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L’arrêt cardiaque
Chapitre 4
Mr FAURE
I) Epidémiologie
Aux Etats-Unis, 22.500 personnes meurent tous les ans d’un arrêt cardiaque.
En France, ce nombre augmente à 40.000 par an.
En cas d’arrêt cardiaque, le taux de survie à un mois est d’environ 2,5%.
Chaque minute avant la mise en route de la réanimation cardio-pulmonaire permet de diminuer le
taux de mortalité de 10%.
75 à 80% des arrêts cardiaques sont causés par des pathologies cardiaques : dans 21% des cas,
c’est une fibrillation ventriculaire (= contraction rapide, désorganisée et inefficace du ventricule)
ou une tachycardie ventriculaire qui le provoque.
Une défibrillation spontanée permet un taux de survie proche de 90%.
La chaîne de la survie :
- Appel immédiat d’un médecin.
- Réanimation cardio-pulmonaire précoce.
- Défibrillation précoce.
- Suivi soutenu.
II) Définition de l’arrêt cardiaque
Un arrêt cardiaque est caractérisé par :
- L’absence de respiration (ou gaspe).
- L’absence de pouls (prendre maximum 10s pour le prendre).
- L’inconscience.
La 1ère chose à faire, c’est d’appeler les secours : 15, 18, 112 ou numéro d’appel.
Ensuite, en attendant leur arrivée, il faut commencer les gestes de 1ère urgence.
III) Le massage cardiaque
Un massage cardiaque efficace nécessite le respect de quelques règles de base :
- Mettre la personne sur le dos, sur un plan dur.
- Libérer les voies aériennes supérieures : la tête de la personne doit être mise en flexion
totale, avec une sub-luxation maxillaire interne.
- Placer ses mains au milieu du thorax, entre les 2 mamelons.
- Garder les épaules à la verticale, les bras tendus et le poids du corps sur les mains.
- Le sternum doit subir une dépression d’environ 4-5 cm.
- Effectuer 30 massages pour 2 insufflations (soit environ 100 massages par minute).
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La ventilation est effectuée par la pratique du bouche à bouche :
- S’assurer de l’étanchéité (pincer les ailes du nez et insuffler, ou utiliser un ambu)
- Utiliser de l’O2 pur ou de l’air (10mL/kg).
- Insuffler lentement l’air (1s), en assurant que le volume insufflé est suffisant pour
soulever le thorax..
NB :
La circulation générale représente 25% du débit cardiaque normal.
La circulation cérébrale représente 2 à 30% du débit cardiaque normal.
La circulation coronaire représente 10% du débit coronaire.
III) La compression / décompression active ou le massage cardiaque externe
Le massage cardiaque externe permet d'obtenir un débit cardiaque égal à 25% du débit cardiaque
avant l’arrêt. De nombreuses techniques existent :
- La cardio-pompe active +++ : elle consiste à employer
une "ventouse" pour décomprimer activement le thorax.
Ceci permet de générer une pression intra-thoracique
active capable d'améliorer le retour veineux et donc le
remplissage cardiaque droit : le débit cardiaque et donc
la tension artérielle sont augmentés.
Elle est contre-indiquée en cas de traumatisme
thoracique.
- La valve d’occlusion inspiratoire - - - : lors de
l'utilisation de la cardio-pompe, le niveau de pression
négative suffisant ne pourra être obtenu que si les voies
aériennes sont occluses lors de la phase de décompression thoracique.
C'est le but de cette valve unidirectionnelle montée sur l'extrémité
distale de la sonde d'intubation.
- Le ballon d’occlusion intra-aortique : il permet
d’augmenter les pressions de perfusion coronaire et
cérébrale.
- Le massage cardiaque interne mini-invasif : une
étude française de faisabilité a été réalisée et une
étude multicentrique de survie est en cours.
- La compression thoraco-abdominale alternée : elle
nécessite un secouriste supplémentaire qui masse
l'abdomen de façon alternée à celui qui comprime le
thorax. La compression abdominale effectuée
pendant la décompression thoracique augmente le retour veineux au
cœur à condition de laisser au thorax le temps de revenir à sa position
de repos donc au cœur de baisser ses pressions intra-cavitaires. Ceci implique donc un
parfait synchronisme entre les 2 secouristes. La compression thoraco-abdominale alternée
améliore les paramètres hémodynamiques aussi bien chez l'animal que chez l'homme en
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arrêt cardiaque. Malheureusement, l'impact sur la survie est moins évident. Cette
technique est néanmoins recommandée seulement dans le contexte intra-hospitalier.
IV) La défibrillation
Défibrillation : dépolarisation d’une masse critique suffisant de myocarde (75%) pour rétablir une
activité cardiaque coordonnée.
Le % de survie de la défibrillation d’une fibrillation ventriculaire est varié :
- 25% au bout de 7-10 min.
- 35% au bout de 4-6 min.
- 40% au bout de 1-3 min.
Sachant que le délai d’intervention du SAMU est d’environ 10-12 min ....
1) La défibrillation semi-automatique
Elle se déroule en 5 phases :
- Placer les électrodes : au niveau sous axillaire gauche et sous claviculaire droit.
- Brancher le défibrillateur semi-automatique.
- Ne pas toucher le patient.
- Attendre lanalyse.
- Suivre les consignes du défibrillateur : appuyer sur le bouton rouge (de décharge) ou
réaliser un massage cardiaque manuel (la décharge surviendra à la fin dune expiration).
La peau doit être sèche pour éviter toute perte dénergie et tout risque de brûlure.
Lentourage doit se protéger.
Le défibrillateur doit être entretenu tous les jours et après chaque utilisation : le tester, le vérifier,
le nettoyer et lauto-tester (sur le secteur et sur batterie).
2) La défibrillation chez les enfants
Par le terme « enfant », on regroupe tous les enfants de 1 à 8 ans.
La technique de massage est différente de celle dun adulte : il faut nutiliser quune seule main
(le talon de la main est posé sur la ligne médiane de la partie inférieure du thorax). Elle débute
par 5 insufflations suivies dune minute de réanimation cardio-pulmonaire (car larrêt est
majoritairement respiratoire +++ chez les enfants).
La dépression du thorax ne doit pas excéder 3-4 cm. La fréquence est de 100 dépressions par
minute, avec un ratio de 30 / 2 (30 dépressions pour 2 insufflations).
3) La défibrillation du nourrisson
Chez les nourrissons de moins de un an, chaque dépression est de 2-3 cm, et la méthode permet
lutilisation de seulement 2 doigts.
Le ratio et la fréquence restent les mêmes.
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