Socialisation Intro : La sociologie doit être considérée comme un

Socialisation
Intro :
La sociologie doit être considérée comme un savoir spécifique parce qu’elle produit un savoir qui n’est
pas indépendant de son environnement et aussi parce qu’elle construit nécessairement son sujet en
fonction de son environnement. Le savoir du sociologue porte la marque d’une époque et des
caractéristiques de son environnement.
Une dimension centrale de la sociologie est celle de la construction de ses objets de recherche parce
que justement expliquer le social ne ressort pas d’une évidence.
La sociologie présente des spécificités sui tiennent au rapport qu’elle entretien avec son objet de savoir
et à la façon de connaître et d’expliquer les faits sociaux.
Durkheim (1858-1917) a donné à la sociologie une bonne part de ses fondements épistémologique.
Avec lui, il s’opère un changement important : seul les sociologues ont du savoir, peuvent analyser la
société. Il parle de socio scientifiques, c'est-à-dire une science de la sociologie. C’est dans son ouvrage
« les règles de la sociologie » qu’il soutient sa thèse centrale sur la nature du social et la façon de le
reconnaître (ex : « il faut traiter les faits sociaux comme des choses ; doit être considérée comme une
chose tout ce qui est donné et tout ce qui s’impose à l’observation. Considérer ainsi les faits sociaux
s’impose car nous ne connaissons pas ce qu’ils sont. »). Ainsi Durkheim recommande de prendre la
mesure de notre ignorance en traitant les faits sociaux comme des faits extérieures auxquelles il faut
appliquer une méthode d’observation et d’analyse permettant une prise de distance de l’observateur.
C’est l’idée qu’il faut aller « des choses aux idées, et non des idées aux choses ».
La 1ère démarche du sociologue pour Durkheim « c’est dans la nature de la société elle-même qu’il faut
aller chercher l’explication de la vie sociale ». La sociologie est une science qui recherche les lois
causales qui lient les phénomènes entre eux.
Il faut traiter les faits sociaux comme des choses, et doit être considérer comme chose tout ce qui est
donné et tous ce qui s’impose à l’observation.
On explique le social par le social, la science a pour but de rechercher les lois causales, elles opèrent
pour expérimentation.
Chapitre 1 : les fondements de la sociologie
Il y a un rapport étroit entre une demande sociale et les étapes de la production des connaissances
sociologiques. Tous les sociologues s’accordent sur l’idée que la sociologie est une science et qu’elle
se définit comme un ensemble de 2 connaissances :
la dimension théorique
la dimension empirique
L’objet de la sociologie est construit et non spontané, les choix sociologiques de chaque sociologue
sont fonction du mode de construction de son objet et détermine le type de connaissance scientifique
qu’il en tirera.
Il y a une étroite solidarité entre la définition de l’objet, ses choix méthodologiques et les concepts
théoriques, on ne peut parler de sciences qu’à partir du moment où ces 3 éléments sont réunis et
fonctionnent pour produire une connaissance véritable.
Dans les règles de la méthode sociologiques, Durkheim présente une approche méthodique de la vie
sociale, il tente d’y établir sur des bases rationnelles, une méthodologie d’investigation scientifique. Il
commence dans cet ouvrage par définir l’objet de la sociologie : « est fait social toutes manières de
faire fixées ou on, susceptibles d’exercer sur l’individu une contrainte extérieure ». Les principaux
éléments sont la contrainte extérieur ou individuelle.
Pour Durkheim, la vie sociale se caractérise comme différente de a seule accumulation des
comportements individuels. Il propose en conséquence un ensemble de règles fondamentales
analogues à celles que connaisse par exemple la physique de son temps.
