Communiqué de presse de la conférence de presse du 6 décembre

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Il faudra construire 80 maisons de repos en plus chaque année d'ici
2050!
En 2050, notre pays comptera plus de trois millions de personnes de plus de
soixante ans. Pour pouvoir loger toutes ces personnes, 80 maisons de repos de
72 lits devraient être construites en moyenne chaque année. Il est dès lors grand
temps de développer des concepts modernes de maisons de repos et de
concevoir une grande diversité de logements répondant aux différents besoins
des plus âgés! Telles sont les conclusions de l'étude de la Confédération
Construction Bruxelles Capitale intitulée: "L'avenir de nos seniors et la création
de leurs logements: défis et opportunités".
La proportion de personnes âgées dans notre population ne cesse de croître et, au sein
de ce groupe, la part des personnes très âgées augmente également. L'impact de ce
phénomène est énorme, non seulement au niveau de l'économie ou de l'âge de la
retraite, mais également dans le domaine du logement. En effet, la plupart des gens
acquièrent un logement lorsqu'ils sont jeunes adultes, sans prendre en considération les
besoins qu'ils auront à 70 ans. A présent que la génération du baby-boom atteint l'âge de
la pension, les besoins en logements adaptés deviennent urgents.
D'après la Confédération Construction Bruxelles-Capitale, notre pays n'est pas prêt à
faire face à ce défi. Et notamment à cause de l'extrême morcellement des
compétences entre l'état fédéral, les communautés, les régions, les provinces, les
communes, les CPAS, etc., qui empêche de mener une politique efficace en la matière.
Cette situation engendre en effet un enchevêtrement de législations, règlements et
normes à tous les niveaux. Une optimalisation de la situation s'impose donc.
Le type d’accueil, principalement institutionnel, de la plupart des maisons de repos
existantes laisse à désirer. La Confédération Construction Bruxelles-Capitale propose de
renouveler le genre en se basant sur la notion d'environnement résidentiel. Cette
notion implique que la personne âgée va s'installer dans une "autre maison" et non pas
dans une sorte d'hôpital. L'étude fait par ailleurs référence à des exemples innovants de
cette approche en Scandinavie et aux Etats-Unis. Là-bas, le patient est considéré comme
un résident et le résident est un client, ce qui implique que:
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La personne âgée qui déménage vers une maison de repos de ce type nouveau
emmène ses meubles et ses objets personnels.
Les chambres trop exiguës sont bannies.
Les résidents effectuent un maximum d'activités journalières de manière
autonome, ce qui permet au personnel soignant de se concentrer sur les tâches
médicales.
Aux Etats-Unis, l'industrie de l'"assisted living" est florissante. Trois quarts des
institutions ont été construites après 1996 et 90% des maisons de repos
appartiennent au secteur commercial. Le concept d'"assisted living" offre à la fois
davantage de qualité et est globalement moins cher que les solutions traditionnelles. Via
une architecture adaptée, qui permet aux seniors de rester indépendants et autonomes
le plus longtemps possible, les coûts de main-d'œuvre liés aux aides et aux soins
peuvent être réduits. L'assisted living présente aussi généralement un meilleur
environnement de travail pour le personnel.
Pour les patients souffrant de la maladie d'Alzheimer, des maisons d'accueil totalement
adaptées à leurs besoins ont été construites en Scandinavie. Ces maisons ont une
architecture spécifique et l'amélioration de la qualité de vie de ces patients permet de
réduire la prise de médicaments. Mais l'on essaye avant tout de leur permettre de
conserver une certaine autonomie dans leur logement existant.
Si le maintien à domicile devient impossible, un déménagement vers un accueil spécialisé
s'impose cependant. A Morlanwelz, des projets d'hébergement en groupes restreints de
personnes souffrant de démence sont par exemple mis sur pied : les CANTOUS. Les
patients peuvent dormir et se reposer dans leur chambre et les espaces communs et
jardins sont conçus de telle manière qu'ils peuvent s'y promener et y passer la majeure
partie de la journée.
Mais l'habitat des seniors recouvre plus que l'accueil collectif des personnes très âgées.
Pour éviter autant que possible les déménagements forcés, l'on peut s'inspirer de ce qui
est développé selon le concept du "lifetime housing", qui consiste en:
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des soins et des services à domicile
une adaptation du logement de telle sorte qu'il ne comporte plus de barrières en
cas de diminution de certaines capacités physiques ou mentales.
Par ailleurs, les nouvelles technologies dans le domaine de la domotique, de la
télémédecine et des télésoins à domicile, peuvent faire du logement un lieu névralgique
de surveillance de la santé.
Aux Etats-Unis et en Scandinavie, un marché s'est créé pour les habitations adaptées au
plus de 55 ans. Les personnes de cette catégorie d'âge occupent des logements où elles
peuvent demeurer longtemps, même si leur santé se détériore. La réalisation de ce
concept dépendra de la culture locale et les aménagements intérieurs peuvent être très
variés. En Scandinavie, l'accent est mis sur l'accessibilité et l'intégration dans le milieu
urbain.
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