CONCOURS DE LANGUE LATINE
Jeux et exercices de conjugaison
La conjugaison latine n’est pas particulièrement difficile ; elle est même très logique ;
ce qui gêne le plus un élève n’est pas la conjugaison latine…mais la française !
Que d’ennuis : comment distinguer un participe d’un infinitif au premier groupe,
comment distinguer un passif d’un temps composé du passé, comment distinguer le subjonctif
de l’indicatif…sans parler du problème de la terminaison !
Ces pages vont donc d’abord vous proposer de petits jeux de repérage en français.
Comme pour les pages d ‘étymologie, elles s’adressent d’abord à tous les élèves, puis
viendront celles qui s’adressent aux latinistes, débutants, puis continuants. Il est conseillé de
suivre l’ordre croissant de difficulté de ces jeux et exercices. Total : 20 points.
A POUR NON-LATINISTES ET LATINISTES :
1. Distinguez au premier groupe les participes passés en é(e)(s) des infinitifs en er et
des formes conjuguées (ai, ais, ait, aient, es, est, ez) (1 point) . Remplacez les par la
bonne forme, que vous mettrez en caractères gras :
Extrait de « la ronde », dans La ronde et autres faits divers (J.M.G Le Clézio).
Les deux jeunes filles ont décid… de se rencontr… là, à l’endroit la rue de la
Liberté s’élargit pour form… une petite place. Elles ont décid… de se rencontr… à une heure,
parce que l’école de sténo commence à deux heures, et que ça leur laiss… tout le temps
nécessaire. Et puis, même si elles arriv… en retard ? Et quand bien même elles ser…
renvoy… de l’école, qu’est-ce que ça peut faire ? C’est ce qu’a dit Titi, la plus âgée, qui a des
cheveux rouges, et Martine a hauss… les épaules, comme elle fait toujours quand elle
d’accord et qu’elle n’a pas envie de le dire. Martine a deux ans de moins que Titi, c’est-à-dire
qu’elle aura dix-sept ans dans un mois, bien qu elle l’air d’avoir le même âge. Mais elle
manque un peu de caractère, comme on dit, et elle cherche à dissimul… sa timidité sous un air
renfrogné, en haussant les épaules pour un oui ou pour un non, par exemple.
2. Repérer dans un récit les participes passés employés seuls ou précédés d’un
auxiliaire, puis identifiez les voix et les temps des formes conjuguées (2 points) :
Extraits de « la grande vie », dans La ronde et autres faits divers (J.M.G Le Clézio).
Pouce et Poussy sont deux jeunes filles turbulentes adoptées par Janine.
A la mort de sa mère, Janine avait recueilli Pouce chez elle, et peu de temps après, elle
avait pris aussi Poussy, qui était à l’Assistance. Elle s’était occupée des deux fillettes
parce qu’elles n’avaient personne d’autre au monde, et qu’elle-même n’était pas mariée et
n’avait pas d’enfants. Elle travaillait comme caissière dans une Superette Cali et n’était
pas mécontente de son sort. Son seul problème, c’étaient ces filles qui étaient unies
comme deux sœurs, celles que tout l’immeuble appelait « les deux terribles ». Pendant les
cinq ou six années qu’avait duré leur enfance, il ne s’était pas passé de jour qu’elles ne
soient ensemble, et c’était la plupart du temps pour faire quelque bêtise, quelque farce.
(…) Quand elles avaient eu seize ans, elles avaient été renvoyées de l’école, ensemble,
parce qu’elles avaient jeté un œuf du haut de la galerie sur la tête du proviseur, et qu’elles
avaient été prises, en plein conseil de classe, de leur fameux fou rire en forme de grelots,
ce jour-là particulièrement inextinguible.
Un jour, elles décident de se lancer dans « la grande vie » et, pour la première fois de
leur vie, prennent le train pour Monte Carlo.
Quand elles se sont retrouvées dans le beau train, assises sur les banquettes neuves
recouvertes de feutre gris, avec le tapis bleu marine sous leurs pieds, leur cœur battait très
vite, plus vite qu’il n’avait jamais battu. Alors le train s’est ébranlé, a commencé à rouler à
travers la banlieue laide, puis à toute vitesse le long des talus. Pouce et Poussy s’étaient
installées tout contre la vitre, et elles regardaient le paysage tant qu’elles pouvaient, au
point qu’elles en oubliaient de parler, ou de rire. C’était bien de partir, enfin, comme ça,
sans savoir ce qui se passerait, sans même savoir si on reviendrait. Elles n’avaient pas pris
de bagages, pour ne pas effrayer maman Janine, juste un sac de voyage avec quelques
affaires, sans rien pour manger ou pour boire. Jusqu’à Monte-Carlo, le voyage était long,
et elles n’avaient pas beaucoup d’argent. Mais c’est à peine si l’une d’elles ressentait, de
temps à autre, une légère inquiétude. De toute façon, cela faisait partie du plaisir. Pouce
regardait Poussy, de temps en temps à la dérobée, et elle se sentait aussitôt rassurée.
