1. Bienvenue et introduction - EESC European Economic and Social

CESE 268/2009 EN-GT/cc
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Comité économique et social européen
CONFÉRENCE DU
COMITÉ ÉCONOMIQUE ET SOCIAL EUROPÉEN
"Rien ne va plus"?
Comment améliorer l'économie sociale de marché européenne
Tenue au siège du Comité à Bruxelles
les 22 et 23 janvier 2009
Compte rendu des délibérations
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Cette conférence a été l'occasion de débattre des mesures adéquates pour soutenir la croissance et
l'emploi, améliorer la réglementation des marchés financiers, et revoir l'architecture financière avec
les institutions européennes, les acteurs financiers, les partenaires sociaux et d'autres organisations de
la société civile.
La liste des participants à la conférence figure dans un document distinct.
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JEUDI 22 JANVIER 2009
Séance d'ouverture
1. Bienvenue et introduction
Le Président du CESE, Mario SEPI, souhaite la bienvenue aux participants. Dans cette nouvelle ère
qui commence, souligne-t-il, il est nécessaire de recréer le modèle socio-économique, afin d'éviter à
l'avenir une crise économique semblable à l'actuelle. Il rappelle les raisons ayant conduit à organiser
cette conférence: premièrement, renforcer le rôle du CESE en tant qu'organe consultatif assistant les
institutions européennes; deuxièmement, créer un forum unique réunissant des représentants de tous
les acteurs concernés par la crise financière (hommes politiques, universitaires, représentants de la
société civile) et, finalement, accorder une voix à la société civile.
Le but de la conférence est d'engager un dialogue interdisciplinaire pour identifier les causes et les
solutions possibles à la crise financière, et s'assurer que la société civile joue un rôle clé à cet égard.
Les discussions apporteront également une contribution à la conférence de suivi avec les CES
nationaux et la Commission, qui se tiendra à la fin du mois de mars. Les résultats pourraient
également être utilisés dans le cadre de la campagne électorale.
Le président souligne plusieurs éléments qui feront l'objet de plus amples discussions pendant la
conférence:
la nécessité de progresser d'une manière pragmatique sans préjugés idéologiques;
l'importance de trouver des instruments pour encourager l'investissement à long terme et
décourager l'investissement à court terme;
l'échec de l'autorégulation; les normes éthiques ne peuvent fonctionner que si certaines
institutions assument le rôle d'organes de surveillance (par exemple la BCE ou le FMI);
la prédominance des marchés financiers doit prendre fin. Les partenaires sociaux et, plus
spécifiquement, le dialogue social, ont un rôle fondamental à jouer.
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2. Introduction des partenaires sociaux: comment reconstruire l'économie sociale de
marché européenne?
John Monks, secrétaire général de la Confédération européenne des syndicats (CES), souligne
l'urgente nécessité d'agir pour, d'une part, relancer la machine économique et soutenir la croissance,
tout en maintenant le chômage à des taux réduits et, d'autre part, s'assurer que les erreurs ayant
conduit à l'actuelle crise financière ne se reproduisent pas. Il fait également remarquer que les
gouvernements nationaux et les autorités européennes font ce qu'ils doivent en réduisant les taux
d'intérêt, accroissant les dépenses publiques et renforçant l'intervention publique et la nationalisation.
Mais il faut en faire davantage. Par exemple, l'on pourrait créer une agence centralisée pour le
recouvrement de créances et introduire une nouvelle "donne sociale" introduite. Il faudrait accroître
l'investissement public dans des solutions innovantes afin de lutter contre le changement climatique et
placer davantage l'accent sur le travailleur individuel. Toutefois, il est important de ne pas s'engager
dans des politiques protectionnistes en Europe.
Philippe De Buck, directeur général de BUSINESSEUROPE, signale que si la crise du secteur trouve
largement son origine dans le secteur privé, elle a été amplifiée par le manque de coordination entre
les régulateurs (par exemple, la régulation a été inadéquate ou absente dans certains domaines, les
politiques macroéconomiques n'ont pas été dûment coordonnées). Les grandes lignes d'action
suivantes s'imposent: mettre en œuvre les plans de relance, conserver l'essence du pacte de stabilité et
de croissance, et renforcer le rôle de la Banque centrale européenne et de l'Eurogroupe. Il souligne
aussi que l'entreprise européenne souhaite maintenir l'économie sociale de marché européenne, et que
la flexicurité a un rôle crucial à jouer.
