Service Communication institutionnelle - 2006
10 questions, 10 réponses
sur les pesticides et les Fruits et les Légumes
1 - Qu’est-ce qu’un pesticide ?
Un pesticide est une substance utilisée pour lutter contre les organismes nuisibles pour les cultures,
tels que les mauvaises herbes, les maladies, les champignons, les insectes et les divers fléaux qui
détruisent les récoltes (limaces, pucerons, punaises, vers, etc.).
Les plantes, comme tout organisme vivant, produisent elles-mêmes naturellement des substances à
effet pesticide. Ces protections naturelles, insuffisantes face à l’attaque de certains parasites, sont
complétées par des protections chimiques ou de synthèse.
Ce sont ces protections que l’on désigne communément sous le terme de pesticides mais qu’il
faudrait plus scientifiquement appeler produits phytosanitaires.
2 - Pourquoi utilise-t-on des pesticides ou produits phytosanitaires dans la culture de
fruits et de légumes ?
Les pesticides utilisés sont nécessaires pour protéger les plantes des agressions diverses ; ils nous
mettent à l’abri d’autres dangers, en particulier le développement des mycotoxines, des toxines
secrétées par des moisissures susceptibles d’être dangereuses pour notre santé.
Rappelons qu’un fruit ou qu’un légume contienne des résidus de pesticides en faible quantité n’est ni
anormal, ni inquiétant. Ces traces infimes sont la suite des traitements réalisés pendant la production
pour garantir la qualité sanitaire et gustative des coltes : à partir du moment une culture a été
protégée à l’aide de la substance active appropriée, il est en effet normal que l’on puisse retrouver des
traces de celle-ci ou de ses produits de dégradation dans les denrées récoltées.
3 - Les fruits et les légumes que je consomme peuvent-ils contenir des pesticides ?
Oui, ils peuvent éventuellement contenir des produits phytosanitaires en très faible quantité. Cela est
normal. Ces traces infimes, qui s’expriment en milligrammes par kg (PPM) soit un millionième de
g/kg, témoignent des traitements réalisés pendant la production et le stockage des fruits et légumes que
nous consommons pour en préserver les qualités gustatives, sanitaires et nutritionnelles. Ces traces
sont sans danger pour la santé du consommateur.
4- Manger des fruits et des légumes traités avec des pesticides est-il dangereux pour ma
santé ?
Non, il existe en France des règles établies par les pouvoirs publics garantissant au consommateur le
caractère sain des fruits et des légumes qu’il achète, qu’ils soient traités ou non. Ces règles sont
définies à partir d’études toxicologiques et de données relatives à la consommation de la population.
Les marges de précaution adoptées par les pouvoirs publics lors de la définition de ces seuils sont
telles qu’il faudrait consommer chaque jour de sa vie et en quantité excessive des fruits et des légumes
dont la teneur en produits phytosanitaires serait cent fois supérieure à la Limite Maximale de résidus
autorisés pour courir un quelconque risque. Cela parait peu vraisemblable.
Consommer des fruits et légumes est bon pour la santé. Rappelons que la campagne d’information
lancée en 2001, dans le cadre du Programme national nutrition santé (PNNS), recommande de
consommer « au moins cinq fruits et légumes par jours » pour améliorer la santé de la population
française.
Par ailleurs, les conclusions de l’Afssa (Agence française de sécurité sanitaire des aliments)
soulignent, dans un avis publié en 2002, qu’une consommation quotidienne de fruits et légumes
constitue un facteur de prévention non seulement de certains cancers mais aussi des maladies cardio-
vasculaires.
Service Communication institutionnelle - 2006
Enfin, les conclusions du rapport DG Sanco publié en novembre 2006 (données 2004) soulignent
que « les évaluations de l’exposition chronique (long terme) démontrent que l’ingestion de
résidus de pesticides restent nettement en dessous de la DJA (dose journalière admissible) et
qu’il n’y a aucun risque de toxicité» pour le consommateur.
