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Thème I Les clés de lecture d’un monde complexe
Chapitre I Des cartes pour comprendre le monde
5 heures
Introduction
Définition : qu’est-ce qu’une carte ?
La carte est une représentation graphique, en réduction, de la surface de la Terre ou d'une partie de
cette surface. Nous sommes habitués aux projections européano-centrées :
- La projection de Mercator (mathématicien et cartographe flamand, 1569) est une projection
cylindrique tangente à l’équateur. L’ennui, c’est que plus on s’éloigne de l’équateur, plus les continents
sont déformés et étirés. Ainsi le Groenland paraît à peine plus petit que l’Afrique (alors qu’il est 15 fois
plus petit dans la réalité), et l’Antarctique ou le nord de l’Eurasie sont excessivement étirés. Cette
projection est à l’avantage de l’hémisphère nord car les terres émergées se rapprochent davantage du
pôle que dans l’hémisphère sud.
- La projection de Peters (historien et cartographe allemand, 1973) a voulu respecter la
superficie/taille des Etats mais sa vision fausse les distances et ne respecte pas les contours. Sa
carte montre l’importance des terres émergées de l’hémisphère sud, et la petitesse des terres situées
au nord.
Représenter la terre sur une surface plane est donc une affaire de choix, la géographie est donc bien un
instrument politique.
La vision européano-centrée que nous avons du monde est une vision subjective
La vision européano-centrée que nous avons du monde est subjective :
- « Le Monde vu de l’Australie », le nord est en bas et le centre n’est plus le méridien de
Greenwich mais le 130ème méridien Est, a été créée en 1979 par un Australien, Stuart McArthur, lassé
de toujours voir son pays « en bas à droite ». Le contexte est celui des années 1980, où la mondialisation
s’accélère et les échanges de marchandises à travers le Pacifique rattrapent ceux qui traversent
l'Atlantique. L'Europe n'est plus qu'un centre parmi d'autres.
- « Le monde vu de la Chine » montre la Chine au centre, retrouvant son statut d’Empire du Milieu. En
outre, Taïwan apparait comme une île chinoise !
- « Le monde vu par Facebook » (pages 204-205) semble montrer que la Russie et le Brésil ne seraient
pas attachés aux réseaux sociaux. Or ce n’est pas le cas : Facebook n’est pas le principal réseau social de
ces pays, voilà pourquoi ils apparaissent en noir.
Ces cartes changent de notre représentation traditionnelle de l’espace mondial : sur nos planisphères,
l’Europe est placée au centre, et le Nord est toujours en haut.
I Représenter la complexité géopolitique du monde
A Un monde fragmenté et en évolution
Doc. 1 page 206 Nouveaux Etats, nouvelles frontières, un monde en évolution depuis 1990
Etudions l’évolution du nombre d’Etats et de leurs frontières depuis 1990.
Il existe 197 Etats reconnus par les Nations Unis (193 en sont membres). Le morcellement est inégal selon
les continents : l'Amérique du Nord et l'Asie orientale sont moins fragmentés que l'Afrique et l'Europe.
Le nombre d’Etats ne cesse d’augmenter. Les créations de nouveaux Etats interviennent fréquemment après
des conflits comme en Erythrée (1993) ou après un processus de négociations comme au Monténégro (qui se
sépare de la Serbie en 2006).
Qu’est-ce qu’une frontière ?
Une frontière est la limite de la souveraineté d’un Etat (déf. page 207). Les frontières se sont multipliées
depuis 1990 (avec l’éclatement de l’URSS qui donne naissance à 15 Etats ou l’éclatement de la Yougoslavie suite
à un sanglant conflit de 1991-95 qui donne naissance à sept Etats) : on compte 35.000 km de frontières
nouvelles. Sur les planisphères, seules les frontières reconnues par les Nations Unies apparaissent. Mais ce
n’est pas le cas de toutes : le Samaliland, qui s’est autoproclamé indépendant en 1991 (il a son propre président,
son propre drapeau et sa propre monnaie), n’est pas reconnu par la communauté internationale. C’est aussi le cas
de la Palestine ou plus récemment de la Crimée qui s’est séparée de l’Ukraine.
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Qu’est-ce que la ZEE ?
La ZEE est la zone économique exclusive qui accorde à l'Etat bordier la souveraineté et donc l'exploitation des
ressources sur un espace large de 200 milles marins (360 km) à partir du littoral.
