1 LE CONCEPT D’ALLIANCE SOPHRONIQUE L’alliance sophronique est la relation entre sophrologue et élèves. La sophrologie étant une approche évolutive de la conscience, l’enseignant se doit de respecter cette conscience en proposant des éléments physiques et mentaux que chacun s’approprie à son rythme. Il est fondamental de considérer que l’élève n’ira que là où il peut aller. Considérant ce concept d’alliance sophronique l’enseignant se limitera à proposer un cadre d’entraînement dans lequel il placera des formules d’entraînement répétitives qui concerneront les profondeurs de l’organisation de l’être humain : sa conscience. Le schéma de chaque séance d’entraînement est identique : NIVEAU DE CONSCIENCE ORDINAIRE NIVEAU DE CONSCIENCE ORDINAIRE NIVEAU DE CONSCIENCE SOPHRONIQUE SOPHRONISATION DE BASE ACTIVATION INTRA-SOPHRONIQUE DESOPHRONISATION Il s'agit d'une relation sujet-sujet, adulte-adulte ; deux êtres vivants établissent une expérience phénoménale privilégiée, un vécu valorisant. C'est dans l'intentionnalité que réside toute la force de l'alliance sophrologique, c’est par elle que s'établit la différence de nature entre relation transférentielle et alliance. Un travail sur soi-même est donc nécessaire au sophrologue pour porter la relation sur le plan d'une rencontre valorisante pour les deux protagonistes ; le principe de la réalité objective prend ici toute sa signification. En définissant l'alliance sophronique, dans le rapport patient (groupe) - sophrologue, il ressort que celui-ci renonce à une attitude directive par rapport à son patient ou élève, optant de préférence pour une attitude informative, plaçant davantage ce dernier dans une attitude formative. Francis Boutté, 50 rue de la Grange 69009 Lyon, http://www.fbprevention.fr/ 2 LE PRINCIPE DU SCHEMA CORPOREL COMME REALITE VECUE Qu'est-ce que le schéma corporel ? De multiples définitions encombrent ce concept, la plus classique est: la représentation que chacun serait de son corps. Primitivement de simple représentation topographique du corps la notion de schéma corporel a évolué vers l'image spatiale du corps puis le schéma postural, la position du corps. Il est bien évident aujourd'hui que ces conceptions sont trop réductives. Le schéma corporel est beaucoup plus. Il inclut un contenu certes physiologique, mais aussi un contenu affectif et émotionnel, des facteurs sociaux, le corps sexué, les jugements de valeur sur le corps, etc. ... Ne dit-on pas que le corps porte notre histoire ? L'acquisition du schéma corporel chez l'enfant est d'ailleurs l'illustration de la complexité de cette fonction. Dans le miroir ce n'est que vers l'âge de deux ans que l'enfant s'attribue sa propre image, comme reflet de lui-même. L’image du corps dans le miroir ne prend en effet un caractère de réalité que lors de la formation de la conscience corporelle. La part de cette conscience de soi est en effet d'acquisition progressive. A la naissance les excitations internes et externes ne sont pas différenciées. L’acquisition de la différenciation des différents aspects du corps est progressive par les opérations de manipulation, de préhension, l'asynergie, etc. qui permettent une délimitation, distinction fondamentale entre le corps et le monde extérieur. Vient ensuite l'intégration des diverses parties du corps à l'unité de l'individu. La liaison des activités tournées vers le monde extérieur et de celles tournées vers les besoins et attitudes du corps s'opérera ensuite. Ce travail de construction n'est jamais fini, le schéma corporel est essentiellement évolutif aux différents niveaux de la personnalité. Ainsi la notion de «schéma corporel», en sophrologie, comprend la perception simultanée de soi, aux trois niveaux essentiels de la conscience: - le niveau physico-organique, - le niveau instinctivo moteur ou affectif émotionnel sensitif, - le niveau psychique intellectuel intuiti Le schéma corporel est donc une capacité universelle et existentielle fondamentalement évolutive et perfectible. Le principe d'intégration du schéma corporel en tant que réalité vécue signifie que la conquête du corps est la conquête de l'esprit : c'est cela qu'on appelle la corporalité, ce vécu dans les couches les plus profondes de la conscience. Le corps est un trésor pour la vivance, la conquête du corps est la conquête de l'esprit. Notre intentionnalité n'est pas seulement la thérapie, c'est l'existence des valeurs de l'être jusqu'aux dimensions les plus profondes de la conscience. La vivance du corps est ici un préalable incontournable, la corporalité est le substratum de tout le processus. C'est pour cela que nous commençons par la RDC 1, la vivance du corps : le corps est la voie de présentation de la conscience. Francis Boutté, 50 rue de la Grange 69009 