Chapitre I : Les biens et les services.
1. Echanges et marché.
Dans tous les pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques
(OCDE), les échanges monétisés constituent la règle.
Les consommateurs achètent des biens et des services de consommation, qui revêtent une
certaine utilité, une certaine valeur d’usage.
Il existe différentes bourses : lieu où l’offre et la demande d’un bien sont confrontées et où,
quotidiennement, se fixe un prix qui vaut, en générale, pour la journée.
Il y a des bourses pour les matières premières, les produits énergétiques, les produits agricoles
et les oléagineux (céréales, riz, maïs,…) etc… rem : si l’offre d’un bien se contracte, son prix
hausse.
Il existe également différents marchés (immobilier, mobilier- qui porte sur des transactions de
« titres », d’actions de société, d’obligations ou de fonds d’Etat-, des devises,…)
Rem : l’appréciation d’une monnaie signifie une augmentation de son prix en devises
étrangères.
2. Biens et services.
Les biens sont des marchandises matérielles, palpables, dotées d’un certain poids, d’un certain
volume.
Les services sont des « biens immatériels » qu’on ne peut ni peser, ni mesurer, ni stocker.
La distinction entre bien et service n’est pas toujours aisée. Déjà tout service n’est réalisable
que grâces à des biens matériels, et puis on constate une secondarisation du secteur tertiaire,
l’importance des outils, qu’on y utilisent, ne cesse de croître. Et inversement on constate une
tertiarisation du secteur primaire et du secteur secondaire, qui font de plus en plus appels à des
services.
3. Valeur, prix, coût.
L’utilité d’un bien ou d’un services est définie comme la capacité de satisfaire des besoins, de
façon directe s’il s’agit de moyens de consommation ou de façon indirecte s’il s’agit de
moyens de production.
Pour qu’un objet acquière le statut de marchandise, il doit avoir la faculté d’être échangé. Et
sa valeur s’exprime par un prix exprimé en unités monétaires.
Le prix d’un produit dépendra de différents facteurs de production.
L’amortissement des biens de capital fixe (A) est ce qui correspond en gros à l’usure, à la
dépréciation d’un bien d’équipement.
Les inputs matériels (inputs) sont ce qui correspond aux produits intermédiaires constituant le
produit fini. Ex : la farine dans le pain.
Les coûts énergétiques (En). Ex : l’électricité, Les coûts du facteur travail (W) et les profits.
Prix = inputs + En + W + A + profits
4. La chaîne des prix : de la matière première au prix de détail.
Le prix qu’on vient de voir est celui du producteur. Pour les produits manufacturés, on parle
du prix départ-usine ; pour les prix agricoles, du prix à la ferme,…
4.1 Du prix dutrole raffiné au prix à la pompe.
Rem : Tableau 1 voir livre p.8
Décomposition du prix maximum de l’essence SUPER 95 (2005 et 2004)
26/10/05 20/01/2004
EUR/l % EUR/l %
Prix de Base 0,345 26,22% 0,197 18,84%
Marge et coûts de
distribution (1) 0,150 11,41% 0,131 12,53%
Prix Hors Taxes 0,495 37,63% 0,328 31,37%
Accises + Cotis Energie 0,592 45,02% 0,536 51,27%
HTVA 1,087 82,64% 0,864 82,64%
TVA 0,228 17,36% 0,181 17,36%
Prix Consommateur TVAC 1,315 100,00% 1,045 100,00%
Taxes totales (acc + TVA) 0,820 62,37% 0,717 68,63%
Le prix de base est directement induit du prix du produit raffiné sur le marché au comptant de
Rotterdam. La cotation à Rotterdam est comptabilisé FOB (free on board) en $ américains. Le
prix du transport (fret, freight) et le prix d’assurance (insurance) de Rotterdam à Anvers
grèvent le prix initial. On obtient ainsi le prix CIF / Anvers (cost insurance freight) qui
constitue le prix de base, soit 0,345 le litre de super 95 en octobre 2005. Rem : le prix est
coté en dollars à Rotterdam, donc le prix de base dépendra du cours bilatéral $ - €.
Le prix du produit raffiné ne doit pas être confondu avec le prix du pétrole coté à Rotterdam.
Au prix de base, il faut ajouter « la marge totale », qui comprend le coût de stockage et la
marge de distribution.
Les accises sont les impôts perçus sur les alcools et les carburants.
La TVA (taxe sur la valeur ajoutée) est l’impôt indirect par excellence. Le prix consommateur
TVA incluse, est un prix maximum fixé par « un contrat de programme des prix de vente des
produits pétroliers ». Les sociétés pétrolières ou les « pompistes » peuvent, s’ils le désirent,
diminuer leurs marges pour allécher le client.
Prix maximum = Prix de base + Stockage + MD + Te
4.2. Du prix d’extraction au prix du produit raffiné.
Il ne faut pas confondre le prix du brut, FOB, spot, Rotterdam avec le prix d’extraction du
pétrole. Qui diffère de gisement en gisement. Sur ces prix d’extraction, se greffent les prix du
transport, des assurances et des impôts perçus par le pays producteur (Tp).
Prix du brut = Prix d’extraction + Fret + Tp
On retrouve des structures similaires pour les biens et services : au prix du producteur, on
ajoute les frais de transport et d’assurance, les marges de la distribution et les impôts.
4.3. Conséquences économiques des fluctuations du prix du brut.
1. Une hausse du prix favorise les exportations (OPEP, Grande Bretagne, Norvège,
Russie,…)
2. Une hausse du brut défavorise les importateurs (OCDE, Brésil, Inde, Turquie, Corée
du sud).
3. Une hausse importante du brut a des effets inflationnistes qui se diffusent dans
l’ensemble de l’économie mondiale. Les gouvernements mettent alors en place une
politique restrictive qui freine l’inflation mais engendre des tendances à la récession,
c-à-d au ralentissement de la croissance économique.
4. Une hausse du brut augmente la marge bénéficiaire des compagnies pétrolières.
Tableau 2 : Evolution de la valeur et des % des importations de produits
énergétiques de la Belgique entre le deuxième trimestre 2000 et le 2e
trimestre 2005
Importations de Importations totales % Indice du prix du Taux de change
produits (millions d’Euro) pétrole brut ($/Euro)
énergétiques (2000=100)
(millions d’Euro)
2000 : 3962,2 42319 9,4 92,8 1,372
2005 : 7002,9 53807 13 180,8 1,259
5. Biens et services de consommation.
Comment mesurer les prix et leur évolution ?
Pour comparer l’évolution de prix de différent produits, on utilise les indices de prix. On
considère le prix d’une période de référence (mois, trimestre, année,…) que l’on fixe comme
période de base et on exprime l’évolution passée et future du prix en fonction du prix de la
période de base. On utilise généralement des indices en base 100.
L’utilisation des indices permet également de mesurer les prix d’un ensemble de biens ou
services.
Tous les biens et services de consommation sont achetés par un agent économique : les
ménages. Le statut juridique des membres, d’un ménage, ne joue aucun rôle.
Les biens et services sont vendus par des entreprises ou par l’Etat. Ce dernier vend ou met à la
disposition de la population des services publics. Pour que le service soit considéré comme
public ou non marchand, il suffit que son prix soit hors de proportion avec son coût réel.
Par services de consommation, on entend uniquement ceux qui sont destinés aux ménages. Il
existe des services destinés que aux entreprises (services d’avocats d’affaires, facturation,
« consulting »…) mais aussi des services destinés et aux entreprises et aux ménages : services
bancaires, services de compagnies d’assuranceIl en est de même pour les biens. Cependant,
c’est le type de consommateurs de ces biens qui permettra d’opérer la distinction entre biens
de conso finale et biens de conso intermédiaire des entreprises.
Certains biens et services sont considérés comme nécessaires (basic needs), d’autre peuvent
être rangés dans la catégorie « de luxe ». D’autres encore, jouent un rôle économique très
important comme les biens de conso durables.
6. L’indice des prix à la consommation.
L’indice des prix à la consommation est construit sur le même principe que celui qui permet
de mesurer l’évolution du prix d’un ensemble de produits. Mais pour des millions de produits
différents représentés par un panier de conso représentatif des habitudes de conso dans une
entité donnée à une époque donnée.
Cet indice fût construit pour des raisons sociales, pour maintenir le pouvoir d’achat des
salariés.
6.1. Bref historique de l’indice des prix à la consommation en Belgique.
Rem : voir tableau 4 p.16
Le 1ère indice fût élaboré par le ministre J. Wauters à partir de 1919. Il ne compte qu 56
produits essentiellement alimentaires. La pondération de chaque produit est égale.
Périodiquement, le nombre des produits augmente. Il faut revoir régulièrement les coefficients
de pondération parce que la structure de la consommation se modifie. Ces coefficients sont
obtenus grâce à l’Enquête sur le Budget des ménages réalisée annuellement depuis 1995 par
l’Institut national de statistique.
L’enquête récolte les dépenses de conso, d’un échantillon représentatif de ménages résidant
en Belgique, durant un an. Pour calculer l’indice de prix, sur base des produits retenus (507 en
2004), on récolte pour chacun d’eux, une série de prix de produits de ce type, dans de
nombreux points de vente répartis géographiquement sur l’ensemble du territoire.
7. Indice des prix et indexation des salaires.
La Belgique est avec le Luxembourg, le seul pays de l’Union européenne où les salaires sont
adaptés automatiquement à l’évolution des prix à la consommation, c-à-d à l’inflation.
Chaque fois que l’indice des prix indique une augmentation générale des prix de 2%, les
salaires sont augmentés de 2%. L’adaptation n’est pas continue et se base sur des
indices-pivot qui déterminent la limite atteinte par l’indice des prix à partir de laquelle se
feront les adaptations des salaires de 2%.
Exemple : si 150 constitue le dernier indice-pivot ayant déclenché une adaptation des salaires
de 2%, le prochain indice-pivot sera atteint à : 150 + (0.02 x 150) = 153.
L’indice des prix et le mécanisme qui lie l’évolution des salaires à l’évolution de l’indice des
prix sont donc deux choses différentes.
Après la seconde guerre mondiale, on a instauré une indexation automatique pour tous les
secteurs économiques, y inclus les services publics. L’indexation se faisait à partir de l’indice
des prix du dernier mois.
A la suite du premier choc pétrolier (1973) et de la période de forte inflation qui a suivi, son
existence et son fonctionnement ont été discutés à de nombreuses reprises. En 1976, les prix
des fruits et légumes subissent une très forte hausse. L’économie connaissant par ailleurs un
taux d’inflation très élevé, impliquant des adaptations fréquentes des salaires, le
gouvernement décida de neutraliser les hausses temporaires des prix des fruits et légumes
pour le calcul des indices-pivot. Pour évité une nouvelle hausse des coûts salariaux et un
emballement de la spirale inflatoire une hausse des prix entraîne une hausse des salaires que
les entreprises répercutent dans leurs prix de vente, entraînant une nouvelle hausse des prix,
entraînant à son tour une indexation des salaires.
Tout ceci a conduit à l’adoption en 1981 d’un mécanisme de lissage de la liaison des salaires
au prix. Rem : voir tableau 5 p. 18.
L’indice lissé est calculé comme la moyenne mobile sur 4 mois :
Indice lissé avril = ¼(Indice Prix janvier + Indice Prix février + Indice Prix mars + Indice Prix
avril)
Il s’agissait alors, au moment du deuxième choc pétrolier, de prévenir un emballement des
prix et des salaires en amortissant les hausses de prix.
L’arrêté royal du 24 décembre 1993 stipule qu’à partir du premier janvier 1994, les
rémunérations publiques et privées indexées, le seront en prenant en considération un nouvel
indice des prix, nommé « indice santé ». Qui ne met pas en cause le mécanisme d’indexation
automatique. Les « tabacs », les « boissons alcoolisées », les « carburants » et le « gasoil », ne
figure plus dans l’indice santé. L’Etat peut taxer impunément ces quatre produits. Il n’y a
aucune répercussion ni sur l’indice santé, ni sur d’éventuelles indexations.
Rem : voir tableau 7 p.22.
Dans le ce tableau, on voit très bien que les fortes hausses des produits pétroliers qui ont
entraîné des taux d’inflation relativement élevés lorsqu’on les calcule à partir de l’indice
officiel des prix ne sont pas représentées dans l’indice santé, pour lequel le taux d’inflation
annuel calculé est nettement inférieur. Dans ces conditions de forte hausse des produits qui ne
sont pas repris dans l’indice santé, le pouvoir d’achat des salaires et des revenus soumis à
l’indexation automatique diminue.
8. Biens et services de production.
Consommation intermédiaire des entreprises.
Les entreprises et l’Etat apparaissent comme acheteurs de biens et services de production
qu’ils vont par conséquent encore transformer. Les entreprises apparaissent comme vendeurs
des biens et services de production.
8.1. Biens de capital fixe (Kf)
Le bien de capital fixe est dit « fixe » parce que « fixé » dans la production pendant un temps
plus long que la période de production proprement dite. Ces biens sont ceux qui, dans chaque
cas précis, « durent » ou « vivent » plus longtemps que la période de production. Par
commodité, on fixe cette période à un an.
On considère ces biens sous deux aspects : l’aspect stock et l’aspect flux. Par stock, on entend
ce qui existe à un moment précis. Par flux, on entend « ce qui se passe avec les biens de
capital fixe pendant une période donnée » (un an).
Les investissements, ce sont les achats de biens de capital pendant un an. C’est un flux qui
peut être considéré brut ou net :
IB = IN + A
Avec IB : investissements bruts, IN : investissement nets, A : amortissements.
Les amortissements couvrent la valeur des investissements de remplacement. Ils n’accroissent
pas le stock des biens de capital fixe.
Ces investissements ne peuvent se faire qui via finances. Nous ne parlons que des
investissements nets car l’amortissement « finance » l’investissement de remplacement.
Financement de IN = Autofinancement + Crédit + Augmentation du capital
Comment augmenter son capital (pr une entreprise) ? L’entreprise va émettre de nouvelles
actions qu’elle vendra à des particuliers, à une autre entreprise, ou « en bourse » si son action
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