Un chagrin profond, un deuil brutal, une émotion violente diminuent considérablement la résistance nerveuse et
peuvent, s'ils sont répétés ou si le sujet réagit mal, entraîner un véritable surmenage moral, cause de maladies
nerveuses graves.
La neurasthénie, avec son cortège d'idées noires, de troubles nerveux et organiques, est souvent la rançon du
surmenage moral ; mais elle peut être également la conséquence du surmenage intellectuel. Dans un cas comme
dans l'autre, elle ne frappe guère que les individus prédisposés.
Les différentes formes du repos
Les causes de la fatigue sont trop nombreuses pour qu'il soit possible de lui échapper ; aussi est-il nécessaire, si
l'on veut en limiter les effets, d'avoir recours au repos.
Le repos du système nerveux présente trois degrés :
Le délassement par la variété des exercices.
C'est en changeant d'activité et de milieu que l'on récupère le mieux la force nerveuse perdue.
L'intellectuel trouve un délassement dans la promenade au grand air, le camping, les jeux sportifs, l'activité
manuelle (menuiserie, jardinage). Le manuel, au contraire, recherche les loisirs intellectuels : lecture, musique,
travaux d'art. Il est bon que chaque travailleur possède ainsi une distraction favorite (un "violon d'Ingres") à
laquelle il consacre une partie de ses heures de liberté.
Dans tous les cas, une sorte de compensation doit s'établir entre les activités professionnelles et les loisirs. De
cette compensation dépend le bon équilibre du système nerveux.
Le repos absolu.
Dans certaines professions exigeant une attention soutenue et causant une fatigue intense du système nerveux
(pilotes, chefs d'entreprise, chirurgiens, candidats aux grandes écoles), le simple délassement, devenu insuffisant,
doit faire place au repos absolu.
Pendant une vingtaine de minutes, le travailleur recherche un lieu solitaire, silencieux et obscur. Il s'étend sur un
divan et relâche tous ses muscles. Il arrive ainsi à supprimer tous les influx sensitifs et moteurs qui, dans le repos
incomplet, parcourent encore son système nerveux. Il s'efforce enfin d'écarter momentanément toute
préoccupation et parvient ainsi à ne penser à rien. Cette dernière condition peut sembler difficile à remplir : tous
ceux qui ont tenté l'expérience affirment qu'elle est parfaitement réalisable, avec un peu de volonté et d'habitude.
Le sommeil.
Le sommeil normal assure un repos presque absolu du cerveau ; aussi est-il un élément indispensable de
l'équilibre nerveux.
Pour que le sommeil soit pleinement efficace, il est bon de se coucher chaque soir à la même heure, après une
toilette délassante, et de dormir pendant un temps suffisant (huit heures pour un adulte, neuf heures pour un
adolescent, dix à douze heures pour un enfant d'âge scolaire) dans une chambre fraîche, aérée, obscure et
silencieuse.
Le sommeil est vraiment réparateur :
s'il vient rapidement et naturellement, sans médicaments ni lectures,
s'il est calme et continu, sans rêves ni insomnies,
s'il laisse au réveil une impression de bien-être et de délassement.
LES POISONS DU SYSTEME NERVEUX
Café, thé, etc.