II/ La notion d’espèce. La diversité du vivant est en partie décrite comme une diversité d’espèces. La définition d’espèce est délicate car il n’existe pas de critère absolu qui parvienne à satisfaire toute la communauté scientifique. La définition de l’espèce peut reposer sur des critères variés qui permettent d’apprécier le caractère plus ou moins distinct de deux populations. Le premier critère évoqué est le critère phénétique selon lequel les individus d’une même espèce se ressemblent plus entre eux qu’aux individus d’autres espèces. Cependant, des différences prononcées entre mâles et femelles (dimorphisme sexuel) peuvent entraîner des erreurs. Un critère souvent retenu est le critère biologique ou « d’interfécondité » : « une espèce est une population ou un ensemble de populations dont les individus peuvent effectivement ou potentiellement se reproduire entre eux et engendrer une descendance viable et féconde dans des conditions naturelles » (Ernst Mayr en 1942). Théoriquement puissant ce critère est souvent difficile à vérifier dans la nature. De plus, il existe de nombreux hybrides fertiles chez les végétaux alors que leurs parents sont considérés d’espèces différentes. Moins utilisé, le critère écologique correspond au fait que des êtres vivants n’ayant pas la même période de reproduction ou le même lieu de reproduction appartiennent à des espèces différentes. Le concept d’espèce s’est ainsi modifié au cours de l’histoire de la biologie. La plus couramment admise repose sur la génétique : une espèce peut être considérée comme un ensemble d’individus suffisamment isolés génétiquement des autres populations. III/ La spéciation. Une espèce n’existe que pendant une durée de temps finie. L’espèce disparait si l’ensemble des individus concernés disparait, on parle alors d’extinction ou bien si elle cesse d’être isolée génétiquement. Au contraire, si un nouvel ensemble s’individualise, une espèce supplémentaire apparait : c’est ce que l’on appelle la spéciation. L’événement déterminant dans tout processus de spéciation est l’apparition d’un isolement reproductif entre deux populations. Plusieurs situations peuvent aboutir à un tel résultat. Il peut arriver que deux populations de la même espèce et qui partagent un même territoire deviennent isolées géographiquement par exemple, suite à une modification du climat ou du milieu. Les deux populations vont alors évoluer indépendamment sous l’effet de la sélection naturelle et de la dérive génétique. Parfois, il est possible que les différences deviennent telles que, même réunies à nouveau, les populations ne sont plus interfécondes. Elles forment alors deux espèces distinctes. On parle alors de spéciation allopatrique (spéciation avec isolement géographique). Au sein d’une population et dans un même lieu, il existe souvent une variabilité des individus pour un certain nombre de caractères. Il peut arriver que les hybrides, présentant un caractère « intermédiaire » soient défavorisées parce que mal adaptés, alors que les individus présentant un caractère plus marqué, dans un sens ou dans un autre, apparaissent mieux adaptés au milieu. La sélection naturelle va alors favoriser les individus qui ont tendance à se reproduire avec un partenaire de même type. A terme, deux populations coexistent et ne se reproduisent plus entre elles, ayant par exemple adopté des comportements reproducteurs différents. Si l’isolement reproducteur est atteint, elles forment alors deux espèces distinctes. On parle alors de spéciation sympatrique (spéciation sans isolement géographique). Source : http://www.ac-paris.fr/portail/upload/docs/application/pdf/201206/2._theme_1a_et_2b_genetique_et_evolution_et_plante_domestiquee.pdf Une espèce provient donc toujours de l’isolement reproducteur d’individus. En ce sens, si les espèces peuvent disparaitre, elles ne naissent pas mais émergent d’une autre. Conclusion : L’évolution de populations se fait donc sous l’effet de la sélection naturelle due à la pression du milieu et à la compétition entre êtres vivants, de l’apparition de mutations et de la dérive génétique.