le koala notre nounours australien Vivant exclusivement dans les forêts australiennes et aujourd’hui en voie de disparition, rares sont ceux qui ont eu la chance de voir un koala et nombreux sont ceux qui rêveraient d’en prendre un dans les bras, de nourrir cet être si minuscule à la naissance, qui grandit ensuite si vite pour devenir une véritable peluche… Mais ne vous fiez pas aux apparences : le koala n’est pas tout doux et peut être agressif… Pour tout savoir sur lui, sa vie et sa protection, n’hésitez pas, tournez les pages et devenez plus savant… Document réalisé par Nadège Hirsch les espèces Il n’y a pas plusieurs espèces de koalas, seulement différents marsupiaux, répartis dans des familles bien distinctes… marsupial Si on le classe chez les mammifères, le koala est tout d’abord un marsupial – son ordre – tout comme le kangourou, le wombat ou le phalanger (animal qui ressemble un peu à un écureuil volant et qui peut facilement planer une centaine de mètres). Mais il existe également des espèces de marsupiaux en Amérique, comme les opossums. On compte dix-huit familles, septante-six genres et deux cents soixante-six espèces de marsupiaux. Lorsqu’ils ont été découverts au seizième siècle et ramenés en Europe par des colons, ils ont tout d’abord été considérés comme des rongeurs aberrants, avant que l’on ne découvre que ce n’était qu’un ordre avec des mœurs reproductives un peu « spéciales », qui ont bouleversé quelques certitudes. Les ancêtres des marsupiaux ont disparu il y a une centaine de millions d’années. Et nos marsupiaux d’aujourd’hui sont apparus à la fin du crétacé en Amérique du Nord, il y a septante-cinq millions d’années. On pouvait voir il y a encore cinquante millions d’années des marsupiaux en Europe, mais ils se sont retirés quinze millions d’années après. Quant à l’Amérique du Sud, elle a livré une quantité de fossiles marsupiaux incroyables. On dénombrait plus de sept familles différentes qui n’ont disparu que deux millions d’années avant notre ère. Et en Australie ? Les fossiles trouvés nous disent que les premiers marsupiaux australiens sont arrivés il y a vingt-trois millions d’années environ. On peut donc être quasiment sûr que le lieu d’origine de cet ordre est bien l’Amérique et non pas l’Australie comme on aurait tendance à penser. L’absence de fossiles en Asie et en Afrique laisse suggérer que la route qu’ont emprunté les marsupiaux pour passer de l’Amérique du Sud à l’Australie était l’Antarctique. En ces temps lointains, en effet, ces trois continents ne formaient qu’un. L’Australie et l’Antarctique sont restés en contact jusqu’à il y a quarante-cinq millions d’années : quinze millions d’années plus tard, l’Amérique et l’Australie se séparaient. Or, le climat de la masse australe était beaucoup plus agréable que maintenant, puisque l’Antarctique était recouverte de forêts et le seul fossile trouvé sur cette terre est celui d’un marsupial aujourd’hui éteint, ce qui prouve que les marsupiaux étaient présents sur ce continent. seule espèce Le koala fait partie de la famille des phascolarctidés, qui ne regroupe que son espèce : phascolarctos cinereus. On peut trouver des koalas en Australie, bien sûr, mais uniquement à l’est. Surnommé « ours en peluche de l’Australie », les koalas ont bien d’autres noms, parmi lesquels bangaroo, koolewong, narnagoon, karbor, ours indigène, colo, koala phascolome ou encore paresseux d’Australie (les mœurs du koala ressemblent beaucoup à celles du paresseux). En fait, on a cru pendant longtemps que le koala était très proche parent du phascolome et il fut classé dans la famille des phascolarctidés, proche de celle des phascolomes. Actuellement, les scientifiques contestent ce classement et optent pour les phalangéridés, avec les opossums, mais son nom scientifique ne change pas. La vie du koala Le koala est un bon grimpeur, puisqu’il vit dans des forêts et passe la majorité de son temps dans les arbres… En effet, il n’est pas tellement à l’aise sur le sol. des pattes très pratiques Le koala possède un poil gris-argenté et certaines parties de son corps sont blanches, comme son menton, sa poitrine et la face interne de ses membres antérieurs. Ses oreilles sont frangées de longs poils blancs et gris. Quant à sa queue, elle est réduite à un moignon. Les mâles possèdent des glandes pectorales, au