Mais l’essentiel de la discussion a porté sur la voie à suivre pour l’après 2012. Les
intervenants se sont accordés à dire qu’elle s’appuie à la fois sur l’adaptation et
l’atténuation.
Les Pays-Bas, au nom de l’UE, ont réaffirmé le besoin de limiter la hausse de la
température à 2ºC par rapport à la période préindustrielle, ce qui est le strict
minimum que l’on puisse attendre de l’UE.
La reconnaissance de la réalité des impacts des changements climatiques met
l’adaptation au cœur des actions futures. Il est nécessaire de se focaliser sur les
financements et les transferts des technologies. L’Inde, mauvais élève, au fond de la
classe, près du climatiseur, a quand même soulevé la question de la mise dans le
domaine public des brevets pour les technologies propres.
Eco, et la salle, ont tout particulièrement apprécié la déclaration, au nom d’AOSIS, du
Ministre du Kiribati qui a posé le problème de la survie de son pays face aux
menaces climatiques et s’est quand même affirmé désireux de participer à l’effort
d’atténuation… Chapeau bas !
Et puisque Eco distribue des bons points, Jürgen Trittin, ministre allemand, mérite
d’être cité pour son intervention insistant sur les réductions d’émissions que doivent
réaliser les Etats-Unis avec ou sans Kyoto.
Regrettons cependant que sur les séminaires de 2005, l’UE semble vouloir plaire un
peu à tout le monde, et ne prend pas clairement position sur la nécessité d’organiser
ces réunions dans le cadre de la Convention ET du Protocole.
La complainte du changement climatique
C’est une semaine chargée pour le changement climatique dans l’enceinte des
tribunaux. L’annonce faite par les Inuits hier soir sur leur initiatives « droits de
l’homme » amène à 10 le nombre de litiges portant sur le changement climatique
dans 7 pays. Ce vendredi, à Washington DC, une plainte sera déposée contre le
ministère de l’Environnement états-unien pour ne pas avoir réglementé les gaz à
effet de serre en vertu du Clean Air Act (la loi fédérale sur la qualité de l’air).
La parution du récent article dans Nature (Stott, et al.), montrant que l’influence
humaine a au moins doublé le risque d’occurrence de la canicule de 2003 touchant
le continent européen, a donné une nouvelle raison d’aller aux contentieux. 14 000
morts en France, ce n’est pas une bagatelle. Quand des gens sont tués à cause de
comportements humains, il est raisonnable d’attendre de la loi qu’elle intervienne.
Il est intéressant de constater l’éventail croissant des théories juridiques déployées
par les différentes organisations - 14 Etats états-uniens, 5 villes états-uniennes, la
partie américaine de Saoma, 29 ONG et individus. La pertinence légale du
changement climatique est maintenant acceptée par les juges états-uniens et
australiens, lorsque des décisions entraînant plus d’exploitation minière et la
transmission d’électricité sont qualifiées d’illégales. Un juge d’appel californien a
rejeté l’idée selon laquelle « un dommage pour tous n’est dommageable pour
personne » lorsque « l’impact global sur l’environnement est menacé par une loi
fédérale mal faite. »
Il est injuste que les communautés des pays en développement (PED) soient
condamnées à rester les victimes passives des activités préjudiciables de firmes et
des réponses inadéquates des gouvernements. Le mois dernier, l’impact du
changement climatique sur une zone unique du monde a été mis sous les
projecteurs grâce aux pétitions de 3 PED – Belize, Népal et Pérou – auprès du