Aujourd’hui plus que la présence de pesticides sur les fruits et légumes, c’est bien la faiblesse de la
consommation, à l’origine de nombreuses pathologies comme les cancers, les maladies cardio-
vasculaires, le diabète ou l’ostéoporose qui préoccupe les autorités scientifiques et les pouvoirs
publics.
5 - Existe-t-il des contrôles pour me garantir que les fruits et légumes que j’achète dans
le commerce sont sans risque pour ma santé ?
Oui. Ces contrôles sont réalisés par la Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et
de la Répression des Fraudes (Ministère de l’Economie et des Finances) et par la Direction Générale
de l’Alimentation (Ministère de l’Agriculture, de l’Alimentation et de la Pêche). Elles analysent
chaque année plus de 5000 échantillons de fruits et de légumes, toutes catégories et variétés
confondues.
6 - Les fruits et les légumes non-traités sont-ils plus sûrs ?
Choisir un fruit ou un légume traité ou non traité est un choix en faveur d’un mode de production et
non en faveur d’une meilleure sécurité alimentaire. Bio ou pas bio, tous les fruits et légumes sont bons
pour la santé.
Les mesures de sécurité adoptées par les pouvoirs publics au travers de la fixation des Limites
Maximales de Résidus, en application du principe de précaution, garantissent la possibilité de pouvoir
manger un fruit ou un légume ayant été traité, sans aucune crainte.
7 - Les fruits et les légumes sont-ils plus traités qu’avant ?
Non, l’utilisation de produits phytosanitaire a même baissé de plus de 20 % en dix ans. Le recours aux
produits de traitement reste néanmoins indispensable pour éviter les préjudices nutritionnels, gustatifs
et sanitaires causés par les parasites sur les fruits et légumes.
Ils sont aujourd’hui utilisés en complément de méthodes d’observation des récoltes et de prévention
« physiques » des attaques. Il s’agit d’apporter le bon produit de traitement, au bon endroit, à la bonne
dose et au bon moment selon les principes de l’agriculture raisonnée.
Rappelons que la filière fruits et légumes est une des premières filières agricoles à s’être engagée
depuis dix ans dans une démarche de production intégrée favorisant des techniques alternatives à
l’emploi des phytosanitaires.
Le choix notamment des variétés de fruits et de légumes adaptées aux sols et aux climats, la rotation
des cultures et la constitution d’espaces de compensation écologiques, la surveillance des cultures pour
ne traiter qu’en cas de besoin, le recours à des prédateurs naturels des parasites attaquant la plante,
favorisent une biodiversité fonctionnelle en vue de réduire l’usage des produits phytosanitaires. Les
méthodes de luttes alternatives constituent un champ d’investigation qui mobilise les métiers de la
recherche et de l’expérimentation sur les systèmes de production innovants dont la biodiversi
fonctionnelle fait partie intégrante.
Dans la continuité de cette démarche de toute la filière fruits et légumes, la Fédération nationale des
producteurs de légumes (FNPL) a lancé le Plan d’adaptation des entreprises légumières lors de son
Congrès qui s’est déroulé à Colmar en 2005. Ce plan remis au Ministre de l’Agriculture Dominique
Bussereau le 20 octobre dernier lors du congrès de Perpignan a reçu son soutien. Il est fondé sur trois
volets indissociables : Environnement, Economie, Social. Il propose des mesures pour une culture
légumière permettant une gestion durable des milieux aquatiques et des ressources naturelles.
Service Communication institutionnelle - 2006
8- Pourquoi le nombre de fruits et légumes présentant des résidus multiples a-t-il
fortement augmenté au cours des dernières années ?
Les professionnels de la filière Fruits et légumes se sont engagés ces dernières années dans une
stratégie de qualité des productions faisant appel aux principes de l’agriculture raisonnée : apporter le
bon produit de traitement, au bon moment et au bon endroit. A des produits de traitement des cultures
à large champ d’action ont été préféré des produits ciblés sur l’attaque subie par la plante, plus
efficaces à plus faible dose, permettant de mieux concilier protection de l’environnement et qualité des
productions.
Cet engagement, soutenu par les pouvoirs publics, explique qu’un plus grand nombre de molécules
présentes à plus faible dose - soit relevé dans les échantillons analysés.
