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ses efforts sur le processus d’investissement, tandis que la politique économique
peut mettre l’accent sur les modes de répartition, de redistribution des revenus et
de consommation.
Par contre, pensons-nous, il est fort difficile, dans une formation sociale sous-
développée, de faire émerger une politique de développement à partir d’une
politique économique existante. Les raisons explicatives de ce phénomène
peuvent être nombreuses. Mais nous en citons au moins deux qui nous semblent
plausibles :
a) - la mise en place d’une politique économique sans ouverture sur le
développement est l’indice de l’échec de l’accumulation du capital.
b) - Ce processus d’accumulation étant converti ou détourné vers les méandres
du processus d’enrichissement. Ce dernier est à distinguer du processus
d’accumulation. L’enrichissement pouvant résulter d’activités d’accaparement,
de prédation, de corruption et autres malversations courantes. Ce qui signifie
que l’ancrage des forces sociales qui font promouvoir cette politique
économique est composé de classes et couches sociales dont les intérêts
immédiats sont dans les sphères de circulation, de répartition et de redistribution
du capital et des revenus. Le profit échoue en quelque sorte dans des catégories
diverses de revenus. A la longue, le produit social public opère un mouvement
de spirale descendante qui fait que ce produit social, au lieu de se faire valeur,
c’est à dire de continuer à se faire valoriser par l’activité productive, tend à se
transformer en un ensemble de valeurs d’usage. C’est la contradiction entre
activités productives et activités diverses de circulation et de consommation qui
n’est pas politiquement résolue.
Ceci peut constituer une hypothèse de travail que la suite viendra confirmer ou
infirmer. Elle peut jeter un éclairage sur les distances qui peuvent exister entre
les résultats de la politique de développement et ceux de la politique
économique.
II. Examen de la politique de développement et des politiques économiques,
1967-1997.
1. De 1967 à 1978-1979 a été appliquée une politique de développement qui
avait pour objectif principal, par le moyen des plans de développement, de
transformer l’économie algérienne en y implantant une industrie de base, en
procédant à des transformations des rapports de propriété au sein de l’agriculture