introduction generale

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INTRODUCTION GENERALE
Les porte-greffes d'agrumes affectent plus que vingt caractéristiques horticoles
et pathologiques de l'arbre et du fruit. Pour cela, l'utilisation des porte-greffes est
essentielle dans l'agrumiculture à cause de la grande influence des porte-greffes sur la
réussite de la croissance des agrumes. Les porte-greffes ont un effet sur la vigueur des
scions, la production, le fruit, la qualité du jus et surtout sur la tolérance aux maladies.
La plaine côtière libanaise avec son verger agrumicole qui s'étend sur 9000 ha
constitue une des ressources agricoles les plus importantes du Liban. Les vergers
d'agrumes sont essentiellement localisés au Liban Sud où les sols sont considérés
parmis les plus calcaires qui existent dans le moyen orient. Plusieurs espèces
d'agrumes sont cultivées et sont surtout greffées sur l'oranger amer ou bigaradier
(Citrus aurantium) sensible à la Tristeza, une maladie à virus transmise par pucerons
et qui menace à terme le verger libanais. Les portes-greffes de remplacement
disponible et tolérant à la Tristeza sont généralement sensibles au calcaire et/ou à la
salinité. Ils ne conviennent pas pour le Liban où les sols sont très alcalins (pH
supérieur à 7,8) et la salinité des eaux d'irrigation souvent voisine de 1,5 à 2 g/litre.
De plus, il est important que des nouveaux hybrides allotétraploïdes cumulent
aussi des caractères de résistance au Malsecco, aux Phytophtora sp., au stress
hydrique et à l'asphyxie racinaire.
Combiner tous ces aspects de tolérance est une tache qu'il est extrêmement
difficile de faire aboutir par la voie sexuée conventionnelle. Les résultats déjà acquis
par le CIRAD et l'Université de Floride ont montré que la voie de la fusion somatique
est de ce point de vue extrêmement prometteuse du fait que les allotétraploïdes
héritent en bloc des caractères parentaux sans ségrégation des allèles. L'expression
des gênes de résistance peut donc être cumulée dans un même individu.
L'esprit dans lequel ce travail a été conçu, permet donc de:
1-Caractériser la tolérance de deux variétés d'agrumes aux contraintes abiotiques
d'origine calcaire et de limitation hydrique.
2-Déterminer l'effet que peut subir la contrainte hydrique sur la croissance et l'état
hydrique de ces deux espèces.
3-Evaluer le rôle particulier du type du sol sur l'évaluation des paramètres d'état
hydrique et de croissance végétale.
Nous souhaitons que la méthodologie retenue dans le cadre de cette étude
puisse constituer une base de compréhension sur l'utilité des porte-greffes en
agrumiculture ainsi que sur le degré d'adaptation aux contraintes abiotiques en climat
méditerranéen.
2
Quelque pays de la Méditerranée ont déjà engagé la reconversion de leurs
vergers sur des porte-greffes conventionnels tolérants à la Tristeza, mais les
contraintes physico-chimiques des sols sont bien moindres que celles rencontrées au
Liban. Faute de pouvoir disposer de nouveaux porte-greffes, le verger libanais est
appelé à disparaître.
Dans ce chapitre on va essayer de décrire les deux principaux aspects qui
entravent le développement de l'agriculture méditerranéenne: la limitation hydrique et
le type de sol à dominance calcaire.
1) NOTION DE STRESS HYDRIQUE
Les plantes souffrent durant leur vie des fluctuations défavorables dans leur
environnement. Le taux et l'efficacité de différentes conditions environnementales
peuvent déterminer la résistance des plantes aux stress abiotiques (Savé , 1995).
Sur la côte méditerranéenne, la rareté des ressources en eau dans l'atmosphère
pendant la période d'été provoque une situation fréquente de sécheresse en eau chez la
plupart des plantes (Alsher et Cumming , 1990) qui coïncide souvent avec la période
de plus forte demande en eau par le peuplement végétal.
La survie des plantes sous différentes conditions implique une acclimatation et
une adaptation (Savé, 1995). Les espèces d'agrumes sont largement cultivées dans ces
régions et ont une abilité de supporter considérablement la sécheresse (Fereres,1979).
La résistance des agrumes à la sécheresse est basée uniquement sur les mécanismes de
tolérances. Ces mécanismes n'incluent pas l'ajustement osmotique (Fereres et al.,
1979; Domingo R., 1994).
La variabilité génotypique du déficit de l'eau est connue chez différentes
espèces comme le kiwi (Savé et al., 1994), l'amandier (Sanchez-Blanco et al., 1991;
Ruiz-Sanchez, 1993), la tomate (Torrecillas et al., 1995) et le Sorgho (Permachandra,
1992). Pour ces raisons, l'objectif de ce travail est de caractériser la résistance à la
sécheresse de ce nouveau porte-greffe "FLHORAGI" en comparaison à un porte3
greffe connu le Bigaradier, basé sur la survie des paramètres de croissance de la
plante (nombre de nouvelles pousses, nombre des feuilles par pousse, hauteur de la
plante, et élongation des ramifications).
2) NOTION
DE CONTRAINTE ABIOTIQUE D'ORIGINE CALCAIRE
Les sols du littoral sud du Liban sont à base de carbonate de calcium (CaCO3)
qui se sont accumulés par la déposition marine pendant des milliers d'années. Dans la
plupart des vergers, le CaCO3 s'étend au-dessous du profil. De même, le CaCO3 peut
se trouver dans les surfaces soit naturellement ou après des opérations de mouvement
terrestre qui avaient mélanger le sol. Le sol qui résulte est appelé sol calcaire. Les sols
peuvent aussi devenir calcaires après une longue période d'irrigation avec de l'eau
provenant des sources d'eau calcaire. Ces eaux contiennent de petites quantités de
CaCO3 qui s'accumulent avec le temps.