La 1ère de ses règles : « il faut considérer les faits sociaux comme des choses ». Il ne dit pas que les
faits sociaux sont des choses, il dit que les faits sociaux doivent être étudié avec la même objectivité et
la même rigueur que pour l’étude des objets physiques. Ces faits sociaux pour Durkheim ne sont pas le
produit de l’imagination et leur résistance est extérieure à la conscience ce qu’il préconise est que le
sociologue soit dans l’état d’esprit des physiciens et qu’il se tienne prêt a des découvertes qui le
surprendrait et le déconcerterait.
L’objet de la sociologie est bien l’étude du fonctionnement de la sociologie, c'est-à-dire tout ce qui
touche à la vie de l’homme => étude de l’homme en tant qu’être social, en effet à sa naissance chaque
personne trouve des manières de penser déjà formée et qu’il intériorise progressivement, via les
processus de socialisation et donc progressivement il s’intègre à la société à laquelle il appartient.
Si la sociologie met en évidence si les individus sont socialement conditionnés ne veut pas dire qu’ils
sont des marionnettes, des structures sociales.
Sociologie = comprendre la société, son fonctionnement, comment elle se reproduit et les différents
faits sociaux qui peuvent s’y dérouler. Elle étudie la société humaine, leur organisation… On peut doc
dire que la société, les groupes sociaux, les institutions et systèmes, les organisations, les structures
constituent la réalité sociale et matérielle qui fait l’objet de la sociologie.
Les processus d’accès à la connaissance :
Que veut dire « connaître » ? C’est avoir une représentation exacte de la réalité, au niveau de la pensée
=> la connaissance est le reflet le plus adéquat et le plus conforme de la réalité sociale.
Dans ce contexte, la vérité scientifique n’est autre que l’exactitude de la représentation du monde, elle
implique un contact avec cette réalité sociale obtenue par la pratique sociale.
Comprendre la société est à la portée de tous puisque chacun fait parti d’elle. Sans doute cette
perception particulière est limitée parce que toute société est en mouvement permanent de sorte que
toutes les connaissances se trouvent obsolètes car les organes de perception sont forcément imparfaits.
Cette perception immédiate des choses est source d’erreurs, le sociologue doit s’en éloigner.
Chapitre 2 : « la formation de l’Esprit Scientifique » G. Bachelard
I Etude du texte de G Bachelard (voire TD)
Bachelard explique que « c’est en termes d’obstacles qu’il faut poser les problèmes de la
connaissance scientifique ».
Obstacles = illusions, préjugés, fausses évidences.
« Les obstacles provoquent des lenteurs et des troubles, de l’inertie et donc des blocages ».
« La connaissance du réel est une lumière qui projette toujours quelque part des ombres »
Réel = ce qu’on veut expliquer comme fait social.
Lumière = vision de ce que l’on peut comprendre, de ce qui nous intéresse.
« Le réel n’est jamais ce qu’on pourrait croire, mais il est toujours ce qu’on aurait pensé ».
Penser = construit.
La réalité scientifique d’un fait social n’est jamais ce qu’on pourrait croire.
« On connaît une connaissance extérieure en détruisant des connaissances mal faite » : c’est
l’idée que la connaissance n’est pas linéaire, elle est vraie tant qu’elle n’a pas été contredite par
d’autres scientifiques.
« Quand il se présente à la culture scientifique, l’esprit n’est jamais jeune, il est même très
vieux car il a l’âge de ses préjugés » => les préjugés sont ancrés dans la civilisation depuis
longtemps. La science s’oppose à l’opinion (différent de la connaissance scientifique), nos convictions
profondes peuvent être infondées.
« En désignant des objets par leur utilité, on s’interdit de les connaître ».
Dans la formation de l’Esprit Scientifique, les connaissances doivent être questionnées et on ne doit
pas s’arrêter à l’utilité => toutes connaissances est une réponse à une question : « rien ne va de soi,
rien n’est donné, tout est construit »
Il y a une vulgarisation par leur caractère utilitaire, les sociologues cherchent à comprendre le fait
social : il explique, analyse et d’autres utilisent sa recherche.
