3 La nouvelle microéconomie

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Varona Yohan
Nouvelles théories économiques
Marc Montoussé
2002
Bréal
Chapitre I : Un renouveau de la macroéconomie ?
1 La microéconomie traditionnelle : rationalité des agents économiques et équilibre
économique
a)Les postulats de la microéconomie traditionnelle
b)Les critiques traditionnelles de la microéconomie néoclassique
§une critique mineure, mais décisive : la critique des rendements décroissants
§une critique majeure : la critique keynésienne qui donne naissance à la microéconomie
2 Les nouveaux libéraux acceptent et élargissent les objets d’étude de la microéconomie
néoclassique
§les néolibéraux et nouveaux classiques radicalisent certaines analyses de la
microéconomie traditionnelle
§les néolibéraux élargissent le domaine d’analyse de la microéconomie néoclassique
3 La nouvelle microéconomie : rationalité mais possibilité de déséquilibres
a)La théorie des jeux
§le dilemme du prisonnier
§l’équilibre de Nash
b)L’information asymétrique
§la sélection adverse(=anti-sélection)
§l’aléa moral
c)La théorie des coûts de transaction
§ « la nature de la firme » selon Coase (1937)
§ « Marchés et hiérarchies » selon Williamson
En bref
Ce qu’il faut retenir
Chapitre I : Un renouveau de la microéconomie ?
1 La microéconomie traditionnelle : rationalité des agents économiques et équilibre
économique
a)Les postulats de la microéconomie traditionnelle
-Adam Smith, « main invisible » : intérêt individuel mène à l’intérêt collectif : théorie utilitariste (individus
rationnels maximisent leur utilité(=maximisation satisfaction+minimisation coûts)
-La microéco agrège le comportement d’agents éco (consommateur, producteur) se trouvant ds une éco de
marché régulée par la variation des px régulés optimalement si conc pure et parfaite par atomicité marché,
homogénéité prod, (=>conc par le px qualité), libre entrée sortie et transparence du marché pr info libres)
-Néoclassiq pose une approche « marginaliste » focalisée sur l’unité supplémentaire consommée ou produite :
Théorie du consommateur qui achète produit si utilité marginale > désutilité du px. (Optimum qd utilité
marg=désutilité px) qd px augmente, demande diminue
Théorie du producteur suit la « loi des rendements décroissants » (Ricardo : nlles terres cultivées st moins
fertiles)=>productivité marg du travail décroissante sur courte période à partir d’un certain point. L’entrep
n’embauche que si productivité du salarié > salaire(idem pr facteur capital). Demande de travail= fonction
décroissante du salaire. Si chômage il faut baisser les salaires
Economie= pls marchés où st confronté offre globale(somme des offres des entrep) et demande globale(somme
des demandes des consommateurs). Le px est parfaitement flexible car équilibre assuré par tâtonnement
walrassien =>équilibre général (tte production achetée, ts ceux qui veulent travailler au px du marché st
embauchés et tte épargne investie) : chômage forcément volontaire
Qques cas où marché inefficient et besoin de l’Etat : biens collectifs, intervention pr casser les monopoles et
prise en charge des externalités (répercussion d’un agent eco sur un autre agent sans compensation monétaire)
b)Les critiques traditionnelles de la microéconomie néoclassique
§une critique mineure, mais décisive : la critique des rendements décroissants
Il y a indéniablement décroissance de l’utilité marginale mais la productivité marginale n’est décroissante que
sur courte période car sur longue période l’entreprise a possibilité de faire des économies d’échelle ce qui
entraîne des coûts marginaux décroissants et donc un intérêt pr les entrep à produire infiniment puisque s’il y a
rendements croissants l’augmentation de la production permet d’augmenter les profits .Les entrep devraient ainsi
avoir tendance à la guerre des px, à la concentration et au monopole.
