LE SAHARA : RESSOURCES, CONFLITS
Avec 8,5 millions de km2, le Sahara est la plus grande étendue désertique aride
au monde. Il s’étend sur une dizaine de pays. Situé entre la Méditerranée et l’Afrique
subsaharienne, son paysage est essentiellement composé de roches, de pierres et de
sable. Eloigné des pouvoirs centraux, cet immense espace reste encore difficilement
accessible et les populations qui s’y trouvent se jouent des frontières étatiques. Divisé
en plusieurs petits territoires et parcouru de routes plus ou moins contrôlées, le
Sahara se situe aux marges d’espaces nationaux où les fonctions régaliennes des Etats,
celles du maintien de l’ordre, de la sécurité des hommes et des biens, de la perception
des droits de douanes ou toute autre taxe sont ici quasi nulles. L’Afrique du Nord en
pleine effervescence depuis 2011 avec la chute ou la fragilisation des régimes « forts »,
la rébellion des nomades Touareg au Mali - et peut-être Toubou en Libye et au Tchad -
semble accentuer cette situation. Le Sahara, une « zone grise » incontrôlée et
incontrôlable en marge des grandes mutations géographiques du monde ?
L’attention croissante des puissances étrangères qui souhaitent exploiter les richesses
pétrolières et minières, limiter l’immigration clandestine vers l’Europe et lutter contre
le terrorisme nous rappelle que le Sahara est d’une part traversé par les dynamiques
socio-spatiales qui lui sont propres et qu’il se situe d’autre part au cœur des
préoccupations géographiques et géopolitiques du monde.
A travers l’étude du Sahara, il s’agit de faire émerger un certain nombre de questions
qui se posent à des degrés divers à l’ensemble du continent africain :
1. la question des contraintes physiques et des ressources parfois très « convoitées »
dans des espaces peu développés
2. la question des frontières, leur porosité ou leur remise en cause depuis les
décolonisations
3. la question de l’Etat gangréné par la corruption et affaibli par l’insuffisance de
moyens financiers permettant d’exercer les fonctions dont il a la charge
I – LE SAHARA : UNE ZONE « FRAGILE »
A – Une plaque tournante des flux illicites de marchandises
B – Une plaque tournante de l’immigration clandestine
C – Une base arrière du terrorisme international
II – DES POTENTIALITES : « UN SAHARA PAS SI DESERT »
A – Des ressources nombreuses, exploitées ou potentielles
B – Des ressources très convoitées
C – Développement puis déclin du tourisme et du sport d’aventure
III. LES DEFIS DU DEVELOPPEMENT DU SAHARA
A – Restaurer l'Etat et la sécurité
B – Stabiliser les flux migratoires
C – Régler l’épineuse question des frontières et et établir une coopération entre Etats "sahariens"