9- La présence de ces résidus multiples est-elle dangereuse pour la santé ?
Aucune étude scientifique n’a mis en évidence à ce jour un lien entre la présence de multiples résidus
et un risque pour la santé.
Cependant, par principe de précaution, une procédure d’homologation des associations de produits
autorisés sur une même culture a été instaurée en France depuis le 19 décembre 2002.
10- Comment expliquer la présence de substances interdites dans certains produits ?
L’interprofession rappelle que l’utilisation de produits non autorisés correspond à des mauvaises
pratiques agricoles qui sont lourdement sanctionnées par les autorités compétentes (DGCCRF, DGAL)
mais également par les professionnels le la filière qui ont mis en place des systèmes d’autocontrôles
qui peuvent conduire à l’exclusion d’un producteur contrevenant.
La présence de substances interdites peut également être liée aux différences de réglementations.
Rappelons, en effet, l’absence d’harmonisation au niveau de l’homologation des pesticides en Europe.
Ainsi certains lots de fruits et légumes commercialisés en France peuvent présenter des traces de
résidus interdits sur l’hexagone, mais autorisés dans leur pays d’origine.
Interfel précise que la réglementation phytosanitaire française est l’une des plus exigeantes au monde.
11- L’usage de pesticides sur les fruits et légumes est-il dangereux pour la santé des
professionnels amenés à les manipuler ?
En matière de santé, il ne faut pas faire l’amalgame entre les opérateurs et les consommateurs.
Les personnes qui manipulent les pesticides et sont directement en contact avec le produit actif
concentré utilisé pour le traitement des cultures (chimistes de laboratoires, ouvriers de production et de
formulation et professionnels agricoles qui en assurent l’épandage) doivent se protéger et limiter leur
exposition pour se prémunir du risque lié aux produits phytosanitaires. La manipulation et l’utilisation
des pesticides nécessitent, comme celle de tous les produits chimiques, le respect de mesures de
précaution pour limiter le risque toxique potentiel.
« Les mesures de précaution mises en place par les professionnels » :
Le port de gants, de masque, de combinaison, le respect de l’interdiction de fumer ou de manger
pendant la manipulation des produits phytosanitaires, de ne pas mélanger certaines substances, etc.,
sont des mesures mises en place par les professionnels des cultures qui permettent de limiter
efficacement le danger et de préserver la santé des professionnels agricoles.
12 Dois-je avoir peur de donner des produits ayant été traités à mon enfant ?
Service Communication institutionnelle - 2006
Les enfants, en raison de leur faible poids et de leurs caractéristiques physiologiques, font partie des
catégories sensibles de la population. Afin de leur assurer une protection maximale, le législateur a
défini des normes strictes tenant compte de leur sensibilité. Des Limites Maximales de Résidus
spécifiques ont été fixées, en plus des celles applicables à l'alimentation courante, pour les aliments à
base de fruits et de légumes qui leur sont destinés.
Par principe de précaution, la communauté européenne a également défini de nouvelles exigences
concernant l’évaluation des effets toxicologiques des pesticides autorisées sur les fruits et légumes
frais de consommation courante. Un facteur de sécuri est automatiquement appliqué pour tenir
compte des catégories sensibles de la population (enfants, femmes enceintes, personnes âgées, etc.)
consommant des fruits et légumes frais.
13 - Dois-je laver ou éplucher mes fruits et mes légumes avant de les consommer ?
Le lavage, l’épluchage et la cuisson permettent de réduire les résidus de produits phytosanitaires
éventuellement présents sur les fruits et les légumes. Ces gestes d’hygiène simples permettent
également d’éliminer les substances indésirables de toute nature, comme la terre, les bactéries ou
encore les moisissures.
Il est cependant possible de manger des fruits et légumes sans les laver ni les éplucher : pour tenir
compte des pratiques alimentaires de chaque consommateur, les normes fixées par les pouvoirs publics
prévoient en effet qu’ils puissent être mangés crus, sans lavage ni épluchage.
1 / 4 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !