LA SAINTE CÈNE
La Sainte Cène est un acte visible, un rite chrétien qui consiste en ce que l’Église assemblée mange du pain rompu et
boit du vin. Ce pain et ce vin ne sont pas alors considérés comme de simples aliments, mais ils sont pris à cause
même de la valeur symbolique que la Parole de Dieu leur donne, à cause du témoignage, du signe qu’ils
représentent. Nous étudierons un peu plus loin le symbole et la valeur de la Sainte Cène.
1. Noms Divers
Divers noms sont donnés à la Sainte Cène : Le repas du Seigneur, la fraction du pain, la table du Seigneur, la
communion, le repas du soir (allemands), l’Eucharistie (Catholique), la Sainte Table.
Nous n’attacherons pas une grande importance au nom, pourvu qu’il n’exprime pas une doctrine contraire à
l’Écriture.
2. Institution : La SAINTE CÈNE est une ordonnance de Christ :
a/ Christ lui-même a institué la Sainte Cène comme un rite visible devant être observé par ses disciples : Luc :
22/19. 1 Corinthiens : 11/23-25
b/ Les apôtres eux-mêmes, par leurs recommandations à ce sujet nous montrent que la Parole de Dieu en
fait une obligation en tous lieux, et pour toujours jusqu’au retour du Seigneur.
1 Corinthiens : 11/26. Ce fut l’usage de l’Église primitive. Actes : 2/42 ; 2/46;
Actes : 20/7 ; 1 Corinthiens : 10/16.
Cela répond clairement et définitivement à ceux qui veulent supprimer la Sainte Cène sous divers prétextes :
(par exemple : modernistes, Armée du Salut, Quakers.) Ils prétendent par exemple : “ Que la chair ne sert de rien
(Explication fausse de Jean : 6/63) ou “Que le Royaume de Dieu n’est pas le manger et le boire (Application fausse de
Romains : 14/17). La vraie Sainte Cène serait reçue invisiblement dans le cœur (Apocalypse : 3/20). Le Christ n’aurait
célébré la Sainte Cène que pour ses “faibles disciples ”, mais il est inutile de continuer.
3. Signification de la Sainte Cène
D’une manière générale, la Sainte Cène nous indique où se trouve la source de la force qui maintient la vie
spirituelle du croyant : C’EST DANS LA MORT DE CHRIST. Tout ce dont notre être spirituel a besoin pour subsister,
nous le trouvons dans le sacrifice sur la croix. La Sainte Cène en est le témoignage, le signe.
1/ Symbole de la mort de Christ pour nos péchés (1 Corinthiens : 11/26)
Le vin symbolise le sang versé pour que puisse se faire l’alliance entre Dieu et les hommes :
Marc 14/24 ; Hébreux : 13/20.
2/ Symbole de notre appropriation PERSONNELLE du bénéfice de cette mort
1 Corinthiens : 11/24 : “ Ceci est mon corps, qui est rompu pour vous ” 1 Corinthiens : 5/7. Celui qui prend le
pain et le vin témoigne ainsi de son appropriation personnelle du Salut. (Christ est mort pour tous, mais seul celui qui
s’approprie ce Salut selon les règles sera sauvé.
En me donnant la Sainte Cène Christ me dit que Sa vie, Sa mort, Sa résurrection sont POUR MOI,
PERSONNELLEMENT.
3/ Symbole de la manière dont se fait cette appropriation : par notre union avec Christ Lui-même
La coupe de bénédiction que nous bénissons, n’est elle pas la communion au sang de Christ ? Le pain que
nous rompons n’est-il pas la communion au corps de Christ ? ” 1 Corinthiens : 10/16.
Le mot “communion ” doit être compris comme “participation à ”, “union à ”, et nous pouvons comprendre ainsi la
phrase : “ La coupe… le pain… ne sont-ils pas le symbole de notre participation, notre union au corps et au sang de
Christ ?
