fondent des organisations économiques régionales : Mercosur, ASEAN
(Association des Nations de l’Asine du Sud-Est)…
Les pays émergents sont localisés en priorité en Asie (Chine, Inde, Indonésie,
Malaisie, Thaïlande, Pakistan), en Amérique Latine (Brésil, Argentine, Chili,
Mexique) mais aussi au Proche et au Moyen Orient et en Afrique (Egypte, Iran,
Arabie Saoudite, Turquie, Maroc, Tunisie, Afrique du Sud, Nigéria, Cote
d’Ivoire). Ces périphéries intègrent souvent à leur tour d’autres territoires
marginalisés : les FTN chinoises investissent en Asie du Sud ou en Afrique
pour avoir de la main-d’œuvre encore meilleur marché… Ainsi, depuis les
années 2000, des FTN des pays du Sud émergent : aujourd’hui les 5e, 6e et 7e
plus riches sont chinoises. Ainsi, il y a une double relation d’interdépendance
(les pays émergents dépendent des IDE du Nord) et de concurrence entre la
Triade et les émergents.
A une autre échelle, d’autres petits territoires se sont fortement intégrés à la
mondialisation : ce sont les paradis fiscaux et les zones franches. Les paradis
fiscaux sont souvent situés en périphérie des pays de la Triade ou au cœur de
celle-ci (Suisse, Luxembourg). Ce sont souvent de petits territoires, parfois
insulaires, qui misent sur une législation peu contraignante pour attirer les flux
financiers et constituer un relai pour ceux-ci (voir la petite vidéo :
http://sylvaintillon.com/2013/05/dessine-moi-leco-paradis-fiscal/). Les petites
îles Vierges britanniques, avec une population de 100'000 habitants et une
taxe de 0% sur les profits, ont reçu par exemple 54 milliards de dollars d’IDE en
2011, ce qui les place au 8e rang mondial ! 40% des compagnies mondiales y
seraient enregistrées… Les paradis fiscaux sont donc des petits rouages de la
mondialisation, mais des rouages avec un impact majeur sur la non-
redistribution des richesses. Dans un autre domaine, les zones franches sont
des territoires où les entreprises étrangères peuvent importer et exporter sans
droits de douane avec une fiscalité réduite pour une durée donnée. Nous avons
déjà mentionné le cas des Zones Economiques Spéciales (ZES) chinoises,
comme celle de Shenzhen, qui ont permis le décollage économique
spectaculaire du pays. Simple village de pêcheur en 1979, il est aujourd’hui une
mégapole de 10 millions d’habitants. Les zones franches s’installent
principalement sur les façades maritimes ou à proximité des points de passage
stratégiques. La zone franche de Colon, à l’entrée du canal de Panama, créée
en 1948, a servi de modèle à la diffusion de ce type de zone.
c. Les processus multiscalaires et la métropolisation
A la tête de la mondialisation, au sein de la Triade (mais pas seulement) se
trouvent les grandes métropoles mondiales. Celles-ci sont en premier lieu
des centres de décision concentrant comme nul part ailleurs les fonctions de
commandement (économique, politique, culturel). Les métropoles mondiales
sont les principaux émetteurs de flux notamment informationnels et financiers.
Elles concentrent les services de très haut niveau (nouvelles technologies de
l’informations et de la communications, innovations dans le domaine du génie
génétique…) Leurs hubs leur garantissent une accessibilité maximale : ce sont
les lieux les plus facilement accessibles de la Terre. Les quatre villes globales
principales sont New York, Londres, Tokyo et Paris.
Ces métropoles mondiales sont reliées entre elles, échangent des flux. Elles
ont un impact multiscalaire (c’est-à-dire sur plusieurs échelles). A l’échelle
régionale, elles se rassemblent en mégalopoles (une pour chaque pôle de la
Triade). A l’échelle mondiale, ces mégalopoles, reliées également à d’autres
métropoles mondiales (Shanghai, São Paulo, Singapour, Mumbai, Hong
Kong…), forment l’archipel mégalopolitain mondial (AMM), à l’origine des
principaux flux qui structurent le monde.