La connaissance scientifique est l’aboutissement d’un travail scientifique, cette connaissance n’est pas
disponible : on ne peut pas la donner spontanément. Si on ne questionne pas toutes connaissances,
« des obstacles épistémologiques s’incrustent sur la connaissance non questionnée » =
préjugés qui sont très vieux parce que non questionnés depuis longtemps « il vient u temps où
l’esprit aime mieux les réponses que les questions » => la remise en cause permanente n’est pas
faite systématiquement, les hommes préfèrent entendre une idée en conformité avec eux-mêmes et
leurs connaissances que ce qu vient le déranger : le sociologue ne va pas accepter une nouvelle idée
mais va se demander quel est son fondement.
Bachelard nous met en garde sur le fait que quand une idée scientifique devient familière, elle se
charge de beaucoup de psychologique et il y a un problème pour la remettre en cause, or une vérité
scientifique est vraie jusqu’à ce que quelqu’un d’autre démontre que ce n’est pas vrai (ex : tout tourne
autour de la terre mais plus tard tout tourne autour du soleil).
Le scientifique désire savoir mais ce désir de savoir doit se situer dans une perspective de nouvelles
interrogations. Un même mot peut avoir plusieurs significations => le scientifique doit définir ce qu’il
pense derrière ses mots : c’est une démarche scientifique.
Bachelard dit qu’il y a une utilité de mobiliser de façon permanente une connaissance ouverte et
dynamique => il faut donc de combattre tous savoirs fermés et statiques. C’est l’observation première
qui produit les savoirs fermés, c’est la raison pour laquelle l’observation première est toujours un
premier obstacle pour la culture scientifique parce qu’elle apparaît concrète, naturelle et facile => on
croit la comprendre. Pour Bachelard, il y a rupture et non pas une continuité entre l’observation et
l’expérimentation « il est nécessaire que la pensée quitte l’empirisme immédiat ».
II Epistémologie et science.
L’épistémologie dit ce qu’est la science et met une barrière entre ce qui est légitime d’être considéré
comme science de ce qui ne l’est pas => épistémologie se doit de suivre et d’accompagner la
démarche du savant : l’histoire des sciences ne peut se constituer qu’en prenant en compte le point de
vue de l’épistémologue.
Ce concept de rupture de l’épistémologie permet à Bachelard de fonder une sociologie de la science en
distinguant plusieurs sortes de ruptures :
la 1ère se manifeste par un long travail de définition, de notions et de concepts que l’on utilise.
Le 2ème consiste pour le chercheur à questionner toutes les problématiques qui l’ont précédé
dans son champ de recherche.
Bachelard nous dit que la rupture épistémologique nous permet dans ces conditions non seulement de
rompre avec l’idéologie au sens large mais permet aussi au chercheur de garder son autonomie par
rapport aux autres discours scientifiques => il peut aussi questionner les autres discours scientifiques.
Ce concept qui introduit des « lenteurs et des troubles » affectent l’avancement de la connaissance =>
la progression de la science se fait dans un champ mouvant « où se déploie les notions empiriques
et les problématiques préscientifiques produites par les grandes idéologies qui constituent la
conscience d’une époque ». La conscience d’une époque :
un élément historique : ex : la peine de mort est abolie alors qu’une majorité de gens était
pour, aux Etats-Unis c’est contre leur idéologie => on ne la supprimera jamais.
Un élément contextuel : où il y a toujours une idéologie (ex : contraception, avortement, droit
de vote aux femmes, l’euthanasie, les soins palliatifs, légalisation du cannabis (c’était
impensable d’en parler il y a des décennies mais c’est encore minoritaire) avant on risqué la
prison pour ces sujets => l’élément contextuel est important.
Ces grandes idéologies produisent des connaissances toutes faites => produit des lenteurs et des
troubles. Elles sont à relier aux époques, ce n’est pas quelque chose de statistique (ex le racisme
apparaît plus ou moins selon l’époque), ça repose sur le système des préjugés qui nuisent à la
recherche scientifique => obstacle épistémologique.
