arabe (UMA) et de la Zone panarabe
de libre-échange. Depuis 2003, il a conclu des
accords bilatéraux avec des pays tels que les
États-unis et la Turquie; il est actuellement en
train de négocier avec des partenaires tels que
le Mercosur, et l'Union économique et
monétaire
ouest-africaine
(UEMOA).
L'Accord arabo-méditerranéen de libreéchange, conclu entre le Maroc, l'Égypte, la
Jordanie et la Tunisie, est entré en vigueur en
mars 2007. Le Maroc a un accord de libreéchange aussi avec l'AELE et un accord
d'association avec les CE. Il est signataire de
l'accord relatif au Système global de
préférences commerciales (SGPC) entre pays
en développement. L' accord-cadre sur le
Système des préférences commerciales (SPC)
entre pays islamiques, en vigueur depuis 2003,
a été ratifié par le Maroc le 25 juillet 2006.
12.
Depuis 2003, le Maroc a continué à
prendre des mesures pour faciliter le
commerce.
Ainsi, la simplification des
procédures douanières à travers notamment
l'introduction du système BADR (Base
automatisée des douanes en réseau), devenu
opérationnel en janvier 2009, a permis de
relever le taux d’informatisation des
procédures douanières à plus de 90 pour cent.
Des licences, permis ou autorisations
d’importation sont exigées principalement
pour des raisons de sécurité, de santé ou
environnementales, ou pour des produits
couverts par des conventions internationales.
11.
Le régime des investissements est
globalement libéral, avec une ouverture de la
plupart des secteurs aux investissements
privés, y compris étrangers. Néanmoins, les
investissements (étrangers ou nationaux) ne
sont pas possibles dans les sous-secteurs sous
monopole d'État (le phosphate, la gestion des
déchets dangereux, la distribution en gros de
fruits et légumes, les halles de poissons et les
abattoirs, certains services postaux, et la
production de l'eau et de l'électricité) ou privé
(importation et distribution en gros de tabacs
manufacturés). D'autres sous-secteurs ont été
ouverts aux capitaux privés à travers la gestion
déléguée ou la concession: la distribution de
l’eau ou de l’électricité, la gestion des ports
maritimes
publics,
la
gestion
des
infrastructures et l’exploitation des services de
transport ferroviaire, et la gestion des déchets,
entre autres, sont ouverts aux opérateurs privés
3)
Instruments
Commerciale
de
Politique
13.
Le Maroc a réduit les taux de ses
droits de douane dont la moyenne arithmétique
simple a baissé de 13,2 points de pourcentage
depuis 2002, pour se situer actuellement à 20,2
pour cent. Les produits agricoles (définition
OMC) restent sujets à une imposition tarifaire
plus forte (44,5 pour cent en moyenne) que les
produits non-agricoles (16,3 pour cent, hormis
le pétrole). Par ailleurs, des droits variables
continuent de s'appliquer à certains produits
agricoles (37 lignes du SH à dix digits). Les
droits de douane présentent globalement une
progressivité mixte, avec des taux plus élevés
sur les produits du premier que ceux du second
stade de transformation, du fait de la forte
taxation des produits agricoles de base.
14.
Le Maroc a consolidé la totalité de ses
lignes tarifaires à des taux uniquement ad
valorem allant de zéro à 380 pour cent, avec
une moyenne arithmétique simple de 42 pour
cent (56,9 pour cent sur les produits agricoles
et 39,6 pour cent sur les biens non-agricoles).
Les autres droits et impositions ont été
consolidés à 7,5 ou 15 pour cent. Le Maroc a
également consolidé l'accès à son marché pour
WT/TPR/S/217
Page x
certains produits agricoles à travers la mise en
place de contingents tarifaires qui, dans la
pratique, ne sont pas utilisés, du fait des droits
de douane appliqués hors contingent plus bas
que les taux applicables aux contingents.
15.
Actuellement, pour 1 373 lignes
tarifaires (contre 5 887 en 2002), les taux des
droits de douane appliqués continuent à être
supérieurs aux taux consolidés. De surcroît,
les droits variables, négativement corrélés à la
différence entre les prix seuil (définis par le
Gouvernement) et les prix d'importation,
n'assurent pas non plus le respect par le Maroc
de ses engagements, ni en matière de
consolidations tarifaires, ni dans le cadre de
l'Accord de l'OMC sur l'évaluation en douane.
16.
Les produits importés peuvent
également être soumis à divers autres droits et
taxes, dont la taxe parafiscale à l'importation
de 0,25 pour cent, la taxe sur la valeur ajoutée
aux taux allant jusqu'à 20 pour cent, et des
taxes intérieures de consommation. Toutefois,
l'application de deux régimes différents de la
TVA ("à l'intérieur" et "à l’importation") ne
garantit pas le respect pour le Maroc du
principe du traitement national. De nouvelles
mesures de sauvegarde, sous forme de droit
additionnel, ont été imposées sur les
importations de carreaux en céramique.