Environ 25 à 30 % de la surface du sol du globe terrestre est calcaire, et
beaucoup de plantes, parmis lesquelles les agrumes se développent dans ces sols et
souffrent d'une déficience en fer (Wallace et Lunt, 1960; Vose, 1982). L'application
de chelate de fer peut résoudre ce problème, mais elle est coûteuse. Les porte-greffes
tolérants à la déficience en fer dans les sols calcaires sont généralement utilisés dans
ce cas. Les porte-greffes d'agrumes varient dans leur tolérance à la chlorose ferrique
(Hamzé et al., 1986), à partir des oranges trifoliées sensible [Poncirus trifoliata (L)
Raf.] jusqu'aux espèces d'agrumes les plus tolérants comme les orangers amers ou
"Bigaradier" (C. aurantium), les mandariniers (C. reticulata Blanco, C. nobilis Lour,
et C. depressa Hay), les limettiers (C. limonia Osbeck), et les citronniers (C. jambhiri
Tan). Les oranges doux (C. sinensis Osbeck) et les hybrides trifoliés, comme les
citranges et les citrumelos, ont une tolérance faible à moyenne à la chlorose (Cooper
et Peynado, 1954; Hamzé et Nimah, 1982; Hamzé et al., 1986).
Les orangers amers ou Bigaradiers sont largement utilisés dans le commerce à
cause de leur tolérance à la salinité, aux maladies, au froid, à l'asphyxie racinaire et
aux sols calcaires (Sudahono et al., 1994). Les arbres greffés sur du Bigaradier
produisent une qualité supérieure de fruits mais une productivité inférieure aux arbres
4
greffées sur des hybrides trifoliées, comme Swingle citrumelo, Troyer citrange,
Morton citrange, et Rangpur x Troyer (Rouse et al.,1986; Wutsher,1979). L'utilisation
du Bigaradier comme porte-greffe est limitée pour les régions qui ne sont pas
envahies par le virus de Tristeza. Quelque régions du monde, comme à Lower Rio
Grande Valley de Texas (Davis,1986; Rouse et al., 1986; Wutscher 1979) et au Liban
(Hamzé, 1983) sont menacées par l'invasion de cette maladie virale. C'est pour cela
qu'un nouveau porte-greffe de remplacement qui soit à la fois tolérant aux sols
calcaires et à la Tristeza, est indispensable.
Les bicarbonates (CaCO3) sont responsable de l'apparition de la chlorose
ferrique dans les sols calcaires (Chaney et al.,1989). L'intensité de la chlorose ferrique
dans les feuilles est d'habitude prise à une échelle visuelle (Byrne, 1988; Coulombe et
al., 1984; Hamze et al., 1986; Maxwell et Wutscher, 1976) et, moins commune par la
concentration des feuilles en fer et en chlorophylle (Sudahono et al., 1996) décelée à
travers les analyses chimiques.
On peut déduire que les performances d’un porte-greffe résultent du concours
d'un ensemble de facteurs souvent incompatibles (Hamzé, 1983). Le remplacement du
C. aurantium par un porte-greffe résistant au Malsecco et à la Tristeza n'est pas aussi
facile, et les porte-greffe utilisés de nos jours dans divers pays agrumicoles, ne
conviennent pas nécessairement aux conditions édaphiques des vergers du Liban -sud.
Un autre objectif de cette étude est de déterminer la tolérance d'un nouveau
porte-greffe "FLHORAGI" dans des sols calcaires à la chlorose sous conditions
contrôlées dans une serre vitrée climatisée.
La chlorose calcaire est spécifique des espèces incapables de prospérer sur des
sols caractérisés par des teneurs élevés en CaCO3 et à pH alcalin. Elle se manifeste,
par un jaunissement internervaire des feuilles suivies de l'apparition de taches
nécrotiques.
5
Le test de chlorose indique les symptômes correspondant à des troubles
physiologiques divers, qui se manifestent par le jaunissement du parenchyme
chlorophyllien (Hamzé, 1983). Parmis les nombreux symptômes chlorotiques décrits,
les plus importants sont ceux observés en sols calcaires (dus à l'excès du CaCO3), ou
en sols acides (dus à l'excès de métaux lourds). Une chlorose par "manque d'azote"
apparaît couramment dans les sols dépourvus de nitrates. Une "chlorose ferrique"
désigne selon DROUINEAU (1963) les symptômes qui peuvent être corrigés par des
composés appropriés renfermant du fer.
6
1) CONDITIONS EXPERIMENTALES
L'essai a eu lieu à l'Institut de Recherches Agronomiques du Liban, station de
Tyr, dans une serre climatisée dont les dimensions sont de 21 m de longueur, 7 m de
largueur et de 2.5 m de hauteur. La serre est climatisée, couverte d'un filet d'ombrage
et équipée d'un système "cooling" qui refroidit la serre et aide à baisser la température
à l'intérieur jusqu'à 26°C et d'un système d'éclairage et d'humidité.
L'éclairage au cours de l'expérience est naturel; les filets d'ombrages sont
placés sur le châssis de la serre afin d'atténuer la température estivale. La température
oscille de 25 à 29°C le jour et tombe à environ 20°C pendant la nuit. L'humidité
atmosphérique est maintenue à 60% + 5.
2) MATERIEL VEGETAL
Dans cette étude, on s'intéresse seulement aux jeunes porte-greffes d'agrumes.
Deux porte-greffes d'agrumes ont été étudiés. Le premier appartient au genre Citrus,
et le second à l'hybride Poncirus.
- Citrus aurantium ou Bigaradier, proviennent de plantules produites par semis
de graines issues de fruits mûrs des vergers du Liban sud.
- FLHORAGI proviennent de plantules produites par fusion de protoplastes au
CIRAD-FLHOR (France) entre Mandarinier commun et Poncirus trifoliata.