3. Perspectives actuelles pour les marchés financiers et l'économie réelle
Gertrude Tumpel-Gugerell, membre du directoire de la BCE, explique que la politique de liquidités,
les mesures gouvernementales coordonnées et les décisions concernant les taux d'intérêt, prises par la
BCE et d'autres autorités publiques, ont été décisives pour enrayer l'engrenage à la baisse dans le
secteur financier en octobre. Néanmoins, ce que peuvent atteindre les responsables politiques a des
limites et il est nécessaire de mettre en place des ajustements pour regagner la confiance du public.
Mme Tumpel-Gugerell indique trois domaines dans lesquels le changement est nécessaire pour
améliorer le système financier. Il faut réexaminer la gestion interne des risques pour éviter les
approches à trop court terme; il est nécessaire de garantir une transparence à tous égards pour que des
décisions informées puissent être prises en matière d'investissements; les autorités publiques doivent
façonner le modèle économique et les règles du secteur financier de telle sorte à limiter l'éventualité
de crises futures. Par ailleurs, la mise en œuvre de la stratégie de Lisbonne pour la croissance et
l'emploi revêt une importance considérable pour promouvoir le potentiel de croissance à long terme
de l'Europe.
Pervenches Beres, présidente de la commission ECON du Parlement européen, souligne que la crise
financière constitue le premier grand test économique pour la zone euro. Elle pense que l'UE serait
nettement mieux armée face à la crise, si les États membres avaient travaillé plus étroitement
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ensemble sur le bilan économique et monétaire de l'UE au cours des dix dernières années. Le Pacte de
stabilité et de croissance n'a pas suffi à réduire les divergences entre États membres. Elle indique
également la nécessité de mettre en œuvre des stratégies d'investissement à long terme (par exemple
sur la durabilité), de consentir des investissements ciblés dans des domaines l'on peut atteindre un
impact immédiat, et de prendre des mesures fiscales ciblant les membres les plus vulnérables de la
société. Elle souligne également que l'Europe doit mentionner le problème des déséquilibres
macroéconomiques à la prochaine réunion du G-20.
Suite à ces déclarations, le Président cède la parole à Jacques Dermagne, Président du Conseil
économique et social français (CES).
Jacques Dermagne souligne la nécessité de rassembler toutes les forces pour remettre le "capitalisme
financier" sur la voie du "capitalisme productif". La société civile a un rôle évident à jouer à cet égard.
Dès lors, le CESE et les CES nationaux ont une grande responsabilité à cet égard.
La crise du marché financier: Comment maintenir la croissance et l'emploi?
1. Bienvenue
Le vice-président du CESE, Irini Pari, souhaite la bienvenue à tous les participants et présente les
membres du panel.
2. Introduction
Jean Pisani-Ferry, directeur de l'institut Bruegel, considère que les prévisions de la Commission
estimant la perte de croissance à environ 2% en 2009 et l'augmentation du taux de chômage à 2% dans
l'UE et à 2,5% dans la zone euro, sont réalistes. Toutefois, il émet des doutes quant aux prévisions de
reprise à la fin de 2009 et 2010. Il précise qu'il faut distinguer deux niveaux: d'une part, la question
des pertes ($ 1000 milliards) et des moyens à mettre en œuvre pour les éponger, qui demande une
réponse rapide et, de l'autre, l'ajustement de l'économie aux problèmes macro-économiques plus
vastes (par exemple le secteur immobilier), un ajustement à long terme est nécessaire. Il souligne
que le paquet de relance de l'UE atteint à l'heure actuelle à peine 0,8% du PNB au lieu du 1,5%
annoncé. Il remet également en question l'adéquation des plans actuellement en place. Enfin, il
souligne la nécessité de mettre sur pied une stratégie de relance claire, qui permettra de garantir la
récupération et la croissance à long terme.
3. Panel
Petra Erler, Commission européenne, chef de cabinet du commissaire Verheugen, souligne qu'une
solution globale est nécessaire pour lutter contre la crise financière et que l'on attend que l'UE apporte
une contribution importante à cet égard. Elle fait également remarquer que la crise financière ne doit
pas servir de prétexte pour ne pas investir en matière de R&D, condition nécessaire pour renforcer
l'Europe. L'encouragement de l'investissement dans le domaine de la R&D et de l'innovation, et le
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renforcement de la coopération avec les États-Unis, la Russie et la Chine, permettraient d'exporter
certaines valeurs importantes de l'UE et celle-ci pourrait sortir renforcée de la crise.
Agnes Jongerius, Président de Federatie Nationale Vakbonden, Pays-Bas, fait remarquer que si
l'Europe semble capable d'agir de concert lorsque les institutions financières sont en jeu, cette
coordination fait en revanche défaut lorsque le marché du travail est en danger. Elle fait remarquer
que l'investissement de 1,5% du PNB dans le plan de relance doit être considéré comme un minimum
et que pour atteindre un véritable plan de relance européen, tous les États membres doivent s'engager
à respecter leurs promesses. Elle indique également que pour regagner la confiance du public
européen, il faut renouveler la stratégie de Lisbonne; celle-ci ne doit pas uniquement se concentrer sur
le pilier économique, mais accorder également de l'attention au pilier social et environnemental.
Ieke Van Den Burg, députée hollandaise au Parlement européen, souligne que l'une des leçons à tirer
de la crise est que l'économie réelle est beaucoup trop dépendante des marchés financiers. Les
marchés financiers doivent se remettre au service de l'économie réelle. Elle indique également que les
mesures prises doivent être ciblées, orientées vers le long terme et des secteurs particuliers (par
exemple l'industrie automobile, le secteur de la construction). Elle est également d'avis que la
Commission doit s'efforcer de lier la stratégie de Lisbonne, le pacte de stabilité et de croissance et le
plan de relance européen. Enfin, elle souligne que la Banque européenne d'investissement doit jouer
un rôle plus important dans cette crise et qu'elle pourrait, par exemple, émettre des bons européens.
Andrea Benassi, partenaire social, petites et moyennes entreprises (UEAPME), indique qu'à en juger
par les données, la crise financière n'a pas encore frappé les PME, mais pourrait avoir une incidence
sur ces dernières à court terme. Il se félicite du plan de relance introduit par la Commission, mais
ajoute qu'il doit être suivi d'actions au niveau des États membres. Un bon exemple à cet égard est le
fonds de roulement. Bien qu'il ait été inclus dans le cadre temporaire d’attribution des aides d'État,
c'est aux États membres qu'il appartient d'en faire usage. Il souligne également qu'il est important de
garantir l'accès aux plans de sauvetage social pour les PME.
Umberto Triulzi, Professeur à l'Université de Rome, souligne que l'on peut tirer un certain nombre
de leçons de la crise: une économie globale ne peut pas fonctionner en présence de nombreux
déséquilibres macroéconomiques et d'investissements uniquement à court terme. L'économie
mondiale ne peut pas exister non plus sans règles claires. Selon M. Triulzi, l'Europe doit s'exprimer
d'une seule voix au niveau international, accroître les ressources fournies dans le cadre du plan de
relance européen et se concentrer sur les PME (après tout, elles sont responsables de 90% du PNB
européen). Les États membres et la Commission doivent surtout agir rapidement, car les prochaines
élections du PE pourraient ralentir la reprise. Il souligne également l'importance de ce que le CESE
prenne part aux discussions.
Susanna Florio, rapporteuse CESE du rapport de synthèse sur la stratégie de Lisbonne, invite tous les
partenaires sociaux et organisations de la société civile à partager les responsabilités lors de la
définition du nouveau modèle économique. Tous les États membres devraient être tenus de coopérer
à la réalisation du plan de relance. En rapport avec le Pacte de stabilité et de croissance, il faudrait
déterminer clairement les domaines dans lesquels des ressources supplémentaires sont nécessaires et
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