Poussy, elle, ne quittait pas des yeux le paysage vert qui défilait à l’envers, sillonné de
gouttes écrasées par le vent du train.
Participe passé employé
seul
Participe passé employé avec un auxiliaire (relevez la forme complète, en deux ou
trois éléments).
Colonne de gauche : auxiliaire avoir colonne de droite : auxiliaire être
//////////////////////////////////////
//////////////////////////////////////
///////////////////////////////////////
Attention : n’analysez pas « n’était pas mariée » comme une forme verbale (« mariée » doit être considéré comme un adjectif).
Les participes employés avec auxiliaire servent à fabriquer des formes conjuguées :
soit le passif à tous les temps (quand le sujet subit l’action), soit l’actif aux temps
composés : passé composé, plus que parfait, passé antérieur, futur antérieur.
Classez les seize formes composées en actif ou en passif (attention : on peut trouver
l’auxiliaire « être » même à l’actif : demandez-vous seulement si le sujet fait ou subit
l’action). Sur les seize formes composées, vous ne devez trouver que trois passifs.
Identifiez le temps de chaque forme (tous ces verbes sont au même mode : l’indicatif) :
Actif avec auxiliaire avoir
temps ?
Actif avec auxiliaire être
Temps ?
Temps ?
///////////////
///////////////
Pour vous y retrouver, assurez-vous de bien avoir compris le texte. Puis essayez d’appliquer les deux
principes suivants :
1. On forme les temps composés de l’actif avec l’auxiliaire avoir ou être au temps simple correspondant
+ le participe passé (ex : le Passé composé utilise l’auxiliaire au présent : jai pris, je suis venu).
2. On forme tous les temps du passif avec l’auxiliaire être au temps demandé + le participe passé (je suis pris).
3. Jeu : concevez un petit récit au passé, de dix à vingt lignes, dans lequel vous mettrez
le plus possible de formes avec auxiliaire à différents temps et voix, ainsi que
quelques participes passés employés seuls, comme des adjectifs (3 points). Tapez le
texte à la suite : l’ordinateur allongera automatiquement l’espace nécessaire.
B. POUR LATINISTES BUTANTS (petite initiation, que des latinistes
« continuants » peuvent se remettre à l’esprit) :
Remarque : il s’agit d’acquérir le « réflexe » de la conjugaison latine : les exercices et jeux qui suivent ne concernent que
l’indicatif actif. Ils ne se contentent pas de faire découvrir la conjugaison, mais permettent un véritable apprentissage. Un débutant
ne doit donc pas tout faire d’un seul coup : il doit se donner plusieurs jours et revoir cette progression au bout de quelque temps.
S’il n’y arrive pas jusqu’au bout, qu’il fasse ce qu’il peut sans se décourager et qu’il m’envoie un courriel signalant sa difficulté
ou attende qu’on en reparle en cours : le moindre petit problème peut bloquer la machine, et il ne faut pas alors s’affoler !
1. Retrouver la série de désinences communes (0,5 point) : Comme l’italien ou
l’espagnol, la conjugaison latine se passe des pronoms personnels sujets (je, tu, il,…) :
c’est la terminaison du verbe (on emploiera plutôt le mot de « désinence ») qui indique la
personne. Sur les six temps de l’indicatif latin (contre huit en français : vous y gagnez !),
cinq ont une seule et même série de désinences pour indiquer les personnes à l’actif.
Dans le tableau ci-dessous, mettez en caractères gras la seule série ayant visiblement des
désinences particulières :
Présent
Imparfait
Futur
parfait
Plus que parfait
Futur antérieur
1 Sing
amo
amabam
amabo
amavi
amaveram
amavero
2 Sing
amas
amabas
amabis
amavisti
amaveras
amaveris
3 Sing
amat
amabat
amabit
amavit
amaverat
amaverit
1 Plur
amamus
amabamus
amabimus
amavimus
amaveramus
amaverimus
2 Plur
amatis
amabatis
amabitis
amavistis
amaveratis
amaveritis
3 Plur
amant
amabant
amabunt
amaverunt
amaverant
amaverint
2. Suite de l’exercice 1 (0,5 point) :Laissez de côté la série que vous avez éliminée dans
l’exercice 1. A partir des différentes autres séries, empruntées aux cinq autres temps
d’une même conjugaison, retrouvez exactement les désinences communes. Une petite
indication : à la première personne du singulier, la désinence est soit m soit o (qui
n’est pas vraiment une désinence). Pour identifier cette forme commune à chaque
personne, vous pouvez la mettre en caractères gras.
Présent
Imparfait
Futur
parfait
Plus que parfait
Futur antérieur
1 Sing
amo
amabam
amabo
amavi
amaveram
amavero
2 Sing
amas
amabas
amabis
amavisti
amaveras
amaveris
3 Sing
amat
amabat
amabit
amavit
amaverat
amaverit
1 Plur
amamus
amabamus
amabimus
amavimus
amaveramus
amaverimus
2 Plur
amatis
amabatis
amabitis
amavistis
amaveratis
amaveritis
3 Plur
amant
amabant
amabunt
amaverunt
amaverant
amaverint
3. Retrouvez les radicaux (0,5 point) : quand on a retiré la désinence personnelle d’une
forme (personnelle car elle indique sa personne), on rencontre soit directement son
radical, s’il est au Présent ou au Parfait (temps qui s’apparente au PS ou ou PC), soit un
suffixe, qui, à l’indicatif, indique son temps (on l’appellera un suffixe temporel).