2.1) Pratiques culturales
Au début de l'expérimentation, les plantes de Flhoragi avaient une longueur
d'environ 32 cm avec des racines nues. Le nombre des feuilles était environ 33
feuilles/plante. Ces plantes ont été mises dans des conteneurs remplis de tourbe, dont
le diamètre est de 40 cm et d'une vingtaine de cm de profondeur.
Les plantes de Bigaradier ont été choisies d'une manière uniforme, de façon
que leurs dimensions ne soient pas différentes les unes des autres.
7
Après une période d'acclimatation de quelques semaines, les plantules ont été
transplantées dans des pots en plastique (capacité 2 litres), contenant les types de sol,
à raison d'une plante par pot et après lavage des racines pour éliminer toute matière en
contact avec les racines.
L'expérience a été réalisée en serre climatisée pour une période de 3 mois
allant de juin jusqu'à septembre 1998.
3) SOL
Pour vérifier expérimentalement le degré de résistance au calcaire des
cultivars précités, les plantules ont été simultanément cultivées sur deux types de sol:
le premier est non calcaire et le second est calcaire.
La terre non calcaire provient d'un sol rouge (Terra rossa) de la région de
Terbol (Békaa centrale). Ce type de sol identifié par la FAO (1968) et la GRAS
(1975), est considéré comme étant représentatif des sols rouges méditerranéens,
rencontrés sur le versant ouest du Liban sud.
La couleur de la terre est brun rouge foncé et la texture est à dominance
argileuse (55%). Le pH est de 8,0.
La terre non calcaire est complètement dépourvue de CaCO3 et ne contient à
l'origine, qu'une faible teneur en matière organique (1,1%).
La terre calcaire provient de la région de Débaal, à proximité du village de
JOUAYA. Elle se situe sur le plateau côtier du versant ouest du Liban Sud. Nous
avons considéré les sols calcaires de cette région, comme modèles représentatifs des
régions calcaires agricoles du Liban sud.
C'est un sol brun, contenant des teneurs élevées en carbonate de calcium total
(64%) et actif (16%), à réaction nettement alcaline (pH= 8,0). Il contient des teneurs
élevées en argile (48%) et une faible teneur en matière organique (1,1%).
8
La comparaison des caractéristiques de deux sols (Tableau 1), permet de
constater qu'ils se différencient essentiellement par leurs teneurs en carbonate de
calcium.
Tableau 1. Caractéristique du sol utilisée:
Fraction
Sol calcaire (Debaal)
Sol terra rossa (Terbol)
Sable fin (%)
6
17
Sable grossier (%)
12
13
Limon (%)
33
14
Argile (%)
48
55
Matière organique (%)
1,1
1,1
pH
8,0
8,0
Calcaire total (%)
64
1,8
Calcaire actif (%)
16
0,2
0,31
0,35
Salinité mm hos/cm
4) EAUX D'IRRIGATION
Les eaux d'irrigation utilisées dans cet essai proviennent des sources d'eau
naturelle situées dans les proximités de Tyr. Les analyses effectuées par l'Institut de
Litani (1997) montrent que cette eau est bonne et ne pose aucune limitation
d'utilisation en irrigation.
Deux régimes d'irrigation sont appliqués
- régime hydrique à 100% de la capacité au champ,
- régime hydrique à 50% de la capacité au champ
Notons que la capacité au champ est la quantité d'eau maximale que peut
contenir un sol après ressuyage.
L'eau a été donnée aux plantes chaque jour à 8 heures le matin de façon à
combler le déficit hydrique du sol.
9
5) METHODOLOGIE EXPERIMENTALE
5.1) Paramètres de caractérisation de l'état hydrique de la plante
Pour caractériser l'état hydrique de la plante, nous avons retenu 2 paramètres:
le potentiel hydrique foliaire (f) et la résistance stomatique (Rs). Le premier est
défini comme un indicateur de l'équilibre sol-plante (Meyer et Green, 1980; Katerji et
Hallaire, 1984) et le second module les échanges gazeux de la plante avec
l'atmosphère.
5.1.1) Le potentiel hydrique foliaire
Le potentiel hydrique foliaire est exprimé en unité d'énergie par unité de
masse (J/Kg) ou en unité de pression. Le potentiel hydrique foliaire est appelé
potentiel de base lorsqu'il est mesuré à l'aube avant le lever du soleil. De plus, ce
paramètre présente l'avantage d'être indépendant des conditions météorologiques
observées au cours de la journée et caractérise d'une façon adéquate l'état hydrique de
la plante.
Méthode de mesure utilisée
La détermination pratique du potentiel de base se fait au moyen d'une chambre
à pression (Scholander et al., 1965). Le principe de fonctionnement de cet
appareillage est le suivant: lorsque la feuille d'une plante transpirante est séparée de la
tige, la rupture de la continuité des tensions provoque le retrait de l'eau vers l'intérieur
de l'organe jusqu'à stabilisation correspondante au nouvel équilibre de tension. A ce
moment, la tension hydrostatique (TH) est donnée par:
TH = 2A/r
(1)
Où A est la tension superficielle et r le rayon du vaisseau.
La feuille est alors introduite dans la chambre à pression, la section étant
maintenue à l'extérieur à la pression atmosphérique et s'il n'y a ni évaporation, ni
condensation (état d'équilibre), toute l'eau de la feuille se trouvera au même potentiel.
10
Lorsqu'on augmente la pression de gaz (Azote) dans la chambre, cette pression
s'exerce sur la feuille et sur l'eau contenue dans les vaisseaux. A une certaine pression,
l'eau affleurera de nouveau de la section; dans ces conditions, si p est la pression de
gaz correspondante à cette apparition de l'eau alors on peut écrire l'équilibre:
p = TH
(2)
or, dans la vascularisation, le potentiel hydrique foliaire ( f ) a une double origine:
f = TH + 0
(3)
Où 0 est le potentiel osmotique.
Ainsi, si l'on suppose que le potentiel osmotique est négligeable devant TH
(Boyer, 1967), on peut admettre alors:
f = p
(4)
Pratique de la mesure
Une plante de chaque répétition a été choisie pour faire le suivi du potentiel
hydrique foliaire.
