La phrase

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Envoyé par Isabelle.
LA PHRASE
Du point de vue sémantique et mélodique, la phrase est une unité de sens et de mélodie :
- les éléments de la phrase doivent avoir une compatibilité de sens
- nécessité d’une unité mélodique
Du point de vue syntaxique, la phrase est une unité conventionnelle (P = GN + GV), qui ne prend pas en
compte la complexité du réel linguistique :
- unité syntaxique caractérisée par son autonomie
- au sein de la phrase, les éléments sont ordonnés autour du pivot verbal. Le verbe pivot doit être à un
mode personnel, d’où la présence d’un sujet grammatical, sinon logique [ NB :ce pivot peut être un
présentatif (voici la pluie qui arrive)].
Les constituants d’une phrase
Matériel minimum :
-sujet (pronom ou GN fait d’un nom + déterminant + GP + adj. épithètes)
-GV = pivot verbal
Matériel facultatif :
-compléments du pivot verbal
-compléments accessoires, non intégrés à un constituant
Les propositions
Proposition : sujet + pivot verbal. Phrases simples : une seule proposition indépendante # phrases
complexes : plusieurs propositions reliées entre elles de diverses façons :
-coordination : relie deux éléments qui sont sur le même plan syntaxique au moyen des conjonctions de
coordination mais, ou, et, donc, or, ni, car. La conjonction n’appartient à aucune des deux propositions ; elle
reste à l’extérieur (outil de liaison pur). La coordination relie deux éléments de même fonction, mais pas
forcément de même nature.
-juxtaposition
-subordination : rapport de dépendance unilatéral (la relation de dépendance n’est pas symétrique) entre
deux éléments. La subordonnée est l’élément dépendant de l’autre pour exister. L’élément recteur est le
terme principal. La sub. est souvent introduite par un outil subordonnant inclus dans la sub. qui indique la
nature de dépendance avec la principale. Mais il y a des sub. qui se passent de mots introducteurs : un
élément lexical ou un mode verbal marquent alors la subordination.
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limites de la subordonnée : la sub. inclut le mot subordonnant.
enchâssement de subordonnées, de sorte qu’une proposition sub. peut être secondairement
proposition principale pour une autre sub.
liens entre la principale et la subordonnée :
-la sub. est intégrée à la phrase -cas le plus fréquent- : elle occupe une fonction essentielle
(sujet, cod) ou non essentielle (compl. circ.) par rapport à un élément de la principale. La
sub. peut être un complément de constituant (elle n’est pas déplaçable) ou un complément de
phrase qui modifie l’ensemble de la phrase (elle est mobile et supprimable).
-la sub. ne s’intègre pas à la phrase mais la prolonge, s’y ajoute : il est mort, puisque tu veux la
vérité. La sub. n’est pas la cause de la principale, mais la cause de l’action de dire la
principale.
-corrélation (forte interdépendance) : cas limite entre coordination et subordination. deux propositions
donnent l’apparence d’être juxtaposées, mais aucune des deux n’est autonome : je ne céderai pas, dût-il en
mourir !
La corrélation est assimilée à une subordination quand la 2ème proposition est sub. à la 1ère à l’aide d’un
relatif ou d’une conjonction de subordination dépendant d’un mot (adverbe souvent) qui fonctionne lié au
subordonnant : il est si puissant [que tous le redoutent]. Mais la corrélation stricto sensu a lieu quand les deux
propositions sont en étroite interdépendance et qu’il n’y a pas d’outil subordonnant : plus il est grand, plus il
est bête.
LES SUBORDONNEES
Pour chaque sub., on indique :
-limites entre […]
-nature, donnée par le mot subordonnant ou, si aucun mot ne l’introduit, par un élément lexical ou
syntaxique
-fonction (préciser si elle est compl. de constituant ou compl. de phrase)
-mode verbal
et on classe les 7 grands types de sub.
I. INTRODUITES PAR UN MOT INTRODUCTEUR SPECIFIQUE
A. une conjonction de subordination
1. sub. conjonctives pures ou complétives (complément essentiel), introduites par que
2. sub conjonctives circonstancielles (complément inessentiel), introduites par d’autres conjonctions
3. sub. interrogatives indirectes totales, introduites par si
B. un pronom relatif
4. sub. relatives, introduites par un pronom relatif.
II. QUI NE SONT PAS INTRODUITES PAR UN MOT INTRODUCTEUR
SPECIFIQUE
A. le mot introducteur n’est pas un subordonnant spécifique
5. sub. interrogatives indirectes partielles, introduites par un mot qui n’est pas un subordonnant
spécifique (on le rencontre ailleurs que dans la subordination)
B. pas de subordonnant du tout
6. sub. infinitives et participiales (subordination exprimée par le mode verbal)
7. propositions qui semblent juxtaposées mais sont en fait sub. (subordination signifiée par divers
moyens syntaxiques et lexicaux : tu as beau faire, je ne céderai pas)
LES PROPOSITIONS CONJONCTIVES INTRODUITES PAR QUE
La conjonction que n’exerce aucune fonction, ni dans la principale, ni dans la sub. : c’est une conjonction
pure qui introduit des propositions conjonctives pures ou complétives. Ces propositions sont indispensables à la
phrase : on les appelle conjonctives essentielles et elles occupent les fonctions suivantes :
I – sujet
qu’il s’en aille serait surprenant.
II – att du sujet
l’important est qu’il ait son bac.
III – COD
après verbes de volonté, de sentiment, de jugement (trouver, penser, vouloir), de déclaration (dire, affirmer…)
je veux qu’il vienne.
IV – en apposition
le fait qu’il soit venu m’a déplu.
V – régime d’un tour impersonnel
il faut que, voici que, il est possible que…
VI – complément déterminatif du pronom ce après les propositions à, de, en
je m’étonne de ce qu’elle ne soit pas encore là. Dans ce cas, ce reste en dehors de la proposition sub.
Mode de la proposition conjonctive pure
-indicatif obligatoire après les verbes déclaratifs (dire, penser, croire…) sauf si ces verbes sont à la modalité
interrogative ou négative >> subjonctif est possible
-subjonctif obligatoire après craindre, souhaiter, se réjouir, regrette… Si le sens du verbe principal rejette la sub.
dans l’univers des possibles ou la fait interpréter comme un jugement subjectif, la sub. est au subjonctif.
LES SUBORDONNEES RELATIVES
« Que » pronom relatif diffère de « que » conjonction pure, car il remplit deux rôles dans la phrase :
-marqueur de subordination : indique que la proposition qu’il introduit est sub. à la précédente.
-fonction au sein de la sub. relative : sujet, att. du sujet, cod… Quant à la sub, elle joue le rôle d’un adj.
épithète de son antécédent.
Les trois sortes de relatives
1.relative adjective
-elle a une fonction non par rapport au verbe mais par rapport au nom antécédent
-elle complète son antécédent comme un adjectif épithète
La femme qui a une robe rouge est la mienne.
2.relative attributive
-le verbe de la principale est attributif ; la relative joue le rôle d’un attribut du sujet ou de l’objet
-introduite seulement par qui
-si on la supprime, la phrase change de sens, car elle fait partie du GV et porte l’information nouvelle de la
phrase : je vois ta fille qui joue à la marelle = je vois ta fille, mais signifie que « je vois ta fille en train de jouer à la
marelle ». Ce que je vois est un procès, non la personne.
-verbe attributif (être, rester, se trouver) + compl. circ. de lieu ; la relative est attribut du sujet :
Pierre est là qui attend.
-verbe de perception (voir, entendre, sentir) + COD ; la relative est attribut du COD :
Je vois Pierre qui court comme un fou.
-verbe avoir ou trouver qui amène un attribut de l’objet :
La fille a le nez retroussé (att. de l’objet nez) et les yeux qui pétillent (att. de l’objet yeux).
