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David Bosc , Serge Carré et avec l’aimable participation d’Adrien Cheyrou-Lagrèze.
25/01/11
Psychologie, développement affectif et cognitif chez l’enfant
Développement affectif et cognitif chez
l’enfant
I- Stade du développement psychoaffectif chez
l’enfant
4 grands stades :
- Prégénitaux (oral, anal, puis phallique)
- Complexe d’Oedipe
- Latence
- Puberté et adolescence
L’enchainement de ces différents stades est très progressif. Chacune des étapes successives
laissent derrière elles, des traces qui s’organisent en strates susceptibles de cristalliser des points de
fixation vers où convergeront d’éventuelles régressions postérieures.
A- Stades prégénitaux
1- Stade oral
Il regroupe la 1ère année de vie.
Durant cette année, les zones érogènes prévalentes, c'est-à-dire les sources pulsionnelles sont :
la zone bucco labial, le carrefour aéro-digestif, l’estomac, les organes de la phonation, et les organes
neurosensoriels (peau, regard).
Source pulsionnelle : que ce soit nourriture ou information sensitivo-sensoriel, il s’agit de faire
passer à l’intérieur de soi des éléments extérieurs (nourriture affective comme solide).
L’objet pulsionnel est le sein ou son substitut : le biberon. La fonction alimentaire sert de
médiateur principal à la relation symbiotique entre la mère et l’enfant. Très rapidement le plaisir oral
vient s’étayer sur l’alimentation. Au delà de l’apport alimentaire l’enfant découvre que l’excitation bucco
labiale provoque un plaisir en soi.
But pulsionnel : plaisir auto érotique lorsque l’enfant stimule la zone érogène orale (succion et
désir d’incorporation des objets). En l’avalant, l’enfant se sent lié à lui et se sont ses incorporations
primitives qui fournissent le prototype de l’identification et des introjections ultérieures. A ce stade avoir
l’objet équivaut à être l’objet.
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Le moment du sevrage : il naît un conflit relationnel spécifique à cette période, par exemple :
l’introduction alimentaire avec la cuillère peut être source de difficultés liées à une discontinuité entre les
cuillérées au moment du repas. Cette rupture sera compensée par le holding de la mère grâce aux paroles,
aux regards et au toucher qui vont alimenter l’enfant entre les bouchées.
Illustration clinique : le nourrisson qui a faim ressent une tension, cri, pleure. La mère le nourrit :
dans le meilleur des cas le nourrisson s’apaise, voire s’endort de bien être: il y a une baisse de la tension
de l’oralité. A l’âge adulte, il peut rester des traces, ainsi au moment des angoisses, on ronge ses ongles,
on mâche son stylo pour apaiser celles-ci.
Outre la fonction alimentaire, c’est au niveau de l’oralité, que ce mettent en place les prémices du
plaisir oral : téter, sucer, manger. Ce nourrir est lié à la communication, à la relation à l’autre, la
convivialité chez l’adulte en est un équivalent (« on se fait une bouffe »).
Le nourrisson va également exprimer son affect et ses émotions par la bouche, comme son
agressivité (il va crier, mordre).
Enfin, le nourrisson à tendance à tout porter à sa bouche, pendant la première année de vie :
expérience du dedans et du dehors, du soi du non soi.
2- stade anal
Il se déroule aux environs de la deuxième année de vie (dépend des enfants : cela peut être entre
deux et quatre ans). Cette année est consacrée à la maîtrise ou à l’emprise.
Le plaisir anal de la défécation existait déjà auparavant mais va ici se conflictualiser.
La zone érogène prévalente (=source pulsionnelle) est la zone ano-recto-sigmoïdienne, voir toute
la muqueuse digestive.
L’objet pulsionnel est relativement complexe, il ne peut plus être seulement les fèces. La mère et
l’entourage sont également des objets à maitriser et à manipuler.
Le but pulsionnel est double : - plaisir auto érotique par stimulation de la zone anale par les selles
- recherche de pression relationnelle sur les objets et les personnes
qui commencent à se différencier.
L’enfant considère ses selles comme une partie de lui-même qu’il peut soit expulser soit retenir
(distinction entre dehors et dedans).
Les selles deviennent une monnaie d’échange entre lui et l’adulte. Le stade anal est le stade
d’ambivalence maximale, car un même objet peut être conservé ou expulsé, ceci étant à l’origine de
plaisirs différents.