Les mesures ont commencé à partir de 6 heures le matin et jusqu'à 8 heure le
soir et avec un intervalle de deux heures entre deux mesures successives.
5.1.2) Résistance stomatique
Les obstacles rencontrés par l'eau au cours de sa trajectoire entre la cavité sous
stomatique et la sortie de l'ostiole sont assimilés à une résistance stomatique,
exprimée à l'échelle de l'unité de surface foliaire en s/m. La résistance stomatique
représente la résistance la plus importante en phase gazeuse de la plante et permet
d'évaluer sur de pas de temps courts le degré de satisfaction en eau, par le système
racinaire, du peuplement végétal et de fournir un critère d'appréciation de l'état
hydrique de la plante.
11
Méthode de mesure utilisée
Les mesures de la résistance stomatique ont été réalisées à l'aide d'un
poromètre automatique à diffusion de vapeur d'eau dont le principe opératoire est
d'appliquer une chambre de transpiration sur la feuille transpirante, l'humidité dans la
cuvette de l'appareil augmente en fonction de l'ouverture stomatique. Pour la ramener
à sa valeur initiale, un flux d'air dont l'humidité est voisine de celle de l'atmosphère
est automatiquement émis. Une fois réalisé, la mesure de la variation de l'humidité
permet après un calcul effectué automatiquement par l'appareil de mesure, de fournir
les valeurs de la résistance stomatique et la transpiration ainsi que d'autres paramètres
climatiques à savoir: le PAR (rayonnement photosynthétique actif) et la température
foliaire.
Pratique de la mesure
Les mesures ont été effectuées pendant une journée ensoleillée, sur la face
inférieure d'un échantillon de trois feuilles par plante à partir de 6 heures le matin et
jusqu'à 8 heures le soir et avec un intervalle de 2 heures entre deux mesures
successives.
Puisqu'il est impossible de calculer la moyenne des résistances, on calcule la
conductance stomatique et on en dérive le moyen. Notons que la conductance
stomatique est l'inverse de la résistance stomatique, et est exprimée en m/s.
12
5.2) Paramètres de caractérisation de la croissance végétale
5.2.1) Hauteur des plantes
La hauteur des plantes est mesurée régulièrement chaque semaine avec une
règle à l'échelle de "cm"
5.2.2) Nombre des feuilles
Le comptage des feuilles s'est fait régulièrement au début de chaque semaine.
5.2.3) Somme des Longueurs des branches
La longueur des branches est mesurée au début de l'expérience et a continué
avec un intervalle de deux semaines.
5.2.4) La chlorose
Un diagnostic quotidien des plantes se fait pour vérifier s'il y a des symptômes
de chlorose sur les feuilles.
La détermination du degré de résistance au calcaire de ces deux porte-greffe
sur les deux types du sol et pour les deux régimes d'irrigation suit un échelle graduelle
de 0 à 5, où 0 signifie absence de chlorose et 5 signifie des feuilles complètement
chlorosés.
6) ANALYSE MINERALE DES FEUILLES
Les feuilles prélevées à la fin de l’expérience, à raison de 5 feuilles par plantes
choisies à mi-hauteur de la tige, sont immédiatement rincées avec de l'eau distillée,
essorées et conservées dans des sacs en plastique à l'abri de la chaleur.
Le matériel végétal est séché à l'étuve à 80°C pendant 48 heures. Après
dessiccation, le matériel est finement broyé et conservé dans des flacons en plastique.
13
7) SCHEMA STATISTIQUE
Les 3 facteurs qui entrent en jeu pour la réalisation de ce travail sont:
le type de sol;
le régime hydrique;
la variété.
Donc nous avons 8 traitements, symbolisés comme suit:
FC1: Variété Flhoragi -sol calcaire -régime hydrique à 100% de la capacité au
champ;
FC1/2: Variété Flhoragi -sol calcaire -régime hydrique à 50% de la capacité au
champ;
FT1: Variété Flhoragi -sol terra rossa -régime hydrique à 100% de la capacité au
champ;
FT1/2: Variété Flhoragi -sol terra rossa -régime hydrique à 50% de la capacité au
champ;
BC1: Variété Bigaradier -sol calcaire -régime hydrique à 100% de la capacité au
champ;
BC1/2: Variété Bigaradier -sol calcaire -régime hydrique à 50% de la capacité au
champ;
BT1: Variété Bigaradier -sol terra rossa -régime hydrique à 100% de la capacité au
champ;
BT1/2: Variété Bigaradier -sol terra rossa -régime hydrique à 50% de la capacité
au champ.
Chacun de ces 8 traitements est répété 6 fois, donc soient au total 48
observations ou pots, distribuées selon un schéma statistique de type complètement
aléatoire ou Completly Randomized design. La comparaison entre les moyennes se
fait à l'aide du test LSD (plus petite différence significative) à 5% de seuil de
probabilité.
14
Dans cette partie, les résultats expérimentaux obtenus dans le cadre de cette
thèse seront exposés. Dans un premier temps, les paramètres de caractérisation de
l'état hydrique de la plante seront abordés. Ensuite, on passe aux paramètres de
caractérisation de la croissance végétale. Le schéma suivi prend en considération,
d'abord l'effet du régime hydrique, et par la suite, l'effet de la contrainte abiotique
d'origine calcaire sur les différents paramètres à étudier et pour les deux variétés.
En ce qui concerne l'effet du régime hydrique, les comparaisons intéressent au
sein de la même variété et pour chaque type de sol les 2 régimes hydriques en question,
soient FC1 avec FC1/2 et FT1 avec FT1/2 pour la variété Flhoragi, BC1 avec BC1/2 et
BT1 avec BT1/2 pour la variété Bigaradier. Quant à l'effet du type de sol les
comparaisons intéressent au sein de la même variété et pour chaque régime hydrique les
2 types de sols en question, soient FC1 avec FT1 et FC1/2 avec FT1/2 pour la variété
Flhoragi, BC1 avec BC1/2 et BT1 avec BT1/2 pour la variété Bigaradier.
