Nous avons sélectionné quelques témoins à charge
1959 - STRYCHNINE - Cyclisme : vingt ans de moins
Charles Pélissier, le benjamin de la dynastie Pélissier, est mort d'un cancer à l'âge de 56 ans. Avec
ses frères Henri et Francis, il fit trembler le monde cycliste pendant plus de 30 ans. Dans les
années 1930, au moment de son plein rendement au firmament du cyclisme professionnel, la
strychnine et la caféine étaient les stimulants les plus prisés.
Pierre Naudin, journaliste, écrivain et témoin de la carrière du plus jeune des Pélissier, dans son
ouvrage "La foire au muscle", consacré aux déviations du sport, affirme à son propos : "... Je suis
certain que le regretté Charles Pélissier aurait vécu vingt ans de plus s'il n'avait pas avalé tant de
boulettes de strychnine..." [Naudin P. .-La foire au muscle. - Paris, Les Edit. Français Réunis, 1961. -377 p (p 296)]
1970 - ANABOLISANTS - Athlétisme (poids) ; un lanceur tchécoslovaque victime 'un
cancer de la prostate
« Une pièce importante vient d'être versée au "dossier noir" des anabolisants qui peuvent
provoquer le cancer de la prostate. Un lanceur de poids tchécoslovaque, dont nous tairons le nom,
serait mort l'an passé d'un cancer de la prostate à 23 ans. Il avait réussi 18 m au poids. »
[L'Équipe, 04.06.1971]
1977 - ANABOLISANTS - Athlétisme (Pentathlon) : opérée d'une tumeur
« Eva Wilms était encore recordwoman du monde du pentathlon à l'approche de la finale de la
coupe d'Europe des épreuves combinées à Lille à la mi-septembre 1977, lorsqu'on apprit qu'en
raison d'un coup de froid elle ne viendrait pas avec l'équipe de RFA. A Lille, on le sait, le record du
monde de l'Allemande allait être battu par la Soviétique Nadyezhda Tkatchenko, 4 839 points
contre 4 823 points. En fait, on vient d'apprendre ces jours-ci que la blonde Eva Wilms a été opérée
d'urgence à la clinique Harlachung de Munich. Une tumeur s'était développée dans la poitrine. Sur
le moment, il fut même question de tumeur aux poumons. Eva Wilms était effondrée. Des analyses
sont en cours pour connaître la nature exacte de cette tumeur (maligne ou bénigne).
Il faut se garder bien sûr de toute conclusion pour l'instant mais attirer simplement l'attention sur le
fait qu'Eva Wilms s'est littéralement transformée morphologiquement depuis deux ans pour
atteindre les performances que l'on sait au poids (21,43 m, troisième performance mondiale). Eva
Wilms a-t-elle pris des anabolisants ? Très possible. Alors peut-être que cette tumeur aurait une
relation avec un régime d'anabolisants. L'opération, en tout cas, s'est très bien passée et Eva
Wilms, interrogée par notre confrère du Bild, Mark Hoerwich, a déclaré qu'elle espérait reprendre
l'entraînement le mois prochain. »
[L'Equipe, 11.10.1977]
1983 - ANABOLISANTS – Culturisme : cancer généralisé à point de départ génital
Les parents d'Hacik Beyaz étaient d'origine turque. Mais il avait toujours vécu en Belgique. Et il y
est mort, à l'aube de ses 24 ans, le 17 juillet 1983. "Tik", c'est son surnom faisait du bodybuilding.
Dans ce sport, pour atteindre le top, il faut en passer par les anabolisants.
"Il faut, dès lors, se poser la question de savoir comment Tik s'est procuré les anabolisants qu'il
prenait en doses impressionnantes selon les témoignages de ses proches. Un de ses frères nous a
même dit : "Tik croquait les comprimés d'anabolisants comme des bonbons. Comme et quand il en
avait envie". Et son père d'ajouter : "Avant d'aller à son travail de portier, il s'injectait des
anabolisants. Et il était même arrivé à un point où, pour s'exciter sexuellement, il prenait également
des anabolisants".
Généralement, on conseille de prescrire un ou deux comprimés de 5 milligrammes par jour au
maximum durant deux semaines. Or, sachant qu'une boîte de Dianabol® comporte 20 comprimés
de 5 mg et que le Dr S., dont 12 ordonnances ont été retrouvées par les parents de Tik, en aurait
prescrit treize boîtes sur une durée d'un mois, on peut estimer que cela procurait à Tik des doses
quotidiennes de huit comprimés environ. L'équation est simple : on a prescrit à Tik des doses quatre
fois plus fortes qu'à un malade et ce, pendant le double de la durée maximale du traitement.
Résultat : il est mort d'un cancer généralisé à point de départ génital."