D’autre part en fonction du temps ou du lieu d’expulsion/rétention, il peut prendre la valeur d’un
bon objet ou d’un mauvais objet (arme ou cadeau relationnel). C’est à ce stade que l’enfant consolide la
frontière intérieur/extérieur entre le soi et le non soi et qu’il commence à prendre plaisir dans la
manipulation relationnelle des objets extérieurs : mère ou substituts. Par exemple l’éducation
sphinctérienne ne doit être ni trop précoce ni trop rigide afin que l’enfant ai le temps d’éprouver un
pouvoir sur l’autre sans s’identifier à un surmoi parental trop tyrannique. L’enfant se rend compte qu’il a
de l’emprise sur l’autre : ses actions entrainent des réactions de l’autre.
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3- Stade phallique
3ème année de vie. Il annonce et précède la problématique œdipienne. C’est une période de
l’affirmation de soi.
La zone érogène prévalente (ou source pulsionnel) est l’urètre avec un double plaisirs :
miction/rétention. Comme le plaisir anal elle comporte une dimension auto érotique et objectale
L’objet pulsionnel est la miction et le sphincter vésical
Le but pulsionnel : autoérotisme avec la masturbation
C’est à ce stade que ce manifeste la curiosité sexuel infantile, l’enfant prend conscience des
différences anatomiques des sexes c'est-à-dire la présence ou non de pénis. Dès lors le stade phallique va
être une période de déni de cette différence autant chez le garçon que chez la fille.
L’enfant va également élaborer des théories sexuelles infantiles qui correspondent à
l’interprétation des faits en fonction de son vécu libidinal et compte tenu de son incapacité à les intégrer
sur le plan relationnelle
B- Complexe d’Oedipe
C’est le point nodal qui structure le groupe familial et la société humaine tout entière avec
l’interdit de l’inceste. C’est le moment fondateur de la vie psychique assurant le primat de la zone
génitale, dépassement de l’autoérotisme primitif et orientation vers des objets extérieur. Le complexe
d’Œdipe permet l’avènement d’un objet global entier et sexué. La période œdipienne se déroule en 4 et 7
ans.
Il y a l’angoisse de castration qui prend son origine dans la constatation des différences des sexes.
Face à elle, le garçon va se défendre par surinvestissement du pénis. La fille, elle, va développer une
envie de pénis. Pour Elle, aucun déni ne pourra compenser cette blessure narcissique vécu dans la réalité.
C’est cette envie de pénis qui introduit chez la fille la problématique œdipienne.
Comme dans la légende de Sophocle, ce complexe d’Œdipe correspond à une attirance pour le
parent de l’autre sexe, et un sentiment de haine et de rivalité pour le parent du même sexe. Il existe des
différences importantes entre le garçon et la fille.
Chez le garçon, le complexe d’Œdipe ne suppose pas un changement d’objet d’amour, car c’est
déjà la mère, alors que chez la fille, un tel changement doit s’opérer.
Chez le garçon, l’angoisse de castration vient mettre un terme brutalement à la problématique
Œdipienne, l’enfant devant renoncer à sa mère sous l’effet de la menace castratrice.
Chez la fille en revanche, c’est l’angoisse de la castration qui initie la problématique œdipienne
(envie de pénis) dont la liquidation sera pour elle moins rapide, se déroulant sur plusieurs années (plus
long que chez le garçon).
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L’amour œdipien ne doit pas être conçu comme un amour idyllique, c’est un amour doublement
entravé :
- de l’intérieur par l’attirance pour un parent impliquant un certain renoncement à l’autre (tiers regretté)
- de l’extérieur par la menace de la castration (tiers redouté)
Ceci explique pourquoi les mouvements anxio-dépressifs se font fréquents pendant la période
œdipienne ainsi que l’émergence phobique avec la peur de perdre l’amour du parent du même sexe en
raison de la rivalité.
Sur le plan identificatoire, le complexe d’Œdipe marque une étape décisive, puisqu’il instaure la
prévalence de l’ « être » sur « avoir ». Il ne s’agit plus d’avoir ou non un pénis mais d’être un homme ou
une femme à l’instar des images parentales. L’acceptation des différences des sexes confère à l’enfant une
aptitude au deuil, et à l’activité symbolique de type adulte.
