« INSTITUT FRANÇAIS DE ZOOTHÉRAPIE » © Institut de Formation Professionnelle et de Recherche sur les pratiques de la Zoothérapie SIRET 490 736 949 000 28 APE/8559A - SIREN 490 736 949 R.C.S. BOURGOIN JALLIEU TGI 490 736 949 Enregistré sous le N° : 82 38 04073 38 auprès du Préfet de la région Rhône-Alpes. Siège social : « Le Buisson Mont Velanne » 38620 – VELANNE – Téléphone : 06 12 47 74 11 FAX 04 76 93 38 80 Courriel : [email protected] Sites Internet : www.institutfrancaisdezootherapie.com Pourquoi la médiation animale et les enfants en inadaptation sociale… Il est très important de savoir que tout atelier ou séance accompagné de la médiation animale ou zoothérapie, l’intervenant professionnel doit impérativement partir des problèmes de l’enfant ou de sa pathologie. Dans le cas d’un enfant ou ados avec des troubles du comportement, inadaptation sociale, l’animal a un rôle de stimulus, de valorisation, d’encouragement, mais aussi d’inclusion dans les méthodes employées couvrant les pathologies. Pour cela il est également important en tant qu’intervenant en médiation animale d’être inventif, créatif… On ne peut en aucun cas penser que l’animal va tout résoudre et ce n’est pas parce que l’on aime les animaux, ou que l’on a un chien que l’on peut faire de la zoothérapie. Autre importance : l’animal n’est en aucun cas le thérapeute. Description de l’enfant ou de l’ados en inadaptation : Pour nous permettre de faire une bonne anamnèse de l’enfant, on doit connaître : Son milieu social (famille – fratrie – famille d’accueil -) Son estime de lui-même Sa fragilité aux jugements des autres Sa fragilité aux regards des autres (idem) Son comportement en famille d’accueil, en foyer…) Ses premiers pas en milieu scolaire Ses premières difficultés scolaires. Comment réagit-il Rôle de chacun dans ces difficultés (parents, familles, enseignants, copains de classe Processus d’accompagnement et non pas d’intégration (mot péjoratif) Aime-t-il les animaux, en a-t-il déjà eu… À la question la zoothérapie c’est quoi exactement ? Il faut tout d’abord préciser que le mot zoothérapie rejoint le terme : Intervention en Médiation Animale « C’est donc une médiation qui se pratique professionnellement en individuel ou en petit groupe de deux ou trois personnes maximum, à l'aide d'un animal familier, consciencieusement sélectionné et éduqué, sous la responsabilité d’un professionnel, appelé « l’Intervenant Professionnel en médiation animale » dans l'environnement immédiat de personnes chez qui l'on cherche à éveiller des réactions visant à maintenir ou à améliorer leur potentiel cognitif, physique, psychosocial ou affectif. » L’intervenant en médiation animale est un professionnel de la santé ou du social ayant suivi la formation avec succès et qui s’est spécialisé dans l’un des trois domaines suivants : En thérapie par médiation animale Activité éducative par médiation animale Animation assistée par médiation animale On peut également définir la médiation animale comme « une méthode de travail qui favorise les liens naturels et bienfaisants, entre les humains et les animaux, et qui s'applique à toutes les activités Institut Français de Zoothérapie ©- Tous droits réservés / All rights reserved 1 impliquant l'utilisation d'un animal auprès de personnes, à des fins préventives, éducatives ou thérapeutiques. » Ces médiations misent sur la réciprocité dont fait preuve l’animal de compagnie et sur son potentiel de stimulation et de motivation. L’intervenant en médiation animale Formé professionnellement, il intervient auprès de personnes, enfants, adultes ou personnes âgées, ayant des difficultés d'ordre psychologique ou physiologique, en utilisant la médiation d’un animal, en vue de leur apporter un bien être, de développer la dextérité perdue, d'améliorer leur fonctionnement, de favoriser leur adaptation et de briser leur isolement. L’intervenant en médiation est le porteur de tout projet en zoothérapie. Il doit être le fil conducteur et c’est sous sa responsabilité que le projet doit se concrétiser. Il veille à être attentif aux attitudes et comportements de la personne à l'égard de l'animal. Distinction entre les trois formes de médiation animale Il y a lieu de faire une distinction entre ces trois formes de médiation animale En thérapie par médiation animale Activité éducative par médiation animale Animation assistée par médiation animale 1/ Prenons pour commencer la thérapie par médiation animale Lorsque que l’on parle de thérapie, on est en présence d’un intervenant en médiation animale ayant déjà un métier de base en tant que thérapeute, qui apporte soin sous quelque forme que ce soit. Exemple : Le psychiatre Le psychologue L’ergothérapeute L’infirmière L’aide soignante La kinésithérapeute L’orthophoniste Le psychothérapeute Le psychanalyste Dans l’entretien thérapeutique, l’animal peut jouer un rôle à différents niveaux, nous allons reprendre les plus élémentaires : Interagir avec un animal apporte au patient la satisfaction de besoins émotionnels fondamentaux comme le toucher et l’intimité d’une relation « enveloppante », contenance, dans un lieu qui est sans danger sur le plan des complications émotionnelles Présent ou parfois seulement évoqué dans un lieu de médiation animale, ce dernier favorise le développement d’une relation thérapeutique, (comme dans les études des époux Corson et de Levinson). Plusieurs facteurs jouent un rôle important : un animal paisible va rassurer et apaiser le patient (effet relaxant); il va également favoriser le contact, permettre de continuer à communiquer et va aider à recréer des liens sociaux (facilitation sociale), mais de plus : il est un véritable médiateur entre un patient très retiré, voire hostile, et un thérapeute parfois désemparé. L’animal permet de redonner une place au sujet et ne pas voir simplement le malade ou l’enfant en inadaptation L’animal apporte aussi une aide au thérapeute, ce qui est moins souvent reconnu. Il lui permet dans les moments de tension ou de difficulté, de ne pas mettre trop de pression sur le patient. En se tournant vers l’animal, le thérapeute se détend, patiente, se remet à l’écoute et se « re-calibre » pour revenir ensuite vers le patient avec un esprit plus ouvert. Institut Français de Zoothérapie ©- Tous droits réservés / All rights reserved 2 La présence d’un animal aide à structurer l’interaction thérapeute-patient sur le plan spatial et temporel, en orientant l’attention et favorisant tout naturellement le développement d’une attention conjointe. La présence d’un animal favorise la concentration en temporisant l’interaction et en diminuant les parasites : centré sur un animal, sur l’observation de son comportement, de ses expressions, etc., un échange qui n’est pas trop saturé en éléments verbaux va comporter moins d’informations à traiter et prêtera moins à la distraction et à l’hyperactivité. L’animal permet de responsabiliser la personne à son niveau, ce qui l’aidera à retrouver une image plus positive d’elle-même et un sentiment d’utilité (responsabilisation dans les soins de l’animal, dans le vécu de l’animal, etc. …) L’on peut grâce à l’animal travailler autrement l’orientation et les repères spatio-temporels. La présence d’un animal permet au patient d’évoluer selon des modalités de communication dans lesquelles il est aussi compétent (et parfois plus) que l’intervenant. En effet, tout le monde se met au niveau de fonctionnement de la communication non verbale (comportement, émotion). C’est la base de l’interaction avec un animal. Ici le patient n’est pas déficient, et la relation reste significative pour chacun. La présence d’un animal va permettre de travailler à partir des relations « élémentaires » (La peur, la confiance, la réciprocité, le partage etc.) Construire une relation et apporter un sens à cette relation. C’est là où l’intervenant doit avoir le sens de l’improvisation réfléchie dans la relation. Il ne peut y avoir une conformité dans cette relation, c'est-à-dire que la zoothérapie n’est pas une méthode prescrite comme un médicament. Enfin, l’animal introduit de l’humour et de la souplesse dans des interactions parfois rigides et sérieuses, voire rébarbatives (séances de psychomotricité, de kinésithérapie, ergothérapie, orthophonie, etc. …) L’animal permet de découvrir la personne autrement. Il touche directement à l’affectivité et peut favoriser la réminiscence de certains souvenirs affectifs, propres donc à l’histoire de chacun. L’animal permet également de travailler la question de la filiation, celle aussi de l’image du corps etc. … Schéma corporel. D’une manière générale, la présence d’un animal permet, en favorisant la créativité du thérapeute, de construire de « nouvelles réalités » pour le patient, par exemple des réalités où son déficit de langage n’est pas un obstacle au développement de relations gratifiantes. L’animal apporte un potentiel de changement important dans une relation thérapeutique. Il ouvre de nouvelles perspectives, sur la base de modalités de communication différentes. L’animal permet une stimulation sensorielle, sensori-motrice et sensori-affective. Institut Français de Zoothérapie ©- Tous droits réservés / All rights reserved 3 Pour bien comprendre la zoothérapie ou médiation animale le rôle social de l’animal dans notre société humaine En France, d’après une enquête de l’INSEE, on peut estimer à plus de 26 millions les animaux familiers, soit un animal pour deux habitants. Une progression de 40% en vingt ans. Cette ménagerie domestique comprend plus de sept millions de chiens, plus de cinq millions de chats, près de quatre millions d’oiseaux, presque neuf millions de poissons et un peu plus d’un million d’autres animaux au nombre desquels figurent en tête les tortues, les hamsters et les lapins nains. (Rousselet Blanc, V. ; Mangez, C. 1992). De plus, selon un sondage effectué par l’institut Louis Harris, 64% des personnes achètent un animal par amour, 28% pour rester en contact avec la nature, 45% parce qu’elles ont besoin de compagnie et 33% traduisent l’envie d’avoir un véritable ami. (Rousselet Blanc, V. ; Mangez, C. 1992). A divers titres, l’animal fait donc partie intégrante de notre vie quotidienne. Mais comme nous allons le voir, auparavant, les relations « homme animal » étaient différentes. Les chiens, les chats et les chevaux seraient donc de subtils baromètres des sentiments humains, reflétant et réagissant aussitôt au climat émotionnel. Il est vrai que l’animal est une très bonne compagnie. Á l’intérieur du cercle familial, il devient rapidement le confident. Chacun lui livre ses secrets, ses humeurs, ses hauts et ses bas. Cela est d’autant plus important pour un enfant dans le cas de disputes ou de problèmes parentaux. L’animal sera à son écoute et deviendra très vite son complice, son allié privilégié. Tous ces dialogues, ces secrets murmurés à l’animal de compagnie, sont des points de départ d’une thérapie de construction ou de reconstruction de soi. L’enfant a besoin de se confier, de raconter ses malheurs et tout naturellement il va s’en remettre à son compagnon familier. Alfred Adler, fondateur de la psychologie individuelle, avait conçu le concept de « Social interest. » Cette notion caractérise les différentes manières dont nous entrons en relation avec d’autres. L’intégration sociale dépend avant tout de l’estime que nous avons de nous-mêmes, car le besoin de communiquer, de créer et développer des liens est une nécessité humaine. De par leurs difficultés d’accepter certaines contraintes, la relation à l’autre, la frustration, l’enfant en inadaptation sociale se sent exclue et incompris. L’estime de soi pour l’enfant en inadaptation, trouble du comportement, est d’autant plus importante qu’elle lui est nécessaire pour se construire sur le plan affectif et social. Cela lui permet de se trouver une place dans notre société et surtout d’avoir un sentiment d’utilité. Cette estime ne peut être quantitative, elle est propre à chaque personne selon sa propre vie. Il est donc essentiel en zoothérapie que l’animal joue ce rôle important de médiateur non menaçant et qu’il facilite ainsi l’intégration sociale pour ces enfants fragilisées, exclues. Par la suite, nous pourrons plus facilement centrer nos travaux sur les identifications toujours à travers l’accompagnement de l’animal familier. La communication, partenaire incontournable en médiation animale ! La communication animale. Les modes de communication chez l’animal sont diverses : Visuel, olfactif, sonore et tactile. Chez les mammifères, tous les sens ont leur utilité, avec des aspects distincts comme la finesse de l’odorat chez le canidé ou la vision et l’ouïe chez les félins, alors que le gestuel et les mimiques faciales sont les points forts des primates. Autre spécificité, tous les mammifères émettent des écoulements urinaires ou des excréments odorants qui servent à délimiter leur territoire. Il est important de préciser le rapport existant entre la communication et la socialisation. Par exemple chez les Institut Français de Zoothérapie ©- Tous droits réservés / All rights reserved 4 carnivores, la communication est avant tout olfactive alors que, chez les primates, elle est visuelle et sonore et beaucoup plus présente. Communication olfactive. Elle se fait entre mêmes espèces, ou entre espèces différentes. Ces balises sont émises par des glandes spécialisées. Les caractéristiques de ces balises composent une référence spatio-temporelle. Ces balises sont efficaces à toutes distances, en tous milieux et tous climats. La communication visuelle ne peut se faire que dans un rayon de faible distance ou en espace visible. Nous avons également la communication tactile. Elle peut se faire sous forme d’échanges affectifs ou agressifs. En zoothérapie et médiation animale, cette communication avec l’animal est très importante. Nous savons que chaque personne libère des ondes et dégage une odeur que l’animal est en mesure de saisir par son sens olfactif très développé. Rapidement, l’animal va être capable de les analyser et de différencier les ondes positives et négatives. Nous savons qu’il existe un lien entre les odeurs que nous émettons et nos émotions. Il y a donc corrélation entre l’odorat et l'identification. L’animal est doué d’une certaine empathie qui lui permet d’analyser les émotions de l’humain. L’animal auquel l’on consacre du temps et que l'on soigne vous reconnaît comme un complice, un partenaire faisant partie de sa vie. Il se crée des accointances, un dialogue va se créer au fil des jours. Développer de vrais rapports d'échanges avec l’animal, dans une atmosphère de confiance et de bien-être, se tenir compagnie mutuellement, nous aide à notre propre épanouissement. L’instinct - l’intuition. Il est bien difficile en tout cas de nier l'intérêt que présente la connaissance de l'instinct que Lorenz a acquis en observant les animaux. Lorenz, Tinbergen et Frisch [(prix Nobel 1973)] démontrèrent que les comportements des animaux sont pour l'essentiel innés, c'est-à-dire déterminés, ou plutôt orchestrés par les gènes. La théorie des instincts faisait ainsi sa jonction avec le néo-darwinisme. Qu'en est-il chez l’humain. Chez l'homme, nous dit Lorenz, les instincts subsistent à l'état d'ébauche. D'où la misère de notre condition. Á la place d'un instinct sûr il y a chez le jeune humain un grand vide angoissant, c'est-àdire une intelligence et une liberté encore informes. En ce sens, nous sommes des animaux inadaptés. Entre la détermination de l'instinct chez l'animal et l'indétermination de la conscience chez l'homme, Lorenz voyait une zone noire provoquant un état de choc. Chez le chien, descendant du loup, l’instinct est très marqué. Dans l’éducation d’un chien médiateur il faut lui laisser son instinct se développer et observer comment il va s’en servir dans sa relation à l’autre. Pour cela, je conseille d’utiliser des chiens de race et de travail et notamment les Bergers qui ont cet instinct de devancer la demande et la réaction de l’enfant. Les meilleurs chiens médiateurs : Le Berger Australien Le Lapinkoïra Le Border Collie Le Golden Retriever Cavalier King Charles Il faut éviter un chien à poil court. Le tactile avec un poil soyeux et mi-long est très désagréable au toucher pour le patient. Institut Français de Zoothérapie ©- Tous droits réservés / All rights reserved 5 L’animal utilisé comme «médiateur » doit avoir : 1. une existence réelle et concrète ; 2. un caractère inoffensif ; 3. une malléabilité : il doit pouvoir être utilisé dans toutes sortes de jeux, dans différents rôles complémentaires ; 4. il doit être réellement un intermédiaire, un transmetteur, permettant ainsi la communication, reformant le lien, tout en conservant la distance nécessaire. 5. une adaptabilité de façon à ce qu’il corresponde aux exigences du projet. 6. assez d’assimilabilité de façon à favoriser une relation suffisamment intime pour que le sujet puisse s’identifier à lui. 7. être identifiable pour se faire immédiatement reconnaître. « En raison de ces caractéristiques, l’animal médiateur provoque une baisse du niveau d’anxiété dans des états qui, étant par nature incontrôlables, n’auraient pas permis un comportement adapté. L’emploi d’un animal médiateur permet d’obtenir une réponse parfois impossible en directe. » Règles élémentaires par rapport à l’animal lorsque l’on veut pratiquer des ateliers de médiation animale. Le non jugement de l’animal envers le jeune fragile psychologiquement, fait en sorte qu'il devienne le médiateur idéal pour un travail de fond auprès de ces enfants . L’animal est capable de faire comprendre son accord ou son désaccord par des faits, des gestes ou des mimiques qui provoqueront une réflexion et une interrogation de l’enfant. Même si celui-ci est dans une certaine fragilité ou voir agressivité. L’enfant sera très sensible à ce non jugement. Mais il faudra que l’enfant décline « le pourquoi ! » C’est à l’enfant de chercher les causes et les raisons du comportement du chien. (C’est la même chose avec les équidés.) Être en contact avec un animal à qui nous demandons quelque chose, c'est l'observer dans ses comportements et ses réactions. C’est le comprendre et nous faire comprendre. C'est être constant et cohérent dans notre demande et dans nos attitudes. C’est apprendre la patience qui trop souvent fait défaut à l’être humain et surtout à l’enfant. C'est aussi percevoir, étudier et analyser les codes de communication relationnelle « humain/animal » et à en créer d’autres tout au long de cette corrélation. L'animal nous oblige plus particulièrement à nous défaire de notre toute puissance. Parce qu'il va répondre avant tout à son propre rythme avant d'obéir aux ordres extérieurs. C'est ainsi que l'on dit que pour travailler avec un animal, il faut accepter de « dialoguer » avec lui. Il demande à ce que l’on soit à l’écoute de ses réactions. Il faut l'inciter par la confiance et non par la contrariété et la violence. En appliquant ces règles relationnelles, l’enfant doit arriver à mieux se connaître, à se dévoiler et à se contrôler plus facilement dans ses impulsions. Mais également à accepter le partage, la relation à l’autre. La frustration. Boris Levinson soulignait que la présence animale était source de stimulations pour le développement sensoriel et moteur de l’enfant, et plus tard facteur de socialisation. Il faut souligner que les premiers rapports de l’enfant à l’animal sont médiatisés par le corps, le langage gestuel, dans un univers d’odeurs, de contacts, de postures. Ils ont lieu dans un monde infra verbal où langage animal et langage enfantin se rejoignent. Nous savons que la présence d’un animal dans la famille aide l’enfant à mieux se développer moralement et psychiquement, et lui donne plus de stabilité. En effet, l’enfant peut partager peines et joies avec son compagnon. Mais il est impératif que l’enfant et l’animal aient reçu tout deux une Institut Français de Zoothérapie ©- Tous droits réservés / All rights reserved 6 éducation au respect de l’un à l’autre. L’animal deviendra le miroir dans lequel l’enfant peut s’identifier et l’intervenant lui faire comprendre le passage de la relation positive à l’autre. La communication humaine. Contrairement à l’animal, la communication humaine est unique dans son genre, elle est orale. Elle dépend également du cerveau qui évolue tout au long de l’éveil de l’enfant pour permettre le développement du langage. Montaigne disait que les animaux ont un langage. Descartes partait de la même constatation que les animaux communiquent entre eux et de manière variée et