contraire des femelles qui n’ont qu’une poche marsupiale qui s’ouvre vers le bas. Les animaux habitant au sud de l’Australie sont beaucoup plus grands que ceux du Nord. Ils mesurent une soixantaine de centimètres en moyenne, mais on a vu des individus attendre quatre-vingt centimètres dans le sud. Les mâles pèsent onze kilogrammes, les femelles seulement sept, et au nord, ni l’autre ni l’autre ne dépasse six kilogrammes. Pour s’agripper au tronc de l’arbre, le koala a recours a ses pattes griffées : les antérieures possèdent cinq doigts (d’un côté le pouce et l’index, écarté des autres doigts, ce qui offre une prise solide) et les postérieures également, mais le gros orteil est complètement séparé des autres, le second et le troisième orteils étant reliés par une peau commune, et n’offrent pas d’avantage pour la grimpe. Pour cette activité, ils s’agrippent avec les griffes acérées de leurs pattes avant et regroupe les postérieures dans un bond, avançant par petits « sauts » de dix à douze centimètres. habitant des arbres Le koala vit presque exclusivement dans les eucalyptus, dont les feuilles constituent sa seule et unique nourriture. Il ne descend de son arbre que pour lécher la terre, ce qui aide apparemment sa digestion, ou pour se traîner lentement vers un autre arbre – n’oublions pas que ces marsupiaux sont formés pour la grimpe et non pour le saut. Animal nocturne, il passe sa journée à dormir, agrippé à la fourche d’une branche. Au crépuscule, notre ami se réveille et grimpe jusqu’au sommet de l’arbre pour manger les jeunes pousses d’eucalyptus, là où elles sont le plus tendre. Si le koala n’est pas très à l’aise sur terre, c’est par contre un bon nageur qui peut traverser une grande étendue d’eau pour échapper à une inondation. Le koala peut vivre jusqu’à treize ans, mais on a vu des espèces parvenir à l’âge de dix-huit ans en captivité. de grands territoires Les koalas sont des animaux polygames et sédentaires. Les adultes occupent des domaines vitaux fixes (de 1,5 à 3 ha pour le mâle, et de 0,5 à 1 ha pour la femelle). Mais le domaine d’un mâle reproductif recouvre ceux des femelles, ceux des subadultes ainsi que ceux des mâles encore non reproducteurs. En dehors de la période des accouplements, il est très rare de voir des interactions et aucun regroupement social n’existe chez les koalas. Cependant, des scientifiques disent avoir observé des petits groupes de koalas évoluer dans la nature. drôles d’abajoues Le koala se nourrit donc de feuilles d’eucalyptus. Son système digestif est parfaitement adapté à son alimentation : il ne consomme qu’une douzaine de sortes d’eucalyptus sur la centaine qui existe en Australie. Il est également difficile car il n’accepte de consommer l’eucalyptus uniquement lorsque les feuilles en sont à un certain stade de leur croissance. En effet, à certains moments, les vieilles feuilles, parfois les jeunes feuilles à l’extrémité des branches, dégagent de l’acide prussique, poison mortel lorsqu’elles sont mâchées. L’odeur d’eucalyptus qui se dégage alors de son corps repousse les insectes ! B. Gzrimek, observateur des koalas, a d’ailleurs dit un jour : « Les koalas ont l’odeur particulière des bonbons contre la toux ». Pour accumuler la nourriture, il possède, comme les hamsters, par exemple, des abajoues, ces sortes de poches extensibles à l’intérieur de ses joues. Le koala peut consommer jusqu’à un kilo de feuilles par jour. Ainsi, il lui arrive fréquemment de terminer la quantité mise à sa disposition dans son environnement. C’est d’ailleurs l’un de ses problèmes capitaux aujourd’hui, à l’heure où les forêts sont rasées… Etant donné que l’alimentation du koala est très peu variée, ses dents se sont formées pour utiliser au mieux sa nourriture, peu riche en protéines, très fibreuse, et contenant une quantité important d’huiles essentielles. Il ne possède qu’une prémolaire et quatre molaires larges, pourvues de cuspides développées sur chaque mâchoire pour broyer la nourriture afin de faciliter la digestion. On suppose que certains composés toxiques des plantes sont annihilés par le foie, avant d’être excrétés. Sa nourriture ne contient pas beaucoup d’énergie, et c’est sans doute pour ça que les koalas dorment jusqu’à dix-huit heures sur vingt-quatre. Long sommeil qui a d’ailleurs donné suite à plusieurs rumeurs : on racontait que les koalas étaient drogués par le contenu chimique des plantes qu’il consommait. Bien sûr, on sait aujourd’hui qu’il n’en est rien. Le koala ne boit jamais, étant suffisamment hydraté par l’eau contenue dans les eucalyptus. D’ailleurs, dans la langue aborigène australienne, koala signifie « sans eau ». un bébé minuscule Dès deux ou trois ans, les femelles koalas peuvent se reproduire. Les mâles sont également fertiles vers cette période, mais la plupart du temps, ils préfèrent attendre d’être un peu plus forts pour pouvoir affronter leurs adversaires. La saison des amours se déroule de décembre à mars, ce qui correspond à la période estivale en Australie. A partir de ce moment-là, on peut entendre des mâles mugir dans la nuit et voir une quantité impressionnantes d’agressions. Les appels indiquent la présence de l’animal et incitent les autres mâles à s’éloigner. Les femelles ne mugissent pas, tout comme les mâles subadultes, mais émettent parfois une plainte rauque, harcelé(e)s par un mâle en colère. Lorsque les koalas poussent des cris stridens, cela ressemble au bruit d’une scie à main sur une planche de bois. Gare aux oreilles ! Cependant, les koalas sont des animaux inoffensifs. Pendant cette saison des amours, il est fréquent de voir des mâles qui, pendant la nuit, circulent sur leur territoire afin de repousser les intrus et d’avoir des relations avec les femelles disponibles. L’accouplement est assez bref – moins de deux minutes – et se déroule dans les arbres. Le mâle couvre la femelle, la saisissant par la nuque avec les dents pendant qu’il copule. Après une gestation d’un peu plus d’un mois (trente-trois jours), la femelle met au monde un seul et unique bébé (elle n’en aura qu’un pour l’année), qui est aveugle, nu, mesure à peine deux centimètres de long et pèse 0,5 grammes. Ses membres postérieurs sont à peine ébauchés, mais ses antérieurs sont suffisamment développés pour lui permettre de gagner la poche marsupiale de sa mère. Il y demeure six mois et finit son développement. A l’intérieur de cette poche, le petit koala s’accroche à une mamelle et passe son temps à téter (la femelle possède deux mamelles) et à dormir. Durant le dernier mois de ce séjour, sa mère le nourrit de feuilles d’eucalyptus qu’elle a partiellement digérées et qui ressortent par l’anus. On pense en fait que cette bouillie inocule dans l’intestin du petit les microbes dont il aura besoin pour digérer les feuilles d’eucalyptus. Cette nourriture un peu plus solide accélère la croissance du jeune koala. A six mois, donc, le jeune quitte la poche marsupiale et n’est sevré que vers onze mois, ce qui ne l’empêchera pas de demeurer avec sa mère jusqu’à la prochaine saison des accouplements. Celle-ci le materne, le porte sur son dos et s’occupe beaucoup de lui. Mais il sera bien vite chassé par un mâle convoitant sa mère et vivra en solitaire jusqu’à sa maturité sexuelle. Protection du koala Aujourd’hui en voie de disparition, il est impératif de protéger cet animal, qui se reproduit très lentement et a du mal à s’habituer à un nouvel environnement, dépourvu de forêts d’eucalyptus… traqué pour sa fourrure Au début du siècle précédent, on trouvait encore des koalas dans toutes les régions d’Australie riches en forêt d’eucalyptus et on comptait ces animaux par millions. Les zones d’habitations étaient réduites et l’Australie était plutôt un grand désert qu’une grande ville. Maintenant, avec une déforestation toujours plus grande et plus continue, les koalas sont gravement menacés et on ne les compte plus que par milliers. Le koala a tout d’abord été victime du commerce de la fourrure. En 1924, l’Australie exporta plus de deux millions de peaux de koalas. On les a ainsi chassés sans relâche et les colons ont également incendiés les forêts pour avoir de nouveaux pâturages pour leurs bêtes amenées d’Europe. On a cru que les koalas étaient voués à la disparition au début des années 1930. Heureusement, de nouvelles lois sont arrivées et l’interdiction de chasser le koala – interdiction mise en place au début du XXe siècle – ont porté leurs fruits et dès 1944, on a constaté un repeuplement des zones sauvages par les koalas. Des épidémies, apportées par les nouveaux animaux des européens, mirent également les koalas en danger et ils sont également – et encore