Enfin par l’intériorisation des interdits parentaux (la prohibition de l’inceste essentiellement), le
complexe d’Œdipe permet la mise en place du surmoi et de l’idéale du moi définitif.
C- Période de latence
Classiquement aconflictuelle, elle est comprise entre 7 et 12 ans. Le point essentiel est compris
dans une relative obsessionnalisation de la personnalité que l’éduction et l’enseignement savent mettre à
profit pour demander à l’enfant l’acceptation de rythmes réguliers et donc une discipline plus précise avec
une soumission aux règles.
Les tendances obsessionnelles reposes sur la mise en place de formations réactionnelles comme le
dégout, la pudeur, qui vont permettre à l’enfant de se dégager des conflits sexuels de la période
précédente. Ainsi apparaissent, les sentiments de respect, de tendresse, de dévotion envers les images
parentales.
On assiste à une désexualisation des pensées et des comportements. L’enfant déplace les but
pulsionnel vers des objectifs plus socialisé (jeux, sports collectifs, musique..) et donne lieux à une
disponibilité particulière de l’enfant pour les apprentissages pédagogiques.
D- Puberté et adolescence :
On ne peut pas parler de stades ou de périodes mais plutôt de crise qui vient clore la période de
latence. L’adolescence est centré par une crise narcissique et identificatoire, avec des angoisses intenses,
quand à l’authenticité de soi, du corps, et du sexe.
La constitution de l’identité est balbutiante, faite d’avancées et de régressions.
Parallèlement aux modifications physiques, et somatiques de la puberté, on assiste à des
émergences pulsionnelles massives qui viennent déséquilibrer les rapports entre les instances intra
psychiques. Le moi se sent envahi par une angoisse pulsionnelle face à laquelle il va devoir se défendre.
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On décrit alors une réactivation de la problématique Œdipienne, avec déplacement sur des
substituts idéalisés (professeur, artiste…), mais aussi une réactivation des problématiques prégénitales,
notamment orale : anorexies mentale, toxicomanie, alcool, tabac et autres addictions.
On constate à cette époque, une tendance au passage à l’acte qui permet de faire l’économie de la
mentalisation des conflits, une manipulation de l’idée de mort et l’émergence fréquente d’idées
dépressives.
L’adolescence est une période de renoncement multiple. Parmi les deuils à assumer, il faut insister
sur le deuil des illusions personnelles et le deuil des images parentales. L’adolescent doit en effet
admettre un décalage irréductible entre sont moi et l’idéal du moi (blessure narcissique).
Il doit également admettre les imperfections inévitables de ses parents.
Tous ces processus psychologiques s’effectuent souvent de manière chaotique, par à-coup avec
des régressions temporaires et reprises du développement.
Les problématiques de dépendance et d’autonomisation psychique sont à l’œuvre avec pour
l’adolescent la difficulté à se séparer ainsi que la quête d’une autonomie toujours plus grande tout en
évitant le risque, voir le danger, de se retrouver seul.
II- Développement cognitif
Pour le développement de l’intelligence il y 3 séries de facteurs qui interviennent :
- la maturation neurologique
- l’exercice et l’expérience acquise dans l’action effectuée sur les objets
- les interactions et transmissions sociales.
Les recherche actuelle, sur le développement cognitif précoces mettent l’accent sur le fait que le
Bébé est actif et qu’il recherche lui-même quelle sont les règles qui gouvernent les événements qui
l’entourent. Il est motivé dans cette activité par les besoins physiologique et de relations affectives, mais
aussi par plaisir de comprendre et de réussir.
PIAGET :
Jean William Fritz Piaget, (9 août 1896 à Neuchâtel - mort le 16 septembre 1980 à Genève), est un psychologue, biologiste,
logicien et épistémologue suisse connu pour ses travaux en psychologie du développement et en épistémologie avec ce qu'il a
appelé l'épistémologie génétique.
Selon Piaget, la construction progressive de l’intelligence : moyen d’adaptation de l’individu à
son milieu, se fait par l’intermédiaire de deux mécanismes complémentaires :
- assimilation
- accommodation
« L’intelligence, c’est une adaptation »
Définitions :
Assimilation : intégration des données de l’expérience dans la structure de l’individu.
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