Ecole Santé Social Sud Est Promotion 2005-2008 1ère année Prénom NOM Prénom NOM 12/15 FURONCLE ANTHRAX SYCOSIS Module d’OSOD Cours de dermatologie Mme Anne ROBERT Mme Jaqueline LEGRAND Page 1 sur 6 SOMMAIRE Sommaire…………………………………………………………………………………………….. Page 2 I) Généralités et définitions…………………………………………………………………….. Page 3 1) Les streptococcies 2) Les staphylococcies II) Etiologie…………………………………………………………………………………………... Page 4 III) Sémiologie………………………………………………………………………………………. Page 4 IV) Principes thérapeutiques…………………………………………………………………... Page 5 1) Traitement 2) Conduite à tenir V) Soins infirmiers spécifiques………………………………………………………………... Page 5 Bibliographie………………………………………………………………………………………... Page 6 Page 2 sur 6 FURONCLES ET ANTHRAX - LES DERMATOSES BACTERIENNES Dans le cadre du cours d’OSOD, et plus particulièrement du cours de dermatologie, nous avons réalisé un dossier synthétique sur les dermatoses bactériennes, et notamment sur les furoncles et les anthrax. I) Généralités et définitions Avant toute chose, la première question à se poser est la suivante : qu’est-ce qu’une dermatose ? Selon le grand dictionnaire de la langue française, dermatose est le « nom générique donné aux maladies de la peau, des plus bénignes aux plus graves ». Le sujet des dermatoses étant très vaste, nous allons traiter, à travers cet exposé, uniquement le thème des dermatoses bactériennes. Ces dermatoses sont classées en 2 grandes catégories : Les streptococcies cutanées (ou dermatoses à streptocoque). Et les staphylococcies cutanées (ou dermatoses à staphylocoque). 1) Les streptococcies Les streptococcies regroupent plusieurs pathologies. Nous n’allons décrire que les principales, et de façon synthétique ; le but étant de permettre la différenciation entre les différentes pathologies. L’impétigo C’est une dermatose très contagieuse survenant par petites épidémies (au sein d’une famille ou d’une institution par exemple). Elle est induite le plus souvent par le staphylocoque ET le streptocoque. On la reconnaît à ses bulles de liquide clair reposant sur une peau rouge. Ces bulles fragiles, qui prédominent autour des orifices faciaux, sont souvent disséminées et remplacées par des croûtes couleur miel, en raison du prurit d’accompagnement. Photo d’un impétigo L’ecthyma L’ecthyma est un ulcère d’origine infectieux, dû à des lésions profondes et ulcérées, recouvertes d’une croûte noire et entourées d’un halo inflammatoire. Ces lésions, qui siègent principalement sur les membres, surviennent dans de mauvaises conditions d’hygiène, et laissent des cicatrices définitives une fois traitées. La lymphangite C’est une bande érythémateuse (rouge, chaude et sensible) associée à une adénopathie satellite (pathologie des ganglions) et à de la fièvre. L’érysipèle L’érysipèle est une cellulite superficielle où la porte d’entrée est le plus souvent une effraction cutanée. Cette pathologie est facilement identifiable, par son placard inflammatoire chaud et rouge (lisse ou parsemé de vésicules), avec un bourrelet périphérique associé à des signes généraux (fièvre, frissons…). 2) Les staphylococcies Ce groupe de pathologies nous intéresse d’avantage que le précédent, les pathologies étant plus fréquentes. Nous allons d’ailleurs développer le thème des furoncles et des anthrax, dans le cadre de notre cours. Page 3 sur 6 La folliculite superficielle C’est une infection se traduisant par une petite papule péripilaire rouge et douloureuse se transformant rapidement en une petite pustule centrée par un poil, à sommet blanc et entourée d’une aréole inflammatoire. Ces pustules se dessèchent et se transforment rapidement en croûtes brunes qui se détachent et tombent sans laisser de traces. La folliculite profonde Il existe 4 types de folliculite profonde. 1. Le furoncle C’est un abcès dû à l’infection bactérienne profonde d’un follicule pileux, ne se produisant qu’à la surface de la peau. L’abcès peut être définit comme étant un foyer de pus encapsulé dans une membrane de tissu conjonctive, et pouvant se former dans n’importe quel tissu de l’organisme. Photo d’un furoncle 2. La furonculose chronique Ce terme désigne la récidive de furoncles à plusieurs endroits du corps, sur plusieurs mois ou années. Elle est favorisée par des manœuvres maladroites entraînant une dissémination des bactéries. 3. L’anthrax C’est une forme grave d’infection, se manifestant par un agglomérat de plusieurs furoncles au même endroit, le plus souvent la nuque. Elle se manifeste par un placard épais, rouge violacé, qui se ramollit en plusieurs points laissant écouler du pus et des débris nécrotiques (débris de follicule nécrosé entre autre). 