4/ Symbole de notre dépendance continuelle de Christ
Nous avons besoin de Lui pour toutes choses “sans moi, vous ne pouvez rien faire ”. De Lui vient la nouvelle
naissance, puis la force indispensable pour notre vie spirituelle. De même que notre corps ne pourrait survivre sans
alimentation, de même notre être spirituel ne peut absolument pas subsister sans Christ. C’est en cela qu’Il est
véritablement notre nourriture indispensable. Jean : 6/53 ; Jean : 6/48 à 51.
Par ailleurs, quelle que soit la bénédiction dont nous ayons besoin, elle a toujours la même origine : ELLE
NOUS A ÉTÉ ACQUISE PAR SA MORT SUR LA CROIX. Que ce soit notre salut, le pardon de nos péchés, la nouvelle
naissance, le Baptême du Saint-Esprit, notre guérison, l’exaucement de nos prières etc.…, tout, absolument tout
nous est donné uniquement parce qu’Il a donné Son corps et versé Son sang sur la croix. Cette grande vérité aura
des conséquences immenses sur notre vie spirituelle et sur notre foi, lorsqu’elle aura été comprise et crue. Aussi, le
Seigneur a-t-il voulu la symboliser, la rendre visible, nous en donner un témoignage constant par la Sainte Cène.
5/ Symbole de l’unité des chrétiens, en Christ qui est leur chef (1 Corinthiens : 10/17)
Puisqu’il y a un seul pain, nous qui sommes plusieurs nous formons un seul corps, car nous participons tous à un
même pain ”.
6/ Symbole de la venue du Royaume de Dieu
Luc : 22/18 ; Marc : 14/25 ; Matthieu : 26/29
QUELQUES CONSÉQUENCES PEUVENT ÊTRE DÉDUITES DE CE QUI PRÉCÈDE :
1/ Rapport entre baptême et Sainte Cène :
Tous deux sont également symboles de la mort de Christ. Le baptême nous montre la mort de Christ comme nous
apportant la nouvelle naissance dans le royaume de Dieu. La Sainte Cène nous montre cette mort comme la
puissance qui soutient notre vie spirituelle lorsque cette vie a commencé. Cette même signification de la mort de
Christ lie baptême et Sainte Cène et nous montre clairement que l’un doit suivre l’autre.
2/ Répétition fréquente de la Sainte Cène
Le Saint repas doit être souvent répété puisqu’il symbolise Christ comme la constante nourriture de notre âme (dont
la nouvelle naissance a été symbolisée une fois pour toutes par le baptême).
3/ La Bénédiction reçue dépend de la foi du “communiant ” qui doit saisir par la foi la bénédiction cachée
sous le symbole.
4/ Ce n’est pas la Sainte Cène par elle-même qui apporte la grâce et la bénédiction. Elle est le symbole de
cette grâce obtenue par la foi.
4. - ERREURS DOCTRINALES
1/ Doctrine et pratique catholique
A/ Au point de vue matériel le pain est remplacé par l’hostie. Ce mot vient du latin hostia : victime. C’est
une sorte de galette plate sans levain. Le vin est supprimé pour les fidèles, seul le prêtre en boit. La suppression du
vin pour les fidèles est une désobéissance à l’ordre de Jésus : “ buvez-en tous ” Matthieu : 26/27.
Le vin fut interdit aux fidèles par le Concile de Constance en 1415 et par celui de Trente (ch. III canon 1-3). Il y avait
déjà longtemps que l’habitude était prise de ne pas donner la coupe aux fidèles, de peur qu’un peu de vin, c’est à
dire un peu de sang de Christ, tombe au sol. On donne aussi parfois des raisons d’hygiène.
B/ Selon la doctrine catholique de la transsubstantiation[1] , lorsque le prêtre “consacre ” l’hostie et le vin,
ils sont CHANGÉS (transsubstantiés) en CORPS et SANG de JESUS-CHRIST. Malgré l’apparence qui reste la même à
nos yeux, il n’y a plus d’hostie ni de vin, mais à leur place RÉELLEMENT et UNIQUEMENT le corps et le sang de Christ.
Cette doctrine a d’abord été soutenue par un moine du 9me siècle : Paschase Radbert. Elle a été établie comme
dogme par le concile de Latran en 1215. L’accord des catholiques avait été très difficile à faire sur le sujet et les
discussions ont duré plus de trois siècles. L’argument principal des catholiques est la parole de Jésus : Matthieu :
25/26 : “ Prenez, mangez, CECI EST mon corps ”. Ils se font une gloire de la prendre absolument à la lettre.
En vérité, il s’agit d’une fausse interprétation. Cette parole ne peut-être comprise autrement que : “ Ceci est le
symbole de mon corps ”. De la même manière, lorsque je montre un portait de mon père et que je dis : “ Ceci est
mon père ”, je ne veux pas dire que c’est le véritable corps et le sang de mon père qui est devant nous ! Il en est de
même lorsqu’un instituteur montre une carte en disant : “ Ceci est Paris ”.
Si, comme le veulent les catholiques, la parole de Jésus doit être prise à la lettre, il faut faire de même pour les
autres paroles. Ainsi :
Marc : 8/33 nous prouverait que St Pierre et Satan ne sont qu’un, Matthieu : 11/14 que Jean-Baptiste n’est pas lui-
même mais Elie ! 1 Corinthiens : 12/27 nous obligerait à croire que nous sommes nous-mêmes aussi la chair et le
sang de Jésus : “ Vous êtes le corps de Christ ” est aussi fort que “ceci est mon corps ” et devrait conduire aux mêmes
conclusions.
Dans le langage biblique, le verbe être signifie souvent représente ”.
1 Corinthiens : 10/4 (Ce rocher était Christ), Genèse : 41/26 (les sept vaches belles sont sept années, et les sept
beaux épis sont sept années: c’est un seul songe).
Luc : 22/20 Jésus dit “cette coupe est la nouvelle alliance en mon sang ”. Pourquoi ne dit-il pas ce vin ? Est-ce la
coupe qui est l’alliance ?
Matthieu : 26/28 Si nous prenons les mots à la lettre, cela veut dire que le sang de Jésus est déjà versé ! Or, il n’en
n’est rien.
De plus, il est étonnant que les catholiques, prenant à la lettre ces paroles, n’en fassent pas de même pour le “buvez-
en tous ” de Jésus ! !
Notons deux choses :
a) En présentant le pain, Jésus n’a pas dit : “ Que cela devienne mon corps ”. Il n’a pas “ consacré ” le pain et
le vin.
b) Il n’est pas concevable non plus que Christ étant présent, corporellement visible, Il puisse prendre Son
propre corps dans Ses mains, le rompre et le donner à Ses disciples. En présentant un morceau de pain, Il ne peut
pas dire au sens propre et littéral “ceci est mon corps ” puisque Son corps est là tenant le morceau de pain.
Un autre argument est tiré de la parole suivante :
Jean 6/53 : “ Si vous ne mangez la chair du Fils de l’homme et si vous ne buvez son sang, vous n’avez point la vie en
vous-même ”. Cette parole trouvée dure et incompréhensible par ceux qui l’entendirent est aussitôt expliquée :
Jean : 6/63 : C’est l’Esprit qui donne la vie.
Ainsi, dans la “ messe ” catholique, le sacrifice et le repas sacré appartiennent au même mystère et sont étroitement
liés, car dans le “ sacrifice de la messe ”, notre Seigneur est immolé quand il commence à être présent de façon
sacramentelle, en tant que nourriture spirituelle des fidèles sous les apparences.
2/ Doctrine de la consubstantiation
C’est celle des Luthériens et de quelques églises.
Dans la Sainte Cène, il se produit une union entre le pain et le vin d’une part, et le corps et le sang de Christ d’autre
part. Le communiant reçoit AVEC le pain et le vin, le vrai corps et le vrai sang de Christ. Cela se fait d’une manière
surnaturelle et incompréhensible, en vertu des paroles de Jésus.