Les interprétations statistiques de tous les paramètres à étudier, ont été
effectué au moyen du logiciel SAS (Statistical Applied System). Les tableaux de
l'analyse de la variance (ANOVA) de tous les paramètres, se trouvent dans l'annexe.
1)
PARAMETRE DE CARACTERISATION DE L’ETAT HYDRIQUE DE
LA PLANTE
Les figures 1 et 2 représentent un exemple d'évolution à l'échelle horaire du
potentiel hydrique foliaire et de la conductance stomatique. Ces mesures ont été
effectuées sur les strates supérieures des plantes au cours de leur développement
végétatif.
1.1) Evolution journalière du potentiel hydrique foliaire
1.1.1)
Effet du régime hydrique
D'après la figure 1a, on trouve que les valeurs minimales du potentiel
hydrique foliaire se trouvent autour de midi. Cependant, on note que le traitement
irrigué à 50% de la capacité au champ chez les deux variétés et sur le même type de
15
sol, ont le potentiel hydrique foliaire le plus négatif par rapport aux plantes irriguée à
100% de la capacité au champ.
Les valeurs minimales rencontrées à mi-journée chez les plantes irriguées à la
capcité au champ dans le sol calcaire varient autour de -13.5 bars chez le Flhoragi
et -17.7 bars chez le Bigaradier, par contre les valeurs des plantes irriguées à la moitié
de la capacité au champ du Flhoragi et du Bigaradier varient autour de -18 bars et 21.5 bars respectivement. De même, sur le sol terra rossa, les valeurs minimales
rencontrées chez les plantes irriguées à la capacité au champ sont de l'ordre de -19.3
bars chez le Flhoragi et de -20.5 bars chez le Bigaradier. Les plantes irriguées à 50%
de la capacité au champ ont des valeurs qui ne différent pas beaucoup des premières
et sont de l'ordre de -20.4 bars et -24 bars respectivement pour Flhoragi et Bigaradier.
(a)
(b)
18:00
16:00
Temps (hr)
14:00
12:00
10:00
08:00
06:00
Temps (hr)
06:00 08:00 10:00 12:00 14:00 16:00 18:00
0
0
-5
(bar)
(bar)
-5
-10
-15
-15
-20
-20
-25
-25
FC1
FC1/2
BC1
BC1/2
Temps (hr)
Temps (hr)
06:00 08:00 10:00 12:00 14:00 16:00 18:00
0
06:00 08:00 10:00 12:00 14:00 16:00 18:00
0
-5
-5
-10
-10
(bar)
(bar)
-10
-15
-15
-20
-20
-25
-30
-25
FT1
BT1
FT1/2
BT1/2
Figure 1a. Effet du régime hydrique sur l'évolution journalière du potentiel hydrique foliaire
(a) Flhoragi et (b) Bigaradier
16
1.1.2)
Effet du type du sol
L'effet du type de sol s'est traduit chez les deux variétés par des valeurs
minimales autour de midi et qui sont d'autant plus négatives sur les plantes cultivées
sur le sol terra rossa que sur celles cultivées sur le sol calcaire (figure 1b).
Les valeurs rencontrées sur le sol calcaire irrigué à 100 et 50% de la capacité
au champ de l'ordre de -13.5 et -18 bars respectivement chez le Flhoragi et de
-17.7 et -21.5 bars respectivement chez le Bigaradier. Ces valeurs pour le sol terra
rossa sont de l'ordre de -19.3 et -20.4 bars à 100 et 50% de la capacité au champ
respectivement pour le Flhoragi et de l’ordre de -20.5 et -24 bars respectivement pour
le Bigaradier.
(a)
(b)
Temps (hr)
Temps (hr)
06:00 08:00 10:00 12:00 14:00 16:00 18:00
0
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-5
-10
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(bar)
(bar)
06:00 08:00 10:00 12:00 14:00 16:00 18:00
0
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Temps (hr)
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0
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-5
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(bar)
(bar)
-15
-15
-15
-20
-20
-25
-30
-25
FC1/2
BC1/2
FT1/2
BT1/2
Figure 1b Effet du type du sol sur l'évolution journalière du potentiel hydrique foliaire
(a) Flhoragi et (b) Bigaradier
17
1.2) Evolution journalière de la conductance stomatique
1.2.1) Effet du régime hydrique
L'évolution de la conductance stomatique sur tous les traitements est
représentée dans la figure 2a suit une courbe classique. Cette évolution est
caractérisée par une augmentation depuis le lever du soleil pour atteindre une valeur
maximale autour de midi où elle commence à décroître pour atteindre des valeurs
minimales en fin d'après midi. De plus, on note que les valeurs maximales de
l'ouverture stomatique observées à midi dépend essentiellement du régime hydrique.
Les valeurs de la conductance stomatique sont plus élevées sur les traitements
irrigués à 100% de la capacité au champ que sur les traitements irrigués à 50% de la
capacité au champ. Cette observation est valable soit pour la variété Flhoragi que pour
la variété Bigaradier.
Sur le sol calcaire, les valeurs maximales de la conductance stomatique pour
les deux régimes hydriques à 100% et 50% de la capacité au champ sont
respectivement 0.74 et 0.32 cm/s pour la variété Flhoragi et 0.60 et 0.20 cm/s
respectivement pour la variété Bigaradier.
Sur le sol terra rossa, les valeurs maximales de la conductance stomatique
pour les 2 régimes hydriques n'ont pas montré des différences significatives, mais de
toute façon étaient beaucoup inférieurs à celles observées sur le sol calcaire.