17.
De nombreuses incitations sont
accordées aux investissements ou à des
secteurs spécifiques. Au niveau sectoriel, le
Fonds Hassan II pour le développement
économique et social, mis en place en 2000,
s'occupe, entre autres, de la promotion des
investissements à travers des contributions
financières (sous forme de prises de
participations financières, d'avances ou de
prêts remboursables, et de contributions
financières non remboursables) à des soussecteurs, tels que le textile, l'habillement, et la
confection;
l'industrie automobile;
la
fabrication de composants d'ensembles et de
sous-ensembles électroniques; la fabrication
d'équipements pour l'industrie aéronautique;
la nanotechnologie; et la microélectronique et
biotechnologie. De sa création jusqu'à fin
décembre 2005, 111 projets ont été réalisés
Examen des politiques commerciales
pour une contribution du Fonds de plus de
4,5 milliards de DH, principalement dans la
branche du textile (51 pour cent), suivie de la
sous-traitance automobile (31 pour cent). Une
partie importante des ressources du Fonds
vient des recettes de privatisation.
18.
Des incitations fiscales continuent
d'être accordées pour des produits agricoles.
Des incitations sont aussi accordées aux
secteurs minier, énergétique et à certaines
branches du secteur des services (par exemple,
le tourisme et le transport). Afin d'encourager
les exportations, le Maroc accorde divers
avantages à travers des régimes économiques
en douane. Les entreprises peuvent également
bénéficier des avantages offerts par le régime
des zones franches d’exportation.
L'État
octroie des subventions pour la promotion des
exportations de certains produits agricoles par
voie aérienne. Les dernières taxes perçues à
l'exportation ont été éliminées; il s'agit de la
taxe sur le maïs et sur le crin végétal en 2005
et de la redevance sur l'exploitation des
phosphates, en 2008. Par ailleurs, la teneur de
60 à 70 pour cent en éléments d'origine
nationale requise des industries de montage de
véhicules automobiles a été abolie en 2004.
19.
Le Maroc a également continué à
réduire la liste des biens et services soumis aux
contrôles de prix. Actuellement, continuent à
être réglementés par l'État, les prix des biens
subventionnés (la farine nationale de blé
tendre, le sucre, et les produits énergétiques),
des services de base, des produits et services
de santé, des produits et services sous
monopole (tabac manufacturé, services
postaux), et de certains actes juridiques. Les
réformes structurelles, y compris les
privatisations, ont bien progressé;
la
privatisation a permis au Maroc de canaliser
d'importants investissements étrangers directs.
Cependant, le monopole de l'État relatif à
l'importation en gros des tabacs manufacturés
a été transféré au secteur privé, et sera
maintenu jusqu’en 2010 avant d'être éliminé.
20.
En 2007, le Maroc a mis en place un
nouveau cadre général de passation des
marchés publics et de leur contrôle et gestion,
Royaume du Maroc
qui a, entre autres, reconduit la préférence
pouvant être accordée aux entreprises
nationales dans le cadre des marchés de
travaux et des études y afférentes. Le Maroc a
apporté
également
des
changements
importants à son cadre législatif de la propriété
intellectuelle, notamment par la mise en
application de nouvelles lois relatives à la
protection de la propriété industrielle (en
replacement de la Loi de 1916), aux droits
d'auteur et droits voisins, et aux signes
distinctifs d'origine et de qualité des denrées
alimentaires et des produits agricoles et
halieutiques. La protection des obtentions
végétales a été renforcée par l'entrée en
vigueur pour le Maroc le 8 octobre 2006 de la
Convention internationale pour la protection
des obtentions végétales.
La nouvelle
législation en matière de normalisation et de
mesures sanitaires et phytosanitaires est en
cours de préparation.
4)
Politiques Sectorielles
21.
Depuis 2003, le Maroc a continué à
réformer ses politiques sectorielles, avec des
progrès notables dans le secteur des services
dont le Maroc est exportateur net, avec le
tourisme comme première source de devises,
devant les transferts des marocains résidant à
l'étranger. L'évolution positive du tourisme est
le résultat combiné de la politique incitative
dans le sous-secteur et de la politique de
libéralisation du transport aérien. Le secteur
des télécommunications a connu aussi un essor
considérable,
notamment
grâce
au
renforcement de la concurrence dans la
branche. L'environnement réglementaire des
services bancaires a été reformé, et son champ
d'application élargi aux organismes "assimilés"
tels que les banques off-shore ou associations
de micro-crédit. L'autonomie de Bank Al
Maghrib en matière de politique monétaire a
aussi été renforcée. Le Code des assurances
de 2002 a été modifié en 2006. Le transport
maritime de fret en lignes régulières a été
libéralisé. Toutefois, des monopoles d'État
sont toujours présents dans certains soussecteurs comme le transport ferroviaire et les
services postaux. Les engagements pris par le
Maroc en 1994 dans le cadre de l'Accord
WT/TPR/S/217
Page xi
général sur le commerce des services (AGCS),
sont substantiels dans les sous-secteurs du
tourisme, des télécommunications et de
certains services financiers, mais restent
limités en matière d'assurances et de transports
internationaux routiers notamment.
22.
L'agriculture (définition de CITI,
Rev.2) joue un rôle clé dans l'économie
marocaine, surtout en termes d'emploi. Elle
reste le secteur le plus protégé, avec des taux
de droits de douane ad valorem s'élevant
jusqu'à 304 pour cent, même si la moyenne a
baissé de 40 pour cent en 2003 à 29 pour cent
en 2009; des droits variables sont appliqués
aux céréales et sucres. La commercialisation
du blé tendre est soumise à un régime
spécifique complexe, dont les détails sont fixés
au début de chaque campagne. La politique
agricole continue à être influencée par la lutte
contre les effets des sécheresses répétées. En
plus des investissements publics, le secteur
bénéficie de nombreuses incitations sous
forme d'aides financières (subventions et
primes), d'avantages fiscaux, et de crédits
concessionnels. La politique en matière de
pêche vise la préservation des ressources
notamment à travers l'introduction de la pêche
sélective et la réduction de l'informel. En
2005, un nouvel accord de pêche a été conclu
avec les CE, marquant la reprise des relations
de pêche entre les deux partenaires.
23.
Le secteur manufacturier est orienté
principalement vers les exportations; il est
dominé par les activités de sous-traitance
(notamment dans le domaine des textiles et de
l'habillement ou de matériel de transport). La
moyenne des droits de douane à l'importation
dans le secteur est de 19,9 pour cent (contre 33
pour cent en 2003). La branche la plus
protégée est la transformation des produits
alimentaires. La progressivité mixte des droits
de douane n'encourage pas, sous réserve
d'incitations, les investissements dans certaines
industries, celles des produits semi-finis plus
particulièrement. Par conséquent, différentes
incitations fiscales sont accordées au secteur,
surtout pour favoriser les exportations.
L'industrie de textiles et d'habillement est la
branche la plus importante du secteur en
WT/TPR/S/217
Page xii
Examen des politiques commerciales
termes d'exportation et d'emploi; la politique
actuelle vise à faciliter son passage de la soustraitance à la co-traitance et aux produits finis.
24.
Le Maroc est le premier fournisseur et
troisième producteur mondial de phosphates,
la principale ressource minière du pays.
L'exploitation des phosphates continue à être
sous le monopole d'État, exercé par l'Office
chérifien des phosphates (OCP). En 2008,
l'OCP a été transformé en société anonyme
dans le but d'améliorer sa compétitivité.
L'OCP poursuit une nouvelle stratégie afin de
permettre aux étrangers d'investir en capital
propre dans la production d'engrais sur le
territoire marocain. Par ailleurs, le Maroc
importe environ 97 pour cent de ses besoins en
énergie, soit la quasi-totalité de ses besoins en
produits pétroliers; l'électricité est localement
produite. Le secteur minier bénéficie de la
plus faible protection tarifaire, avec un droit de
douane moyen de 9,1 pour cent.
5)
Politique
Commerciale
Partenaires Commerciaux
et
25.
Le Maroc participe activement au
système commercial multilatéral, mais
également à divers accords régionaux et
bilatéraux préférentiels.
Ces accords ont
substantiellement libéralisé le commerce entre
le Maroc et ses principaux partenaires, en
l'occurrence les CE. Toutefois, la participation
à plusieurs accords commerciaux, différents de
par leur portée géographique, leur programme
de libéralisation, et leurs dispositions en
matière de règles d'origine (entre autres), est
non seulement difficile à gérer mais elle
complique davantage le régime commercial du
Maroc et en réduit la prévisibilité.
26.
Le Maroc continue à éprouver des
difficultés à respecter ses engagements en
matière de consolidation et d'évaluation en
douane du fait de sa protection tarifaire,
notamment du secteur agricole. Outre la
structure tarifaire et l’utilisation des droits
variables, c'est surtout l'imposition de taux de
droits de douane à des niveaux supérieurs à
ceux consolidés qui continue à être en cause.
Par conséquent, une réforme tarifaire
consistant en la simplification de la structure
du tarif (notamment à travers l’élimination des
droits variables) et la réduction du nombre et
des niveaux des taux, surtout dans le secteur
agricole, permettrait au Maroc de mieux
respecter ses engagements et simplifierait
davantage son régime commercial.
Une
réforme du système de taxation intérieure,
notamment de la TVA, y contribuerait. Une
amélioration des engagements du Maroc au
titre de l'AGCS permettrait de consolider les
réformes dans des domaines tels que le
tourisme et les télécommunications, pour
lesquels les engagements sont restés en-deçà
des efforts de libéralisation déjà accomplis.
De concert avec des réformes courageuses de
taxation, de tels engagements devraient
contribuer à renforcer la transparence, la
prévisibilité et la crédibilité du régime
commercial du Maroc.
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