puisqu'une partie de celles-ci reste à la charge de l'assuré (c'est le "ticket modérateur" que
peuvent d'ailleurs rembourser les mutuelles). L'indemnisation du chômage comprend deux
éléments : une allocation de base pour les chômeurs qui ont cotisé au régime de l'assurance
chômage et des allocations (régime de la solidarité nationale) pour ceux qui n'ont pas cotisé
ou qui ont épuisé leurs droits. L'ensemble de ces prestations est géré par des organismes
régionaux appelés Assedic (Associations pour l'emploi dans l'industrie et le commerce),
lesquels sont regroupés au niveau national dans l'Unedic (Union nationale pour l'emploi dans
l'industrie et le commerce) (Remarque : Pôle Emploi regroupe Assedic et ANPE). Les
retraites, appelées aussi pensions, sont des prestations versées tous les mois aux personnes
ayant cessé leur activité professionnelle et remplissant certaines conditions (âge, durée de
cotisation par exemple). Selon les pays, les systèmes de retraites sont organisés selon deux
modalités différentes (qui peuvent cependant coexister) : il s'agit des retraites par répartition
(cas de la France) et des retraites par capitalisation. Dans le premier système, les pensions
sont directement financées par les cotisations payées au même moment par les personnes
actives. On répartit donc les cotisations de l'assurance-vieillesse entre tous les "ayant-droits",
c'est-à-dire les retraités. Il est donc important de connaître la proportion d'actifs qui cotisent
par rapport aux inactifs retraités. C'est le rapport démographique = nombre d'actifs occupés /
nombre d'inactifs retraités. Dans un système de capitalisation, chaque actif épargne lui-
même afin de constituer des ressources pour sa période de retraite.
3. Le système de protection sociale en France
Si les premières grandes lois sociales datent des années 30, c'est en 1945, à la Libération,
qu'est créée la Sécurité sociale pour l'ensemble de la population. Cependant, la
généralisation de toutes les prestations à tous les individus ne se fera que progressivement.
La Sécurité sociale relève toutefois d'une organisation très complexe faite d'une multitude
de "régimes", c'est-à-dire d'organismes spécialisés dans un type de prestations pour
certaines catégories (les salariés, les marins, les agriculteurs, etc.). Le régime le plus
important est le régime général des salariés, qui regroupe les deux tiers des cotisants.
L'ensemble des cotisations et des prestations sont toutefois regroupées dans un compte de la
Sécurité sociale où peut apparaître un déficit (prestations supérieures aux cotisations) lié
essentiellement aux retraites et aux dépenses de santé. La Sécurité sociale, prise
globalement, a toujours tendance à être, de nos jours, déficitaire. Cette évolution, qui résulte
surtout de la croissance des dépenses de retraites et de santé, a nécessité des réformes
successives qui s'inscrivent toutes dans la même direction (hausse des cotisations,
allongement de la durée de cotisation pour la retraite, maîtrise des dépenses de santé). En
définitive, la protection sociale couvre la quasi-totalité des individus contre les différents
risques. Lorsque certains risques ne sont plus pris en compte par la protection sociale, on
sort de la logique de l'assurance pour rentrer dans celle de l'assistance (financée par le
budget de l'État, c'est-à-dire par la solidarité de la collectivité dans son ensemble). Deux
exemples le montrent : les personnes âgées sans ressources et les retraités dont la pension se
situe en dessous d'un certain seuil minimum reçoivent le minimum vieillesse; les chômeurs
qui ne peuvent plus recevoir les allocations chômage perçoivent une allocation de
solidarité, puis lorsque celle-ci cesse, le RSA, revenu social d’activité (ex RMI, revenu
minimum d'insertion). Cette généralisation de la couverture sociale n'était pas prise en
compte jusqu'à une date récente dans le mode de financement de la protection sociale qui
reposait principalement sur les cotisations perçues sur les revenus du travail. Dans un souci
de justice sociale, une contribution sociale généralisée (CSG) a été instaurée en 1990 afin
d'obtenir un financement plus large de la Sécurité sociale, son principe étant : "à revenu
égal, contribution égale". Représentant un faible pourcentage de tous les revenus (revenus
d'activité, mais aussi revenus du patrimoine et revenus de remplacement), la CSG s'assimile
à un impôt. Son taux est d'ailleurs décidé par le Parlement. Pour les salariés, il s'agit d'un
impôt prélevé à la source, puisqu'il figure sur leur bulletin de paie et est retenu par
l'employeur. Autre particularité : le produit de la CSG n'est pas affecté au budget de l'Etat,
mais directement aux organismes de Sécurité sociale. La CSG se situe donc entre l'impôt et
la cotisation.