COMERN Project Description 16/04/17
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Détails
La méthylation du Hg inorganique par l’action des bactéries sulphato-réductrices ou par d’autres
communautés bactériennes strictement anaérobiques est un processus fréquemment rapporté dans
la littérature scientifique. Ceci suggère que les processus de méthylation ont principalement lieu
dans les milieux réducteurs, en l’absence d’oxygène. Dans les lacs, les sédiments des zones
littorales (en région euphotique) semblent jouer un rôle plus prépondérant dans les processus de
méthylation que les sédiments des zones plus profondes (en région aphotique). Les taux de
méthylation plus élevés retrouvés en zone littorale sont sans doute reliés aux températures plus
élevées qu’on y rencontre ou à la plus grande disponibilité de substrat organique propice au
développement bactérien. Ce substrat organique peut être d’origine autochtone (par exemple le
carbone organique dissous (COD) excrété par les algues du biofilm littoral) ou allochtone (par
exemple le COD excrété par les communautés d’algues pélagiques). L’écoulement de surface et
de subsurface entrant dans la zone littorale, où les algues sont abondantes, est moins dilué que
dans la colonne d’eau pélagique et l’efficacité de rétention des composés chimiques par les
communautés d’algues du littoral fortement agrégées est plus élevée que chez les communautés
d’algues pélagiques.
Il est plausible que ces caractéristiques de la zone littorale fassent en sorte que les algues et autres
communautés qui y résident soient plus exposées aux nutriments ou aux contaminants exportés
par les bassins versants. Les biofilms de périphyton contiennent une variété d’algues, de
bactéries, de moisissures et de détritus, qui créent des conditions favorables au développement de
micro-environnements réducteurs propices à la méthylation. De plus, les cellules
photosynthétiques des algues, comme celles de tout organisme photoautotrophique, contiennent
des produits de réaction réducteurs issus de la photosynthèse, qui pourraient également favoriser
la méthylation. Ainsi, la production de MeHg par le biofilm de périphyton pourrait constituer une
importante voie de transfert du Hg vers le réseau trophique des lacs. Le périphyton, constitué
d’espèces à la base du réseau trophique, représente un habitat propice à l’alimentation des
invertébrés (proies de nombreuses espèces de poissons). À l’appui de cette hypothèse, une étude
récente portant sur 17 lacs de la forêt boréale démontre clairement l’importance du biofilm dans
l’accumulation biotique initiale du MeHg. Les facteurs d’accumulation du Hg rapportés par cette
étude atteignent jusqu’à 105 et varient en obéissant à certains patrons spatiaux et temporels
reflétant la production de MeHg par le biofilm de périphyton.
Des expériences seront menées en microcosmes ouverts, i.e. des cylindres contenant 5 litres
d’eau de lac, filtrée ou non, avec ou sans l’addition de substrats artificiels colonisés par le
biofilm. La température et la photopériode avec lesquelles seront menées ces expériences seront
déterminées en fonction des valeurs moyennes retrouvées dans la nature durant la saison libre de
glace. Les apports en nutriments seront assurés par une circulation d’eau du lac, sans
enrichissement. L’influence des changements dans les concentrations d’oxygène dissous du
biofilm sur les processus de méthylation sera testée par un échantillonnage biquotidien séquencé