18
(b)
0.8
0.6
0.6
14:00
12:00
0
10:00
0
18:00
0.05
16:00
0.05
14:00
BC1/2
0.1
08:00
0.1
06:00
Cs (cm/s)
0.15
12:00
18:00
BC1
0.15
10:00
18:00
FC1/2
0.2
08:00
16:00
Temps (hr)
0.2
06:00
Cs (cm/s)
FC1
16:00
Temps (hr)
14:00
06:00
18:00
16:00
14:00
0
12:00
0
10:00
0.2
08:00
0.2
12:00
0.4
10:00
0.4
08:00
Cs (cm/s)
0.8
06:00
Cs (cm/s)
(a)
Temps (hr)
BT1
BT1/2
Temps (hr)
FT1
FT1/2
Figure 2a. Effet du régime hydrique sur l'évolution journalière de la conductance stomatique
(a) Flhoragi et (b) Bigaradier
1.2.2) Effet du type du sol
L'effet du type de sol chez la même variété et pour le même régime hydrique
est assez notable (figure 2b). Les valeurs maximales de la conductance stomatique
sont observées chez les plantes du sol calcaire dans les deux régimes d’irrigation, où
les valeurs à la capacité au champ sont de l’ordre de 0.74 et 0.32 cm/s chez Flhoragi
et Bigaradier respectivement; et de 0.61 et 0.19 cm/s respectivement à la moitié de la
capacité au champ. Chez le sol terra rossa, les valeurs sont de l’ordre de 0.11 cm/s et
0.12 cm/s pour Flhoragi et Bigaradier à la moitié de la capacité au champ
respectivement.
19
(b)
0.8
0.8
0.6
0.6
Cs (cm/s)
0.4
0.2
0.2
16:00
18:00
18:00
14:00
12:00
Temps (hr)
FT1
BC1
0.8
0.8
0.6
0.6
Cs (cm/s)
0.4
0.2
0
BT1
0.4
0.2
Temps (hr)
FC1/2
14:00
12:00
10:00
08:00
18:00
16:00
14:00
12:00
10:00
08:00
06:00
0
06:00
cs (cm/s)
FC1
16:00
Temps (hr)
10:00
06:00
18:00
16:00
14:00
12:00
10:00
08:00
0
06:00
0
0.4
08:00
Cs (cm/s)
(a)
Temps (hr)
FT1/2
BC1/2
BT1/2
Figure 2b. Effet du type du sol sur l'évolution journalière de la conductance stomatique
(a) Flhoragi et (b) Bigaradier
2)
PARAMETRES
DE
CARACTERISATION
DE
LA
CROISSANCE
VEGETALE
2.1) Hauteur des plantes
2.1.1) Effet du régime hydrique
D’après la figure 3a, on trouve que chez les deux espèces d’agrumes (Flhoragi
et Bigaradier) irriguées à 50% de la capacité au champ et sur les deux types de sol
sont plus développées en hauteur que les plantes irriguées à 100% de la capacité au
champ. La différence de la hauteur est de 0.96 et 3.6 cm chez Flhoragi dans les sols
calcaires et terra rossa respectivement. Par contre, chez le Bigaradier, la différence est
de 3.2 cm dans le sol calcaire et 2.5 cm dans le sol terra rossa.
20
(b)
60
60
55
55
Hauteur (cm)
Hauteur (cm)
(a)
50
45
40
35
30
50
45
40
35
30
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
1
2
3
4
Semaine
6
7
8
9 10
Semaine
FC1
FC1/2
BC1
60
60
55
55
Hauteur (cm)
Hauteur (cm)
5
50
45
40
35
BC1/2
50
45
40
35
30
30
1
2
3
4
5
6
7
8
9 10
1
Semaine
FT1
2
3
4
5
6
7
8
9 10
Semaine
BT1
BT1/2
FT1/2
Figure 3a. Effet du régime hydrique sur la hauteur des plantes
(a) Flhoragi et (b) Bigaradier
2.1.2) Effet du type du sol
La figure 3b, montre que les plantes de deux espèces d’agrumes sont plus
développées dans le sol terra rossa et pour les deux régimes hydriques que sur le sol
calcaire. La différence des moyennes de la hauteur est de 3.4 cm et 6.14 cm
respectivement pour Flhoragi, et 3.2 cm et 2.5 cm pour Bigaradier respectivement.
La comparaison entre les deux types de sols pour le régime hydrique à 100%
de la capacité au champ montre une différence de la hauteur des plantes sur le sol
calcaire de l'ordre de 3.4 cm sur la variété Flhoragi et de 3.2 cm pour le Bigaradier.
21
Ces réductions sur le sol calcaire et pour le régime hydrique à 50% de la
capacité au champ sont de l'ordre de 6.14 cm sur le Flhoragi et de 2.5 cm sur le
Bigaradier.
(b)
60
55
(Hauteur (cm)
Hauteur (cm)
(a)
50
45
40
35
30
1
2
3
4
5
6
7
8
9
60
55
50
45
40
35
30
10
1
2
3
4
Semaine
6
7
8
9
10
8
9
10
Semaine
FT1
BC1
60
60
55
55
Hauteur (cm)
Hauteur (cm)
FC1
5
50
45
40
35
BT1
50
45
40
35
30
30
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
1
2
Semaine
FC1/2
3
4
5
6
7
Semaine
FT1/2
BC1/2
BT1/2
Figure 3b. Effet du type du sol sur la hauteur des plantes
(a) Flhoragi et (b) Bigaradier
2.2) Nombre des feuilles par plantes
2.2.1) Effet du régime hydrique
D’après la figure 4a, on observe que les plantes de Flhoragi irriguées à 100%
de la capacité au champ et sur les deux types de sol ont produit plus des feuilles que
celles irriguées à 50% de la capacité au champ. La différence des nombres de feuilles
entre les deux régimes d’irrigation est de 7 feuilles dans le sol calcaire, et de 4 feuilles
dans le sol terra rossa.