Bachelard nous donne la typologie de ces obstacles : c’est une connaissance première, générale et
utilitaire qui renvoie à la même chose. Pour lui, il est très important que « l’ancien doit être pensé en
fonction du nouveau cela permet de définir les limites d’une problématique ancienne et d’ouvrir le
champ, de permettre l’émergence d’une nouvelle problématique.
Chapitre 3 : « le fait social »
Introduction :
Durkheim (1958-1917) est le 1er a avoir occupé la place de professeur de sociologie. « Il faut traiter
les faits sociaux comme des choses », il a opéré une véritable opération qui a permis le développement
de la sociologie : il donne une méthodologie à la sociologie pour en faire une science.
« Les individus sont beaucoup plus un produit de la vie commune qu’ils ne la déterminent » : la
socialisation.
« Il faut considérer les phénomènes sociaux en eux-mêmes détachés des sujets conscients qui se les
représentent » : il faut traiter les faits comme des choses, nécessité d’une démarche méthodologique,
scientifique sociologique pour atteindre l’objectivité requis.
Les trois grandes préoccupations dans l’ensemble des œuvres de Durkheim :
Comment les hommes sont-ils liés entre eux ?
Durkheim distingue 2 modes de liaisons entre les hommes :
solidarité mécanique qui caractérise les sociétés primitives, solidarité fondée sur la
ressemblance.
solidarité organique qui caractérise les sociétés modernes : très forte division du travail,
sentiment de dépendance mutuelle.
Quelle est l’origine de la croyance religieuse ?
Durkheim répond dans son ouvrage les formes élémentaires de la vie religieuse (1912) où il montre
que ce n’est pas la religion qui explique la société mais plutôt la société qui s’exprime à travers la
religion. Durkheim établit une mise en relation entre la structure mentale (pensée) et la structure
sociale (société).
Il y a une nécessité du respect de la méthode sociologique pour réaliser un travail scientifique.
Durkheim fournit des instruments indispensables à une réflexion épistémologique permettant de
fonder la sociologie comme pratique scientifique.
Pour lui, l’un des problème majeur de la sociologie réside dans la difficulté à partager (à bien
démarquer) le discours commun (préjugés, prénotions…) du discours savant sur le monde social. <il y
a une importance de s’écarter des préjugés, des prénotions : le discours commun produit une
connaissance spontanée, subjective tandis que le discours scientifique produit une vérité en terme
d’une connaissance scientifique.
Pour lui, les faits d’ordre psychologiques n’existent pas indépendamment de leur enracinement dans
les structures sociales => la sociologie et la psychologie sont loin de s’opposer : elles sont en fait deux
disciplines complémentaires : pour Durkheim, il n’est pas possible de distinguer des faits purement
sociaux et des faits purement psychologiques car l’individu est un produit de l’Histoire qui renvoie à
un certain état des structures sociales. => « L’histoire est notre inconscient social » : nos manières de
penser, nos institutions, nos habitudes qui paraissent inscrites dans une représentation collective
trouvent leur origine dans le passé => lien avec Bachelard.
I Définition du fait social (voir TD biographie de Durkheim)
C’est un fait extérieur qui s’impose à l’individu.
Notion de coercition, de contrainte.
C’est un fait qui s’intériorise par le processus de socialisation, éducatif.
Le fait social se distingue de tous les autres phénomènes pouvant se produire dans la société.
Le fait social s’oppose à la biologie, la psychologie et toutes les autres sciences de la nature.
La spécificité du fait social résulte de l’éducation, se qui en résulte, ce qui fonctionne indépendamment
des usages.
« Les faits qui présentent cette remarquable propriété quils existent en dehors des consciences
individuelles » Durkheim : faits extérieurs à l’individu « faits qui présentent une puissance impérative
et coercitive » => des faits qui s’affirment dès que je tente de résister. Ex : le droit, les normes.
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