les pays en développement est passé de 2,3 % du PIB mondial en 1980, à 2,4 % en 1990 puis à 6,2 % en 2000
.
Ainsi, la progression des investissements directs étrangers dans les pays en développement a été équivalente à
celle du PIB mondial dans les années 1980 et elle a été beaucoup plus rapide dans les années 1990.
La comparaison, au sein de l'industrie manufacturière, entre l'évolution des investissements directs dans les pays
en développement et les investissements intérieurs dans les pays développés est une autre indication intéressante.
En proportion des investissements intérieurs aux Etats-Unis, les investissements directs américains (comprenant
les réinvestissements des filiales) dans les pays en développement sont passés de 0,4 % en 1985 à 7,6 % en
1997
. Ces investissements directs ont été particulièrement orientés vers le Mexique dont la part dans l'ensemble
des pays en développement est passée de 2,4 % en 1986-1988 à 9,8 % en 1989-1991, atteignant encore 6,7 % en
1998-2000. De même, toujours dans l'industrie manufacturière, la proportion des investissements directs
japonais vers les pays d'Asie est passée de 0,8 % des investissements intérieurs japonais en 1985 à 5,2 % en
1997. Cette proportion a baissé après 1997, avec la crise des pays d'Asie orientale, mais elle est remontée à 3,7
% en 2001
.
Les données américaines et japonaises ne sont pas comparables puisque ces dernières portent sur des projets et
n'incluent pas les réinvestissements des filiales. Mais l'évolution est semblable pour les investissements
d'infrastructure et d'équipement des filiales des firmes japonaises en Asie, rapportés aux investissements des
firmes dans l'industrie manufacturière japonaise. La proportion s'est élevée de 6,8 % en 1989 à 19,2 % en 1997
.
Ces investissements ont chuté en 1998 et 1999 mais ils ont repris vigoureusement en 2000.
Tous les indicateurs (investissements directs, réinvestissements, ventes des filiales, emploi dans les filiales)
montrent que la crise de 1997-1999 en Asie orientale n'a été qu'une parenthèse pour les firmes japonaises dont
l'engagement dans cette zone est stratégique. Cet aspect structurel apparaît encore lorsque l'on prend en compte
l'éclatement de la bulle financière japonaise à partir du début des années 1990. Alors que, en raison des
difficultés financières des firmes, leurs investissements dans l'industrie manufacturière japonaise ont chuté dans
les années 1990, les investissements directs dans les pays d'Asie se sont développés dans la même période
puisqu'il s'agissait de rétablir une compétitivité-coût laminée par la hausse du yen.
Les données sur l'emploi font apparaître des évolutions encore plus spectaculaires. Dans l'industrie
manufacturière, l'emploi dans les filiales étrangères des firmes américaines a progressé à peine (+ 1 %) de 1983 à
2000 dans les pays développés, alors qu'il a augmenté de près de 60 % dans les pays en développement. La
progression a été particulièrement forte pour les filiales mexicaines qui employaient 804 000 salariés dans
l'industrie manufacturière en 2000, soit 37 % des effectifs des firmes américaines dans les pays en
3. UNCTAD, World Investment Report, 2001.
4. Sources : U.S. Department of Commerce, Bureau of Economic Analysis, U.S. Direct Investment Abroad,
Capital Outflows, 1985-1997 ; Historical Cost Investment in Fixed Private Capital, by Industry, 1947-1997.
5. Sources : Ministry of Finance (M.O.F.), Japan : Statistics of Foreign Direct Investment ; Financial
Statements, Statistics of Corporations by Industry.
6. Source : METI, 2001 Survey of Overseas Business Activities.