22
Par contre les plantes de Bigaradier irriguées à 50% de la capacité au champ
ont produit plus de feuilles par rapport aux plantes de la même variété irriguée à
100% de la capacité au champ. Ceci a été observé soit pour le sol calcaire que pour le
sol terra rossa. La différence de la somme des feuilles entre les deux régimes
d’irrigation est de 5 feuilles dans les deux types de sol.
(b)
60
Soome des feuilles
Somme des feuilles
(a)
50
40
30
20
50
40
30
20
1
2
3
4
5 6 7
Semaine
FC1
8
9 10
1
2
3
4
5
3
6
7
8
4
5 6 7
Semaine
BC1
90
80
70
60
50
40
30
20
1
2
FC1/2
Somme des feuilles
Somme des feuilles
60
9 10
8
9 10
BC1/2
90
80
70
60
50
40
30
20
1
Semaine
FT1
FT1/2
2
3
4
5 6 7
Semaine
BT1
8
9 10
BT1/2
Figure 4a Effet du régime hydrique sur le nombre de feuilles produites
(a) Flhoragi et (b) Bigaradier
2.2.2) Effet du type du sol
On remarque que les plantes de Flhoragi et du Bigaradier dans le sol terra
rossa ont produit plus des feuilles que dans le sol calcaire (figure 4b). La différence
est de 22 feuilles pour les plantes irriguées à 100% de la capacité au champ, et de 25
feuilles pour celles irriguées à 50% de la capacité au champ. De plus, on note que
23
chez le Bigaradier il n'y avait pas de différence en ce qui concerne le nombre de
feuilles. Cependant, cette différence était de 1 feuille entre les deux régimes
d’irrigation.
(b)
90
80
70
60
50
40
30
20
Somme des feuilles
Somme des feuilles
(a)
1
2
3
4
5
6
7
8
9
90
80
70
60
50
40
30
20
10
1
2
3
4
Semaine
FC1
FT1
6
BC1
7
8
9
10
8
9
10
BT1
80
Somme des feuilles
80
Somme des feuilles
5
Semaine
70
60
50
40
30
70
60
50
40
30
20
20
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
1
2
Semaine
FC1/2
3
4
5
6
7
Semaine
FT1/2
BC1/2
BT1/2
Figure 4b.Effet du type du sol sur le nombre de feuilles produites
(a) Flhoragi et (b) Bigaradier
2.3) Somme de la longueur des branches
2.3.1) Effet du régime hydrique
On constate d’après la figure 5a que les plantes de Flhoragi irriguées à 100%
de la capacité au champ dans les deux types de sol sont plus vigoureuses. La
différence de la somme de la longueur des branches est de 16.84 cm dans le sol
calcaire et de 18.1 cm dans le sol terra rossa. Par contre, chez le Bigaradier, les
plantes irriguées à 50% de la capacité au champ sur les deux types de sol sont les plus
vigoureuses lorsqu'elles sont comparées avec les plantes irriguées à 100% de la
24
capacité au champ. A ce point, la différence de la somme de la longueur des branches
est de 17.74 cm dans le sol calcaire et 10.2 cm dans le sol terra rossa.
(b)
120
Somme de la longueur des branches
Somme de la longueur des branches
(a)
100
80
60
40
20
1
2
3
120
100
80
60
40
20
4
1
Semaine
FC1/2
200
180
160
140
120
100
80
60
40
20
Somme de la longueur des branches
Somme de la longueur des branches
FC1
1
2
3
4
4
200
180
160
140
120
100
80
60
40
20
1
Semaine
FT1
2
3
Semaine
BC1
BC1/2
FT1/2
2
3
Semaine
BT1
BT1/2
4
Figure 5a Effet du régime hydrique sur la somme de la longueur des branches
(a) Flhoragi et (b) Bigaradier
2.3.2) Effet du type de sol
D’après la figure 5b, on constate une différence importante de développement
chez le Flhoragi dans le sol terra rossa, où la différence est de 25.3 cm à 100% de la
capacité au champ et de 24.04 cm à 50% de la capacité au champ. Par contre, chez le
Bigaradier on note une très faible différence de développement entre les deux types de
sol, où la différence est de 3.84 cm à 100% de la capacité au champ et 0.3 cm à 50%
de la capacité au champ.
25
(b)
190
170
150
130
110
90
70
50
30
Somme de la longueur des branches
Somme de la longueur des branche
(a)
1
2
3
190
170
150
130
110
90
70
50
30
4
1
2
Semaine
FT1
BC1
160
140
120
100
80
60
40
20
Somme de la longueur des branches
Somme de la longueur des branches
FC1
1
2
3
4
4
BT1
140
120
100
80
60
40
20
1
Semaine
FC1/2
3
Semaine
FT1/2
2
3
Semaine
BC1/2
BT1/2
4
Figure 5b Effet du type du sol sur la somme de la longueur des branches
(a) Flhoragi et (b) Bigaradier
2.4) Observation de la chlorose
Sur toutes les plantes de l’expérimentation, un jaunissement est apparu sur des
jeunes nouvelles pousses de 6 plantes reparties de la façon suivante:
2 plantes de Bigaradier, sol calcaire, irriguées à 50% de la capacité au champ,
1 plante de Flhoragi, sol calcaire, irriguée à 100% de la capacité au champ,
3 plantes de Flhoragi, sol calcaire, irriguées à 50% de la capacité au champ.
26
2.4.1) Le Bigaradier
Le jaunissement sur les plantes de Bigaradier est apparu sur le sol calcaire
irriguées à 50% de la capacité au champ après 6 semaines de plantation. Ce
jaunissement est classifié degré 3.
Au cours de la septième semaine, une plante sur deux a subit une application
d'azote (N 30'), et l’autre a subit une application de Fer (Fe EDDTH), pour vérifier
que cette chlorose est due à un manque de Fer.
Après quelques jours, la plante qui a reçu une application d'azote, un peu de
changement s'est apparu et on a classé le degré de chlorose de 2 en fin d'expérience
(9ème semaine). Par contre, pour la plante qui a subit un traitement de fer, un
changement remarquable a été identifié et on a noté un degré de 0 à la fin de
l’expérience.