Observez bien le tableau : vous vous apercevez que le Parfait, le Plus Que Parfait et le
Futur Antérieur comportent tous un même radical, qui comporte (pour cette conjugaison)
une lettre de plus que le radical du Présent :
- indiquez le radical du Parfait (commun aux Parfait, PQP et FA) : …
- indiquez le radical du Présent (commun aux Présent, Imparfait et Futur) : …
4. Retrouvez les suffixes (1 point) :
Le suffixe s’intercale entre radical et désinence, sauf au Présent et au Parfait, qui n’ont
pas besoin de suffixe. Maintenant que vous avez identifié les désinences (ex 1.) et les
radicaux (ex. 3), reprenez le tableau en ne mettant en caractères gras que les suffixes
d’Imparfait, Futur, PQP et FA (attention : au futur et au FA, la voyelle du suffixe change:
Présent
Imparfait
Futur
parfait
Plus que parfait
Futur antérieur
1 Sing
amo
amabam
amabo
amavi
amaveram
amavero
2 Sing
amas
amabas
amabis
amavisti
amaveras
amaveris
3 Sing
amat
amabat
amabit
amavit
amaverat
amaverit
1 Plur
amamus
amabamus
amabimus
amavimus
amaveramus
amaverimus
2 Plur
amatis
amabatis
amabitis
amavistis
amaveratis
amaveritis
3 Plur
amant
amabant
amabunt
amaverunt
amaverant
amaverint
Si vous essayez d’indiquer les suffixes tout seuls pour mieux les retenir :
-Imparfait : - -
- Futur : - - / - - / - - (trois orthographes : avec une voyelle au début :…,une autre au milieu :…, une à la fin :…)
- PQP : - -
- Futur Antérieur : - - / - - (deux orthographes possibles).
5. Faites coïncider les formes françaises avec les formes latines (n’oubliez pas que le
plus gros problème, c’est votre maîtrise de la conjugaison française) (1 point) ; écrivez
les formes françaises en italiques, en-dessous des latines, avec une police de 10 :
…Vous aurez deviné que « amare » veut dire « aimer ».
Présent
Imparfait
Futur
Parfait (= PS et
Passé Composé)
Plus que parfait
Futur antérieur
1
Amo
amabam
amabo
amavi
amaveram
amavero
2
Amas
amabas
amabis
amavisti
amaveras
amaveris
3
Amat
amabat
amabit
amavit
amaverat
amaverit
1
Amamus
amabamus
amabimus
amavimus
amaveramus
amaverimus
2
Amatis
amabatis
amabitis
amavistis
amaveratis
amaveritis
3
Amant
amabant
amabunt
amaverunt
amaverant
amaverint
Pourquoi deux radicaux, un de présent (P, I, F) et un de parfait (Parf, PQP, FA) ?
Parce qu’ils indiquent deux aspects très différents de l’action, indépendamment du temps où se situe cette
action :
- le radical du présent indique une action qui dure, qui est en train de s’accomplir, qui n’est donc pas
terminée : on appelle ce radical le radical de l’infectum, c’est-à-dire non-faite (in-fectum) ;
- le radical du parfait indique une action achevée, donc parfaite (= faite complètement) : radical de
l’action par-faite, on l’appelle le perfectum (per-fectum) ;
Vous comprenez mieux ainsi que le temps de l’action qui dure dans le passé, en français, s’appelle lIm-parfait :
l’action « imparfaite » est en train de s’accomplir, n’est pas encore menée à sa perfection, pas encore par-faite.
6. Conjugaison de verbes du même groupe que « amare » ((1 point) :
Le verbe « amare » sert de modèle au premier groupe de conjugaison latine, comme les
verbes français en er (« aimer », « chanter ») , -are en italien (« cantare »), -ar en
espagnol (« cantar »). Son radical se termine par un a : ama- ; à la première personne du
sing du Présent, cette voyelle a se confond avec la « désinence » -o (on dit qu’elle se
contracte avec lui) : au lieu de dire « amao », le latin dit « amo », mais c’est la seule
personne le a disparaisse : ne partez pas de cette personne pour retrouver le
radical, car vous feriez des fautes.
Pour compléter le tableau, en latin et en français, écrivez les formes latines en séparant le
suffixe et la désinence par des tirets (en-dessous du 8 sur le clavier), sauf à la première
personne quand elle se termine par un o.
Ecrivez toutes les personnes :
laborare
Travailler (ou : peiner)
Sperare
espérer
Présent
laboro
labora-s
Imparfait
Da-ba-m
labora-ba-s
Futur
labora-bo
labora-bi-s
Parfait
Laborav- i
Laborav-isti
P Q P
Laborav-era-m
Laboravera-s
FA
Laborav-ero
Laborav-eri-s
1 / 11 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !