1
Ch. 5 Quelle est la place de l’Union européenne dans l’économie globale ?
I) CITOYENS EUROPÉENS
Les pères fondateurs de l'Europe, Robert Schuman, Jean Monnet, Alcide De Gasperi et Konrad
Adenauer, ont pour but de contrer les nationalismes de l'après-guerre et de garantir la paix.
C'est à une Europe politique, fondée sur des valeurs, que Schuman aspire dans sa déclaration du
9 mai 1950. « Nous ne coalisons pas des Etats, nous unissons des hommes. », écrira Jean Monnet dans
ses Mémoires.
Mais s'unir politiquement, c'est renoncer à une part de la souveraineté nationale. C'est pourquoi, au
lendemain de la guerre, les gouvernants européens se refusent à aller jusqu’au bout de ce grand projet.
A défaut, ce sera donc l'union économique qui, en rendant les pays interdépendants, garantira la paix,
et conduira à terme à l'union politique.
L’institution de l’euro constitue un pas supplémentaire dans la construction d’une
identité européenne et une étape essentielle vers l’union politique. (Voir III et IV.)
Une construction difficile : document 1
Document 2 : à apprendre
Dates et institutions : documents 3 et 4
Euro et citoyenneté européenne : document 5
II) UN PROJET UNIQUE ET EFFICACE
A) Des objectifs économiques.
1) Un marché européen qui se développe
La libre circulation des biens et services doit permettre à chaque pays membre de se spécialiser
dans les productions pour lesquelles il détient un avantage comparatif, en termes de productivité
du travail et de qualité de la production.
Ainsi, la France détient, notamment, des avantages comparatifs dans des branches à technologies
de pointe : industrie aéronautique et spatiale, chimie, pharmacie et industrie agroalimentaire.
2
La concurrence accrue (disparition des barrières douanières) incite les entreprises à diversifier
leur production et à en améliorer la qualité.
Elle les incite également à augmenter leur productivité.
En particulier, l’euro permet une comparaison facile entre les prix.
L’immense marché constit par l’UE leur permet d’augmenter leur offre, et de réaliser des
économies d’échelle.
De plus, la monnaie commune a supprimé les risques de change (frais d’assurances)
et diminué les coûts de transaction des entreprises.
Augmentation de la productivité, baisse des coûts, augmentation et diversification de l’offre ont
ralenti l’inflation et augmenté la demande.
Jusqu’en 2008, le taux d’inflation de la zone euro s’est maintenu autour de 2 %.
Les consommateurs européens sont les premiers bénéficiaires de cette augmentation de la
compétitivi-prix et hors-prix des entreprises européennes.
L’intégration des marchés nationaux a donc permis le développement des échanges intra-zone,
en particulier dans la zone euro : ils représentent les deux tiers des échanges internationaux de
la France, et plus de 60 % des exportations de l’UE vont vers d’autres pays de l’UE. (Voir
matrice des échanges internationaux.)
La taille du marché européen, sa main d’œuvre qualifiée et l’attrait de transferts de technologie
(spécialisation internationale) ont aussi permis l’augmentation des IDE intra-zone.
2) … et un poids croissant dans les échanges internationaux …
L’augmentation de la compétitivité, ainsi que les tarifs extérieurs communs (union douanière) ont
favorisé le développement des échanges de l’UE avec le reste du monde.
Plus encore, par l’adoption d’une monnaie unique qui a permis une politique
commune des changes.
L’UE est ainsi devenue la première puissance commerciale du monde : hors échanges intra-
zone, elle représente près de 15 % des exportations mondiales de marchandises et 25 % des
exportations de services.
Cependant sa part dans le commerce mondial décroît, comme celle de tous les pays développés,
au profit de la Chine et des pays émergents.
3
Ce grand marché à forte demande et ouvert sur lextérieur, attire les IDE.
La politique monétaire de la BCE, dont la mission est de lutter contre
l’inflation, en maintenant presque constamment des taux d’intérêt supérieurs
à ceux des autres pays, notamment des Etats-Unis, attire les capitaux qui
peuvent financer la croissance.
3) … qui ont renforcé le poids politique de l’Europe.
Au 1er janvier 2013, les 506 millions d’habitants de l’UE ne représentent que 7 % de la population
mondiale. Sa superficie ne représente que le quart de celle de la Russie et la moitié de celle des
Etats-Unis.
Mais son PIB (16 700 milliards de dollars) représente 23 % du PIB mondial (contre 22,5 % pour
les Etats-Unis) : l’UE est la première puissance économique mondiale, tant pour l’industrie et
les services que pour la production agricole.