Avant traitement Fe
Avant traitement N
Après traitement Fe
Après traitement N
Photo 1. Apparition des signes de chlorose avant et après traitements d'azote et de fer
sur le Flhoragi
27
2.4.2) Le Flhoragi
Un jaunissement remarquable est apparu à la cinquième semaine de
l'expérience sur une seule plante de Flhoragi du sol calcaire irriguée à 100% de la
capacité au champ. Le degré de chlorose s’est développé de 2 et est arrivé à 5 au
cours de septième semaine de l'expérience.
Chez les plantes de la variété Flhoragi du sol calcaire irriguées à 50% de la
capacité au champ, un jaunissement est apparu sur 3 plantes au cours de la sixième
semaine, le degré de chlorose était de 1 et est devenu 3 au cours de la septième
semaine. De même, au cours de la septième semaine, on a appliqué sur une plante un
traitement d'azote et sur une autre un traitement de fer. Le degré chlorose est devenu 2
en fin d'expérience. Par contre, pour la plante qui a subit un traitement de fer, il est
devenu nul en fin d'expérience.
Avant traitement Fe
Avant traitement N
Après traitement Fe
Après traitement N
Photo 2. Apparition des signes de chlorose avant et après traitements d'azote et de fer
sur le Bigaradier
28
2.4.3) Vérification du sol calcaire à la chlorose
Pour identifier la chlorose provoquée par le sol calcaire utilisé, 5 plantes de
l’espèce Citrange troyer (espèce de porte-greffe d’agrume très sensible aux sols
calcaires) ont été introduites pour être comparées avec 5 plantes dans un sol terra rossa.
Une semaine après la plantation dans le sol calcaire, un jaunissement total est
apparu sur toutes les plantes. Par contre, les plantes dans le sol terra rossa n’ont pas
manifesté aucun signe de jaunissement.
C. troyer chlorosé
C. troyer normale
# entre les deux plantes
Photo 3. Test de vérification du sol calcaire à la chlorose
3) ANALYSE MINERALE DES FEUILLES
L’analyse minérale des feuilles montre que les plantes souffrent d’une
déficience en phosphore (tableau 2) mais la teneur en azote, en potasse et en calcium
est bonne mais elle est un peu élevée pour le magnésium
Les teneurs moyennes des feuilles d’agrumes en éléments minéraux, en
bonnes conditions de développement végétatif sont présentées dans le tableau 3.
29
Tableau 2. Taux des matières minérales dans les feuilles.
N (%)
P (%)
K
Ca (%)
Mg (%)
FC 1
2.5
005
2.5
3.6
0.5
FC ½
2.9
0.02
2.3
2.6
0.6
FT 1
2.6
0.02
2.7
1.6
1.1
FT ½
4.1
0.02
2.6
1.9
1.3
BC 1
1.8
0.02
1.4
1.8
0.8
BC ½
2.4
0.02
1.4
2.2
1.1
BT 1
2.1
0.04
1.8
1.2
1.4
BT ½
2.4
0.02
1.4
1.3
1.1
Tableau 3. Teneur moyenne en éléments minéraux des feuilles d'agrume.
Agrumes
N (%)
P (%)
K
Ca (%)
Mg (%)
2-3
0.15-0.2
0.8-1.2
2.0-4.5
0.15-0.30
( Source: CIFO, 1995)
30
CONCLUSION GENERALE
Les résultats obtenus dans le cadre de cette thèse fournissent une base de
compréhension sur le comportement du nouveau porte-greffe Flhoragi à la tolérance
aux facteurs abiotiques, caractérisés par le stress hydrique et les sols calcaires, en
comparaison au porte-greffe traditionnel le Bigaradier.
Tout d'abord, on a retenu que les paramètres de caractérisation de l'état
hydrique de ces deux espèces sont dépendants du régime hydrique et du type de sol.
Les valeurs minimales du potentiel hydrique foliaire et les valeurs maximales de la
conductance stomatique se trouvent autour de midi.
Les valeurs minimales du potentiel hydrique foliaire rencontré chez les deux
variétés sont plus négatives sur le traitement irrigué à 50% de la capacité au champ.
De plus, on trouve que les valeurs du potentiel hydrique foliaire rencontrées sur le sol
calcaire sont légèrement supérieure à celles trouvées sur le sol terra rossa.
Ce comportement a été de même observé pour la conductance stomatique. Les
valeurs de cette dernière sont plus importantes avec les irrigations à 100 % de la
capacité au champ que celle à 50% de la capacité au champ. Notons que les valeurs de
la conductance stomatique trouvés sur le sol calcaire était largement supérieure à
celles rencontrées sur le sol terra rossa.
En ce qui concerne la croissance végétale des deux espèces, nous avons trouvé
que l'irrigation à 50% et 100% de la capacité au champ n'avaient pas une grande
influence sur la hauteur des plantes.
D'autre part, la somme de la longueur des branches était supérieure pour
l'irrigation à 100% de la capacité au champ pour le Flhoragi. Par contre, chez le
Bigaradier les valeurs de la somme de la longueur des branches pour l'irrigation à
50% de la capacité au champ étaient plus importantes. En ce qui concerne le type de
sol, les valeurs maximales sont rencontrées dans le sol terra rossa.
31
L'irrigation a 50% et à 100% de la capacité au champ avait un faible influence
sur la production des feuilles. Notons que les plantes de Flhoragi ont produit plus de
feuilles à 100 % de la capacité au champ, par contre les plantes de Bigaradier ont
produit plus de feuilles à 50% de la capacité au champ.
De même les valeurs de la production des feuilles sur le sol terra rossa était
largement supérieure à celles sur le sol calcaire. Par contre, pour le Bigaradier le type
de sol n'avait pas une influence sur la production des feuilles
32
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