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Et pourtant, dans le texte de Jean, l'expression est, si j'ose dire plus "crue" et
de plus répétée. "Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle"
"car ma chair est vraie nourriture et mon sang vraie boisson".
Affirmations difficiles pour nous, comme je l'ai souligné plus haut, mais que
nous devons essayer de comprendre. Et pour nous aider à mieux analyser ce
que veut dire l'apôtre, qui d'autre de plus qualifié, que Jean Calvin, "Saint
Calvin" pour les réformés. La boutade n'est pas de moi, mais je la trouve très
juste !!
Que dit Calvin ? J'extrais des citations de cet ouvrage très court (50 pages), très
facile à lire, que je vous recommande de lire "Le Petit Traité de la Sainte Cène".
Je cite :
"Nous commençons déjà à entrer dans cette question si débattue et
anciennement et au temps présent, à savoir comment doivent être comprises
ces paroles où le pain est appelé corps de Jésus-Christ, et le vin son sang. Cette
question pourra être résolue sans grande difficulté si nous retenons bien le
principe que j'ai déjà énoncé: que toute l'utilité que nous devons chercher
dans la Cène est anéantie si Jésus-Christ ne nous y est pas donné comme la
substance (comprenez réalité) et le fondement de tout".
La Cène a donc une dimension autre qu'un simple geste de mémoire car le
Christ nous y est donné. Et en 1981, les Eglises réformées et luthériennes, dont
les interprétations de la Cène ont été dans le passé différentes, ont pu accepter
un texte commun, appelé "Texte du Liebfrauenberg" dans lequel il est écrit :
"Dans la Cène, repas de la Nouvelle Alliance, le Seigneur se lie à l'acte
communautaire de manger et de boire. Pour nous communiquer la grâce de sa
présence, il a choisi le pain qu'il nous invite à manger et le vin qu'il nous invite à
boire. En les recevant, nous recevons le corps du Christ donné pour nous. Cette
présence, dont aucune explication ne pourra jamais rendre compte de manière
satisfaisante, est fondée sur la promesse du Christ. Elle n'est pas l'œuvre de la
subjectivité et de la piété humaines, mais elle est l'œuvre du Saint Esprit".
Référence à l'Esprit que l'on retrouvera, dans la bouche de Jésus, au verset 63
de ce même chapitre 6 de l'évangile de Jean : "Les paroles que, moi, je vous ai
dites sont Esprit et vie.