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UE11 Revêtement cutané
Pr. Pierre DUBUS
Podcast n°2
Promo : PCEM2 2012-2013 Enseignant : Pr. DUBUS
Ronéistes:
MOREEA Loukman
MANRAJ Krishna
SOOKIEW Thomas
Histologie de la peau et des annexes cutanées
II. Embryologie de la peau et de ses annexes
1) Les origines de l’épiderme, du derme et de l’hypoderme
2) Evolution de l’épiderme
3) Origine des autres cellules de l’épiderme
4) Evolution du mésoblaste
5) Particularités de la peau
6) Développement d’un follicule pilo-sébacé
7) Développement des glandes sudoripares et des ongles.
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1) Les origines de l’épiderme, du derme et de l’hypoderme
La peau va avoir deux grandes origines embryologiques :
- l’épiderme (superficielle) dérive de l’ectoblaste : lépiblaste donne le neuroectoblaste,
qui après la neurulation conduit à la séparation entre l’ectoblaste de surface et le
neuroblaste/les crêtes neurales en profondeur.
- les parties dermiques et hypodermiques dérivent du mésoblaste. La mise en place des
somites qui vont se différentier à leur partie latérale et externe en dermatomes et vont
former le mésenchyme associé à la peau.
2) Evolution de l’épiderme
Au cours du 1er mois in utéro, on va avoir 2 couches :
une superficielle correspondant à des cellules
épithéliales de l’ectoblaste, et une profonde
correspondant au mésenchyme.
À partir du 2ème mois in utéro, le mésenchyme a relativement peu évolué.
Schéma de microphotographie montrant l’aspect en 2 couches, l’une cubique et l’autre de
cellules endothéliformes pavimenteuses.
3ème mois in utéro: mise en place d’une couche intermédiaire venant s’intercaler entre la
couche basale et la couche du périderme. Le mésenchyme commence à évoluer et à
s’organiser en derme et hypoderme.
Mais la couche superficielle va elle même être composée de
2 couches (et non plus d’une) :
- une couche de cellules basales (au contact de la
lame basale)
- une couche de cellules endothéliformes qui vont
porter le nom de périderme.
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Au début du 4ème mois in utéro, on arrive à une structure quasi définitive de l’épiderme, avec
une organisation en 4 couches :
- couche basale ou germinative au contact de la lame basale
- couche de Malpighi correspondant à des cellules polyédriques +/- épaisses
- couche granuleuse où en microscopie on repère de grosses granulations basophiles
- couche cornée qui est une couche cellulaire où les cellules sont mortes, anucléés
C’est cette architecture en 4 couches de l’épiderme que l’on retrouve tout au long de la vie
jusqu’à la mort du sujet.
3) Origine des autres cellules de l’épiderme
Au 3ème mois in utéro :
D’autres cellules vont rejoindre l’épiderme au cours du développement, en particulier les
mélanocytes, qui vont dériver des crêtes neurales. Et de ces crêtes neurales, elles vont migrer
sous forme de mélanoblastes, traverser les tissus conjonctifs et la lame basale de l’épiderme
primitif pour venir se localiser au niveau de la couche basale de lépiderme. Elles vont
envoyer des projections sous forme de prolongements dendritiques entre les kératynocytes de
voisinage.
Ces mélanocytes vont également coloniser les structures pilaires, en particulier la base des
poils et la région fertile des ongles.
Cette colonisation se met en place au 3éme mois in utéro.
Au 4ème mois in utéro :
Concernant les cellules de l’immunité, qui sont les cellules de Langerhans, présentes au
niveau de l’épiderme, celles-ci se mettent en place à partir du 4ème mois mais ce phénomène
va se poursuivre tout au long du développement et même après la naissance. Ces cellules de
Langerhans proviennent du tissu hématopoïétique qui donne des précurseurs circulant sous
forme de monocytes. Ces derniers quittent la paroi vasculaire, traversent le tissu conjonctif et
la basale pour se localiser dans la couche de malpighi ou la couche germinative (les 2
localisations sont possibles) et s’y différentier en cellules dendritiques.
Ces cellules de Langerhans sont capables de capter un antigène puis de migrer pour présenter
cet antigène capté.
