Service de presse de Travail.Suisse No 5 31 mars 2008 Salaires
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Les salaires, le grand thème syndical européen du moment
Euro-manifestation le 5 avril à Ljubljana pour de meilleurs salaires
La Confédération européenne des syndicats (CES) lance une campagne euro-
péenne sur les salaires dont le point d’orgue sera l’Euro-manifestation de Ljubl-
jana. La Banque centrale européenne, qui demande la modération salariale aux
travailleurs, dont la réduction du pouvoir d’achat est réelle, doit adresser sa de-
mande aux dirigeants d’entreprises européens qui, eux, ne connaissent pas la
modération mais la démesure salariale !
Lors de son 11e congrès, tenu en mai 2007 à Séville, la CES
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avait décidé de passer à
l’offensive pour de meilleurs salaires en adoptant un document intitulé « Passer à
l’offensive sur les salaires : vers l’égalité ».
Voilà qui est chose faite puisque la CES vient de lancer officiellement sa campagne « A
l’offensive pour des salaires équitables ». Outre la grande manifestation du 5 avril de
Ljubljana, à l’occasion de la réunion des ministres de l’économie et des finances, la cam-
pagne européenne a aussi comme objectif de soutenir différentes campagnes nationales
qui demandent par exemple l’instauration de salaires minimaux. Elle sensibilisera aussi,
dans le cadre de réunions et séminaires, les principaux responsables financiers européens
sur le fait que des augmentations de salaires renforcera et n’affaiblira pas l’économie eu-
ropéenne tout en améliorant la cohésion sociale.
Réalité inquiétante des salaires en Europe
Le constat suivant peut être tiré au sujet des salaires en Europe :
La stagnation salariale d’une partie croissante de la population contraste toujours plus
avec la richesse d’une minorité. Ainsi les vingt présidents des groupes européens les
mieux rémunérés gagnent en moyenne 8,5 millions d’euros par an, soit 300 fois plus
que le travailleur européen moyen !
Le pouvoir d’achat stagne dans l’Union européenne (UE). Les augmentations récentes
du prix de l’énergie et des denrées alimentaires, combinées avec des hausses salariales
très faibles, aggrave la situation du pouvoir d’achat des salarié-e-s.
Les travailleurs européens cela est valable aussi pour la Suisse ne bénéficient pas
d’une juste redistribution des gains de productivité. La courbe des profits est en
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La CES compte dans ses rangs 82 confédérations syndicales nationales, dont Travail.Suisse, 12 fédérations
syndicales européennes de branches et représente les intérêts de 60 millions de travailleurs/euses.
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hausse, celle des salaires en baisse. Depuis 1997, la part des profits dans le produit in-
térieur brut (PIB) européen a augmenté de plus de trois pour cent. Cela équivaut à une
redistribution du revenu total vers les profits de 2500 euros par salarié.
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Trente millions de travailleurs en Europe un travailleur sur sept - perçoit un bas
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salaire. En Allemagne, 6 millions de salariés, soit 22% du total, touchent des « salaires
pauvres ».
A cette stagnation des salaires s’ajoute une insécurité croissante de l’emploi avec
l’augmentation des contrats à durée déterminée dans l’UE. Ainsi, en 2007, trente-deux
millions de travailleurs européens (14,5%) ont un contrat à durée déterminée alors qu’ils
étaient 22 millions en 1997 (11,5%). D’autres formes de précarisation de l’emploi sont
l’augmentation du temps partiel non choisi (20% contre 15% en 2002) ou le problème des
faux indépendants, ce qui évite à l’employeur de payer des charges sociales.
Economie européenne affaiblie, société divisée
Les conséquences de la modération salariale et de la précarisation croissante de l’emploi
sont les suivantes :
Une modération salariale excessive menace la dynamique de la demande intérieure ;
elle nuit à la croissance et à la création d’emplois.
Alors que la demande est basse, les entreprises européennes utilisent leurs profits ex-
cédentaires à des fins spéculatives au lieu de les investir de façon productive.
L’augmentation de la précarisation de l’emploi et le partage inéquitable entre salaires
et profits mine la motivation des travailleurs et leur productivité, ce qui est un handi-
cap pour des lieux de travail innovants et de haute productivité.
Les revendications de la Confédération européenne des syndicats
Il en résulte que les principales revendications de cette campagne européenne sur les sa-
laires sont :
Une augmentation des salaires réels pour accroître le pouvoir d’achat.
Des salaires minima décents pour lutter contre la pauvreté.
Des négociations collectives renforcées, y compris au niveau européen.
Des salaires équitables pour les travailleurs du secteur public.
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Chiffre valable pour la zone euro.
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Défini comme un salaire en dessous des 2 / 3 d’un salaire moyen.
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Un salaire égal à travail égal pour tous les travailleurs, y compris les intérimaires et les
détachés.
Une modération salariale pour les dirigeants et les membres des conseils
d’administration.
La plupart de ces revendications sont valables aussi pour la Suisse et Travail.Suisse
s’engage régulièrement pour les concrétiser.
Denis Torche, responsable du dossier politique européenne, Travail.Suisse
Travail.Suisse, Hopfenweg 21, 3001 Berne, Tél. 031 370 21 11, [email protected],
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