Pourtant, les besoins médicaux sont importants, que ce soit pour réaliser des diagnostics précis, tels
que des biopsies optiques ou pour la réalisation de gestes thérapeutiques qui minimisent l’invasivité
pour les patients.
La motorisation et la robotisation d’endoscopes flexibles permettent de réduire la difficulté de
manipulation par exemple grâce à la téléopération qui permet de rendre le déplacement des degrés
de liberté distaux plus intuitif [DeDonno2013, Ruiter2013, Wang2012]. Toutefois, les difficultés de
positionnement précis demeurent car les retards et les non linéarités de transmission restent
présents. Les tâches de positionnement et de réalisation de trajectoire restent donc très difficiles,
alors que la technique purement médicale requise est assez limitée.
Une solution aux problèmes de positionnement peut s’appuyer sur la commande automatique totale
ou partielle des endoscopes. Les tâches de positionnement sont en effet simples à définir totalement
par un médecin avant leur réalisation, soit à partir des images endoscopiques, d’imageurs embarqués
dans l’endoscope ou en utilisant des images pré-opératoires provenant d’autres modalités. On peut
donc envisager une réalisation autonome, dans le cas où tous les mouvements seraient motorisés, ou
partiellement autonome, dans le cas où les mobilités seraient partagées entre un opérateur humain
tenant l’endoscope et un robot contrôlant les degrés de libertés distaux. L’intérêt pour les médecins
réside dans la réduction importante de la charge cognitive et mentale requise pour ces gestes,
En endoscopie flexible peu de gestes ont été proposés à l’automatisation. On peut citer le suivi
automatique de cibles anatomiques [Ott2011], mais les méthodes de commande répétitive utilisées
dans ces travaux ne peuvent pas être directement étendues à des mouvements quelconques,
notamment ceux appliqués par l’utilisateur. En laparoscopie, on peut citer la création de mosaïques
d’images de microscopie confocale [Rosa2013]. Mais le positionnement est ici réalisé au contact. Ces
travaux ont toutefois démontré que l’estimation in situ du comportement des endoscopes flexibles
et/ou des tissus permet d’améliorer fortement les performances de positionnement.
3. Sujet détaillé
L’objectif de ce travail de thèse est de proposer des solutions robotiques pour le
positionnement précis d’instruments en endoscopie flexible. Plusieurs aspects pourront être
traités :
- le développement de boucles de positionnement utilisant les images fournies par
l’endoscope flexible et les images fournies par d’autres imageurs embarqués. Les
mouvements physiologiques et les comportements du système endoscopique devront être
pris en compte et on pourra s’intéresser à des méthodes d’intelligence artificielle permettant
d’obtenir des modèles in situ ;
- la coopération entre l’utilisateur et la partie autonome du système, que ce soit dans le cas
d’une comanipulation ou d’une télémanipulation. Dans ce cadre on pourra s’intéresser à
l’effet des mouvements de l’utilisateur sur le système et au type de retour à fournir à
l’utilisateur pour l’aider au contrôle des mobilités dont il a la charge ;
- le développement de solutions mécatroniques permettant de mettre en oeuvre les
approches envisagées.