5. COMMENT DOIT ÊTRE ADMINISTRÉE LA SAINTE CÈNE
1/ Les éléments (ou espèces) :
Ce sont le pain et le vin. A cause des coutumes bibliques juives, nous pouvons être à peu près certains que le pain
rompu par Jésus était sans levain. C’est pourquoi les catholiques utilisent l’hostie sans levain. Cependant le
symbolisme de la Sainte Cène n’exige pas cela. On pourrait objecter que le levain est le symbole du péché, que Jésus
était sans péché, que ce pain symbolise Son corps et doit donc être sans levain. Mais le symbole n’est pas dans cette
voie : le pain symbolise LA NOURRITURE. Notre corps ne peut vivre sans nourriture. De même notre être spirituel,
notre nouvelle nature divine et éternelle ne peut vivre sans Jésus qui est notre nourriture spirituelle indispensable.
Cela devra donc être symbolisé par la nourriture principale, la nourriture de base traditionnelle de celui qui
communie. Au Groenland, c’est le poisson sec qui sert pour la Sainte Cène car il est la nourriture habituelle. En
Afrique, on pourra prendre le saghabo de mil ou le foutou de bananes ou d’igname etc. Selon l’habitude du peuple
considéré.
Le même raisonnement est à tenir pour le vin.
2/ Communier avec les deux espèces
Il est indiscutable que Jésus a institué la Sainte Cène avec le pain et le vin. Prévenant les errements futurs de la
tradition, la Parole de Dieu ordonne bien concernant le vin : “ Buvez en TOUS ” Matthieu : 26/27. Et Marc nous
précise : ils en burent TOUS Marc : 14/23.
Il n’y a donc pas de discussion possible à ce sujet. Et pourtant le catholicisme a supprimé la coupe pour la masse des
fidèles. Nous avons vu leurs raisons. Ils prétendent encore que le pain (l’hostie) doit suffire car, à lui seul, il est Christ.
Nous pouvons conclure que pour la Sainte Cène, le catholicisme nous donne un bel exemple de désobéissance et de
transformation de la Parole de Dieu, tant au point de vue matériel que spirituel.
3/ Détails matériels
A/ Coupe commune ou verres individuels. Certains, pour des raisons d’hygiène, désirent un verre par communiant.
Cependant, Jésus n’a pris qu’une coupe. De plus, le symbolisme même de la Sainte Cène répond en faveur de la
coupe commune.
Cependant lorsque les communiants sont très nombreux, on pourra être amené à utiliser deux ou trois coupes. Ce
qui, à notre avis, est encore la coupe commune.
B/ Présentation : Ciboire[2], coupes spéciales et autre mobilier liturgique. Il n’y en a aucune trace dans le N.T. Ils sont
d’invention purement humaine. Ils répondent à l’amour que l’homme a pour tout ce qui est cérémonie, faste
religieux. Ils entraînent parfois à un luxe et une richesse absolument en opposition avec l’esprit de l’Évangile.
N’oublions pas que Jésus est né dans une étable et fréquentait les pauvres.
Chez les catholiques, le communiant ne touche pas l’hostie. Le prêtre la lui pose sur la langue. Certains groupements
protestants ont conservé cette ridicule coutume. On ne voit pourtant pas le Seigneur Jésus agir ainsi avec ses
disciples lors de l’institution !
C/ Quantité. La bénédiction ne dépend évidemment pas de la quantité absorbée, mais de la foi du communiant. Une
toute petite gorgée et un tout petit fragment sont suffisants et plus pratiques.
4/ Qui doit présider.
La Sainte Cène doit être donnée selon les règles bibliques. La responsabilité d’y veiller revient à l’Église en tant
que corps. Par conséquent, cette charge revient à ceux qui conduisent l’Église : les anciens. Mais nous ne trouvons
aucun texte biblique qui indique que la Sainte Cène doive être donnée seulement par des “prêtres ” ou des “pasteurs
consacrés ” ou des “diacres”[3].
(On ne trouve d’ailleurs pas trace de prêtrise dans la nouvelle alliance !)
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