Les demandes d'extension se sont multipliées depuis les années 2000 : recherche de puissance, volonté
d’exploitation des richesses maritimes (halieutiques, minières). Par exemple, la Russie a demandé une extension
de sa ZEE vers le Pôle Nord. Mais cela provoque des tensions entre Etats (par exemple, l'archipel des Falkland,
entre l'Argentine et le Royaume-Uni).
B Une géopolitique marquée par des conflits
Géographie des principaux conflits dans le monde
Doc. 2 page 207 Conflits et missions de paix de l’ONU
Les conflits sont nombreux au Proche et Moyen Orient et en Afrique, dans une zone allant du Sahel (Afrique)
au Cachemire (Asie Centrale). Cette zone très instable est qualifiée d’« arc de crise », définie par l’historien
britannique Bernard Lewis en 1980. Notons plusieurs échelles de conflits :
- Il y a les conflits internes à un Etat. Ils prennent la forme de guerre civile (Somalie, Syrie), de
guérillas révolutionnaires (Colombie), de volution du peuple (Printemps Arabes).
- Il y a des conflits interétatiques, devenus peu nombreux, même si les tensions entre pays restent vives
(entre la Chine et Taïwan, entre la Russie et l’Ukraine plus récemment).
- A l’échelle internationale, le terrorisme, en particulier islamiste, est une nouvelle forme de conflit. Il en
est de même pour la piraterie et le cyber-terrorisme.
A quoi sont dus les conflits dans le monde d’aujourd’hui ?
La plupart des conflits sont actuellement internes. Quelles en sont les causes ?
- Comparons le doc. 1 page 214 et le doc. 2 page 207. Il y a une corrélation entre le faible
développement de l’arc de crise et les conflits : les pays touchés par les conflits sont aussi les plus
pauvres, en retard de développement. On se bat alors pour contrôler les ressources énergétiques ou
minières importantes dans ces pays.
- Un facteur aggravant est le déficit démocratique de ces pays qui alimente l’instabilité politique. Des
tensions religieuses ou ethniques peuvent aussi envenimer la situation.
Inversement, il n’y a pas de conflits entre les pays les plus riches (doc. 3 page 208 Puissances et alliances
dans le monde) car :
- Ces pays sont des puissances militaires : possession de l’arme nucléaire (une arme de dissuasion),
réseaux d’alliances hérités de la Guerre Froide et étendus ensuite (comme l’OTAN).
- Il existe aussi un lien entre prospérité économique et stabilité politique.
C Parvenir à une gouvernance mondiale
Le terme de gouvernance est défini à la page 209 : il s’agit de l’action de gouverner, de rer, d’administrer.
Quels Etats sont suffisamment puissants pour être au cœur de la gouvernance mondiale ?
Les grandes puissances nucléaires mondiales
Doc. 3 page 208 Puissances et alliances dans le monde
Les puissances militaires se mesurent avec l’arme nucléaire (le terme de puissance est fini page 209). Huit
Etats la possèdent :
- Les grandes puissances militaires nucléaires officielles sont anciennes, puisqu’elles possèdent l’arme
nucléaire depuis l’époque de la Guerre Froide (entre 1945 et 1967), qui servait à l’époque d’arme de
dissuasion. Ce sont aussi les cinq membres permanents du Conseil de Sécurité de lONU et les Etats
qui ont les budgets militaires les plus importants.
- Mais la carte montre que d'autres Etats possèdent l'arme nucléaire : Inde, Pakistan, Israël (pays qui
ont refusé de signer le Traité de Non-prolifération des Armes Nucléaires TNP de 1968, traité qui a
été signé par 189 pays sinon, établi en temps de Guerre Froide).
- Nous observons aussi des Etats dits « proliférants » dont on suppose qu'ils ont l'arme nucléaire
comme la Corée du Nord, ou qui sont suspectés de développer un programme nucléaire militaire (Iran),
en violation du TNP de 1968.
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D’une façon générale, depuis la fin de la Guerre Froide, on note les difficultés croissantes pour les grandes
puissances de contrôler à l'échelle mondiale, la détention des armes nucléaires.