Lyon, http://www.fbprevention.fr/ 3 Cette présentation si elle se fait au présent incorpore le passé et se projette dans l'avenir (tri dimension unitaire du temps). Dans la RDC Il la vivance de l'esprit est une étape supplémentaire; la visualisation de son propre corps comme objet de concentration dépasse la simple prise de conscience physique et permet l'acceptation de l'image corporelle (monde de la représentation). Dans la R.D.C. III la rencontre du corps et de l'esprit amène un processus de globalisation dans lequel le vécu n'est plus corporel ou mental mais unitaire, ainsi le déplacement du négatif à partir des tensions corporelles est tout autant un déplacement des tensions psychiques corporalisées. Dans la RDC IV le schéma corporel est vécu comme une valeur, notamment par notre liberté entraînant responsabilité et dignité d'être humain debout entre le ciel et la terre, maître de ses énergies. Francis Boutté, 50 rue de la Grange 69009 Lyon, http://www.fbprevention.fr/ 4 LE PRINCIPE D'ACTION POSITIVE Toute action positive dirigée vers la conscience se répercute positivement sur tous les éléments psychiques. N'importe quelle action positive sur n'importe quelle structure de l'être a une répercussion positive sur toute la conscience. Toutes nos méthodes doivent respecter cela. Nous sommes une école du positif de l'être. Dans l'activation le choix du sophrologue se portera le plus possible sur les contenus considérés par l'individu lui-même comme étant positifs: mots, images, sensations, projets, souvenirs, etc.... Dynamiser le positif est représenté sur le schéma de l'éventail par l'intentionnalité de diriger sa conscience vers la conscience sophronique. Seukle la répétition d'une habitude positive au quotidien, mène à l'harmonie et à une conscience sophronique. Pourquoi choisir la construction plutôt que la destruction, le bien plutôt que le mal, l'amour plutôt que la haine, etc?... Le positif inclut une attitude de responsabilité, de dignité humaine, qui améliore l'intégration dynamique de l'être dans l'existence vers les états de conscience supérieure et non pathologique. Le vécu positif de notre passé va nous permettre de faire une recherche constructive sur celui-ci, c'est à dire ce en quoi il nous aélabokré, ce en quoi il nous donne valeur dans ce monde et est un tremplin pour notre existence à venir. La confiance dans nos racines est une énergie d'espoir. Francis Boutté, 50 rue de la Grange 69009 Lyon, http://www.fbprevention.fr/ 5 PRINCIPE DE LA REALITE OBJECTIVE Rechercher le positif ne signifie pas refuser de voir la réalité. Ainsi, quand en relaxation on perçoit des sensations désagréables (fatigue, douleur musculaire... ), il est nécessaire de les reconnaître et de les accepter pour les transgresser. Mais en contrepartie, on prend également conscience des sensations agréables (positives) qui d'ailleurs prédominent presque toujours. Quand le mal-être, la douleur ou la gêne sont perçus au sein d'une totalité où le positif prédomine, les points négatifs perdent beaucoup de leur intensité. L'attention n'étant plus uniquement axée sur le négatif, la conscience toute entière de l'individu se trouve dynamisée et régénérée. Cette volonté de rechercher et de développer en soi le positif est indispensable lorsque l'on désire créer une personnalité plus stable et plus équilibrée. Les exercices conçus par Caycedo modifient les mauvais comportements et les habitudes néfastes. Ils effacent peu à peu les limites et les handicaps que des expériences malheureuses ont créés. Grâce à un entraînement régulier, l'individu se sent plus libre et mieux intégré dans la vie. Le but de ce travail n'est pas de créer un ego démesuré ou une personnalité écrasante, mais d'ôter de soi tout ce qui entrave une véritable communication avec les autres. Parmi ces entraves, relevons les tensions, les émotions incontrôlées, les sentiments d'infériorité, les complexes, les conditionnements (conscients et inconscients), ... En l'imagination créatrice nous possédons un nouveau moyen pour parfaire notre action dans le monde, cette faculté étant à bien des égards notre plus grande force intérieure. Rester dans la réalité objective, c'est donc ne pas avoir d'exigences démesurées. Ces contraintes sont souvent la cause de problèmes physiques et psychiques plus ou moins graves. En pratique, nous aborderons ce principe de « réalité objective » dans tout entraînement « intra-sophronique », en nous habituant à remplacer un ressenti subjectif par un vécu objectif. Nous sommes accompagnés dans cette action par la sophronisation qui permet de relativiser chacune de nos perceptions. Francis Boutté, 50 rue de la Grange 69009 Lyon, http://www.fbprevention.fr/ 6 Francis Boutté, 50 rue de la Grange 69009 Lyon, http://www.fbprevention.fr/