4. Le sycosis C’est une staphylococcie de la barbe et de la moustache, réalisant des placards pustuleux irréguliers et inflammatoires. II) Etiologie Nous allons aborder maintenant l’étiologie. Pour cette partie comme pour le reste du dossier, seuls les furoncles et les anthrax seront traités, les données étant assez proches de celles des autres folliculites profondes. L’infection est due à des bactéries dites pyogènes (entraînant la formation de pus), qui pénètrent soit directement dans la peau, soit en étant véhiculées par la circulation sanguine. La bactérie la plus fréquente porte le nom de staphylocoque doré. Les facteurs de risque à la formation de furoncle sont divers : Diabète sucré. Alcoolisme. Faiblesse immunitaire (cancer, sida). Mauvaise hygiène corporelle (souvent accompagnée de maladie annexe). Sujet jeune. Frottements répétés (surtout au niveau des épaules, des cuisses ou des fesses). Prise de corticoïdes au long cours. III) Sémiologie Le diagnostic du furoncle est assez facile. Il repose uniquement sur les signes cliniques, et ne nécessite aucun examen complémentaire : Inflammation caractérisée par un nodule rouge, chaud et douloureux, centré par un poil. Parfois augmentation de volume du nodule, formant un dôme. Douleurs pulsatiles. Page 4 sur 6 Fièvre, frissons et gonflement des ganglions lymphatiques de proximité (à un stade avancé). Fièvre, malaise, abattement et perte d’appétit (en cas d’abcès profond). Un examen bactériologique peut cependant être nécessaire afin de pouvoir adapter les antibiotiques (ATB) aux résultats de l’antibiogramme. Un examen sanguin peut également être indispensable, afin de pouvoir réaliser une hémoculture. Celle-ci complétera le diagnostic en affirmant ou en repoussant la possibilité d’une septicémie (empoisonnement du sang par dissémination des bactéries à travers les vaisseaux sanguins et/ou lymphatiques). IV) Principes thérapeutiques 1) Traitement Le traitement est composé avant tout d’un antiseptique local (Chlorexidine®, Héxomédine®, Osmogel®) à appliquer sur les lésions 1 à 2 fois par jour, associé à une toilette avec du savon doux (Plurexid®). Afin d’éviter tout risque de contagion, une hygiène correcte est fondamentale : un lavage des mains et un brossage des ongles avec un savon antiseptique, plusieurs fois par jour, est recommandé. Sont aussi prescrits des ATB à application locale (Pyostacine®, Staphylomycine®), afin de combattre la cause des furoncles, les bactéries. Si cela ne suffit pas, des antibiotiques par voie générale sont aussi prescrits, pour permettre une action plus généralisée. 2 à 3 grammes par jour peuvent permettre de combattre le staphylocoque doré. En présence de fièvre l’hospitalisation s’impose, en raison du fort risque de septicémie. Dans ce cas, le médecin effectuera un drainage chirurgical de l’abcès pour éviter toute dissémination bactérienne. Dans le cas d’une furonculose, des antibiotiques locaux vont être appliqués dans les gîtes réservoirs de staphylocoques, 2 fois par jour, pendant 3 semaines. Un antiseptique pourra également être additionné à l’eau du bain, afin d’atténuer les prurits et les brûlures. Une cure alternée d’ATB, 10 jours par mois, au tiers des doses usuelles pourra aussi être prescrite (Pyostacine®, Bactrim®, Keforal®). 2) Conduite à tenir Au début de l’inflammation, on peut remédier à celle-ci avec des pansements chauds et des pommades vésicantes qui feront mûrir l’abcès. Si les abcès mûrs se vident, il faut se rappeler que le pus est infectieux. Il ne donc en aucun cas entrer en contact avec d’autres plaies ou orifices (que ce soit chez le patient ou chez le soignant). Il faut consulter un médecin si une amélioration ou une guérison ne s’installe pas ainsi qu’en cas de fièvre, surtout lorsque celle-ci est accompagnée de frissons. V) Soins infirmiers spécifiques L’infirmier est en charge de la prévention du patient, il doit donc mentionner : Qu’une bonne hygiène corporelle contribue à éviter les infections de la peau, mais qu’une « hygiène exagérée », par contre, dessèche la peau et détruit la protection acide de celle-ci, ce qui renforce le risque infectieux. Qu’il ne faut pas presser les « boutons » qui ne sont pas encore mûrs car les bactéries risquent de s’enfoncer encore plus profondément dans les tissus. Qu’il ne faut jamais manipuler (tripoter, tenter d’extraire le bourbillon central) un furoncle du visage. Qu’il ne faut pas se gratter. Que le soleil est déconseillé jusqu’à cicatrisation totale des lésions. Qu’un dépistage d’autres enfants atteints dans la famille ou la collectivité est préconisé. Page 5 sur 6 Outre la prévention, l’infirmier doit aussi en cas de furonculose, rechercher un diabète associé, une prise de corticoïdes au long court, un contage familial ou un déficit immunitaire. L’infirmier doit aussi participer à l’élaboration du diagnostic, en effectuant un prélèvement bactériologique ou sanguin. Pour éviter tout risque de surinfection, l’infirmier doit alors effectuer un lavage systématique des mains entre chaque patient, et utiliser des gants à usage unique. Il va de soi que l’infirmier doit aussi assurer une surveillance générale liée à l’antibiothérapie. Bibliographie Documents : www.doctissimo.fr www.atlas-demato.org www.css.ch/fr/home.htm Les nouveaux cahiers de l’infirmière, Edition Masson. Pathologie médicale et pratique infirmière, Edition Lamarre. Photos : www.dermis.net www.clinical-virology.org www.stim-dermato.tripod.com/staph.htm Page 6 sur 6