Le 4ème type cellulaire de l’épiderme : les cellules de Merkel qui ont une origine discutée en
fonction des ouvrages. Certains disent qu’elles dérivent des crêtes neurales, d’autres de
l’ectoderme. On admettra qu’elles dérivent du neuroectoderme (pour ne pas se tromper) mais
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retenir les 2 origines possibles. Elles se localisent aussi au niveau de la couche germinative
(comme les mélanocytes) mais s’en différentient par la présence de système de jonctions de
type desmosome avec les cellules de voisinage.
4) Evolution du mésoblaste
Le mésoblaste se différentie également à partir du 4ème mois. Il va y avoir des phénomènes de
différentiation cellulaires avec mise en place de fibroblastes, de cellules adipeuses dans la
partie profonde (futur hypoderme). Ces cellules vont pouvoir produire de la matrice
extracellulaire, donc développer l’aspect fibreux associé au derme en particulier (tissu
conjonctif dense non orienté).
La vascularisation se met en place progressivement, ainsi que l’innervation par l’arrivée de
prolongements dendritiques de neurones sensitifs localisés à proximité de la colonne
vertébrale (au niveau des ganglions spinaux et rachidiens).
5) Particularités de la peau
D’autre part, au niveau des peaux épaisses se produisent d’importants plis, appelés
dermatoglyphes qui sont à la base des empreintes digitales. En médecine, ils peuvent avoir
un intérêt en séméiologie notamment pour les plaies de la main. Ils sont utilisés pour la
reconnaissance de certaines pathologies génétiques (syndrome de Down c.à.d. trisomie 21)
en particulier.
À la naissance, le nouveau né est enduit d’une substance riche en lipides appelée le vernix
caseosa qui va former un enduit protecteur vis-à-vis du liquide externe. Ce vernix caseosa est
composé d’une part de sébum, puisque les glandes sébacées sont déjà en place et ont débutées
leur processus de sécrétion, mais aussi de cellules cornées desquamées.
6) Développement d’un follicule pilo-sébacé
Ils se développent à partir de la fin du 3ème mois in utéro.
Lanugo ou duvet
poils
À partir de l’épiderme, on va avoir formation d’un bourgeon (pileux)
épithélial dans la partie profonde, qui va s’engager dans le derme tout
en restant séparé de ce dernier par une lame basale continue avec celle
de l’épiderme.
Ce bourgeon pilaire va ensuite subir des modifications : il va se
creuser à la partie profonde d’une incurvation, avec mise en place de la
matrice du poil (bulbe pileux).
Celle-ci va produire dans la région centrale la tige pilaire.
Latéralement on va avoir la mise en place de bourgeons secondaires
latéraux qui vont donner naissance à des glandes sébacées voir à des
glandes sudoripares apocrines.
Tige du poil
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En périphérie du poil, le tissus conjonctif / le mésenchyme va
s’organiser avec une gaine péri-pilaire fibreuse et également
des cellules qui vont se différentier en léiomyocytes pour
donner le muscle arrecteur du poil.
Les choses se mettent en place progressivement. Au niveau
de la base du poil, on a une vascularisation importante qui
permet d’apporter les nutriments nécessaires à la croissance
épithéliale intense qui aboutit à la tige du poil.
Ces phénomènes sont complexes (et on ne rentra pas dans les détails en 2ème année) mais
sachez qu’ils sont hormono-sensibles et que les poils, après la naissance, et selon
l’environnement endocrinien, en exprimant ou pas des récepteurs aux hormones (en
particulier stéroïdes) vont pouvoir varier en morphologie et participent au caractère sexuel
secondaire.
7) Développement des glandes sudoripares et des ongles.
De la même manière, on a le développement de glandes sudoripares par la mise en place
d’un bourgeon sudoripare qui va s’enfoncer dans le derme et ensuite se développer sous
forme de ces structures tubulaires contournées que sont ces glandes sudoripares.
De même au niveau de la main et des pieds, on a la mise en place de bourgeons au niveau des
extrémités des phalanges qui vont ensuite s’organiser pour former les ongles.
Nous n’entrons pas dans les détails pour ces deux types de structure.
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