L’UE est désormais le premier investisseur mondial et la première destination des IDE.
Hachette p. 127 document 6
Enfin, l’euro constitue près du quart des réserves de change mondiales (contre plus de 60 % pour
les Etats-Unis).
Son poids économique est au fondement de la puissance de l’UE dans les instances
internationales.
C’est le cas, par ex., à l’OMC où elle est représentée en tant qu’entité politique - une voix unique,
donc forte par sa puissance économique, ce qui ne saurait être le cas si chacun des pays membres,
aux intérêts parfois divergents, disposaient d’une voix face à la puissance des Etats-Unis ou à la
coalition des PED.
Documents 7 et 8 et Hachette p. 124 document 3
Schémas de synthèse
4
B) Des politiques structurelles.
Pour bénéficier à tous ses habitants, un grand marché ouvert nécessite le rapprochement des structures
économiques et sociales des pays membres. Celui-ci ne peut se faire que par la coopération des
Etats, particulièrement lorsqu’ils partagent la même monnaie.
Cette coopération nécessite des règles, afin d’éviter des comportements de passager clandestin.
1) Solidarité et concurrence loyale.
La Commission européenne peut mettre son veto à des opérations de fusion-acquisition afin
d’éviter toute situation de monopole.
Elle veille aussi à éviter les abus de position dominante des entreprises qui se servent de leur
pouvoir (de leur taille) sur le marché pour échapper à ses mécanismes régulateurs : pratiquer des
prix artificiellement bas, conditionner la vente à leur exclusivité, subordonner l'achat d'un produit
à celui d'un autre produit, etc.
Lire : Document 9
Sont interdits les monopoles publics et les subventions aux entreprises publiques. La France a dû,
par ex., mettre fin aux monopoles nationaux d’EDF, de la SNCF ou de La Poste.
Est également interdite la « préférence nationale », c’est-à-dire l’attribution d’un marché public à
une entreprise nationale qui ne serait pas la mieux-disante.
Enfin, des normes européennes sont progressivement substituées aux multiples normes
nationales, qui relevaient parfois d’un protectionnisme déguisé.
Document 10
Garantir une concurrence loyale implique de garantir la libre circulation des facteurs de
production, notamment du travail : pour un grand marché européen de l’emploi et une allocation
optimale du capital humain.
C’est pourquoi l’organisation des études supérieures a été unifiée, et la circulation des étudiants
entre pays membres encouragée (Erasmus), chaque pays reconnaissant la validité des diplômes et
compétences acquis dans tout pays de l’UE.
5
2) Solidarité et politique agricole.
La Politique agricole commune avait initialement pour but de garantir l’autonomie
alimentaire de l’Europe : en favorisant la mise en œuvre du progrès technique (augmentation de
la productivité agricole), et en garantissant à la fois un niveau de vie équitable aux agriculteurs et
des prix « raisonnables » aux consommateurs.
Il était donc nécessaire de protéger les productions les plus exposées à la concurrence : par des
droits de douane communs sur les produits agricoles importés ; et par des subventions, afin que
les prix garantis aux agriculteurs ne pénalisent pas les exportations ni les consommateurs.
L’Europe est en 2012 le 3ème producteur mondial et le 1er exportateur de produits agricoles.
Les réformes successives de la PAC visent à libéraliser progressivement le marché agricole. C’est
pourquoi les aides sont désormais proportionnelles à la surface des exploitations (et non plus à la
nature de la production).
Ainsi, 70 % des aides bénéficient essentiellement à 20 % des exploitations (notamment
céréalières).
Elles sont donc critiquées comme favorisant la concentration des exploitations et le
productivisme, au détriment des petites exploitations traditionnelles.
Ces aides sont désormais assujetties à des normes environnementales, de santé publique et de
développement des zones rurales,
La France est le plus gros bénéficiaire de la PAC avec près de 20 % des aides. Le budget de la
PAC représente près de 40 % du budget total de l’UE. (Cependant, il diminuera de 12 % sur la
période 2014-2020).
3) Solidarité et nouveaux entrants.
Le Fonds européen de développement régional (FEDER) vise à renforcer la cohésion
économique et sociale de l’UE en corrigeant les déséquilibres régionaux : ses aides s’adressent,
notamment, aux pays nouveaux entrants ou à des régions géographiquement isolées - gions
montagneuses ou insulaires - sous forme d’investissements dans les infrastructures, d’aides financières
aux investissements des entreprises locales, d’assistance technique, etc.
1 / 15 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !