d'information radiophonique et télévisuelle et dans les réseaux sociaux en Chine. Le départ précipité des
touristes le premier jour de l'attentat l'était aussi.
Cela n'était pas possible en Chine, il y a à peine 5 ans. Je me souviens, alors que je quittais ce pays en
décembre 2010, et que je suis rentré pour la dernière fois de Chine le 9 janvier 2011, aucune ligne dans la
presse ni aucun média en Chine n'a fait état de ce qui se passait en Tunisie, alors que tout un régime était sur le
point de s'effondrer pour disparaître quelques jours après.
La Chine, dans ses relations avec tous les pays du monde, s'est toujours gardée de s'immiscer dans les affaires
intérieures d'un Etat souverain... Inutile de dire l'impact de cette catastrophe de Sousse sur l'investissement
extérieur direct dont notre pays a, plus que jamais, besoin .
Pourtant la Chine est le pays qui peut aider la Tunisie en ces circonstances particulières, mais je ne vois hélas
guère de gestes louables envers ce pays ami, qui a toujours considéré la Tunisie, grâce à sa stabilité politique et
économique, comme une plateforme pour les pays arabes, africains et européens.
Plus que jamais nous devons consolider nos relations économiques et commerciales avec les pays asiatiques et
notamment la Chine et l'Inde, deux pays avec lesquels nous avions toujours entretenu des relations
traditionnelles d'amitié et de coopération.
Le centre de gravité du monde en ce 21e siècle se trouve désormais en Asie, tout le monde le sait. Même la
Grèce européenne a décidé de faire prévaloir l'intérêt des Grecs avant celui de l'Europe, alors que la Tunisie
continue à courtiser ce vieux monde encombré par son histoire et accablé par la crise économique.
Depuis l'avènement du «printemps arabe», qui était fortement encouragé sinon initié par les puissances
occidentales, force est de constater que ces puissances ne pouvaient nous offrir que de belles paroles ou bien
des satisfécits, parce que nous aurions réussi, semble-t-il, l'examen de passage démocratique...
Cependant, et nous l'avons appris à nos dépens, si la démocratie est une valeur importante pour une nation, elle
n'améliore pas, à elle seule, le vécu quotidien du citoyen, ni ne lui permet pas de manger à sa faim.
Seul le travail, la discipline et l'Etat de droit sont les garants d'une prospérité économique et sociale d'un
peuple.
On constatera aussi que, depuis 5 longues années, les Tunisiens travaillent moins ou ne travaillent plus,
l'exigence de discipline est rejetée comme une forme de dictature et a presque disparu du baromètre social et
politique de notre pays. Quant à l'Etat de droit, on continue de le rechercher encore...
*Diplomate.
Post date: 2015-07-07 09:26:03
Post date GMT: 2015-07-07 08:26:03
Post modified date: 2015-07-07 10:03:57
Post modified date GMT: 2015-07-07 09:03:57