complexe. Il part du principe que les sourds-muets ne peuvent s’exprimer par la voix mais inventent des signes qui leur permettent d’exprimer leurs pensées. Il avait conclu que l’animal ne pouvait pas s’exprimer par la parole mais qu’il envoyait des signes. Dans cet ordre d’idée, l’animal est capable de communiquer avec autrui par des signes, des mimiques, des postures. Ce sont ces signes envers le patient qu’un bon « zoothérapeute analyste » doit être capable de décoder pour comprendre la problématique et orienter l’atelier. L’être humain utilise également la communication non verbale, notamment par la kinésique (mouvement) qui est une théorie de comportements physiques, attitudes, mimiques faciales et gestes tactiles, la communication par gestes et postures. De nos jours, il y a un manque de communication orale entre les personnes d’un même quartier, d’un même immeuble. Les gens ne savent plus se parler entre eux et n’en prennent plus le temps. Cela commence très souvent à l’intérieur d’un couple ou au sein d’une même famille. Chacun vit pour soi. Les enfants comme les personnes âgées sont, dans certaines familles, laissés à eux-mêmes. Ce manque de relations et de dialogue mène la plupart du temps à l’incompréhension et à la détérioration des relations entre les personnes. Pour refonder une relation ouverte et positive nous pouvons faire appel à l’animal qui, petit à petit, va retisser les liens affectifs, reconstruire la confiance et jouer le rôle de communicateur social. Il faut savoir qu’un animal que l'on soigne et à qui on consacre du temps vous reconnaît comme un bienfaiteur. Il se crée une complicité, un dialogue au fil des jours. Pour la valorisation sociale d'un jeune marginalisé, le travail dans l’entourage d’animaux tel le chien, le poney, l’âne ou même du cochon d’Inde est très concret. Responsabiliser et valoriser sont les buts de ce que j’appelle « la zoothérapie réactive pour jeunes fragiles. » Des liens d’affections et de travail se tissent petit à petit entre l’enfant et l’animal ce qui en fait une relation privilégiée. Mais il faut impérativement monter un projet de long terme avec l’enfant et non travailler par à-coup. A la petite semaine !! Développer de vrais rapports d'échanges avec l’animal, dans une atmosphère de confiance et de bien-être, se tenir compagnie mutuellement, l'importance des jeux, d’un but, d’une randonnée, aide à l'épanouissement des différents cas de patients. Il y a une prise de conscience, un épanouissement, une revalorisation de soi, il se crée un bonus pour les patients. On a confiance dans le silence de l’animal. Il n'y a pas d'interprétation et de mensonges possibles. Il ne juge pas. Tout cela est très important dès lors que l’on travaille avec des jeunes adolescents qui ont acquis une certaine indépendance par le manque d’éducation, le manque de relation parentale et qui se sont formés eux-mêmes par la force d’une bande de quartier. 1958, le psychologue anglais John Bowlby a fait des études démontrant que l’enfant s’attache préférentiellement à la personne qui s’occupe de lui, notamment la nuit qui est porteuse d’angoisse. Voilà pourquoi l’enfant s’endort plus facilement avec son « doudou » et se réfère à lui dès son réveil. Institut Français de Zoothérapie ©- Tous droits réservés / All rights reserved 7 En 1935, l’éthologue Lorenz entreprend une recherche sur les liens précoces pouvant exister chez les animaux, il élabore ainsi la théorie de l’empreinte. Cette théorie permet de mettre en évidence un lien qui ne se base pas sur la simple satisfaction physiologique mais sur l’attachement. Sur la base de ces premiers travaux et en s’appuyant plus particulièrement sur les découvertes de Konrad Lorenz, John Bowlby va développer « la théorie de l’attachement ». Ce même phénomène d’attachement, je l’ai étudié personnellement et je l’ai développé avec un enfant fragile dans un programme de zoothérapie où je lui avais confié la responsabilité d’un de mes chiens. L’attachement était devenu le centre d’intérêt tout en lui apprenant également « la séparation. » Côtoyer un animal permet également d’apprendre aux enfants à interagir avec lui. On leur enseigne qu’il y a de bonnes et de mauvaises façons d’entrer en contact avec un animal, quels sont les gestes à privilégier ainsi que ceux qui sont à éviter en sa présence. La relation qui s’établit entre un chien médiateur et les enfants permet également de favoriser le développement du langage. En effet, on peut observer qu’en utilisant la présence du chien médiateur les enfants cherchent à communiquer avec lui. Même les plus petits veulent leurs « parler. » Ces échanges les amèneront aussi à expérimenter d’autres modes de communication, comme, par exemple la communication non verbale (le toucher, le regard, etc.) Nous compléterons le volet éducatif de ce programme par un objectif visant à stimuler le développement de l’enfant, qui n’est pas uniquement lié à l’aspect animalier, mais que la présence du chien nous permet de travailler. À titre d’exemple, elle permet aux enfants d’approfondir ce qu’est la notion de partage. Ils sont amenés à comprendre que chacun d’eux peut passer du temps de façon individuel. On apprend également aux enfants à composer avec l’aspect temporel. L’enfant prend ainsi conscience de la notion de temps et des contraintes qui y sont parfois reliées. Il réalise qu’il y a un temps pour chaque chose. Un moment où l’on peut jouer avec le chien, un moment pour les ateliers éducatifs, un moment où c’est l’heure du repas, un moment où l’animal doit se reposer et ainsi de suite. Les liens entre l’animal et l’enfant passent par un système de communication non verbale. Les gestes, le corps, les mimiques faciales, le regard sont autant de choses qui permettent à l’animal d’appréhender la situation émotionnelle de l’enfant. C’est d’autant plus remarquable chez l’enfant autiste qui ne communique pratiquement jamais par la parole. Le regard très souvent fuyant de l’enfant autiste, peut-être interpellé par le regard du chien. Nous regarderons plus loin les ateliers pour enfants autistes. Attitudes et comportements dans la relation enfant/animal. La majorité des enfants sont séduits par le regard de l’animal. Lorsque le regard de l’animal ne parvient pas aux yeux de l’enfant, celui-ci est troublé, voir frustré. Les animaux sont des compagnons qui induisent chez tous les enfants et adolescents, la recherche du regard et du contact visuel constant. L’enfant cherche en permanence à communiquer avec l’animal familier. Il va chercher à se rassurer dans le regard de l’animal. C’est également le cas dans le sens inverse. L’animal, la plupart du temps, va également rechercher l’attention de l’enfant. Cela lui permet de contrôler la situation, d’analyser ses faits et gestes. Au fur et à mesure des contacts visuels, l’enfant va donner une signification et un sens au regard et aux mimiques du chien. Un dialogue va se créer. Ces sentiments vont s’amplifier lorsqu’il y aura par la suite un travail en commun qui va se développer. Les regards vont devenir de plus en plus un synonyme d’alliance. Ce n’est pas un hasard si l’on retrouve très souvent dans les dessins et coloriages d’enfants des animaux mis en situation d’amitié et de complicité avec eux-mêmes. Au fur et à mesure que l’enfant grandit, cette communication va passer par des outils qu’il se donne et qui sont très souvent gestuels avec les orientations du corps, le port de tête, la physionomie du visage et qui permettent également à l’animal de mesurer l’état émotionnel du moment chez l’enfant. Institut Français de Zoothérapie ©- Tous droits réservés / All rights reserved 8 Exemple : Nous rejoignons le bien-fondé d’une relation qui s’installe entre un enfant et un chien. Ce dernier est capable d’aider l’enfant à se valoriser, à se développer sur le plan sensoriel, émotif. Le chien va l’aider dans son évolution cognitive. Cette relation va entraîner une complicité entre les deux acteurs. Un enfant dès son éveil, à l’âge de 8 mois, va s’épanouir d’une autre manière au contact des animaux. L’animal va l’aider à s’identifier dans son nouveau monde dans lequel il évolue, il va l’aider à parler, à lire, à découvrir son espace, son environnement, son corps. La médiation animale ou zoothérapie, ne veut pas dire que l’on doit systématiquement travailler avec l’animal. Sa simple présence permet déjà à l’enfant de se sentir plus serein, moins jugé. Le jeu est également important. Des jeux qui permettent de découvrir la lecture, le langage, l’écriture, le calcul… Pendant la durée des ateliers, l’enfant est dans une réalité affective avec l’animal vivant à partir duquel il peut construire ses propres besoins émotionnels. Il peut explorer ses nouvelles découvertes, prendre de nouveaux repères tout en sachant qu’il peut se réfugier vers l’animal lorsqu’il se sent en détresse. L’animal devient son camp de retranchement. L’attachement Le jeune que l’on associe au quotidien de l’animal, c'est-à-dire à son espace temporel, nous permettra de construire un programme, un projet qui va le stimuler, le responsabiliser, lui permettre de se prendre en main. Ce qui laisse à dire que l’animal est un excellent partenaire d’affectivité, d’estime en soi, de capacité de faire, d’équilibre, de responsabilité, de dialogue, d’ouverture envers les autres. L’animal est un communiquant remarquable pour les jeunes. Exemple de projet : construction d’enclos, de niche, ou l’entretien, les soins, le pansage de l’animal. À nouveau, le choix de l’animal sera très important. Ce dernier doit marquer le jeune tout en étant son complice. Dans un atelier accompagné de la médiation animale ce que l’on demande à ce dernier c’est de cadrer, d’être le repère et à la fois il peut sanctionner le jeune si celui-ci devenait agressif verbalement ou gestuellement. Sanctionné par simplement un refus de faire. Pour cela, l’intervenant doit être le narrateur de l’animal. Il explique au nom de l’animal ce que celui-ci ressent. En contre partie, confier des responsabilités au jeune à travers l’animal médiateur lui permettra de se revaloriser et d’obtenir des résultats positifs. Très rapidement, le jeune se prendra en charge positivement par un rythme de responsabilité au quotidien. Il ne faut pas hésiter à revaloriser le travail, les