§une critique majeure : la critique keynésienne qui donne naissance à la microéconomie
Pr Keynes
-les agents ne sont pas rationnels puisque les salariés sont victimes de l’illusion monétaire et ne réagissent pas
à la variation du salaire réel mais du salaire nominal ce qui perturbe l’équilibre sur le marché du travail
-ils ont une préférence pour les liquidités ce qui nuit à l’investissement qui participe lui-même de la demande
-la baisse des salaires en cas de chômage risque de créer une crise des débouchés
-épargne=vertu privée mais vice public car la propension à épargner augmente parallèlement au revenu ce qui
peut créer une crise de surproduction si la demande est insuffisante
-le niveau de l’emploi résulte du niveau de la production qui dépend lui-même du niveau de la demande effective
qui est la demande globale anticipée par les entrepreneurs
-l’analyse économique doit être macroéconomique appuyée sur des grandeurs globales, des agrégats et non pas
par l’étude de comportements individuels=> entre microéconomie et macroéconomie c’est le « no bridge »
Pr la microéco l’économie s’autoéquilibre et atteint un optimum : opposition à l’intervention de l’Etat
Pr la macroéco les déséquilibres sont possibles et fréquents ce qui légitime l’intervention de l’Etat
2 Les nouveaux libéraux acceptent et élargissent les objets d’étude de la microéconomie
néoclassique
§les néolibéraux et nouveaux classiques radicalisent certaines analyses de la
microéconomie traditionnelle
-nouveaux classiques acceptent l’hypothèse de rationalité des agents éco en affirmant que même leurs
anticipations sont rationnelles ce qui implique que les individus savent saisir l’info du présent mais aussi
anticiper l’avenir aussi précisément que les économises et décideurs politiques
-néolibéraux ne voient jamais l’intervention de l’Etat comme légitime et les économistes du « public choice »
mettent en garde contre les dangers de l’intervention de l’Etat dans les monopoles et les biens publics.
Les nouveaux économistes classiques ont développé une analyse macro fondée sur la micro néoclassiq.
§les néolibéraux élargissent le domaine d’analyse de la microéconomie néoclassique
Etude des biens non-marchands et de domaines extra économiques, ex : en 1964 Gary Becker développe la
théorie du capital humain : comme l’entreprise, l’individu faits des investissements qu’il faut rentabiliser
comme :
-dans l’éducation (investissements en temps et en argent) avec l’espérance de le traduire par un salaire futur plus
élevé. La théorie explique ainsi les différences de salaire dues à des investissements différents en éducation.
-dans la consommation : demande de biens de consommation= demande de biens de production par les
entreprises (output=satisfaction du consommateur et input=px des biens et temps consacré à la production de
cette satisfaction)
La théorie des choix publics de Tullock et Buchanan applique les règles d’étude de la sphère éco marchande à la
sphère éco non marchande, ex : sur le marché politique les offreurs sont les hommes politiques et les
bureaucrates qui cherchent à maximiser leur utilité : les hommes politique pr se faire élire satisfont les groupes
de pression ce qui amène à une hausse des dépenses, les bureaucrates fonctionnaire essayent d’empêcher toute
diminution de budget : ils ont un poids électoral qu’il utilisent dans le sens d’une augmentation des dépenses de
l’Etat.
3 La nouvelle microéconomie : rationalité mais possibilité de déséquilibres
Elle est notamment développée par la nouvelle économie keynésienne
a)La théorie des jeux
La théorie des jeux montre comment des indiv rationnels maximisent leur satisfaction dans le cadre de stratégies
et pourquoi cette maximisation individuelle ne conduit pas toujours à l’optimum collectif.
§le dilemme du prisonnier
Deux individus suspectés d’avoir commis un vol sont interrogés séparément. Chaque prisonnier se déclare non
coupable, mais il peut accuser ou pas son partenaire. Si les deux prisonniers s’accusent mutuellement, ils sont
condamnés à une peine légère. Si aucun des deux n’accuse l’autre, ils sont libérés et peuvent se partager le butin.
Si un accuse et l’autre pas, le prisonnier accusé porte entièrement la responsabilité du crime et est condamné à
une peine lourde tandis que l’autre est libéré et garde la totalité du butin. La « stratégie dominante » sera de
dénoncer l’autre car quelque soit le choix de l’autre c’est l’attitude qui permettra d’obtenir les gains les plus
élevés. Les deux prisonniers vont accuser l’autre et ils seront tous deux condamnés à une peine légère. Cette
attitude est rationnelle mais sous optimale car s’il ne s’accusaient pas ils ne feraient pas de prison. Dans ce cas
l’intérêt individuel ne correspond pas à l’intérêt collectif et ce jeu met en cause la « main invisible » de Smith
et l’optimum de Pareto. Il peut être appliqué à l’économie :
-exemple d’une politique de relance. Celle-ci cherche à augmenter al demande et à baisser les taux d’intérêt
cepdt la baisse des taux d’intérêt engendre de l’inflation qui fait perdre de la compétitivité et provoque une fuite
des capitaux, en outre la hausse de la demande entraîne une hausse des importations car tous les produits
consommés ne sont pas nationaux. Pour être efficace il faut que la politique de relance soit concertée. A un
niveau européen cela aurait par exemple évité son échec en France en 1981 puisque la hausse des importations
est compensée par les exportation dues à la relance des pays voisins
-il en va de même pour le protectionnisme et le libre échange : le libre échange entre deux pays comporte des
avantages maximisés mais chaque pays individuellement à intérêt à établir des barrières protectionnistes
parallèlement à l’ouverture des frontières du pays voisin. Cela est encore plus vrai à une échelle mondiale.
§l’équilibre de Nash
C’est la meilleure solution possible dans le cadre de la théorie des jeux, celle que le joueur donnerait s’il
connaissait la réponse de l’autre. Parois cet équilibre n’existe pas, d’autres fois il peut y en avoir plusieurs : par
exemple si deux joueurs doivent donner un chiffre entre 1 et 10 et qu’ils gagnent s’ils choisissent le même : il y a
10 équilibres possibles. On voit ici que les décisions prises sans concertation ont toutes les chances d’être
sous-optimales
b)L’information asymétrique
Un agent peut avoir une information plus complète en sa possession que les autres agents concernés par une
transaction, comme les individus rationnels maximisent leur utilité, ils sont opportunistes et prêts à tricher.
§la sélection adverse(=anti-sélection)
px=signal de qualité : s’il ne joue plus ce signal alors l’information est biaisée. Il y a sélection adverse lorsque
l’agent victime de manque d’information risque de sélectionner uniquement les mauvais produits, exemple
des automobiles d’occasion d’Akerlof en 1970 :
un acheteur ne connaît pas la qualité du véhicule d’occasion alors que le vendeur lui la connaît. Comme
l’acheteur rationnel veut payer le prix le plus bas pour compenser sa probabilité de tomber sur un « lemon »
(voiture de mauvaise qualité) il a au contraire toutes les chances d’y tomber dessus puisque pour des px bas les
vendeurs ne veulent pas céder de bons véhicules. Ainsi les « lemon » envahissent le marché. Stiglitz développe
en 1976 le même phénomène pour les compagnies d’assurance qui ne savent pas si leurs clients sont à faible ou à
haut risque ce qui les amène à proposer des primes élevées que seuls les clients à haut risque sont prêts à payer.
Ainsi les bons produits et les bons agents sont toujours les perdants. La solution en assurance consiste à créer des
contrats avec des primes faibles et des franchises élevées et d’autres avec des primes fortes et des franchises
faibles, ceux qui ont un risque faible opteront pour les premiers et ceux à risque fort pour les second.
§l’aléa moral
-modèle du « tire au flanc » : le patron n’a pas toujours les moyens de vérifier que les salariés ne sont pas en
train de flâner et les coûts de contrôle et de surveillance sont élevés. La solution consiste en un salaire
d’efficience et une forte sanction (licenciement) pour compenser la faible probabilité d’être démasqué : son
salaire étant au dessus de celui du marché le salarié ne pourra pas trouver un aussi bon travail s’il est démasqué.
-les profession d’expert dont l’opportunité de l’action est difficile à évaluer, exemple du chirurgien : son
patient sait qu’un acte à été réalisé mais ne sait pas s’il était nécessaire et s’il a été bien fait le coût de contrôle
étant très élevé(consulter un autre expert indépendant) l’instauration de pénalités très dissuasives en cas de faute
avérée est la seule solution envisageable.
c)La théorie des coûts de transaction
§ « la nature de la firme » selon Coase (1937)
opposition de la « firme » et du « marché » : la forme organisationnelle des firmes de grande taille leur permet de
réduire les coût de transaction, ce qui explique leur développement :d’après la loi du marché les agents suivent
les variations de px ce qui entraîne des coûts(information pr connaître tous les px, négociations de contrats…).
Comme L’entreprise a des relations contractuelles plus durables elle minimise ces coûts, mais ses coûts
d’organisation sont élevés
donc la firme est plus efficace que le marché si coûts d’organisation<économie sur les coûts de transaction
§ « Marchés et hiérarchies » selon Williamson
Le renouvellement des contrats accroît aussi les coûts de transaction. Ils sont renouvelés car incomplets
puisqu’ils ne peuvent prévoir toutes les situations futures étant donné la rationalité limitée des agents
développée par Herbert Simon suivant trois points :
-une marge d’incertitude et d’imprévisible subsiste toujours
-les indiv n’ont pas les moyens de dénombrer toutes les actions possibles et leurs conséquences
-les décisions sont svt interdépendantes et les indiv ne peuvent pas connaître parfaitement les actions
des autres
De plus Williamson montre que les indiv sont opportunistes en essayant de maximiser leur gains même par
tromperie et puisque la rationalité est limitée les contrats ne peuvent pas toutes les prévoir.
 sur le marché un contrat peut être rompu ce qui compense l’incomplétude des contrats si les actifs
échangés sont courant et qu’il est facile de changer de partenaire
mais il faut créer une « hiérarchie » quand on met en jeu des actifs spécifique comme le capital humain
qualifié et expérimenté ou des coûts fixes non renouvelables que l’on ne peut pas réemployer ailleurs.
Avec la hiérarchie, la firme oligopolistique dispose du pouvoir de décision dans les situations non
expressément prévues dans les contrats (relation asymétrique), l’autre partie ayant néanmoins le droit de
rompre le contrat, ex : relation entre firmes et sous-traitants par lesquels elles externalisent le risque de
subir l’opportunisme
la théorie des contrats explique des situations oligopolistiques et des rigidités du marché
En bref
La nouvelle microéconomie renouvelle la microéconomie classique et sert de fondement à la nouvelle
macroéconomie keynésienne en montrant des sources possibles de déséquilibre légitimant une
intervention de l’Etat
Il n’existe pas un nouvelle microéconomie mais plusieurs qui se rallient en deux points :
-les indiv sont rationnels au sens utilitariste
-malgré cette rationalité, l’agrégation des comportements indiv n’est pas toujours harmonieuse
et les déséquilibres sont possibles
Chacune de ses analyses étudie une imperfection du marché source des ces déséquilibres :
-marché non atomistique=>comportements stratégiques dans la théorie des jeux
-information imparfaite dans les modèles d’asymétrie de l’information
-existence de coûts de transaction dans la théorie des contrats
Ce qu’il faut retenir
Rationalité des agents
économiques
Microéconomie
traditionnelle
Microéconomie chez
les nouveaux
libéraux
Nouvelle
microéconomie
Rationalité au sens
habituel : utilitarisme et
information parfaite
Rationalité au sens
habituel pour la théorie
néolibérale traditionnelle
Rationalité au sens fort
(anticipations rationnelles)
pour les nouveaux
classiques
Rationalité au sens faible
(utilitarisme uniquement)
Agrégation des
comportements
individuels
Harmonieuse
Efficience du marché
Harmonieuse
Marché toujours efficient (dans tous les cas plus
efficace que l’Etat)
Non harmonieuse,
possibilité de
déséquilibres
Marché parfois défaillant : en plus des biens
collectifs, monopoles et effets externes, il faut
ajouter la structure oligopolistique, l’information
imparfaite et les coûts de transaction
Marché efficient, sauf pour les biens collectifs,
monopoles et effets externes
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