aujourd’hui – tués par les voitures – certains koalas se font même écraser par des voitures de touristes dans les réserves où ils sont protégés. En 1900, un nouveau sport était à la mode : il s’agissait de tirer sur ces cibles immobiles – les koalas – et tirer parfois plusieurs coups pour achever un marsupial qui criait piteusement. Heureusement, les naturalistes australiens ne tardèrent pas à interdire cette activité. un hôpital pour les koalas Au Moggil Koala Hospital, arrivent chaque jour de nouveaux koalas blessés (le personnel, composé d’une septantaine de personnes, traite chaque année plus de mille koalas), renversés par des voitures, la plupart du temps, ou mordus par un chien. Cet hôpital des koalas possède des ambulances spéciales pour se rendre immédiatement sur place dès le signalement d’un koala trouvé dans un mauvais état – une « hot line » permet de prévenir l’existence de koalas mal en point. Ensuite, amenés à l’hôpital, ils sont soignés et mis en observation dans des cages. Leur état de santé est suivi chaque jour. L’euthanasie n’est pas rare, car bon nombre de koalas arrivent dans un état terriblement critique. En 1997, sur 807 koalas admis, 592 sont morts dans les cinq jours. Un chiffre terrible qui ne doit pas faire oublier que 193 seront ramenés, grâce à eux, en bonne santé, dans le monde sauvage. Dans cet hôpital, on peut trouver un koala nommé Bailey, qui a été recueilli il y a déjà quelques années. Peter raconte en riant : « Bailey est ici depuis sa naissance. On a essayé de le relâcher plusieurs fois, mais il revient toujours vers nous ». Il continue : « Sa présence n’est toutefois pas inutile. Il nous accompagne lors de nos visites de sensibilisation dans les écoles. Les koalas qui sont encore bébés et qui ont perdu leur mère sont confiés à des bénévoles qui jouent le rôle de mamans d’adoption. La « maman » doit donner au petit le biberon toutes les deux heures, et cela 24h/24h ! Pour pouvoir dormir, il faut s’arranger. A la fin du séjour à l’hôpital, les koalas sont laissés seuls, afin d’oublier les hommes. Ensuite, on le relâche dans la nature, auprès d’un bel eucalyptus ! « En même temps, explique Vicky Pender, directrice de l’hôpital, c’est un déchirement, mais d’un autre côté, un intense bonheur : une injustice réparée, une chance offerte, un progrès concret ». Il existe aussi une autre association qui est l’Australian Koala Fondation (AKF), qui travaille parfois avec l’hôpital. L’un des plus grands succès de l’AKF est « Koala Beach », un projet concrétisé de longue haleine qui a demandé plusieurs années de préparation. C’est la première ville pensée, adaptée aux koalas. Des maisons ont vu le jour, tout en respectant l’environnement des koalas, avec la participation des habitants. Pas de chien, pas de chat et des limitations de vitesses très particulières ont contribué au succès de cette mission. Aujourd’hui, à Koala Beach, les humains et les koalas vivent en parfaite harmonie. En parallèle à l’hôpital, des bénévoles vont dans les écoles et parlent des koalas aux élèves, qui dessinent, discutent et plantent même des eucalyptus dans le parc de l’école où vivent des marsupiaux. Une véritable mobilisation australienne en faveur des koalas ! transfert de koalas On a remarqué que les populations de koalas peuvent atteindre des densités très élevées dans les endroits où leur nourriture préférée est présente en grande quantité. Ainsi, entre 1923 et 1933, un total de 165 koalas a été transféré dans une île du sud-est de l’Australie à partir d’une colonie qui était surpeuplée. En 1944, on a constaté que ces animaux avaient proliféré à tel point qu’ils étaient en train de faire périr leurs arbres nourriciers… Beaucoup de koalas étaient déjà morts de faim en même temps que les eucalyptus, surexploités. 1349 koalas ont donc été enlevés. Aujourd’hui, les populations des îles sont gérées de manière bien plus suivies. A cause du déboisage intensif, de nombreuses régions qui pourraient être utilisées par les koalas se retrouvent isolées en îlots pour lesquels on a les mêmes problèmes d’aménagement que pour les populations insulaires. La gestion future s’avère être un casse-tête !!! En effet, protéger les koalas dans l’avenir n’est pas une tâche facile. En espérant que ce document vous a plu, je vous souhaite une bonne suite et fin de lecture.