encourager à prendre des initiatives par eux-mêmes. C’est une des meilleures écoles qui va permettre au jeune adolescent de prendre confiance en lui et de développer un sentiment d’estime en soi. C’est surtout dans le cas d’adolescents maltraités, marginalisés, ignorés, délinquants ou récidivistes en délinquance. Pour tous ces jeunes, il est important de pouvoir travailler à l’extérieur avec des espaces au milieu de la nature qui vont permettre de canaliser leur nervosité. Il faut éviter de rester dans le milieu dans lequel le jeune évolue parmi ses problèmes. Ne pas se sentir jugé ! Un jeune asocial, individualiste, n’aime pas être jugé ! Voilà pourquoi l’animal médiateur a tous les atouts pour être l’élément de reconstruction. On mettra l’accent sur le regard que l’animal doit porter vers le jeune. Regard positif, oui, mais regard qui doit interroger et questionner. On trouve surtout cette recherche de croisement de regard avec l’animal parmi les jeunes qui se sentent repoussés, réprimandés dans leur cocon familial, mais également lorsque le jeune se sent mis à l’écart par les autres jeunes ou qu’il se sente décrocher à l’école et de ce fait sanctionné par l’enseignant. Institut Français de Zoothérapie ©- Tous droits réservés / All rights reserved 9 La place de l’intervenant professionnel : Il est amené à travailler avec différents professionnels de la santé et/ou du social. Il doit créer un partenariat entre les différents référents du sujet. Chacun a un rôle important dans toute mise en place de programme. Mais chacun doit rester dans ses compétences de bases tout en utilisant la médiation de l’animal. Il est également important d’organiser des réunions entre ces différents référents pour voir comment le sujet se comporte dans les autres lieux. Entre autre en scolaire ce qui est très souvent un lieu d’instabilité voir d’agressivité du jeune. Mais aussi dans la famille d’accueil ou dans son foyer… Ces jeunes sont souvent suivis par un/e psychologue clinicien/ne pour un travail de fond et/ou par un psychiatre pour un traitement médicamenteux. J’insiste donc sur le fait de ces réunions qui permettent de suivre de plus prêt l’enfant. Le travail avec la famille est tout aussi important puisque la plupart du temps les problèmes de ces jeunes viennent d’une défectuosité des parents. Violence, agressivité, inceste, illettrisme… Il serait également trompeur de laisser croire qu’il existe une méthode infaillible qui permet de réussir la rencontre avec l’autre. L’expérience montre la singularité de toute situation intersubjective et par la même l’impossibilité d’une recette miracle valable pour telle ou telle personne. Cela implique le préalable d’une analyse rigoureuse et sincère, qui devra se perpétuer tout au long de la carrière, car des réactions nouvelles, des répétitions incongrues ne cessent de surgir. Cette introspection demande la présence d’un tiers qui puisse déjouer les pièges du narcissisme sans prétendre révéler sa vérité définitive au sujet. C’est précisément parce que l’intervenant en médiation animale n’est jamais clos sur lui-même qu’il peut rester à l’écoute de l’autre, c’est ce en quoi résident tout en un sa fragilité et la condition sine qua none de son efficacité. Fragilité, parce qu’il accepte le risque de la relation à l’autre et ce qu’elle implique comme danger : Danger d’être atteint par la problématique de l’autre qui est trop proche ou trop loin de soi. Danger d’être pénétré par les contenus de pensée agressifs. Danger d’être happé par une demande d’amour insatisfait. etc. Mais efficacité, car il n’existe pas de méthode de compréhension de l’autre qui ne passe par le filtre de sa propre subjectivité. C’est parce que nous sommes avant tout des « êtres humains » que nous pouvons comprendre et analyser ce que ressent notre « semblable ». Même si la relation entre celui qui parle et celui qui écoute n’est pas symétrique du point de vue des rôles, il n’en reste pas moins qu’ils doivent demeurer des « semblables » pour que leur tâche puisse s’accomplir. La rencontre du patient avec l’intervenant peut débuter dans des sentiments très différents allant de la confiance et du désir d'une vraie communication jusqu'à la méfiance et au désir de fuite. Il est nécessaire d'observer et de noter tout cela. De même, le comportement de l’intervenant doit être cadrant : il ne doit pas parler à la personne comme à un ami et inversement, ne pas l’écouter de la même manière qu'on écoute un ami, ne pas répondre à ces confidences par d'autres confidences etc.. Bien sûr, il doit être bienveillant, laisser parler le sujet, mais ne surtout pas faire preuve de curiosité intempestive, poser le moins de questions possibles et surtout ne pas coincer la personne par une question trop précise. Ce qui importe, ce n'est pas seulement ce qui est dit, mais le moment où cela est dit et la manière dont cela est exprimée. Il est possible qu'une personne fasse un aveu spontané et que cela entraîne chez elle une vive émotion, ce que l'on appelle un débordement traumatique par rapport au fait de s'être trop dévoilé. Il sera alors nécessaire à l’aide de l'animal d'apaiser la personne et de dédramatiser. Institut Français de Zoothérapie ©- Tous droits réservés / All rights reserved 10 Il faut que la personne puisse supporter ce qu’elle dit ou ce qu'elle fait avec l'animal sans que l'estime de soi, la cohérence, l’unité et la continuité de soi ne soient remises trop brutalement en cause. Il s'agit également d'être neutre, c'est-à-dire de ne pas faire de jugement, de critiques, de désapprobation... C'est ne pas communiquer de signe trahissant ce que l'on éprouve et surtout c’est prendre conscience de ce que l'on éprouve et ne pas être gouverné par des réactions non contrôlées dans la compréhension du sujet et dans la réponse qu’on lui donnera (c’est également empêcher notre problématique personnelle d’interférer). Il est primordial de savoir observer tout ce qui est de la communication non verbale durant la séance Les différents aspects de la communication non verbale : la mimique : c'est le moyen de communication le plus archaïque, c'est une capacité élective d’exprimer les affects et les émotions et de traduire parfois involontairement les affleurements de notre conscient. Le regard : il a un rôle important dans la réciprocité de la communication ou dans sa rupture. Le regard réfléchit ce moment fondateur de l'échange qui renvoie au miroir, aux identifications croisées originelles, et peut-être aussi à la relation fusionnelle comme racine nécessaire au fait de communiquer. Les mouvements des yeux (ouverture/fermetures, plissement, élévation, abaissement) servent également d’accompagnement signifiant du regard. les mouvements de la bouche sont également à prendre en compte la gestuelle et les postures indiquent les intentions d’accueil, de rapprochement ou de rejet et de menace. Ces différentes parties du corps peuvent émettre des messages contradictoires et exprimer ainsi l’ambivalence du sujet (ou ses sentiments complexes) la communication tactile : il est très important de l’observer vis-à-vis de l’animal, mais aussi par rapport au zoothérapeute, même si elle peut se limiter à la poignée de main qui inaugure et clôt la séance. Elle peut transmettre des infos comme : mains chaudes, glacées, moites, sèches, énergique, molle, refus ou oubli de serrer la main. Cette communication tactile est souvent très importante chez l’enfant qui agit plus qu’il ne parle. Il montre ses affects ou son angoisse dans un corps à corps affectueux ou agressif. C’est en verbalisant cela que nous pourrons lui permettre d’acquérir une maîtrise de ses affects. L’utilisation de l’espace : la distance à l’autre, l’espace occupé ou non, jouent un rôle et la distance plus ou moins grande que la personne établit peut être révélatrice de ses difficultés. Les manifestations neurovégétatives : souvent non intentionnelles comme la rougeur, la pâleur, le râle, le rire bref ou encore les pleurs impossibles à retenir… Ces manifestations traduisent l’intensité des processus psychiques mis en cause. Les actes automatiques souvent inconscients : tics, suçotement, grattage, toux… sont des témoins de décharges pulsionnelles non élaborées Les aspects non verbaux du langage sont aussi à prendre en compte : intensité, la hauteur (aigu/grave), l’intonation, les inflexions de la voix (infos qui nuancent et précisent le discours), le débit verbal… Institut Français de Zoothérapie ©- Tous droits réservés / All rights reserved 11 Le silence : il doit être respecté pour se donner le temps d’en percevoir le sens. Il peut être agressif ou défensif traduisant un conflit intra psychique qui ne peut émerger, un vécu émotionnel paralysant, un sentiment d’angoisse ou de culpabilité, voire un désir agressif de rendre l’autre impuissant. Mais cela peut être aussi un moment fécond d’élaboration ou un retour heureux à un vécu fusionnel. L’ENFANT ET L’ANIMAL L’animal familier contribue au développement affectif et à l’équilibre de l’enfant. Il occupe un rôle très important dans l’épanouissement du bébé dès son plus jeune âge. Je dirai même dès la naissance. En commençant par le premier « doudou » que l’on achète au bébé. Doudou qui se présente la plupart du temps sous la physionomie d’un animal familier, tel un lapin, un nounours, une petite souris… Le doudou, fabriqué généralement dans un tissu souple et d’aspect sécurisant, le bébé peut le prendre dans ses bras pour s’endormir, pour se calmer de ses pleurs. Il joue ainsi le rôle de tranquillisant. C’est l’élément transitionnel comme le décrit Donald Woods Winnicott, célèbre pédiatre, né en Angleterre, à Plymouth en 1896, et mort à Londres en 1971. Sa méthode est une psychanalyse remodelée, avec communication directe (jeu, mot, geste) ou indirecte en discutant avec la mère en présence de l'enfant. WINNICOTT adapte le cadre selon la personnalité de l’enfant. Côtoyer un animal permet également d’apprendre aux enfants à interagir avec lui. On leur enseigne qu’il y a de bonnes et de mauvaises façons d’entrer en contact avec un animal, quels sont les gestes à privilégier ainsi que ceux qui sont à éviter en sa présence. La relation qui s’établit entre un chien médiateur et les enfants permet également de favoriser le développement du langage. En effet, on peut observer qu’en utilisant la présence du chien médiateur les enfants cherchent à communiquer avec lui. Même les plus petits veulent leurs « parler. » Ces échanges les amèneront aussi à expérimenter d’autres modes de communication, comme, par exemple la communication non verbale (le toucher, le regard, etc.) Nous compléterons le volet éducatif de ce programme par un objectif visant à stimuler le développement de l’enfant, qui n’est pas uniquement lié à l’aspect animalier, mais que la présence du chien nous permet de travailler. À titre d’exemple, elle permet aux enfants d’approfondir ce qu’est la notion de partage. Ils sont amenés à comprendre que chacun d’eux peut passer du temps de façon individuel. On apprend également aux enfants à composer avec l’aspect temporel. L’enfant prend ainsi conscience de la notion de temps et des contraintes qui y sont parfois reliées. Il réalise qu’il y a un temps pour chaque chose. Un moment où l’on peut jouer avec le chien, un moment pour les ateliers éducatifs, un moment où c’est l’heure du repas, un moment où l’animal doit se reposer et ainsi de suite. Médiation animale et Troubles des Apprentissages Description de l’enfant en trouble des apprentissages Pour nous permettre de faire une bonne anamnèse de l’enfant, on doit connaître : Son milieu social Sa fragilité aux jugements des autres (familles – amis – milieu scolaire) Sa fragilité aux regards des autres (idem) Ses premiers pas en maternelle, voir même en crèche, puis en CP qui est un grand pas dans le milieu scolaire) Son estime de lui-même Ses premières difficultés scolaires. Comment réagit-il Rôle de chacun dans ces difficultés (parents, familles, enseignants, copains de classe Institut Français de Zoothérapie ©- Tous droits réservés / All rights reserved 12 Processus d’accompagnement et non pas d’intégration (mot péjoratif) Aime-t-il les animaux, en a-t-il déjà eu … Pour pouvoir bien comprendre et mettre en place un projet et un accompagnement des enfants avec trouble des apprentissages, il faut tout d’abord connaître et comprendre le rôle du cerveau dans ces difficultés des apprentissages. Alors l’introduction d’un animal médiateur sera d’autant plus facile à appliquer. Les Troubles Spécifiques des Apprentissages (TSA) 1. Le préfixe « dys » vient du grec δΰσ qui exprime une idée de difficulté, de trouble. On regroupe sous “troubles Dys” les troubles cognitifs spécifiques et les troubles des apprentissages qu’ils induisent. Les troubles cognitifs spécifiques apparaissent au cours du développement de l’enfant, avant ou lors des premiers apprentissages, et persistent à l’âge adulte. Ils ont des répercussions sur la vie scolaire, professionnelle et sociale, et peuvent provoquer un déséquilibre psycho-affectif. Leur repérage, leur dépistage et leur diagnostic sont déterminants. Dans les TSA, on distingue : 1) 2) 3) 4) 5) 6) 7) Dys – lexie qui s’applique à la lecture Dys- phasie au langage Dys-calculie à l’apprentissage du calcul Dys- orthographie à l’apprentissage de l’orthographe Dys – graphie à l’écriture et au dessin Dys – praxie aux gestes Troubles du déficit d’attention avec ou sans hyperactivité (TDA/H) Il s’agit de troubles permanents qui ne disparaissent jamais complètement. Ils ne correspondent pas à un retard pédagogique. Les critères d’exclusion sont : déficits sensoriels déficits intellectuels inadaptations des méthodes d’apprentissages troubles émotionnels (lié au contexte familial, famille éclatée, enfants insécurisés sur le plan familial ne sont plus disponible pour l’école, phobie scolaire) - manque de motivation liée à des facteurs environnementaux (parents illettrés, multilinguisme,…) - Lors de l’établissement d’un diagnostic, il faut tenir compte de tous les critères. Il est donc important d’avoir connaissance d’une anamnèse personnelle et familiale. On peut également rencontrer une co-morbidité. La première cause de consultation est souvent liée à des troubles de l’attention – concentration qui causent un décrochage. L’élève est inattentif, dissipé. Il est intéressant à ce stade de savoir si le trouble est primaire ou secondaire à un trouble d’apprentissage. Institut Français de Zoothérapie ©- Tous droits réservés / All rights reserved 13 2. Les bases de l'apprentissage Lire, écrire, compter, ces apprentissages sont la base du cursus scolaire. Un enfant connaissant des difficultés en ces domaines court un risque accru de marginalisation, voire de stigmatisation, et une difficulté ultérieure d’insertion sociale. Les principaux troubles des apprentissages scolaires sont la dyslexie (trouble spécifique de la lecture), la dyscalculie (trouble spécifique du calcul) et la dysorthographie (trouble spécifique de l’expression écrite) Quand le langage et le calcul posent problème L’acquisition de la parole et du langage entre 0 et 3 ans a une forte influence sur la future scolarité. Un trouble du langage oral est donc important à prendre en considération avant 5 ans, si possible dès 3 ans. Pour savoir lire dans une écriture alphabétique, un enfant doit être capable de maîtriser les correspondances entre graphèmes (lettres ou groupes de lettres) et les phonèmes (sons de la parole). La dyslexie se manifeste, après le début de l’apprentissage de la lecture au cours préparatoire, par une mauvaise association entre graphèmes et phonèmes. La dysorthographie, quant à elle, est essentiellement étudiée chez les enfants atteints de dyslexie et l’on ignore s’il en existe des formes indépendantes d’un trouble spécifique de la lecture. Les enfants atteints de dyscalculie ont pour leur part une mauvaise compréhension du dénombrement, socle sur lequel se construisent les habiletés arithmétiques ultérieures. Ils ont également des difficultés de mémorisation et d’apprentissage des tables d’addition et de multiplication. Pour aborder avec succès les apprentissages scolaires, l’enfant doit avoir intégré certaines fonctions cérébrales supérieures. Ces fonctions sont les outils de l’intelligence. Quel que soit son développement intellectuel l’élève qui ne dispose pas de « bases d’apprentissage » suffisamment développées risque de se trouver en difficulté devant une tâche nouvelle proposée. Les « bases d’apprentissage » suivantes se perfectionnent au cours du développement. Institut Français de Zoothérapie ©- Tous droits réservés / All rights reserved 14 Elles sont « travaillées » dès la crèche et les maternelles et se poursuivent tout au long des apprentissages. Si ces bases ne sont pas correctement mises en place, elles risquent d’entraîner des difficultés dans les apprentissages. Ces bases de l’apprentissage peuvent être apprises plus facilement à l’aide d’un animal médiateur, notamment avec un chien mais également avec un équidé ou un rongeur pour autant que l’animal est reçu une éducation spécifique de son rôle de « médiateur » Ses bases sont : Le schéma corporel La connaissance des parties du corps – la latéralité – l’orientation spatio-temporelle : (ex. : percevoir les orientations et positions que peut prendre chaque partie du corps). La structuration spatiale 1. l’occupation de l’espace. 2. La connaissance des notions spatiales (sur, devant, haut, bas…) 3. L’orientation spatiale (directions, orientations du corps et des objets). 4. L’organisation spatiale La structuration temporelle Les connaissances des notions temporelles – l’ordre et la succession – l’irréversibilité du temps – la durée – l’intervalle – la vitesse – la périodicité – le rythme – l’orientation temporelle (s’orienter dans la journée) – l’organisation temporelle. La motricité fine Une mauvaise maîtrise du geste (des troubles de la motricité fine) entraîne une écriture illisible et un manque de soin. Le langage oral Le langage oral est une base nécessaire pour l’apprentissage du langage écrit. Un niveau linguistique correct suppose une bonne prononciation, un niveau lexical correct, une syntaxe bien structurée et une compréhension orale suffisante. La perception catégorielle Elle permet de distinguer et de traiter les petites unités sonores du langage (phonèmes). Les mémoires Il s'agit des mémoires auditives, visuelle, de travail, à long terme, verbale et spatiale. L'attention- concentration Pour apprendre, l'enfant doit être à l'écoute, attentif. Certains enfants présentent des difficultés d'attention telles qu'elles sont responsables de souffrance, d'échecs scolaires et d'exclusion sociale. L'attention est le stade initial de tout travail cognitif. Pas d'attention, pas d'apprentissage. Regardons plus en détail pourquoi les fonctions mentales supérieures sont importantes pour l’enfant dans son développement. --------------------------------------- Institut Français de Zoothérapie ©- Tous droits réservés / All rights reserved 15 Fonctions mentales supérieures Langage-Attention-Sommeil-Vigilance I. Langage 1. Introduction Le langage est un concept universel, il existe plus de 10000 langages et dialectes de par le monde, mais l’apprentissage se réalise dans toutes les cultures de la même façon. L’utilisation du langage nous distingue de l’animal : c’est un système qui utilise sons, gestes mais aussi symboles pour communiquer. Le langage regroupe : _ La compréhension verbale _ L’élaboration mentale d’une réponse _ La transmission de cette réponse aux organes de la parole 2. Découverte du langage Grecs et romains considèrent que la parole est contrôlée par la langue. En 1825, J-B. Bouillaux, médecin français, émet l’hypothèse d’une localisation de la parole dans les lobes frontaux. En 1861, son gendre soigne un patient d’une fracture qui lui a laissé le crâne ouvert. Il se rend compte qu’en appuyant sur certaines parties de son cerveau du patient, le discours de celui-ci devient chaotique. Dans la même année, Paul Broca découvre la lésion à la base de F3 (3ème circonvolution frontale). L’aire de Broca correspond au gyrus frontal inférieur (opercule frontal). C’est selon lui la zone responsable d’expression des mots. Après l’observation de 8 autres cas identiques, il se rend compte que la partie lésée correspond toujours au gyrus frontal inférieur gauche : il y a donc une latéralisation. En 1874, Carl Wernicke étudie un patient qui dit des mots existant, mais dont les phrases n’ont aucun sens. Il associe une zone liée à la compréhension du sens des mots avec le lobe temporal gauche. L’aire de Wernicke correspond à la région postérieure du langage, qui est le tiers postérieur du gyrus temporal supérieur. Gyrus = Une circonvolution cérébrale qui est un ensemble de replis sinueux du cortex cérébral, délimités par des sillons plus profonds ou constants, qui marquent chez les mammifères (donc l’humain,) la surface du cerveau. Les aires de Broca et de Wernicke sont reliées par le faisceau arqué. 3. Aphasies et origines Pour définir une aphasie, il est nécessaire de bien distinguer le langage et la capacité physique de langage : des troubles moteurs peuvent perturber la communication mais il n’y aura pas de perte Institut Français de Zoothérapie ©- Tous droits réservés / All rights reserved 16 total du langage ; à l’inverse, si le niveau cérébral est touché, il y aura des pertes sans pour autant que les facultés motrices et sensitives soient touchées. L’aphasie est un déficit de la compréhension et/ou de la production du langage parlé et/ou écrit dû à une lésion au cerveau. On distingue plusieurs types d’aphasies : l’alexie (trouble de la lecture), l’agraphie (trouble de l’écriture),… Paul Broca avait une vision unitaire du langage. Des lésions au lobe frontal gauche entraînent une réduction de l’expression du langage, ce qui est différent d’une dysarthrie (incapacité à mouvoir la bouche). En général, le lobe temporal de l'hémisphère gauche (dit hémisphère dominant) est davantage impliqué que le droit dans les processus de compréhension orale mais les fonctions du lobe temporal s'étendent aussi à d'autres aspects du langage (comme la dénomination, la mémoire verbale, la lecture). Les zones du cerveau humain L’aphasie de Broca est une aphasie antérieure d’expression, cela concerne la 3ème caractéristique du langage (la transmission de la réponse aux organes de la parole) : la compréhension est préservée, le patient galère mais ce qu’il dit a un sens. L’aphasie de Wernicke est provoquée par une lésion au lobe temporal gauche et entraîne une difficulté de compréhension du langage parlé. Cela concerne donc le 1er niveau, celui de la compréhension verbale. Tandis que l’aphasie de Broca concerne la programmation du langage, l’aphasie de Wernicke concerne le lexique phonologique. Le lobe temporal joue un rôle dans de multiples processus cognitifs Le lobe temporal médian joue un rôle fondamental dans la mémoire et les émotions. L’aphasie de conduction est due à une lésion des fibres du faisceau arqué. Elle entraîne des difficultés dans les tâches de répétition. En 1960, Norman Geshwind, neurologue américain) crée le premier tableau des aphasies, la classification est plus approfondie. 4. Latéralisation Elle est de plus en plus reconnue dans les années 60, et est surtout fondée sur l’étude de cas cliniques « Cérébrolésés », ce qui entraîne tout de même des difficultés pour convaincre d’une localisation et d’une latéralisation. Plusieurs techniques ont été mises au point pour en rendre compte : - la procédure de Wada : si l’on injecte du sodium amytal (c(est un barbiturique) dans la carotide irrigant le cerveau gauche chez les patients split-brain, on paralyse cette hémisphère. L’effet anesthésique s’obtient en 10 minutes et s’observe par des troubles comme l’impossibilité de parler,… - la stéréognosie uni manuelle en l’absence de vision : on va se servir d’un objet caché derrière un écran. Le but est de déterminer les capacités linguistiques de chaque hémisphère ; les patients sont des patients split-brain ou au cerveau dédoublé. La main droite est gérée par l’hémisphère gauche et inversement. On observe plusieurs phénomènes : _ Si le patient touche une balle avec sa main droite, les informations somesthésiques (La somesthésie désigne un ensemble de différentes sensations (pression, chaleur, douleur ...) qui proviennent de plusieurs régions du corps (peau, tendons, articulations, viscères …) vont dans l’hémisphère gauche où siège une grande partie des capacités de langage : le patient dénomme l’objet sous le nom de « balle ». Institut Français de Zoothérapie ©- Tous droits réservés / All rights reserved 17 À l’inverse, si l’objet se trouve dans sa main gauche, les informations somesthésiques sont traitées par l’hémisphère droit et le patient éprouve des problèmes pour le dénommer (« c’est une chose ronde »). _ On montre au patient un dessin comportant une moitié de visage de femme et l’autre d’homme. Lors d’une tâche de reconnaissance simple dans laquelle le patient doit choisir une carte parmi plusieurs, qui représente le mieux se qu’il a vu, le patient choisit spontanément une carte de femme (hémisphère droit _ visuel). Si on lui demande ce qu’il a vu, il dira qu’il a vu un homme (hémisphère gauche _ langage). Lors du traitement visuel, c’est donc l’hémisphère droit qui prend le dessus (reconnaissance simple). L’hémisphère droit possède quand même des capacités linguistiques : si l’information est dans le champ gauche, le patient peut lire des phrases simples. Il y a quand même une dominance linguistique de l’hémisphère gauche. Il y a d’ailleurs un lien avec la dextralité : 90% des gens sont droitiers (langage géré par hémisphère gauche).70% des gauchers gèrent le langage avec l’hémisphère gauche, 17% avec l’hémisphère droit, et 13% avec les deux. Les gauchers sortent du lot pour l’olfaction principalement. Dans le cas des bilingues (ils ont appris leur 2ème langues avant la 7ème année), une lésion peut toucher préférentiellement une des deux langues. Pour les langues à tons comme le chinois, la mélodie du langage est gérée par l’hémisphère droit. Circuit du langage Un des modèles les plus courants est le modèle de Wernicke-Gerschwind. Il comprend l’aire de Broca, de Wernicke, le faisceau arqué et le gyrus cingulaire qui relie les aires auditives et visuelles, et enfin les aires sensorielles et motrice (pour ce qui est de l’écoute et de l’émission du langage). Exemple : prononciation d’un mot entendu : Oreille = Cortex auditif = Aire de Wernicke Faisceau arqué Aire de Broca Cortex moteur Réception par un « périphérique » Analyse des sons Compréhension du mot Elaboration du mot Contrôle des muscles articulaires adjacents Exemple : prononciation d’un mot lu : Institut Français de Zoothérapie ©- Tous droits réservés / All rights reserved 18 Cortex visuel Circonvolution angulaire Aire de Wernicke Faisceau arqué Aire de Broca Cortex moteur Réception par un « périphérique » Transformation du message Schéma visuel correspondant Activation d’une zone « écrite » non « parlée » Elaboration du mot Contrôle des muscles articulaires adjacents Cas des sourds et muets : des études de perturbation du langage chez les sourds muets ont montré qu’ils possèdent un langage gestuel. S’ils ont une lésion au cortex temporal ou frontal gauche, on observe un déficit de production ou de compréhension du langage des signes. Des lésions homologues à l’hémisphère droit ne produisent pas d’ « aphasie » du langage des signes, mais des problèmes visuo-moteurs, par exemple. Les lésions à l’hémisphère gauche provoquent donc des aphasies comparables à l’aphasie verbale. L’aphasie de Broca, par exemple : la compréhension est conservée mais le sujet éprouve des difficultés pour exécuter le langage. Il y a donc une unité des processus du langage dans le cerveau Les communications auditivo-phonatoires, gestuelles et visuelles, sont des compétences mises en place lors de la petite enfance, de la même façon. En conclusion, on peut dire que les aires cérébrales du langage sont spécialisées dans la représentation de la communication symbolique, et non le langage parlé en tant que tel. Les hommes sont-ils seuls à avoir le langage ? Dans la petit Robert®, la définition du langage s’applique uniquement à l’homme. Certains animaux sont capables de codifier des actions ou des sensations. Des oiseaux chanteurs apprennent même à codifier les sons, et à les transmettre à leur progéniture. Cependant, le langage humain est décrit en terme de suite de sons articulés, les phonèmes, organisés en mots puis en phrases ; Le langage des animaux à une organisation syntaxique décrite avec des termes plus « musicaux » (notes, strophes, motifs,…) Certains pensent que le singe à une vocalisation standardisée, utilisée dans des situations très stéréotypées. Certains singes apprennent des « mots gestuels », mais il n y a pas de preuves qu’ils soient capables de combiner des mots. En tout point de vue, le langage de l’homme est plus complexe. L’attention Renforcement de la détection Le sujet fixe un point central de l’écran tout au long de la manipulation. La cible apparaît pendant quelques millisecondes à droite ou à gauche de l’écran. Avant que cette cible n’apparaisse, on fait apparaître un autre signe, soit une flèche qui pointe dans une direction (gauche ou droite), soit une croix (+) : la flèche indique au sujet que la cible se trouvera dans la direction proposée avec une probabilité de 80%. Le signe + indique au sujet qu’il y a autant de chances que la cible apparaisse à gauche ou à droite. On remarque que le sujet utilise les signes pour améliorer son score : lorsque le signe + est présenté, il y a 60% de bonnes réponses, 80% lorsqu’une flèche est présentée. Si les signes sont inversés par rapport à la cible (une flèche pointe à droite alors que la cible apparaît à gauche), le taux de bonnes réponses est de 50%. L’attention rend donc la détection plus aisée. Temps de réaction modifié Dans la même expérience, on mesure les temps de réaction. Lorsque le signe + est présenté, ces temps se situent entre 250 et 300 ms. Avec les flèches, ceux-ci sont de 20 à 30 ms. Si les signes sont inversés, on observe un surplus de 20 à 30 ms. L’attention optimise donc le temps de réaction. Institut Français de Zoothérapie ©- Tous droits réservés / All rights reserved 19 Effet Stroop On observe des interférences si le stimulus présente plusieurs composantes qui se contredisent. L’attention dans la mémoire Dans certains types de mémoire, l’attention est indispensable : elle est particulièrement importante dans la mémoire de travail, pour laquelle elle sert dans la sélection des informations pertinentes. La mémoire de travail nécessite cette composante attentionnelle pour filtrer l’information. Base neuroanatomiques de l’attention (La neuroanatomie