L’apparition de nouvelles puissances militaires
On assiste aujourd’hui à la montée en puissance des pays émergents comme les puissances régionales
d’Amérique latine (Brésil), d’Asie orientale (Inde, Corée du Sud) et du Moyen-Orient (Arabie Saoudite) et sur
des zones de tension interétatique (Inde-Pakistan, Corée du Nord-Corée du Sud).
Mais la force militaire ne reflète qu’un aspect de la puissance d’un pays. Par exemple, le Japon n’est pas une
grande puissance militaire, l’Union européenne ne dispose pas d’une force commune, etc. Au contraire, pour les
États-Unis, leur puissance militaire leur permet d’être au cœur de la gouvernance mondiale.
Les instances de gouvernance mondiale
Les organisations internationales garantissent un certain ordre mondial : il s’agit de l’ONU (Organisation des
Nations Unies), du FMI (Fonds Monétaire International), de la Banque Mondiale (dont les sièges sont à NYC
pour l’ONU et à Washington pour les deux autres), etc.
Mais d’autres organisations sont venues compléter le dispositif: il s’agit des associations régionales telles que
l'Union Européenne ou encore des groupes de réflexion plus larges à l'image du G8 ou du G20, figurés que le
doc. 4 page 209. Le G7, créé dans les années 1970, regroupait au départ les pays les plus riches du bloc Ouest,
auxquels on a ajouté la Russie après la fin de la Guerre Froide. Mais depuis 1999, le G20 réunit les pays les plus
puissants du monde, en intégrant les pays émergents ou encore un pays pétrolier (Arabie Saoudite). Le G20
reste une institution informelle, au contraire de l’ONU, les chefs d’Etats discutent des grandes questions
économiques du Monde et émettent des recommandations (comme la lutte contre les paradis fiscaux dans le
monde par exemple).
II Représenter la complexité géoéconomique du Monde
A - Des cartes montrant les inégalités de développement
Doc. 1 page 214 L’IDH dans le monde
Ce document fait figurer deux informations. Tout d’abord, on voit l’IDH (indice de développement humain), créé
en 1990. Cet indicateur, créé par l’ONU, va de 0 à 1 et se calcule par la combinaison de trois indicateurs :
- l'espérance de vie (santé),
- le taux d'alphabétisation des adultes (éducation)
- et le PIB/revenu par habitant (niveau de vie).
Plus l'indice est proche de 1, plus le développement est important et inversement en s'approchant de 0. Les
écarts entre les pays sont importants, la Norvège occupe le 1er rang avec un IDH de 0,944 et la République
Démocratique du Congo est au dernier rang avec l'IDH le plus faible 0,286.
En outre, le document montre la limite Nord-Sud, séparant les pays riches/développés et les pays en
développement. Cependant, cette limite Nord-Sud est aujourd’hui très contestée voire obsolète car :
- On voit que certains pays du Sud ont un IDH supérieur aux pays du Nord : le Chili ou l’Argentine ont
un IDH plus élevé que la Russie ou les anciens pays de l’Europe communiste.
- En outre, cette limite Nord-Sud se base sur des critères économiques comme le PIB (produit intérieur
brut : l’ensemble des richesses produites à l’intérieur des frontières d’un pays). Le doc. 2 page 215 nous
permet de différencier la richesse et le développement (déf. page 215). Le RNB est un autre indicateur
économique (voisin du PIB) calculé pour exprimer la richesse produite annuellement dans chaque État. La
Chine est la 2ème puissance mondiale en termes de RNB mais au 101ème rang pour son IDH : sa richesse
cache de grandes inégalités de développement au sein de sa population. Le choix de l’anamorphose pour
représenter le RNB associé à des aplats de couleur pour l’IDH permet de comprendre la distorsion qui
peut exister entre les deux (richesse etveloppement).
- Enfin, la limite Nord-Sud ne permet pas de comprendre que la catégorie « pays du Sud » est très
hétérogène. En effet, elle comprend des pays émergents qui connaissent un développement rapide
(Brésil, Inde, Chine) autant que des pays les moins avancés (PMA) localisés surtout en Afrique.
B Un monde de plus en plus interdépendant…
Doc. 3 page 214
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Depuis 1950, la planète a connu une explosion des flux/échanges mondiaux. Les marchandises, les hommes, les
capitaux, les informations circulent massivement d'un bout à l'autre de la planète. L'intensification des flux
conduit à une mise en réseau des pays du monde.
C La Triade est aujourd’hui concurrencée par l’affirmation des pays émergents
La Triade reste le moteur de la mondialisation
Doc. à projeter Le commerce mondial de marchandises en 2010
La Triade comprenait au départ les Etats-Unis, l’Europe de l’Ouest et le Japon, mais le concept a évolué : la
Triade s’est élargie. Le commerce mondial des marchandises reste organisé autour de ces trois pôles : l’Union
Européenne, l’Asie Orientale (Japon, Chine littorale, NPIA Taïwan, Singapour, Corée du Sud) et l’Amérique
du Nord. Ces trois pôles représentent à eux seuls 83 % du commerce international et ¾ de la richesse
mondiale. Ces territoires disposent d'un PIB/hab. et d'un IDH élevés. Ces sont les principaux lieux
d'impulsion de la mondialisation : places boursières, sièges des grandes FTN, sièges des institutions
internationales, etc.
Ce qui n’empêche pas l’apparition d’un monde polycentrique/multipolaire
Mais la Triade est aujourd’hui un concept daté. En effet, malgré de la prééminence des trois pôles évoquée plus
haut, nous assistons à l’affirmation de pays dits émergents. Ce sont des Etats qui disposent d'IDH et de
PIB/hab. moyens, mais qui connaissent une croissance rapide. Ils deviennent incontournables dans les
échanges économiques et de plus en plus présents dans les relations internationales. Ils sont visibles sur le doc.
2 page 215 (PIB important) :
- En Asie, on retient avant tout l’Inde et la Chine, auxquels on peut ajouter parfois l’Indonésie (qui fait
partie du G20), la Malaisie ou la Thaïlande.
- En Amérique du Sud, on compte le Brésil et le Mexique auxquels on peut ajouter le Chili et l’Argentine.
- On ajoutera aussi l’Afrique du Sud.
Certains de ces pays sont qualifiés de puissances émergentes, car ils ne jouent pas seulement un rôle important
dans le domaine économique, mais aussi dans le domaine diplomatique, militaire, etc. On appelle ce groupe les
BRICS, un acronyme désignant le Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud. Leurs chefs d’Etat se réunissent
une fois par an.
Doc. 4 page 217 - Les principaux États producteurs d’automobiles
En 1969, les deux principaux États producteurs d’automobiles sont les États-Unis et le Japon. En 2012, on voit
l’apparition de pays du Sud, et notamment des pays émergents. La Chine est devenue le premier
producteur : c’est un pays atelier, en raison du faible coût de sa main d’œuvre. Certains pays du Nord ont vu
leur production stagner voire diminuer : leur économie est maintenant davantage axée sur les services, et le
coût de la main d’œuvre plutôt élevé les rend moins rentables.
Notons que la catégorie des pays émergents a largement été façonnée par le monde des économistes et des
financiers. Les critères liés au développement sont rarement pris en compte. C’est donc une vision d’économiste
et pas celle d’un géographe.
III Représenter la complexité géoculturelle du monde
A - Vers une uniformisation culturelle ?
Doc. 4 page 213 La pratique du football dans le monde
Ce cartogramme publié dans l’Atlas du monde de demain émane des recherches de Pascal Boniface, auteur de
Football et mondialisation, paru en 2010. Pascal Boniface écrit : « S’il y a un empire sur lequel le soleil ne se
couche jamais, c’est bien celui du football ». Inventé en Angleterre au 19ème siècle, le football s’est imposé
sur tous les continents. La FIFA (Fédération internationale de football association) qui gère les compétitions a
plus de membres que l’ONU (207 contre 193) car elle regroupe en son sein à la fois Israël et la Palestine, etc.
Les régions se concentrent le plus grand nombre de licenciés dans le monde sont l’Europe occidentale et
l’Amérique dans son ensemble. L'Asie compte peu de licenciés. Le football est donc un sport inégalement
pratiqué. Si on compare cette carte avec celle de l’IDH, on voit que les pays où l’on pratique le plus le football
sont les pays les plus développés. En réalité, dans les pays veloppés, les fédérations sont parfaitement
organisées et listent précisément les licenciés, système qui n’existe pas dans les pays moins développés le
football de rue prédomine.
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Carte à projeter Carte des McDonald’s dans le monde
L’entreprise, née en 1944 aux Etats-Unis, est implantée aujourd’hui dans 120 pays. Elle est moins présente en
Afrique où le marché des consommateurs est très réduit.
Ces cartes sont révélatrices d’une certaine uniformisation culturelle. La mondialisation favorise une diffusion
du modèle culturel occidental, et en particulier nord-américain, véhiculé par la révolution des modes de
communication et par l’action des FTN. Deux termes à connaître sur ce thème de l’uniformisation culturelle :
- On parle d’occidentalisation des sociétés pour qualifier cette uniformisation, cette standardisation
culturelle.
- Pour désigner cette capacité, pour un Etat, à diffuser sa culture, ses modes, ses habitudes de vie, on
parle de « soft power », puissance douce : les Etats-Unis peuvent sont la puissance culturelle
dominante. Mais il existe des puissances culturelles secondaires en Europe occidentale, au Japon, en
Chine, en Inde...
B - Les réseaux numériques homogénéisent-ils le monde ?
Doc. 3 page 212 - Les enjeux d'Internet
La diffusion d'Internet n’est pas planétaire. Observons la carte :
- Les Etats la population connectée à Internet est la plus importante sont les pays veloppés : les
Etats-Unis (où le réseau est né en 1969) le Canada, les pays d’Europe Occidentale, l’Australie.
- La diffusion d’Internet dépend aussi du degré de liberté des internautes. On note la faible présence
d’Internet en Russie ou en Chine, ces deux pays ayant par ailleurs des réseaux sociaux spécifiques à
faible diffusion mondiale. Ces États veulent garder le contrôle d’Internet pour préserver leur
souveraineté : la Chine censure les informations et dispose de trois grands fournisseurs d’accès
nationaux (China Telecom, China Unicom et China Mobile) tous contrôlés majoritairement par l’État.
- Mais la projection choisie, centrée sur l’Amérique, instrumentalise un message, en montrant
l’importance des Etats-Unis dans le réseau Internet.
Internet et les réseaux numériques sont souvent présentés comme des vecteurs de la mondialisation. En effet,
ils sont à l'origine d'une certaine standardisation des pratiques culturelles par la multiplication des flux
d'informations qu'ils produisent.
Doc. pages 204-205 Carte des 500 millions d'amis Facebook, décembre 2010
Nous avons déjà vu cette carte en introduction. Elle montre les connexions entre les membres du site et a
été réalisée par Paul Butler, stagiaire chez Facebook, en 2010. Elle est très belle, précise, mais est-ce une
carte ou une image de communication ?
Une carte pro-Facebook
Analyse critique de la carte
- Ce document a été produit par un stagiaire de
Facebook, il n’a donc rien d’objectif : il s’agit d’un
outil de marketing destiné à mettre en valeur
l’extension mondiale du réseau social Facebook, à
idéaliser son image de réseau, dans un contexte
Facebook levait $90 milliards pour racheter
ses concurrents.
- La carte nous donne l'image d'un monde
interconnecté, d'un monde multipolaire qui
abolirait les vieilles images de la Triade.
- Il y a aussi l'idée d'instantanéité : tout se
connecte à un temps T dans l'espace mondial. La
couleur bleue est la couleur de Facebook, un bleu
apaisant et rassurant. Les lignes sur la carte
peuvent faire penser aux lignes aériennes, l’avion
étant le seul moyen de transport mondial et
massifié (même si les messages de Facebook ne
circulent pas dans les airs, mais des câbles
enterrés et sous-marins). Le bleu apparait de
façon lumineuse, au cœur des ténèbres du monde
Plusieurs critiques peuvent être émises à l’encontre de
cette carte :
- C’est une reconstitution : les gens dorment et ne
sont pas tous connectés en même temps !
- On pourrait croire en regardant la carte que
chaque ligne regroupe les relations entre deux
amis ; mais en fait, elle représente tous les amis
d'une ville ayant des amis dans une autre ville.
- Il n’y a pas de légende. Paul Butler a choisi des
figurés dont la couleur est proportionnelle à
l'intensité des relations. A quelle valeur
correspond telle nuance de bleu ? A partir de
quand la ligne devient-elle blanche ?
- Si on compare avec la carte de la répartition de la
population et avec la carte de l’IDH (doc. 1 page
214), Facebook ne concerne qu'une petite partie
des zones densément peuplées et délaisse les
zones où se concentrent les pauvres.
En outre, les limites de la présence de Facebook
correspondent à des frontières politiques (Chine,
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