-tours présentatifs comme voici, voilà et il y a : la relative est attribut du régime du présentatif :
Voilà Pierre qui rentre.
3.relative substantive
Le pronom relatif est un pronom nominal (donc pas représentant) et n’a pas d’antécédent.
Qui vole un œuf vole un bœuf.
Notes :-quoi ou lequel : complément prépositionnel avec un antécédent inanimé
-qui ou lequel : complément prépositionnel avec un antécédent animé
-dont remplace « de qui » ou « de lequel » et peut avoir toutes les fonctions de ce groupe : compl. du
nom, compl. déterminatif de l’adj. (la femme dont il est amoureux)…
La distinction relative déterminative / relative explicative
1.relative déterminative
Elle restreint l’extension de l’antécédent et le détermine, en indiquant de quel élément, prélevé dans un
ensemble plus vaste, il est question dans la phrase. Indispensable, elle ne peut pas être supprimée :
Les enfants qui dormaient ont été réveillés par les autres : la relative indique quels
enfants, parmi ceux qui sont dans ce contexte, ont été réveillés.
2.relative explicative
Elle apporte une information circonstancielle, fournit une explication et a une nuance causale. Comme elle
ne sert pas à identifier le référent de l’antécédent, elle peut être supprimée :
Les enfants, qui dormaient, n’ont pas entendu les voleurs : il est entendu que l’ensemble
des enfants dormait ; la relative indique pourquoi les enfants n’ont pas entendu
les voleurs.
Quand l’antécédent est suffisamment identifié (nom propre par exemple), la relative est explicative.
Le mode dans les relatives
1.l’indicatif
Mode employé le plus souvent.
2.l’infinitif
Quand l’antécédent est indéfini et que la relative a une nuance de but et/ou de conséquence :
Je cherche quelqu’un à qui parler.
3.le subjonctif
-quand l’antécédent est indéfini et que le verbe principal exprime l’idée de recherche, désir ou
incertitude : Je cherche quelqu’un qui ait un camion
(domaine des possibles ; je ne sais pas si une personne ayant un camion existe)
Je cherche quelqu’un qui a un camion
(domaine du probable ; je sais qu’une personne a un camion, mais j’ignore qui c’est).
-après un antécédent donné comme rare et exceptionnel (au superlatif, le seul, l’unique…) :
C’est la seule chose qui lui fasse encore plaisir.
-après un antécédent indéfini, quand la principale est négative ou à la modalité interrogative ou au
conditionnel, c'est-à-dire met en doute le fait exprimé par la subordonnée :
Y a-t-il qqch qui lui fasse plaisir ?
Il n’y a rien qui lui fasse plaisir.
S’il y avait qqch qui lui fasse plaisir, je l’achèterais.
Cas d’analyses de subordonnées relatives
Il regardait les terrasses, où les eaux s’engouffraient en cascade.
Nature de la sub. : relative adjective
Fonction de la sub. : épithète détachée de l’antécédent terrasses.
Introduite par : où
Antécédent du pronom relatif : les terrasses
Fonction du pronom relatif : complément circonstanciel de lieu du verbe s’engouffrer
La révolution, quel que fût son sort, aurait reçu le coup de grâce.
Proposition mixte : de nature relative car introduite par un relatif indéfini complexe (qui que, quoi que, où
que, quel que), mais ayant une fonction circonstancielle, habituellement réservée aux propositions
conjonctives, ici concessive : La révolution, bien que son sort soit amené peut-être à s’améliorer, aurait reçu le coup de
grâce.
Elle va te mettre à le porte, tout mari que tu es.
Le relatif fonctionne en corrélation avec un autre élément (tout). La proposition est de nature relative,
introduite par le relatif que en fonction d’attribut du sujet tu, ayant pour antécédent le nom mari. Mais la
corrélation « tout…que » a une valeur concessive : bien que tu sois mari. Cette proposition a donc une base
relative mais une fonction circonstancielle. Elle ressort de l’analyse des sub. conjonctives circonstancielles.
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