est la branche de l’anatomie consacrée à la description du système nerveux central (encéphale et moelle épinière) et périphérique (racines, plexus, nerfs rachidiens et nerfs crâniens). Le cortex préfrontal semble avoir une grande importance. Les circuits attentionnels sont au nombre de deux généralement : on distingue l’attention sélective dans laquelle interviennent les cortex préfrontal, pariétal postérieur et cingulaire, et l’attention non-spécifique (thalamus médian et postérieur (on n’en est cependant pas tout à fait sûr). On attribue souvent au cortex préfrontal le rôle d’administrateur, il distribue l’attention et permet l’enregistrement, le rappel et le classement des souvenirs. Une lésion de celui-ci entraîne entre autre des désordres d’ordre mnésique. L’exemple de Phinéas Gage en est révélateur, tout comme les lobotomies préfrontales qui entraînent des problèmes d’attention et de concentration. Une autre structure semble jouer un rôle prépondérant : le pulvinar du thalamus. C’est une région particulière, possédant un réseau de connexions qui le relie à la plus grande partie du cortex visuel, les lobes frontaux, pariétaux et occipitaux. Il pourrait moduler une vaste région. Le pulvinar serait un centre d'interprétation de l'image qui jouerait un rôle important dans l'attention visuelle et dans la perception du mouvement Le sommeil Introduction Nous passons un tiers de notre vie à dormir, et un quart de ce temps est consacré aux rêves. Sommeil et rêves sont des notions universelles, et attirent de grands domaines tels que l’art et la littérature, autant que les sciences et la philosophie. Les différents stades du sommeil Le sommeil a été considéré pendant des siècles comme une fonction physiologique passive dont le but principal était la récupération. Cette vision du sommeil en faisait un phénomène unitaire. Aujourd’hui, on le considère comme un phénomène actif et décomposé en plusieurs stades : chacun de ces stades successifs possède une marque qui lui est propre : les ondes électroencéphalographiques, qui ont été mesurées à l’aide d’électrodes posées sur le cuir chevelu. Cette technique a permis de détecter les deux grandes phases que sont le sommeil à ondes lentes (SOL) et le sommeil paradoxal (SP). Le sommeil à ondes lentes (SOL ou non-REM sleep) Le SOL (non raped eye movment sleep) (=sans mouvements rapides des yeux) peut se subdivisé en 4 phases : 1) phase 1 : l’assoupissement 2) phase 2 : le sommeil léger 3) phase 3 : du sommeil moyen profond à profond 4) phase 4 : le sommeil profond Chaque phase possède un type d’onde caractéristique. Pendant ces phases, le débit sanguin diminue, et donc la consommation en O2. L’énergie consommée diminue d’autant et la température corporelle s’abaisse régulièrement. Il y a cependant une conservation du tonus musculaire, les Institut Français de Zoothérapie ©- Tous droits réservés / All rights reserved 20 réflexes sont conservés ; c’est généralement au cours du sommeil à ondes lentes que les crises de somnambulisme ont lieu. Ce sommeil a une valeur restauratrice. En 1953, N. Kleitman observe pendant une période du sommeil, des mouvements oculaires rapides, il émet l’hypothèse d’une période de rêves. – le sommeil paradoxal (SP ou REM sleep) En 1958, le professeur Jouvet à Lyon définit le sommeil paradoxal. Il observe à l’EEG une phase d’activité élevée, avec une fréquence élevée des ondes, ainsi qu’une amplitude faible, ondes qui correspond normalement à l’éveil. D’autres études seront plus tard faite, par exemple sur le chat (1974, La Recherche). Lors de cette phase, l’atonie musculaire est complète, la réactivité de l’organisme aux stimuli est inhibée. La durée du sommeil paradoxal varie en fonction de l’âge (elle diminue jusqu’à la mort). Le décours classique du SP est le suivant : la 1ère phase du SP suit généralement la 4ème phase du SOL et dure 20 minutes, puis on retourne en SOL. Cette phase de SP se reproduit environ 4 à 5 fois par nuit de sommeil, on a donc de 1.5 à 2 heures de SP pour 6 heures de sommeil. Lors du SOL, le cerveau est inactif et le corps actif, c’est l’inverse pour le SP. Phylogenèse du sommeil paradoxal Le SP ne s’enregistre pas chez les reptiles ou les poissons, mais il est important avant l’éclosion : une hypothèse l’expliquant est basées sur l’indice de sécurité de ces animaux. Les phases de SP seraient d’autant plus importantes que l’animal est en sécurité ; ainsi, les phases de SP chez le chat durent 2 heures. Chez la poule et la vache, le SP dure 25 minutes. Une autre hypothèse prend en compte le fait que l’on ne retrouve le SP que chez les animaux à sang chaud. Cependant, l’exemple du dauphin pose problème : celui-ci ne dort que d’un hémisphère, l’autre étant actif de façon à ce qu’il puisse respirer. A quoi sert le sommeil ? Fonctions des rêves et du sommeil paradoxal Deux théories s’affrontent : La première pose pour fonction du sommeil la récupération : le repos au calme seulement ne remplace pas le sommeil, et le sommeil prépare la qualité de l’éveil. Certaines régions corticales ne pourraient atteindre le repos que durant le SOL. La deuxième interprète le sommeil en tant qu’adaptation à l’environnement, en termes d’énergie. Une hypothèse récurrente est que le SP comporte une activité onirique, indépendante des besoins instinctifs, puisque même lorsque l’on a faim ou soif,… il n y a pas d’influence de ces besoins sur les rêves. Quoiqu’il en soit, la fonction physiologique est importante pour la maturation du système nerveux central. Une autre hypothèse se base sur les neurones du pont qui activeraient aléatoirement certaines régions du cortex, provoquant l’apparition d’images ou d’émotions diverses, que le cerveau réorganiserait afin de restituer un contenu cohérent. Le SP à un rôle important dans la mémoire – l’intégration et la consolidation des souvenirs – car la duré du SP et plus longue s’il y a eu un apprentissage durant la journée. Privation du sommeil Certaines expériences ont été réalisées sur cette privation : ainsi, un chercheur qui ne dormait plus depuis 2 jours est devenu irritable, nauséeux et avait des troubles de mémoire. Au bout de 4 jours sans sommeil, une grande fatigue et de faibles hallucinations. Au 7ème jour, des tremblements et une mauvaise motricité. La dernière nuit (au bout de 11 jours) il était tout de même capable de tenir une conversation. Il dormit 15 heures d’affilée puis, eut une période de veille de 23 heures, puis 10 heures de sommeil,… Tout est rentré dans l’ordre au bout d’une semaine. Institut Français de Zoothérapie ©- Tous droits réservés / All rights reserved 21 Chez l’animal, cette privation peut entraîner une perte de poids, des ulcères et des hémorragies ; la privation de sommeil peut entraîner la mort. La privation de SP est aussi avilissante que la privation de Sommeil lent. Les deux sont importants lors du sommeil. 3. Les répercussions psychoaffectives L'enfant a de mauvais résultats scolaires et est considéré comme paresseux, inattentifs, ne travaillant pas assez et de mauvaise volonté. Ces perceptions erronées engendrent des conflits peu propices à la résolution de problèmes réels. Concrètement, l’enfant peut : Décrocher en classe et présenter des troubles de l'attention. Se replier sur lui-même Perdre confiance Se sentir mal compris, abandonné et/ou déprimer Devenir un enfant, adolescent voire même un adulte agressif ou violent Le jeune "dys" subit souvent son trouble, sans le comprendre et se rejette lui-même, acceptant le jugement de « nul » porté par l’extérieur. Ce sentiment se marque encore plus à l’adolescence. Beaucoup de "dys" témoignent de leur désir de « normalité ». Ce trouble "dys" peut insupporter l’adulte (parent, enseignant) quand le jeune n’est pas diagnostiqué et que les répercussions n’ont pas été expliquées à l’ensemble du système. C’est pour cette raison qu’il est extrêmement important que les enseignants puissent aider l’élève dans ce long parcours vers une meilleure estime de lui et de ses capacités. 4. La dyslexie Définitions La dyslexie est un trouble d'apprentissage de la lecture (décodage) et de l’orthographe (codage). Il s'agit d'un défaut de maturation d'un mécanisme cérébral spécifiquement chargé de traiter le langage écrit. Ces troubles apparaissent dès les premiers moments de l’apprentissage sous la forme d’une difficulté à maîtriser le stade dit alphabétique de l’apprentissage de la lecture. Au stade suivant, le trouble se manifeste par une incapacité à mémoriser la forme visuelle des mots et à les reconnaître globalement (stade orthographique). Ceci entraîne une lecture généralement hésitante, ralentie, remplie d’erreurs qui a pourtant exigé beaucoup d’efforts. L’orthographe, qui normalement se développe au fur et à mesure que s’automatise la reconnaissance globale des mots, est touchée. Causes A. Des recherches récentes plaident en faveur d’une composante héréditaire. Le cerveau du dyslexique est loin de manquer de substance grise qui contient l'origine des neurones. Il en possède en excès, un excès considérable puisqu'il s'agit de plusieurs millions de neurones supplémentaires! La dyslexie peut s'accompagner : De perturbations du langage oral De troubles de l’orientation dans le temps et/ou l'espace De troubles de la discrimination visuelle et/ou auditive De troubles de latéralisation De troubles de l'attention Institut Français de Zoothérapie ©- Tous droits réservés / All rights reserved 22 De troubles de la mémorisation De troubles de l'analyse séquentielle Retard de langage (vocabulaire pauvre, écrit mal construit) Aucun automatisme de lecture après 6 mois d'apprentissage quelle que soit la méthode utilisée Inversions et confusions de lettres, de syllabes ou de mots (b et d...) Transposition ou omission de lettres Difficulté à déchiffrer les sons complexes Mauvaise orthographe Mauvaise interprétation des phrases et mauvais découpage (ex: un jé néral) Lenteur excessive dans toutes les taches Difficulté à retenir les poésies, les tables de multiplication Mauvais repérage dans le temps (passé, présent, futur) donc problème en conjugaison Mauvais repérage en géométrie Ponctuation aberrante Difficulté d'ordre spatial Mauvaise mémoire immédiate (= rythme) Difficulté d'organisation personnelle (cartable, trousse...) Difficulté en