L’Ad active tous les récepteurs adrénergiques α1, α2, β1, et β2
- α1 : vasoconstricteur
- β2 : relaxant du muscle lisse vasculaire et bronchique (A très faible dose <0,02 μg/Kg/mn , stimulation β2 est prédominante )
- β1 : inotrope +, chronotrope + et dromotrope + ( à très forte dose)
Fiche Technique ADRENALINE :
L’adrénaline ou épinéphrine (pour les Américains) est l’agent inotrope et vasopresseur utilisé le plus largement
A. Propriétés physiques et chimiques :
Hormone naturelle, est le sympathomimétique catécholaminergique de référence. L’adrénaline est la dernière molécule synthétisée par l’organisme dans la
chaîne de synthèse des catécholamines endogènes. par méthylation de la noradrénaline.
B. Pharmacocinétique :
Demi vie de 1-2mn.Les administrations IM sous-cutanées et veineuses périphériques doivent rester exceptionnelles (asthme, choc anaphylactique), du fait du
risque de nécrose locale en relation avec la vasoconstriction. La voie veineuse à débit constant, au moyen d’un cathéter central à plusieurs voies, est
préférable. La demi-vie de l’adrénaline est brève en raison de la rapidité de son élimination par le métabolisme, essentiellement hépatique, mais aussi de
l’importance du recaptage neuronal. L’adrénaline, comme tous ses précurseurs chimiques (noradrénaline, dopamine), est détruite en quelques secondes par la
COMT (catéchol-oxy-méthyl-transférase) plasmatique, ce qui implique l’arrêt de l’effet voulu dès la fin de l’administration et la nécessité de préparer une
seringue d’avance. Les effets disparaissent totalement après 5 mn. Ses effets sont par l’acidose et l’hypoxie . L’adrénaline est inactivée par les alcalins.
C. Pharmacodynamie :
Les effets systémiques de l’Ad sont variables et liés aux concentrations sanguines. C’est un sympathomimétique à action directe
L’Ad active tous les récepteurs adrénergiques α1, α2, β1, et β2
I. Système cardiaque :
Action β1 : inotrope, chronotrope et dromotrope: accélération de la fréquence cardiaque et de la conduction, une augmentation de l’inotropisme et finalement
une élévation du débit cardiaque. Mais le risque de troubles du rythme cardiaque (ESV, tachycardie, arythmie et fibrillation ventriculaire) s’accroît.
Effets inotropes + : puissant par l’action sur les récepteurs β1 du myocarde. Elle n’est pas négligeable, chez l’insuffisant cardiaque. Si cette puissance d’action
est une fois et demie supérieure à celle de la dobutamine, elle demeure néanmoins huit fois inférieure à celle de l’isoprotérénol. Cette activité. dose
dépendante existe dès les faibles posologies (0.1 à 0.4 μg/kg/min ).
Effets chronotropes + : plus marqué pour les faibles doses que pour des doses plus élevées. A posologies plus élevées, la tachycardie est modérée, car
l’action vasopressive et l’ HTA stimulent les barorécepteurs entraînant du tonus cholinergique dont l’effet bradycardisant neutralisant.
Effets Dromotropes + : À partir de la dose de 1 μg/kg/min, il existe une activation de la conduction
Effets Bathmotropes + : effet arvthmogène
Effets sur le travail cardiaque et la consommation d’oxygène(MVO2) : Il existe une augmentation nette du travail cardiaque. La résultante des effets
myocardiques et des effets sur la circulation coronaire entraîne pour de fortes doses, un déséquilibre entre les besoins myocardiques en oxygène et les
possibilités d’apport. L’administration d’adrénaline en cas d’ischémie coronarienne, ou de diminution des capacités d’adaptation des débits locaux
secondaires à des lésions coronariennes, peut en faire limiter son utilisation.
II. Système vasculaire :
L’effet sur la PA est dose-dépendante : à faible dose (0,lμg.kg min ) l’effet β2 domine entraînant une hypotension.
Pour des posologies supérieures l’effet vasoconstricteur α1 prédomine et entraîne une hypertension artérielle avec vasoconstriction artérielle , veineuse et
spléno-constriction. Sur le système veineux, l’effet presseur domine, responsable d’une veinoconstriction qui peut participer à l’élévation du débit cardiaque
par augmentation du retour veineux (du volume sanguin circulant). A noter une pâleur avec horripilation.
L’adrénaline à de faibles doses, n’élève pas le débit sanguin rénal. Pour des doses supérieures, le débit sanguin rénal diminue. Il responsable d’une baisse des
débits régionaux et une élévation de la glycémie et des lactates. Mais le débit cérébral n’est pas modifié.
III. Système Respiratoire : Bronchodilatation par effet β2
III. Système digestif : tonus . La vasoconstriction splanchnique est néfaste
IV. Œil : Mydriase active α partiellement réactive
V. Utérus : Relâchement utérin
VI. Système urinaire : diurese. La vasoconstriction rénale est néfaste
VII. Métabolisme : des concentrations sériques de glucose, de lactate et d’acides gras libres . Il y a de 20 à 30 % du métabolisme de base
D. Toxicité :
Il y a anxiété, de céphalées et de vertiges. Les effets secondaires cardiovasculaires sont essentiellement représentés par les troubles du rythme et l’ischémie
myocardique. Il existe une potentialisation des effets adrénergiques avec les inhibiteurs de la mono-amine-oxydase (IMAO). la guanéthidine, la L-dopa et les
antidépresseurs tricycliques. Le pouvoir arythmogéne est exacerbé par l’halothane et la théophylline.
E. Présentations :
Ampoules de 1 ml injectables de 0,25, 0,5, 1 ou de 5 ml à 5 mg.
L’Ad est fréquemment appliquée sur les muqueuses pour réduire le saignement au niveau du site opératoire. Elle est mélangée avec des anesthésiques locaux
pour l’infiltration des tissus ou l’injection intrathécale. La vasoconstriction α-adrénergique diminue le saignement et limite la résorption des anesthésiques
locaux, prolongeant ainsi leur effet et limitant le pic plasmatique. Plusieurs études ont montré que dans ces conditions, pourvu que l’injection intra vasculaire
soit évitée, les concentrations plasmatiques d’Ad sont faibles, inférieures à celles observées au cours d’un stress psychologique.
F. Posologies :
L’administration intraveineuse d’Ad peut se faire sous forme de bolus ou de perfusion continue. La prédictibilité de l’effet est faible . La variabilité
interindividuelle des effets d’une perfusion nécessite un monitorage cardiovasculaire et rénal.
L’injection IV directe de 0,25 à 1 mg entraîne une vasoconstriction intense, une tachycardie et une ascension immédiate de la PA. La dose est à renouveler
toutes les 3 minutes du fait de la faible durée d’action.
L’injection à débit constant à l’aide d’une seringue autopousseuse est de loin préférable et permet de moduler les effets
Il existe de grandes variations interindividuelles dans la réponse aux catécholamines et les mêmes posologies ne permettent pas de prévoir des concentrations
sériques identiques. Une titration des vasopresseurs doit être soigneusement effectuée, le monitorage des perfusions rénale, cérébrale et myocardique est plus
important que le suivi d’un protocole strict d’administration du médicament
• en dessous de 0,1 μg/kg/min (soit 0,5 mg/h), l’effet β2 prédomine : entraînant une relaxation du muscle lisse bronchique et vasculaire avec baisse de la
postcharge et augmentation des circulations périphériques
• entre 0,1 μg/kg/min et 0,3 μg./kg/min (soit 1 mg/h), effets β1 et α: amélioration du DC et de la PA;
• au-dessus de 0,3 μg/kg/min (plus de 2 mg./h), l’effet vasoconstricteur α prédomine : les circulations cérébrale et coronaire sont privilégiées aux dépens des
autres territoires. Le travail du myocarde augmente considérablement, avec un risque d’angor ou d’infarctus du myocarde. L’élévation des RAS entraîne un
risque d’insuffisance cardiaque et d’OAP. Les troubles du rythme sont fréquents.
L’Ad ne doit pas être en solution alcaline où elle est dégradée en métabolite inactif (adrenochrome). En présence d’adrenochrome, la solution a une couleur
rose et doit être jetée.
La voie intratrachéale est une alternative à la voie IV,dose au moins doublée et diluée dans 10 ml de sérum physiologique, chez l’enfant, dix fois la dose
intraveineuse peuvent être nécessaires.
L’administration chronique pendant plusieurs jours entraîne une diminution progressive de l’effet (tachyphylaxie) en relation avec la désensibilisation des
récepteurs, ce qui oblige à augmenter graduellement les doses.
G. Indications :
• l’arrêt cardio-circulatoire, en association avec la ventilation et le MCE : 1 mg à renouveler plusieurs fois. Ces fortes doses ( 5 mg d’emblée) sont justifiées
pour maintenir et privilégier la perfusion cérébrale et myocardique grâce à la vasoconstriction périphérique. Chez les enfants, hautes doses d’Ad (0,1 mg/kg)
dans les 3 à 5 minutes qui suivent la première dose (0,01 mg/kg) et les répéter toutes les 3 à 5 minutes .