numération, pour compter de 2 en 2 Difficulté dans le système décimal Difficulté à composer les nombres Refus scolaire qui augmente avec les années parce que échecs successifs Fatigabilité : décalage de rythme entre la pensée et le mouvement, il "décroche" ---> rêverie Manque de concentration Arrêt aux petits détails avant de voir l'important Côté enseignant, quelques conseils et informations sont nécessaires afin de se familiariser facilement avec ce trouble et aider ces enfants : Face à une pédagogie adaptée à son handicap, l'enfant dyslexique pourra conserver sa motivation et pourra ainsi continuer à acquérir des connaissances en classe malgré son fonctionnement cognitif particulier. Les adaptations pédagogiques vont permettre à l'enfant dyslexique d'être au même niveau que les autres en termes de charge cognitive. Il s'agit de trouver des moyens de compensation afin qu'il n'accumule pas un retard scolaire dans toutes les matières en plus de son retard en lecture et en orthographe. Ce qu’il faut faire : En classe : Laisser plus de temps pour la lecture des consignes ou demander à un autre élève de lire les consignes à voix haute. S'assurer que toutes consignes écrites sont bien comprises avant la réalisation : reformuler. Favoriser les exercices à trous (grammaire, conjugaison, histoire...) pour limiter le coût orthographique. Faire pratiquer le tutorat par un autre élève qui sert de secrétaire et vérifie la prise de notes. Surligner les mots repères d'un texte. Aide-mémoire sur la table. Essayer de redonner au dyslexique une meilleure image de soi, lui redonner confiance en soi, en lui montrant que des progrès sont possibles. Possibilité de mettre en place des « contrats de travail » avec des objectifs à atteindre, laisser l'enfant s'auto-évaluer. Expression écrite : Raccourcir la longueur des productions écrites (dictée, rédaction...). Envisager l'aide de l'ordinateur (correcteur d'orthographe) pour tout travail écrit demandé ou donner la possibilité à l'enfant de dicter à une tierce personne ce qu'il souhaiterait écrire ce qui lui permettra de se consacrer à la réflexion sur le contenu. Institut Français de Zoothérapie ©- Tous droits réservés / All rights reserved 23 Mettre à disposition un certain nombre de mots sur le thème de la rédaction pour soulager le coût cognitif relatif à l'orthographe. Privilégier le contrôle des connaissances à l'oral plutôt qu'à l'écrit. Lecture : Utiliser un maximum de lecture simple où les acteurs sont des animaux. Adapter les dictées par une histoire, une rédaction qui tourne autour d’animaux. Où le personnage principal est un animal. Pour l'évaluation des capacités de lecture ne jamais le faire lire à voix haute devant la classe mais le faire lire en individuel, en l'encourageant et le déculpabilisant. Pour la prise de connaissance des textes, les élèves peuvent également avoir recours au livre audio, qui contourne la difficulté en faisant appel à un autre sens, l'ouïe, plutôt que la vue. Pour les devoirs : Aider l'élève à organiser son travail. Prévoir de fournir une feuille avec des indications précises pour les devoirs à la maison. À la maison, demander à ce qu'on lui lise les consignes et les leçons pour qu'il les apprenne. Faire précéder la lecture par l'enfant par une lecture par un tiers. La notation : Noter le fond plutôt que la forme. Ne pas pénaliser pour l'orthographe dans un travail spécifique autre que la dictée (exemple : en conjugaison, ne prendre en compte que la terminaison des verbes). Lors d'une dictée, calculer le rapport du nombre d'erreurs sur le nombre de mots écrits : ainsi l'enfant constate ses progrès en cours d'année. Prendre en compte ses autocorrections dans la notation. 5. La dysphasie Définitions En ce qui concerne la dysphasie, plusieurs définitions de spécialistes existent. Il est tout d’abord important de préciser qu’il n’existe pas UNE dysphasie mais DES dysphasies. Chaque enfant est porteur d’une dysphasie différente. Selon Benton (1964) : « La dysphasie est un déficit spécifique du langage caractérisé par des problèmes graves de la compréhension et/ou de l’expression du langage parlé, en l’absence de perte auditive, de déficience mentale ou d’un trouble émotionnel. » Selon Ch-L Gérard : « La dysphasie se définit par l’existence d’un déficit durable des performances verbales, significatif en regard des normes établies pour un âge. Cette condition n’est pas liée à un déficit auditif, à une malformation des organes phonatoires, à une insuffisance intellectuelle, à une lésion cérébrale au cours de l’enfance, à un trouble envahissant du développement, à une carence grave affective ou éducative. » Institut Français de Zoothérapie ©- Tous droits réservés / All rights reserved 24 Les troubles associés : Difficultés de lecture/écriture. Lorsqu’on apprend à lire et à écrire, on est obligé de passer par le langage. Pour un enfant dysphasique, ce passage par le langage est difficile. D’autres méthodes d’apprentissage sont donc proposées. Très souvent, ces enfants présentent un rythme de lecture très lent par rapport au rythme moyen des enfants de leur âge. Beaucoup d’enfants dysphasiques présentent en outre des troubles dyslexiques. Ces troubles sont liés soit à leurs difficultés langagières, aux conditions pédagogiques parfois peu adaptées à leurs difficultés ou parce que la dysphasie et la dyslexie chez un sujet peuvent avoir des causes communes et évoluent donc ensemble. Difficultés de catégorisation sémantique. La catégorisation sémantique, c’est la capacité que nous avons à classer des mots en catégories. Par exemple, si on a un ensemble avec des dessins de voitures, de motos, de trains, de vélo,… on pourra nommer cet ensemble et dire que c’est la catégorie des moyens de transport. L’enfant dysphasique présente des difficultés à classer des mots comme dans la bonne catégorie. Troubles de l’orientation spatiale et temporelle. Les enfants dysphasiques présentent très souvent des troubles de l’orientation spatiale et temporelle. Au niveau de l’orientation spatiale, la gauche et la droite sont souvent confondues. Les mots « milieu », « bas », ne signifient pas grand-chose pour eux. Ce sont en effet des concepts abstraits difficiles à comprendre. Au niveau de l’organisation temporelle, « hier », « demain »,… ne veulent pas dire grand-chose non plus. Ils ont beaucoup de difficultés à décrire par exemple l’organisation d’une journée. Troubles du comportement. L’enfant dysphasique est un enfant qui veut communiquer et qui en montre l’envie. Cependant, comme bien évidemment il ne sait que peu le faire par la parole, il peut le montrer de diverses manières. Il peut développer une forme d’autisme par impuissance. Il est donc très important d’être attentif à toujours stimuler son enfant et à le laisser parler afin qu’il ne développe pas cette peur de s’exprimer. De plus, les enfants se sentant incapables de s’exprimer peuvent parfois réagir d’autres manières. Ils présentent parfois des comportements d’opposition ou d’agressivité. Troubles de la mémoire à court terme. Chez les enfants dysphasiques, elle est déficiente. Cela engendre différentes difficultés notamment en lecture. Lorsqu’on lit, on fait très souvent appel à notre mémoire à court terme afin de se rappeler de ce qu’il s’est passé avant dans l’histoire. L’enfant dysphasique a du mal à se rappeler des éléments importants d’une histoire qu’il vient pourtant de lire. Ce problème le handicape notamment dans la compréhension de consignes. Des consignes trop longues sont parfois difficiles à comprendre car l’enfant n’arrive plus à se souvenir du début de la consigne (utilisation de pictogrammes). (Utiliser des lectures avec des animaux, l’enfant aura plus de faciliter à se souvenir de l’histoire. La présence d’un animal est également envisageable – chien – cochon d’inde – chat !) Troubles socio affectifs. Un enfant dysphasique en général n’a pas d’amis. Pourquoi ? Institut Français de Zoothérapie ©- Tous droits réservés / All rights reserved 25 Il y a tout d’abord l’hypothèse des moqueries. Lorsque ces enfants sont en enseignement spécialisé, en général, cela se passe bien à ce niveau. Les enfants ont chacun leur problème et donc ne se moquent pas les uns des autres. Mais quand ils se retrouvent face à des enfants de leur âge ne présentant pas de troubles, il peut y avoir des moqueries. La deuxième hypothèse est celle du repli sur soi. En effet, ces enfants développent très souvent une hypospontanéité (économie de la parole) et donc évitent les situations de communications avec leur entourage. Ce repli sur soi est dangereux car il peut mener à une forme d’autisme s’il n’est pas pris en charge. Troubles de la motricité : générale et fine. La motricité générale est atteinte. Cela peut se manifester par un manque d’équilibre, de coordination dans les mouvements, des troubles de la latéralisation (gauche/droite), de l’orientation dans le temps et l’espace,… De plus, associés à cela, on trouve généralement des troubles de la motricité fine. Cela pose problème par exemple dans la préhension d’objets petits. Cela signifie également que l’enfant pourra présenter des difficultés dans l’exécution du geste graphique. L’enseignant doit alors absolument ADAPTER ses méthodes de travail. - Remplacer la prise de notes de l’élève par des notes dactylographiées, claires et dont le plan apparaît nettement. - Minimiser l’importance du facteur vitesse dans les tâches à effectuer. - Eviter d’avoir un débit trop précipité au niveau des communications orales. - Création de fiches outils - Pour les cours pratiques, créer des fiches visuelles où les tâches à accomplir, sont décomposées et représentées visuellement. - Un emploi du temps décrivant précisément le déroulement de la journée. - Des consignes visuelles : illustrer les consignes de façon visuelle. - Prendre le temps de parler lentement, de répéter si nécessaire. Utiliser le vocabulaire le plus concret possible. - Etre attentif au ressenti du jeune. En effet les personnes dysphasiques manquent souvent de moyens verbaux pour exprimer leurs sentiments et en particulier ce qui pourrait les contrarier. Le 04 octobre 2011 Institut Français de Zoothérapie © Le Buisson Mont Velanne 38620 VELANNE Institut Français de Zoothérapie ©- Tous droits réservés / All rights reserved 26